Budget italien : tant qu’on n’a pas récupéré la souveraineté, on ne peut pas redresser un pays.

La proposition de budget vient d’être présentée par le gouvernement italien. Le brouillard est donc levé.

Rappelons que la croissance italienne est aujourd’hui très faible : de l’ordre de 1.2%. La prévision de la Banque d’Italie pour 2019 est de 1%. Les perspectives ne sont pas réjouissantes tant dans l’industrie, en croissance 0, que dans les services, en croissance faible.

Les taux sont passés de 1.7% à 3.25% et vont peser sur la croissance à venir. Il est difficile d’imaginer une amélioration de la situation : la fin des achats d’obligation par la Banque Centrale Européenne en Décembre 2018 risque de multiplier les risques de tensions sur les taux.

Si l’on estime le coefficient multiplicateur budgétaire à 1.4 en Italie, la hausse des dépenses publiques devrait générer au mieux 1.4*0.8 soit 1.1% de PIB en plus pour 2019.

Vu la hausse des taux qui pèsera sur la croissance et la relance budgétaire, la croissance italienne devrait être assez faible l’année prochaine : de l’ordre de 1-1.5%. Rien ne dit que les taux italiens ne vont pas s’emballer et peser plus encore sur la conjoncture. Dans ces conditions, il est probable que la Commission Européenne s’en tienne à des remontrances, laissant les souverainistes responsables de leur politique et de ses résultats.

Le gouvernement de la Liga et du M5S n’auront probablement pas de succès économique et donc de crédibilité à mettre à leur compte dans un an, à moins qu’ils n’aient de la chance, par exemple avec une excellente conjoncture mondiale. L’absence de décision que révèle ce budget est très inquiétante pour la réussite de ce gouvernement souverainiste en Europe. Il nous rappelle une chose simple : tant qu’on n’a pas récupéré la souveraineté, on ne peut pas redresser un pays. Une bonne nouvelle dans tout cela : le gouvernement a nommé le président de la Raï, un souverainiste selon les médias italiens. C’est un gage que l’information sera au minimum neutre pour le futur gouvernement. Mais la communication n’est pas tout.

 

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