Le Royaume-Uni n’a rien fait du Brexit !

Les promesses du Brexit

Revenons quelques années en arrière : poussé par le parti souverainiste de Nigel Farage, le 1er ministre conservateur David Cameron a été obligé de tenir contre son gré, un référendum sur le Brexit en juin 2016. Il avait promis en 2013 qu’en cas de victoire aux élections législatives de 2015, il négocierait un accord plus favorable avec l’Union Européenne (UE) pour le Royaume-Uni. Cet accord serait sanctionné par un référendum sur l’appartenance du pays à l’UE. Il a négocié fin 2015 début 2016 avec l’UE pour limiter l’immigration, notamment des travailleurs européens, limiter le fédéralisme européen et augmenter le rôle du parlement britannique. Il n’a bien entendu rien obtenu à part quelques changements minimes.

David Cameron a donc dû tenir sa promesse de tenir un référendum sur le Brexit bien que la majorité des conservateurs anglais au pouvoir étaient majoritairement défavorables à la sortie de l’Union Européenne. Coup de tonnerre : le 23 Juin 2016, les citoyens anglais décident de sortir de l’Union Européenne avec 52% des suffrages. Les trois motifs principaux en faveur de la sortie étaient : limiter l’immigration, relancer l’économie et la rendre moins inégalitaire, placer à nouveau les lois britanniques au-dessus des lois européennes.

Suit une période chaotique de 3 années où les conservateurs naviguent en eaux troubles en n’arrivant pas à sortir de l’UE, en ne s’en donnant pas les moyens en réalité. Survint alors un évènement politique que les électeurs français devraient méditer : les électeurs britanniques lassés d’être roulé dans la farine par le parti conservateur lui infligent une correction aux élections européennes en lui donnant le score famélique de 9% ! Leurs voix basculent vers le parti du Brexit de Nigel Farage qui obtient 31% des suffrages, signifiant qu’ils veulent que la promesse de Brexit soit enfin tenue. Les électeurs britanniques savent se faire respecter. Dès lors, les conservateurs cessent leurs tergiversations et le Brexiteur Boris Johnson devient premier ministre : quelques mois plus tard, le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni sort enfin de l’Union Européenne.

Au début, Boris Johnson tente de tenir ses promesses sur l’immigration et le retour de bons salaires, principalement par des effets d’annonce. Mais perdu dans la crise du covid et la guerre en Ukraine, ni Boris Johnson, ni son successeur Rishy Sunak n’ont obtenu de résultats, tant sur l’immigration que sur les bons salaires et l’intervention de l’Etat dans les infrastructures, l’hôpital public, les liaisons ferroviaires et plus généralement l’économie anglaise.

Les mauvais résultats sur l’immigration

Pire, l’immigration anglaise a fortement augmenté après le Brexit. Il faut dire qu’ils n’ont rien tenté alors qu’ils avaient toutes les cartes en main. Sortis de l’Union Européenne, les premiers ministres britanniques pouvaient arrêter le regroupement familial, les arrivées massives d’étudiants étrangers sans obligation de repartir, sortir de la CEDH pour pouvoir renvoyer les clandestins, mettre en place des permis de travail à la Suisse. Pour changer de politique, il faut et il suffit de voter les textes de lois adéquats. Ils n’ont rien fait si ce n’est tergiverser et enfumer leurs concitoyens britanniques. Leur grand fait d’armes politique fut l’annonce d’un grand plan d’envoi des immigrés clandestins vers le Rwanda, dans l’attente de la délivrance ou non d’un permis de séjour. Comme le gouvernement n’est pas sorti de la CEDH et ses règles contraignantes notamment sur les expulsions collectives d’étrangers (article 4 de la convention), la justice britannique a logiquement mis des bâtons dans les roues du gouvernement qui n’arrive pas à donner force de loi à sa volonté politique. La tenue d’un référendum sur le sujet aurait aussi débloqué les obstacles juridiques avec l’affirmation de la volonté du peuple britannique. La mauvaise foi du gouvernement est ici évidente : pour réussir une politique, il faut s’en donner les moyens, le premier étant de sortir de la CEDH, ce qui ne pose juridiquement aucun problème. Concernant l’immigration légale, de loin la plus importante dans l’île britannique, très peu a été fait et le chiffre des arrivées a augmenté. Le Royaume-Uni a clairement de mauvais résultats sur l’immigration, à l’instar d’ailleurs des Etats-Unis dont l’immigration a plus que doublé ces dernières années. Être souverain est nécessaire pour agir, le vouloir politiquement l’est tout autant.

 

L’économie anglaise post Brexit : ni mieux ni pire que dans les autres pays européens. 

Faisons un rapide tour des indicateurs britanniques pour comparer le Royaume-Uni post Brexit avec les indicateurs des grands pays européens.

La croissance moyenne annuelle du PIB du Royaume-Uni se situe au milieu du peloton des grands pays européens.

La production industrielle britannique a subi une évolution comparable à celle des autres pays européens

Le déficit public britannique est dans la moyenne des autres pays européens

La dette publique britannique suit le même chemin que celle des autres grands pays européens

L’économie britannique a donc évolué comme l’économie européenne, depuis que le Royaume-Uni est sorti de l’Union Européenne.

Conclusion

Les résultats du Brexit ne sont pas une catastrophe contrairement à ce qu’affirmait les oligarchies britannique et européenne, avec leur poursuite d’un « projet peur » (project fear) pendant le référendum afin d’effrayer les populations sur la possibilité de récupérer sans casse majeure la souveraineté nationale. Les résultats du Brexit ne sont pas spécialement positifs comme l’espéraient les souverainistes dont je fais partie. La raison en est simple : le parti conservateur britannique (on pourrait d’ailleurs englober tout l’establishment britannique) n’a rien fait du pouvoir qui lui a été accordé par le peuple britannique de changer les choses, il n’a rien fait de sa souveraineté nationale retrouvée. Pas d’arrêt du regroupement familial, pas de conditions sur les études des étrangers au Royaume-Uni, pas de permis de travail pour les étrangers pour arrêter les flux d’immigration. Logiquement, les flux d’immigration n’ont pas été stoppés. Même l’immigration illégale continue sur sa trajectoire puisque le projet Rwanda était un enfumage juridiquement irréaliste, le gouvernement ne s’étant pas donné les moyens juridiques de sa politique en sortant notamment de la CEDH. Concernant l’économie, le Royaume-Uni n’a rien fait pour réindustrialiser le pays, lancer de grands projets industriels, n’a pas fait jouer l’Etat stratège, le protectionnisme intelligent ou le marquage clair du « fabriqué au Royaume-Uni » sur les produits vendus en magasin etc. Il a suivi la même politique qu’avant le Brexit, il a des résultats équivalents à ceux des aux autres pays européens. Cette décision de ne rien faire est assez logique puisque l’establishment britannique est imprégné de la même idéologie et des mêmes intérêts oligarchiques après le Brexit qu’avant le Brexit. L’idéologie et la défense des intérêts des puissants est de nos jours la matrice des politiques suivies en Occident.

L’étude rapide des résultats du Royaume-Uni après le Brexit nous amènent à une conclusion triviale : pour tirer les marrons du feu d’un Brexit ou d’un Frexit, il faut sortir de l’Union Européenne et remplacer l’oligarchie au pouvoir. Dit autrement, pour réussir, arrêter les flux d’immigration et redresser notre économie, il faut avoir les moyens d’une politique nationale (la souveraineté nationale) et la volonté politique de tout changer (c’est-à-dire virer l’oligarchie qui depuis 40 ans gouverne contre le peuple et l’intérêt national). Il est essentiel que les Français s’en rappellent lors des prochaines élections.

Désengagement et démotivation des salariés, une menace pour notre économie.

 

Des phénomènes étranges secouent les entreprises françaises aujourd’hui.

Les entreprises sont évidemment diverses puisqu’elles sont dirigées par des personnalités diverses. Ce qui sera dit sur les entreprises relève de généralités et non de cas particuliers. Je souhaite que personne ne se sente attaqué par cet article parfois éloigné du langage politiquement correct.

La première chose à noter est la baisse jamais vue de la productivité du travail dans les entreprises françaises. Depuis 2019, la productivité par tête, le PIB divisé par le nombre de salariés, a baissé de 4%. Comme on le voit sur le graphique, c’est du jamais vu en France hormis pendant de courtes durées, lors de violentes récessions.

Ce phénomène de baisse ou d’arrêt de la hausse de la productivité existe à des degrés moindres dans d’autres grands pays européens.

Quelques constats factuels : absentéisme, turnover, baisse du niveau de vie, ubérisation.

L’absentéisme monte en flèche dans les entreprises françaises et les entreprises subissent un turnover, une rotation des salariés de plus en plus élevés : il est passé en 10 ans de 13% à 19% des salariés chaque année[1]. Le pouvoir d’achat des salariés s’effrite depuis longtemps (les revendications des gilets jaunes de 2018 sont là pour en témoigner). Ce phénomène a subi une brusque accélération avec la poussée d’inflation des deux dernières années. Pire, les salariés français sont sur la voie de la smicardisation. Nous sommes passés de 10% de smicards en 2017 à 17% de smicards en 2023[2]. Dans le même temps, le nombre d’autoentrepreneurs actifs est passé de 700.000 à 1.700.000. Ces autoentrepreneurs actifs dont c’est souvent la seule source de revenus touchent environ la moitié du smic, 620 euros par mois[3]. Macron a poussé l’autoentrepreneriat, une catégorie de sous-salarié, qui gagnent 600 euros par mois à travailler comme livreur de colis en camionnettes, conducteur Uber en voiture ou livreur à vélo. C’est plus écologique ! Ce phénomène se répand à grande vitesse et touche maintenant les cadres. Des entreprises exploitant des centaines de cadres autoentrepreneurs précarisés se montent dans les métiers du conseil par exemple. Les gens l’acceptent car beaucoup ne trouvent pas de travail en contrat à durée indéterminée, mieux payé, plus stable et plus socialisant. Et comme vous l’avez remarqué en réceptionnant vos colis si vous habitez en zone à faible densité d’habitants, ces livreurs autoentrepreneurs, parfois même les postiers, se foutent pas mal de la qualité de service. Payés au lance-pierre, il est difficile pour les entreprises de trouver des volontaires et il est donc difficile de leur reprocher le travail mal fait. Idem pour les sociétés de conducteurs de VTC et bien d’autres activités d’autoentrepreneurs.  Idem pour toutes les sociétés employant à foison des intérimaires ou des personnes en contrat à durée déterminé.

Un désengagement marqué des salariés, une démotivation ?

La hausse généralisée de l’absentéisme, du turnover et la baisse de productivité est probablement révélatrice d’une démotivation, d’un désengagement important des salariés dans les entreprises et de défaillances du management. Les salariés semblent se rebeller contre des conditions de travail devenues trop dures, contre la perte de sens du travail, le manque de reconnaissance pour le travail fourni. La peur du chômage a permis de tenir les salariés pendant de nombreuses années mais à force de tirer sur la corde, la corde se casse.

Le cabinet Empreintes Humaines fait régulièrement des sondages sur les salariés et en tire un baromètre annuel. Il en ressort que 4 sur salariés sur 10 disent vouloir quitter leur entreprise et qu’un salarié sur 2 se déclare en détresse psychologique[4]. Ces chiffres semblent étonnamment élevés et le baromètre se dégrade constamment dans le mauvais sens. Quand vous échangez avec les salariés dans les entreprises, avec les directeurs de ressources humaines, ceux-ci évoquent justement dans nombre d’entreprises une forme de ras-le-bol général, cette perte de sens du travail et ce manque de reconnaissance pour le travail fourni.

Quelles sont les causes de ces processus.

Les causes de tous ces processus humains sont complexes.

L’un d’entre eux est la financiarisation des entreprises via les bonus liés aux résultats (pour les entreprises cotées en bourse, ce sont les stock-options) ou via les rachats d’entreprise par endettement par des entités financières (Leverage Buy Out). Les moyennes et grandes entreprises exercent ainsi une pression continue sur les salariés pour produire toujours plus de résultats dans une logique de court terme, à l’aide de process numériques toujours plus contraignants, générant une véritable bureaucratie en entreprise. Ces processus sont déshumanisants et nombre de dirigeants ont oublié que les hommes ne se gouvernent pas comme les robots. Les moyennes et grandes entreprises étant des donneurs d’ordre à de multitudes de sous-traitants, la financiarisation affecte par ricochet une partie des petites entreprises. Quant aux rachats d’entreprises par des entités financières via un fort endettement (Leverage Buy Out), la pression financière est encore plus grande sur les salariés et dirigeants. Le fardeau de la dette doit être payé coûte que coûte et un retournement de conjoncture peut s’avérer mortel pour l’entreprise. Il n’y a malheureusement pas de statistiques disponibles sur le nombre d’entreprises coulées par de tels rachats mais les salariés voire les dirigeants s’en plaignent ostensiblement. Tout ceci contribue à un processus de désengagement.

L’excès de fluidité, un problème de notre temps ? Une organisation humaine trop stable peut se nécroser et devenir inefficace, cela a été observé dans certains services publics. Une organisation trop fluide peut devenir inefficace, par manque de liens, de confiance, de communication et de capacité à s’adapter aux problèmes. Pire, si la fluidité est obtenue avec des salaires en baisse, l’engagement des salariés est forcément plutôt mauvais. C’est sans doute un des problèmes posés à nos entreprises : l’excès de fluidité, le manque de repères stables ne serait-il pas néfaste à l’efficacité ? A force d’externalisation, de sous-traitance à tous les niveaux, de télétravail, parfois de manque de reconnaissance du travail fourni, les entreprises n’auraient-elles pas trop tiré sur la corde ?

N’étant pas un expert de ces sujets, j’évoquerai sans les détailler d’autres causes possibles de la baisse de productivité. Le niveau de stress de la population française est élevé suite à la gestion « chaotique » de deux ans de covid, à la guerre en Ukraine et aux multiples crises qui ébranlent la société française. Manque de sommeil, addiction au portable, pertes du lien social peuvent expliquer une partie des problèmes humains et de productivité affectant les entreprises. Le comportement souvent méprisant envers le peuple français du président Macron, « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien », a entraîné une partie de la classe dirigeante de notre pays à une attitude condescendante envers « le petit personnel ».

La politique économique de Macron, une impasse en tout domaine.

Depuis son arrivée au pouvoir, Macron a baissé les impôts sur les actionnaires et les rentiers. Les grandes fortunes ne sont plus taxées sur la valeur de leur patrimoine en actions, le taux d’impôt sur les résultats a été abaissé à 28%, le taux d’imposition des plus-values et des dividendes a été ramené à 30% soit nettement moins que les 45% de taux d’impôt sur les revenus salariaux un peu élevés. Le capital est nettement moins taxé que le travail. Le résultat a été une croissance du PIB moyenne historiquement faible de 0.7% par an. En parallèle, Macron réduit sans cesse les protections contre le chômage, six millions de Français étant pourtant encore inscrits à France Travail (ex Pole Emploi). Un chômeur touche 60% de son salaire net et quand il est cadre, 40% après 6 mois de chômage. L’écart entre le revenu des salariés et des demandeurs d’emploi est ainsi accru. Les chômeurs auront intérêt avec les différentes réformes à accepter n’importe quel travail dans n’importe quelles conditions de travail. La volonté de faire travailler les 2 millions de personnes au RSA ira dans le même sens. Evidemment, ces mesures exerceront une pression supplémentaire sur les salaires, s’ajoutant aux pressions sur les salaires exercés par les 400.000 entrées par an d’immigrés sur le territoire français. Cette politique creusera la grogne, le désengagement et la démotivation des salariés. Nous sommes peut-être en face d’un cercle vicieux qu’il est urgent de rompre. D’autant plus que ce problème de productivité française entrave la réindustrialisation du pays, objectif nécessaire pour arrêter l’appauvrissement des Français et assurer la puissance de la France. Faire baisser le taux de change pour briser ce cercle vicieux, pour compenser la baisse de productivité actuelle afin de réindustrialiser n’est malheureusement pas possible puisque nos dirigeants ont fondu notre monnaie dans l’euro.

La politique économique suivie est une impasse comme je le montrai déjà dans un article pour Front Populaire « L’UE va-t-elle envoyer les économies européennes par le fond avec des politiques économiques absurdes ? »

Je conclurai en posant cette question. La France a vu les grandes organisations collectives se disloquer depuis 200 ans : la religion à partir de la fin du 19ème siècle, la Nation avec son « dépassement » par la construction européenne, et progressivement la cellule familiale avec le divorce généralisé, le wokisme et le phénomène trans. Serait-ce maintenant le tour des entreprises, autres organisations collectives humaines ?

 

[1]Source Natixis  https://research.natixis.com/Site/fr/publication/OpJ8D_WOoc8CcMyuecoHaw%3D%3D

[2] Source Statista https://fr.statista.com/infographie/31365/evolution-du-pourcentage-de-salaries-au-smic-en-france-et-du-montant-du-salaire-minimum/

[3] Source Insee https://www.insee.fr/fr/statistiques/5412794

[4]  Source https://www.lesechos.fr/economie-france/social/sante-mentale-1-salarie-sur-2-sestime-en-detresse-psychologique-2031075

L’UE va-t-elle envoyer les économies européennes par le fond avec des politiques économiques absurdes ?

La croissance est durablement faible en Europe

La croissance s’approche du niveau 0 en Europe. Sur les deux derniers trimestres, l’Allemagne est en récession de 0,8%, la France en croissance 0, l’Italie est à +0,6%, l’Espagne est la seule rescapée avec +2%, peut-être en partie parce qu’elle est sortie du marché européen de l’électricité et de ses prix élevés. La situation de l’Allemagne est « dramatique », alerte même le ministre allemand de l’économie dans Les Echos. Pire, la croissance est durablement faible en Europe, le problème devient donc structurel.

La croissance en Chine est faible et le pays semble durablement affecté par une crise de croissance. Si les Etats-Unis semblent se porter mieux, la croissance est obtenue grâce à un déficit public creusé à 7% du PIB, avec des ménages américains hyper endettés et au bord du craquage financier.

L’angoisse devant le déficit et la dette publique monte en Europe.

La dette publique atteint des niveaux dangereux.

Le risque est grand qu’une Europe dogmatique commette les mêmes erreurs qu’en 2011-2013.

L’Allemagne vient de faire un plan d’économie de 17 milliards d’euros pour 2024, la France de 16 milliards d’euros (la coupe de 10 milliards d’euros dans les dépenses publiques et la hausse des taxes sur l’électricité de 6 milliards d’euros du 1er février 2024). Les règles de contrainte budgétaire de l’UE légèrement modifiée s’appliquent à nouveau à 12 Etats en « déficit excessif ». L’Italie grevé par un déficit public de 5% du PIB et d’une dette publique de 144% du PIB devra aussi faire un effort. Cette demande de Bruxelles de couper dans les déficits, au moment où la récession est proche, est d’autant plus étonnante que le budget de l’UE a été augmenté début février de 65 milliards d’euros, dont 10 milliards d’euros pour les migrants et 50 milliards pour l’Ukraine. Macron a accordé 3 milliards d’euros à l’Ukraine tout en demandant des économies de 10 milliards d’euros aux Français. Tout est toujours payé par les nationaux en faveur de l’étranger : c’est la marque de la politique européenne.

Faire des coupes dans les dépenses publiques au moment où l’économie européenne flirte avec la récession risque de faire plonger les européens pays dans la récession : ces dépenses sont utilisées pour payer des fonctionnaires qui ensuite consomment dans leurs pays ou pour commander à des entreprises privées ce qui crée inévitablement de la richesse. Ces baisses de dépenses publiques seront autant de PIB en moins pour les pays de l’UE, et donc autant de recettes fiscales en moins pour les pays. Cela nous rappelle le douloureux épisode de la crise européenne de 2011 à 2013 où les politiques austéritaires ont fait plonger en récession violente tout le sud de l’Europe, faisant baisser les recettes fiscales des Etats et aggravant le déficit et la dette publique dans un cercle vicieux. Bien entendu, 10 ans plus tard, la mémoire de ces évènements subsiste à Bruxelles et la rigueur est moins radicale. Cependant, les mêmes causes idéologiques risquent d’avoir les mêmes effets concrets.
Les autres conséquences des coupes dans les dépenses de l’Etat sont connus : cela signifie moins de fonctionnaires alors même que l’hôpital public, la police, la justice, l’enseignement fonctionnent de manière de plus en plus dégradée à cause de l’insuffisance de personnel correctement payé et traité, tout cela étant dû à la rigueur passée. La destruction des services publics risque bien de continuer.

Rappel de la grande récession de l’Europe du Sud en 2011-2013 déclenchée par les politiques d’austérité européennes.

Quel est le véritable problème de l’Occident ?

Les déficits publics sont importants en Occident. Ils sont dus nous le verrons à une insuffisance de croissance et non une gabegie de dépenses publiques. Empilés depuis 50 ans, ces déficits fabriquent une dette publique très élevée (110% du PIB en France, 123% du PIB aux Etats-Unis, 144% du PIB en Italie).

La montée en flèche de l’endettement en Occident accompagne les politiques néolibérales.

Le fabriqué en Europe est sans cesse menacé par les importations dues au libre-échange, les délocalisations d’usines. Les Etats européens tentent d’augmenter la compétitivité des entreprises en baissant les charges à coup de dizaines de milliards d’euros. Cela creuse sans cesse le déficit public. Comme la croissance est faible, des plans de relance réguliers sont maintenant adoptés pour échapper à l’atonie générale. Cela creuse encore le déficit public. Les Etats européens et les Etats-Unis se sont ainsi placés dans un cercle vicieux d’endettement et d’appauvrissement. La croissance moyenne ne fait que baisser. De 3 à 4% par an dans les années 70, la croissance en Europe est passée en dessous de 1% depuis quelques années. Protégeant mieux leur industrie, les Etats-Unis surnagent avec une croissance de 2% par an.

Destruction de l’industrie et baisse de productivité

Le véritable problème, c’est la destruction lente de l’industrie occidentale.

Après avoir fortement baissé, la production industrielle est maintenant étale en Espagne, Italie, France et Royaume-Uni. Elle plonge de 15% en Allemagne depuis 2017. La production de l’industrie a certes tenu aux Etats-Unis mais relativement au PIB, elle est de plus en plus petite et ne peut soutenir la croissance de tout le pays. Comme le dit justement Emmanuel Todd, le PIB américain est devenu gazeux. Il tient par la montée de la dépense par endettement, des myriades de services qui ne servent pas à grand-chose et la production importée de l’étranger. Le problème pour les Etats occidentaux est le suivant : l’industrie est le seul secteur qui permet d’avoir des gains de productivité constants, de produire plus pour chaque personne employée, et donc d’obtenir une croissance de la richesse produite, du PIB.

L’industrie se porte mal car l’Occident n’en a cure : la hausse du prix de l’énergie en Europe est une catastrophe pour l’industrie (Sanctions contre la Russie et marché européen de l’électricité), les accords de libre-échange favorisent les délocalisations d’usines et l’importation de biens, la financiarisation abîme les entreprises de l’intérieur (voire la partie 2 de cet article, à suivre), l’absence de stratégie industrielle et de planification par l’Etat empêche tout rebond de l’industrie.

La baisse de la production industrielle est la raison pour laquelle fleurissent nombre d’articles articles de presse sur la mystérieuse baisse de la productivité en France, au Royaume-Uni etc.

Ainsi, le PIB par emploi baisse en France, la productivité par tête baisse.

Quand la productivité baisse, le PIB par emploi donc la richesse générée par emploi baisse et le niveau de vie de la population baisse forcément. La baisse de la productivité permet aussi à l’inflation de s’envoler par bouffée, puisque les prix ne sont plus écrasés structurellement par la baisse de la productivité. C’est le signe de la fin du cycle long économique, d’un modèle économique qui déraille.

Avec des politiques économiques dogmatiques issues des années 80, l’Occident arrive ainsi simultanément à détruire sa croissance et son industrie, à faire augmenter sa dette publique jusqu’à des niveaux insoutenables, à détruire ses services publics et à appauvrir les classes populaires et moyennes.

 

Un autre futur est possible

Le capitalisme financiarisé et mondialisé, compagnon de l’appauvrissement de l’Occident, doit être remisé au placard au bénéfice d’un capitalisme régulé et industriel, compagnon de la prospérité des pays. Le jour où l’Occident l’aura compris, nombre de problèmes pourront enfin être réglés. Concernant la France, cela passe évidemment par la sortie de l’Union Européenne dont les dogmes sur les « bienfaits » du libre-échange et contre l’Etat stratège, la planification et toute aide d’Etat sont bien connus. L’Union Européenne et sa cohorte de médiocres politiques européistes qui accompagne sa construction est le problème, elle n’est pas la solution.

Finissons par une note d’espoir : avec un bon modèle économique, une dette publique importante diminuera fortement comme cela a été le cas après-guerre. De 200% du PIB en 1945, la dette publique de la France a reculé jusqu’au niveau de 7% du PIB en 1973 grâce au capitalisme régulé et planifié des trente glorieuses. Finance règlementée, Etat stratège, planification et politique économique axée sur le développement de l’industrie en sont les recettes.

Le déficit public et la dette publique ne forment pas une mâchoire qui nous broiera inéluctablement, d’autres choix sont possibles. Les trente glorieuses ne sont pas un miracle tombé du ciel, elles sont dues à l’intelligence d’une génération de décideurs dont nous devons nous inspirer. Si nos pays aujourd’hui riches ne retrouveront pas la croissance échevelée de 4 à 5% de l’après-guerre, une croissance élevée entre 2 et 3% est possible. Elle permettra de résoudre nombre de problèmes apparus depuis 50 ans : retraite, emploi, réduction des inégalités, services publics de qualité, ressources suffisantes pour réaliser la transition écologique et pacification politique du pays.

Graphique sur 100 ans de la dette publique en France.

 

Appauvris par l’inflation, nous le serons plus encore par la récession.

 

Une récession à court terme en Europe.

Tous les indicateurs pointent vers une entrée en récession rapide de la zone euro et de la France. La croissance a été négative au 3ème trimestre 2023, elle le sera encore au 4ème trimestre.

En France, il faut remonter à 2009 pour retrouver un indicateur de la croissance dans l’industrie aussi négatif : cela n’étonnera personne vu la hausse des prix de l’énergie qu’encaissent nos usines. La situation est à peu près aussi mauvaise dans les services.

L’économie européenne va entrer en récession, la France aussi.

L’inflation annuelle due à la forte hausse des prix de l’énergie est revenue en Europe à des niveaux raisonnables de 2,4% (3,9% en France qui est un peu en retard) et l’inflation ne devrait pas être un problème l’année prochaine en Europe, à moins d’un nouveau choc externe. Mais la Banque Centrale Européenne a combattu l’inflation par des hausses de taux d’intérêt afin de faire baisser la demande, les prix, de peser sur les salaires grâce à une hausse du chômage. Elle est parvenue à ses fins.

L’inflation est assagie, nous basculons maintenant en récession. Et les mauvais signes s’accumulent : les loyers impayés ont augmenté de 300% en région parisienne[1], les faillites de PME retrouvent leur niveau de 2009[2] et le chômage recommence à augmenter.

La stratégie différente des USA

Les Etats-Unis ont une croissance relativement élevée malgré des indicateurs des entreprises proches de la récession. Il y a derrière les derniers chiffres du 3ème trimestre, 5% de croissance, un réel mystère : l’économie américaine irait très bien alors que les ménages américains et les entreprises jugent qu’elle va mal. Passons. Une des explications de la bonne tenue de l’économie américaine en 2023 est la hausse des dépenses publiques très importante engagée par Joe Biden amenant un déficit public en 2023 de 7,4% du PIB après 3,5% en 2022[3]. L’inflation est revenue à 3% pour l’ensemble des biens et services, et à 4% quand on exclut les parties volatiles que sont l’énergie et l’alimentation. Malgré cette inflation non éteinte, la banque centrale américaine, la FED, a profondément surpris les marchés financiers en leur promettant trois baisses de taux pour 2024. Les marchés boursiers américains ont été habilement tenus par la FED en 2022-2023 pour empêcher l’effondrement du château de cartes que constituent les marchés financiers et la dette américaine : malgré des taux à 10 ans passés de 1% à 5% en deux ans, la bourse était restée proche de ses niveaux records, un résultat extraordinaire obtenu par le patron de la FED. La décision très risquée de la FED d’annoncer des baisses de taux bien que l’inflation reste « collante », a permis à la bourse américaine de franchir ses précédents records. Les stratèges boursiers américains se perdent en conjectures : cette décision est-elle due à des risques de krach financier majeur que seuls certains initiés appréhendent correctement ou bien s’agit-il d’une décision « politique » afin de sauver les chances de Biden de gagner l’élection présidentielle en 2024 ? On rappellera que les sondages donnent aujourd’hui et de plus en plus l’avantage à Donald Trump, les Américains étant très déçu par le mandat de Joe Biden tant pour ses résultats économiques jugés mauvais que pour le problème d’immigration incontrôlée à la frontière sud des Etats-Unis.

Cette décision d’annoncer trois baisses de taux, de faire bondir la bourse, baisser le dollar, et assouplir les conditions financières alors que l’inflation n’est pas éteinte est très risquée. Il est fort possible que l’inflation réapparaisse brusquement fin 2024 ou début 2025 et que tout soit à refaire. Il est fort possible qu’une Russie en conflit avec l’hégémon américain, fasse tout ce qui est en son pouvoir pour que les prix de l’énergie bondissent en 2024, causant de grandes difficultés à l’empire américain avec un retour de l’inflation. Sachant que le déficit public est déjà de 7% du PIB en 2023 en période de croissance et de chômage faible, que se passerait-il si les Etats-Unis connaissait une période de récession profonde ? Le déficit public américain était passé de 3% à 11% du PIB entre 2007 et 2009. On comprend que les Etats-Unis avec leur dette publique de 120% du PIB et leur déficit public record de 7% sont en risque d’entrer dans un mécanisme de trappe à dettes : une dette publique devenue ingérable. Nous n’en sommes pas là mais le risque pointe à l’horizon.

Pour le moment, on peut dire que l’économie américaine devrait bien mieux se porter que l’économie européenne en 2024 et cette décision de la FED fait courir des risques supplémentaires à l’économie européenne pour 2024 et 2025.

La stratégie européenne

La stratégie de l’Union Européenne est fort différente. La BCE a annoncé qu’elle ne baissera pas ses taux d’intérêt rapidement alors même que les pays de la zone euro sont quasiment en récession. L’Union Européenne a demandé en juillet aux Etats membres de supprimer les « boucliers » sur l’énergie et la politique générale d’austérité fait son retour pour éviter le dérapage des déficits publics. Le gouvernement Macron a ainsi expliqué que les tarifs de l’électricité augmenteront de 10% début 2024 car la taxe intérieure sur l’électricité de 9 milliards d’euros va être réactivée. Le gouvernement a prévu dans sa loi de finance une baisse de 15 milliards d’euros des dépenses publiques, compte tenu de l’inflation. Pratiquer l’austérité dans un contexte de récession amènera comme c’est toujours le cas à amplifier la récession et potentiellement le déficit public. On se rappellera de cette politique absurde début 2010 qui conduira toute l’Europe à une crise des dettes publiques et à être le trou noir de la croissance mondiale entre 2010 et 2015. Cette politique généralisée dès l’année prochaine dans l’Union Européenne avec la réactivation du pacte de stabilité budgétaire amènera la zone euro à une croissance quasi nulle, au pire largement négative. L’histoire semble se répéter.

Qui plus est, la croissance est quasi nulle dans une Europe où les grands pays ont une croissance très faible depuis 20 ans. La croissance de l’Italie est quasi nulle depuis fin 2000 ; idem pour l’Allemagne depuis fin 2017 et pour la France depuis fin 2019.

L’économie européenne n’a plus de croissance tout simplement parce que l’industrie fuit un vieux continent qui ne la protège pas, un continent qui ne se soucie pas de ce qui est la clé de la prospérité. Une économie qui ne produit plus mais qui se contente d’importer est une économie finie.

Et les politiques d’énergie chères (marché européen de l’électricité, sanctions sur l’énergie russe et taxes carbone) vont un peu plus casser, délocaliser notre industrie. Depuis 2017, l’Allemagne a vu sa production industrielle décrocher de 15%, le rythme le plus rapide du continent. Si même la puissance industrielle du continent européen ne s’en sort plus, comprenons que tout espoir de voir les pays européens se réindustrialiser avec de telles politiques économiques est vain.

Conclusion

Notre politique économique sans queue ni tête nous emmène vers un ciel noir : une récession d’abord, un appauvrissement des citoyens ensuite, un affaiblissement inéluctable de nos économies pour finir. Le risque sera alors une crise des dettes publiques, enclenchant à son tour de nouveaux reculs économiques et sociaux.

Quel parti politique aura le courage de proposer de mettre fin à ces politiques profondément destructrices ? Car le déclin n’est pas inéluctable, il dépend avant tout de nos choix politiques.

 

[1] « Les loyers impayés explosent, les profils des mauvais payeurs changent » https://rmc.bfmtv.com/actualites/economie/immobilier-les-loyers-impayes-explosent-les-profils-des-mauvais-payeurs-changent_AV-202311010286.html Immobilier: les loyers impayés explosent, les profils des mauvais payeurs changent (bfmtv.com)

[2] Source Banque de France.

[3] En corrigeant les chiffres d’une astuce budgétaire du gouvernement Biden, pour enjoliver son bilan: l’annulation des prêts étudiants a permis de reporter 2% du PIB du déficit de 2023 à l’année 2022.

Que se passe-t-il si la France remplace son électricité nucléaire par des éoliennes, du solaire et du gaz ?

Si la France ferme toutes ses centrales nucléaires et les remplace par des panneaux solaires, éoliennes et centrales gaz comme le veulent les écolos, que se passe-t-il ?

 

Consommation annuelle d’électricité en France : 470 Twh.

Production nucléaire en France 400 Twh par an.

La production d’électricité est de 2000 heures par an pour les éoliennes et de 1100 heures par an pour les panneaux solaires soit 35% du temps pour le cumul des deux électricités. 65% du temps, quand pas de vent ou de soleil, il faut donc activer des centrales au gaz pour produire de l’électricité.

 

Emission de CO2 si nucléaire remplacé par ENR & gaz: 110 Millions de tonnes !

Emission de CO2 de l’électricité gaz 418 g par kwh, nucléaire 4 grammes par kwh, solaire et éolien 30 g par kwh à 400*1000000000*(65%*418+35%*30-100%*4)/ 1012=110 Millions.

 

En remplaçant l’électricité nucléaire par

l’électricité des éoliennes, des panneaux solaires et du gaz (quand ni vent ni soleil),

les émissions de CO2 de la France passeraient de 300 millions à 410 millions de tonnes par an !

 

Les écolos d’EELV veulent une solution énergétique pour la France

avec des émissions de CO2 annuelles en hausse de 35% !

La fermeture de la centrale de Fessenheim augmente les émissions de CO2 de la France de 2,8 millions de tonnes chaque année !

La fermeture de la centrale de Fessenheim augmente les émissions de CO2 de la France de 2,8 millions de tonnes chaque année !

 

La centrale de Fessenheim émettait 0.04 millions de tonnes de CO2 par an.

La production d’électricité de Fessenheim est de 10 milliards de kwh d’électricité par an. Fessenheim émet 4 grammes de CO2 par kwh produit[1]. Fessenheim émet donc chaque année 0,04 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 10*109*4/1012=0,04).

 

Fessenheim sera remplacée par un mix panneaux solaires, éoliennes et centrales au gaz. Le mix panneaux solaires/éoliennes/centrale gaz remplaçant Fessenheim émettra 2.82 millions de tonnes de CO2 par an.

La façon la plus propre pour remplacer l’électricité de Fessenheim est de produire de l’électricité avec des énergies renouvelables éoliennes et solaires complétées par une centrale au gaz lorsqu’il n’y a pas assez de vent ou de soleil, la nuit par exemple. Dans le meilleur des cas, à cause des périodes sans vent ou sans luminosité, les éoliennes et les panneaux solaires produiraient 35% de la production d’électricité avec peu d’émission de CO2 et la centrale au gaz 65% avec beaucoup d’émission de CO2[2]. Le calcul, simple, montre que Fessenheim émet 30 fois moins de CO2 que le couple énergies renouvelables et gaz[3] nécessaire pour la remplacer.

Une centrale au gaz émet 418 grammes de CO2 par kwh[4] produit quand le couple éolienne et solaire émet en moyenne 30 grammes de CO2 par kwh produit[5]. Le couple énergie renouvelable centrale au gaz émettra donc chaque année 2,8 millions de tonnes de CO2 (Calcul: 65%*(10*109*418/1012)+35%*(10*109*30/1012=2,82)

 

 

Coût de la fermeture de Fessenheim en CO2: 2,8 millions de tonnes de CO2 par an.

 

 

[1] Emission de CO2 pour un kwh d’électricité nucléaire et un kwh d’électricité fabriqué par une centrale gaz https://www.lemonde.fr/blog/huet/2022/06/22/nucleaire-4-g-de-co2-par-kwh/

 

[2] En France, une éolienne produit environ 2000 heures par an quand un panneau photovoltaïque produit 1100 heures par an. En additionnant les deux, ce qui est simpliste mais donne le résultat le plus favorable pour les énergies renouvelables, nous arrivons à 3100 heures par an soit 35% du temps. Le calcul réel est complexe, tient compte de la courbe réelle de consommation nationale d’électricité et de production prévisible heure par heure des énergies renouvelables, de la présence de vents et de soleil au niveau local quand il ne l’est pas au niveau national mais les ordres de grandeur sont acceptables.

[3] La production de Fessenheim est de 10 milliards de kilowatt-heure d’électricité par an. Fessenheim émet 4 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit. Fessenheim émet donc chaque année 0,12 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 10*109*12/1012=0,12).

3,3 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 65%*(10*109*490/1012)+35%*(10*109*30/1012=3,29)

 

[4] Emission de CO2 pour un kwh d’électricité nucléaire et un kwh d’électricité fabriqué par une centrale gaz https://www.lemonde.fr/blog/huet/2022/06/22/nucleaire-4-g-de-co2-par-kwh/

 

[5] Emission de CO2 pour un kwh d’électricité solaire et un kwh d’électricité d’électricité éolienne https://www.lemonde.fr/blog/huet/2022/06/22/nucleaire-4-g-de-co2-par-kwh/

 

La France a économisé grâce aux centrales nucléaires en activité depuis 1977 20 ans d’émissions de CO2 (Niveau de 2019) !

La France a économisé grâce aux centrales nucléaires en activité depuis 1977 plus de 20 ans d’émissions de CO2 (Niveau de 2019) !

La production nucléaire de la France depuis 1977 est de 14.000 milliards de kwh. L’électricité nucléaire émet 4 grammes de CO2 par kwh[1] produit contre 418 grammes de CO2 pour les centrales au gaz.

Si la France avait installé des centrales au gaz au lieu des centrales nucléaires, elle aurait émis 5800 millions de tonnes de CO2 de plus.

(Calcul: 14000*1000000000*(418-4)/ 1012)=5796).

La France a émis environ 300 millions de tonnes de CO2 en 2019 (source Banque Mondiale[2]).

La France a donc économisé grâce aux centrales nucléaires en activité depuis 1977 environ 20 ans des émissions de CO2 (Niveau de 2019) !

Graphique de la production nucléaire en France en Twh (1 milliard de kwh), source gouvernement français[3]

 

 

 

 

 

 

[1] Emission de CO2 pour un kwh d’électricité nucléaire et un kwh d’électricité fabriqué par une centrale gaz https://www.lemonde.fr/blog/huet/2022/06/22/nucleaire-4-g-de-co2-par-kwh/

[2] Emission de CO2 de la France, Banque Mondiale https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/EN.ATM.CO2E.KT?locations=FR

[3] production nucléaire en France, source gouvernement français https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/bilan-energetique-2020/16-34-baisse-de-la-production

Le programme économique de Mélenchon, l’avenir en commun

  1. Résumé Conclusion.

a. Le plan A plan B de Mélenchon concernant l’Union Européenne a été transformé et est devenu complètement irréaliste.

Le Plan A Plan B de 2017 consistait soit à changer radicalement l’Union Européenne (indépendance de la BCE, protectionnisme, harmonisation fiscale et sociale européenne, fin de la libéralisation des services publics) soit à sortir unilatéralement de l’UE. C’était quoi qu’on en dise quelque chose de réaliste, de faisable, au moins la partie B du plan.

Le nouveau plan A plan B de Mélenchon, c’est soit on arrive à changer les traités européens et l’UE, soit la France désobéit et fait ce qu’elle veut dans l’UE.

Plan A : le changement des traités européens se faisant obligatoirement à l’unanimité, cette voie est très improbable (A moins d’imaginer que le paradis fiscal luxembourgeois accepte sa ruine avec la fin de l’évasion fiscale, que l’Allemagne accepte de ne plus faire de libre échange avec l’extérieur ce qui lui serait défavorable vue qu’elle a 250 milliards d’euros d’excédent commercial…).

Plan B : « La France désobéit et fait ce qu’elle veut ». Un club défini par des règles communes se satisfait rarement qu’un des 27 membres décide de s’affranchir de toutes règles qui lui déplaisent. Cela menace immédiatement l’existence du club. L’Union Européenne disposant de la gestion de la monnaie par la BCE pourra alors asphyxier doucement mais surement l’économie française en arrêtant d’acheter des emprunts d’Etat français ou en arrêtant de prêter le moindre argent aux banques françaises qui ont besoin pour fonctionner en tant que banque d’emprunter chaque jour des dizaines de milliards d’euros à la BCE. Voilà pourquoi le nouveau Plan A Plan B de Mélenchon est complètement irréaliste.

Mélenchon veut utiliser le droit de véto de la France pour refuser tout nouvel accord de libre-échange. Les accords de libre échange peuvent être voté uniquement à la majorité qualifiée et ils n’ont plus besoin de passer devant les parlements nationaux (sauf les chapitres concernant l’investissement étranger). https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/05/23/20002-20180523ARTFIG00300-l-ue-pourra-conclure-certains-accords-sans-l-aval-des-parlements-nationaux.php et file:///C:/Users/User/Downloads/note_d_info_juridique_cycle_de_vie_ale_de_l_ue.pdf

Mélenchon souhaite utiliser le levier de la contribution française au budget de l’UE (13 milliards net), ce qui est un faible atout aujourd’hui. Ces 13 milliards d’euros net ne sont rien par rapport aux sommes déversées par la BCE en achat d’emprunt d’état ou en prêt aux banques françaises.

Enfin Mélenchon souhaite construire des coopérations plus approfondies avec les Etats qui le souhaitent en matière sociale, écologique, culturelle, éducative.

 

 

 

 

Toute cette partie intéressante du programme est par conséquent caduque :

. Adopter des mesures anti-dumping social pour les industries stratégiques (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire).

. Relocaliser les productions essentielles à la vie de notre pays (difficile voire impossible avec les accords de libre-échange).

. Instaurer des droits de douane sur des critères écologiques et sociaux (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire).

. Contrôler les mouvements de capitaux (interdit dans l’UE).

. Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles (impossible avec la PAC, la concurrence des autres pays européens et même du monde entier à cause du marché unique et des accords de libre-échange).

. Interdire les fermes-usines d’élevage intensif et les pratiques cruelles (Possible en France mais en laissant exporter par les autres pays européens ces viandes d’élevage intensif).

 

b. Un programme irénique, empreint d’une naïveté voulue ou jouée ?

Mélenchon observe tout ce qui ne va pas dans l’économie et impose « une interdiction de ce qui ne va pas ». Par exemple : interdiction d’expulsion sans relogement public. Il oublie les effets de bord, les hommes n’étant pas des saints : puisque je ne peux pas être expulsé sans relogement, je ne fais pas trop d’effort pour payer mon loyer. Sans compter le manque de logements publics. La logique de Mélenchon est empreinte de naïveté et d’irénisme.

Il ne cherche pas à trouver des solutions profondes au problème du logement, de la faible hausse du Smic etc. Notre industrie n’est pas compétitive à cause d’une monnaie trop chère et les gouvernements français bloquent le Smic pour réparer ce problème ce qui est efficace, mais à la marge (la preuve en est notre déficit commercial record). Autre exemple, Mélenchon propose de donner 1000 euros par mois pour chaque jeune qui s’inscrirait dans l’enseignement professionnel alors que de nombreux jeunes profiteront de l’effet d’aubaine en ne s’inscrivant que pour toucher un salaire proche du Smic.

Augmenter de 10% le Smic en restant dans l’euro et l’Union Européenne revient à détruire nos moyens de production nationaux et les emplois. Le faire hors de l’euro et de l’Union Européenne est possible comme l’a démontré le Royaume-Uni après le Brexit.

Autre défaut du même calibre : demander au service public ce qu’il ne peut pas faire bien, pas mieux que le secteur privé, par exemple, « Créer un service public du réemploi et de la réparation ».

 Recension ici de toutes les mesures iréniques ou irréalistes du programme de Mélenchon :

. Créer 1 million d’emplois publics en plus (Ehpad, santé, éducation nationale, justice…).

. Un héritage maximal à 12 millions d’euros et des droits de succession plus élevés.

. Interdire l’expulsion locative sans garantie d’un logement public.

. Droit de véto suspensif sur les plans de licenciement.

. Taxer les entreprises ayant bénéficié de la crise sanitaire pour l’investir dans l’écologie.

. Sortir du nucléaire sans date de sortie annoncée

. Chaque chômeur de longue durée se verra offrir un emploi au Smic dans un secteur d’urgence (et les qualifications ?)

. Smic net augmenté de 10% à 1400 euros par mois (sans sortir de l’euro).

. Allocation de 1000 euros par mois pour tout jeune allant dans l’enseignement professionnel.

. Fixer un salaire maximal pour que l’écart des salaires dans une entreprise soit au plus 20 fois le salaire minimal

. Une taxe foncière progressive.

. Créer un service public de réparation et du réemploi

. Les pauvres « pourront bénéficier des réductions d’impôts des riches » car elles seront transformées en crédit d’impôt. L’Etat pourra ainsi payer des impôts aux plus pauvres.

. Investir 200 milliards d’euros pour la transition écologique financé par les taxes sur les entreprises polluantes et l’ISF.

 

  1. Analyse du programme de Mélenchon :

Toutes les mesures permettant d’augmenter la production, assez peu détaillées d’ailleurs, sont donc caduques.

Ne reste que la partie hausse des dépenses publiques, hausse du pouvoir d’achat par la hausse du Smic et des salaires, la création de 1 million de postes de fonctionnaire, la retraite à 60 ans au lieu de 62, la réduction de la TVA sur les produits de première nécessité, les crédits d’impôts pour les moins aisés…

Les dépenses publiques sont innombrables avec quasiment aucune recette en face si ce n’est le rétablissement de l’ISF et la lutte contre la fraude fiscale rendue quasiment impossible par l’Union Européenne des paradis fiscaux et le droit de véto sur les affaires de fiscalité (Luxembourg, Irlande, Malte, Chypre, Hollande etc.).

De nombreuses mesures sont tellement irréalistes qu’elles bloqueraient complètement l’économie française : allocation de 1000 euros par mois pour tout jeune allant dans l’enseignement professionnel (pour travailler ou pour toucher de l’argent ?), éliminer le chômage des jeunes grâce à un emploi public de 5 ans spécifique, droit de véto suspensif sur les plans de licenciement.

Il y a de vraies réflexions sur certains problèmes touchant l’économie française, notamment la financiarisation, mais le programme est très démagogique et irréaliste.

Le programme est un plan de relance par la hausse des salaires, les aides sociales diverses et une forte dépense publique, à la création de beaucoup d’emplois sans certitude aucune de leur utilité économique et sociale, à un déséquilibre majeur des comptes publics et extérieurs, à une hausse importante de l’inflation.

Il aboutirait à une envolée des importations sans parvenir à augmenter la production. La hausse des salaires sans dévaluation aboutirait probablement à une baisse des exportations.

C’est le programme commun de Mitterrand de 1981 à 1983 en pire car comme Mitterrand, Mélenchon refuse la nécessaire dévaluation du franc pour rendre positif ce fort programme de relance. Il refuse aussi de s’affranchir de façon réaliste des contraintes de l’UE qui sont dix fois plus fortes qu’en 1983.

 

  1. Les mesures du programme de Mélenchon par thème.

Mesures globales

. Mélenchon refuse tout nouvel accord de libre-échange grâce à un droit de véto inexistant (les accords se votent à la majorité qualifiée). Théoriquement impossible dans l’UE

. Mélenchon souhaite utiliser le levier de la contribution française au budget de l’UE (13 milliards net) pour faire plier l’UE, ce qui est un faible atout aujourd’hui. Ces 13 milliards d’euros ne sont rien par rapport aux sommes déversées par la BCE en achat d’emprunt d’Etat ou en prêt aux banques françaises.

. Mélenchon souhaite construire des coopérations plus approfondies avec les Etats qui le souhaitent en matière sociale, écologique, culturelle, éducative.

. Instaurer des droits de douane sur des critères écologiques et sociaux (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire).

. Adopter des mesures anti-dumping social pour les industries stratégiques (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire). Impossible dans l’UE

. Relocaliser les productions essentielles à la vie de notre pays (difficile voire impossible avec les accords de libre-échange). Impossible dans l’UE

. Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles. Impossible dans l’UE avec la PAC, la concurrence des autres pays européens et même du monde entier à cause du marché unique et des accords de libre-échange).

. Interdire les fermes-usines d’élevage intensif et les pratiques cruelles (Possible en France mais en laissant l’importation en France par les autres pays européens ces viandes d’élevage intensif). Virtuellement impossible dans l’UE

 

Emploi

. Smic net augmenté de 10% à 1400 euros par mois

. Augmenter l’ensemble des salaires en mettant en place des commissions salariales dans les entreprises

. Fixer un salaire maximal pour que l’écart des salaires dans une entreprise soit au plus 20 fois le salaire minimal

. Droit de véto suspensif sur les plans de licenciement. Instauration d’un vote de défiance dans l’entreprise.

. En cas de rachat, droit de préemption pour que les salariés reprennent leur entreprise sous forme de coopérative.

. Chaque chômeur de longue durée se verra offrir un emploi au Smic dans un secteur d’urgence (et les qualifications ?)

. Réquisitionner une année la part des bénéfices des grandes entreprises au-dessus de la progression moyenne de la moyenne du Cac 40.

 

Pouvoir d’achat

. Réduire la TVA sur les produits de première nécessité et remettre une TVA grand luxe pour la financer.

. Encadrer le prix des produits alimentaires de première nécessité, plafonner les frais bancaires.

. Rendre l’impôt sur le revenu plus progressif avec 14 tranches

 

Entreprises

. Un impôt sur les sociétés inférieur pour les bénéfices réinvestis et supérieur pour les bénéfices distribués.

. Un impôt sur les sociétés progressif.

. Egalité entre l’impôt sur le capital et celui sur le travail.

. Taxer les entreprises ayant bénéficié de la crise sanitaire pour l’investir dans l’écologie.

. Développer l’économie sociale et solidaire (les coopératives, les entreprises coopératives…)

 

Jeunes

. Allocation de 1000 euros par mois pour chaque jeune qui s’inscrit dans l’enseignement professionnel.

. Eliminer le chômage des jeunes grâce à un emploi public de 5 ans spécifique.

 

Fonction publique

 

. Titulariser les 800 000 contractuels de la fonction publique et créer 1 million d’emplois publics en plus (Ehpad, santé, éducation nationale, justice…).

. Renationaliser » la SNCF et la relancer. Supprimer les lignes aériennes courtes

. Renationaliser les autoroutes et les aéroports stratégiques

. Moratoire sur les partenariats public privé

 

Retraites

. Retraites à 60 ans à taux plein

 Agriculture

. Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles

. Interdire les fermes-usines d’élevage intensif et les pratiques cruelles

 

Dette publique

. Imposer à la BCE qu’elle achète toute la dette publique en circulation sur les marchés financiers donc toute la dette publique. Cette dette ne sera jamais remboursée (transformée en dette perpétuelle  à taux 0).

. La dette publique illégitime pourra être renégociée.

. Remetttre en place un circuit du trésor pour que l’Etat puisse se financer sans les marchés financiers

 

Finance

. Nationaliser quelques banques généralistes pour mieux financer les TPE et financer l’Etat français.

. Taxe sur les transactions financières

. Contrôler les mouvements de capitaux.

. Séparation des banques d’affaire et de détail.

. Interdire les rachats d’entreprise avec endettement par les financiers (LBO)

 

Fiscalité

. Rétablir l’ISF en le durcissant, avec un volet climatique.

. Rendre la CSG progressive.

. Une taxe foncière progressive.

. Un héritage maximal à 12 millions d’euros et des droits de succession plus élevés.

. Les pauvres « pourront bénéficier des réductions d’impôts des riches » car elles seront transformées en crédit d’impôt. L’Etat pourra ainsi payer des impôts aux plus pauvres.

. Faire de la lutte contre l’évasion fiscale une priorité. Poursuite judiciaire plus dure contre l’évasion fiscale.

 

Logement

. Interdire l’expulsion locative sans garantie d’un logement public.

. Construire 200.000 logements publics par an.

. Encadrer les loyers partout.

. Mettre en place un « permis de louer » pour éviter le logement indigne.

. Réquisitionner les logements vides et les mettre sur le marché.

 

Energie et écologie

. Investir 200 milliards d’euros pour la transition écologique financé par les taxes sur les entreprises polluantes et l’ISF

. Sortir du nucléaire sans date de sortie annoncée

. Abolir l’obsolescence programmée et allonger les durées de garantie légale

. Service public de réparation et du réemploi

 

 

Le bilan économique calamiteux de Macron, maquillé comme une voiture volée

Le calamiteux bilan économique de Monsieur Macron

Bien sûr, le président Macron est le président des très riches qu’il enrichit avec les moyens de l’Etat : baisses d’impôts, contrats divers et variés aux frais du contribuable etc.

Tous les autres sont livrés au grand bain du marché mondialisé, un marché aux requins, et sont perdants. Du libéralisme pour les classes moyennes, de l’ubérisation pour les pauvres, de l’étatisme pour les riches. Bilan : pas de croissance, explosion de la dette publique et paupérisation progressive des Français.

Malgré son échec, Macron a réussi à maquiller son bilan par une baisse du chômage avec :

1,2 millions d’auto entrepreneurs en plus payés 600 euros par mois, 400.000 personnes encore en chômage partiel, + 200.000 apprentis payés par l’Etat.

Macron, c’est à la fois le pire du Thatchérisme et le pire du socialisme.

Baisse d’impôts pour les plus riches, précarisation du travail, 1,2 million d’auto entrepreneurs à 600 euros en plus, détricotage des services publics d’un côté.

Explosion de 600 milliards de la dette publique de l’autre côté.

Dur avec les classes moyennes et populaires, généreux et même caressant avec les puissants.

La croissance a été très faible pendant le quinquennat de Macron : +0,5% par an en moyenne. Le PIB de la France en 2021 est quasiment celui de 2018 (à 0,2% près).

Et tout cela malgré des dépenses publiques pour relancer la croissance qui ont fait augmenter la dette publique de 600 Milliards !

Macron prend les finances publiques en bon état. Il a fait exploser le déficit public qui est à 7% du PIB en 2021 !

Ce n’est pas le covid, c’est la gestion absurde du Covid avec la fermeture de la France qui a coûté des fortunes. La Suède n’a pas « confiné, bouclé le pays » et s’en est félicitée avec 25% de morts de moins par habitant que la France. La Suède a vu sa dette publique quasiment stagné entre 2019 et 2021 : de 35% du PIB à 35,5% du PIB. Et le PIB de la Suède est au dernier trimestre 3% au-dessus de fin 2019 quand il est au même niveau en France.

Non la gestion macroniste de la crise du covid n’est pas une bonne gestion économique. La croissance est largement en dessous de celle des USA et de la Suède avec une mortalité équivalente. Et l’explosion de la dette publique coutera chère à l’avenir.

La production industrielle est en baisse de 5% et les emplois de 1%.

Le problème, c’est que la destruction de l’industrie, c’est la destruction de la prospérité des Français

Le déficit commercial a établi un record à -82 milliards d’euros, signe de déclassement de la France. Les exportations ne permettant pas de payer les importations, la France s’endette ainsi à l’étranger, ce qui la rend dépendante et fragile. Ce genre de situation finit toujours mal si on n’y met pas fin par un changement de politique économique.

 

Le gouvernement Macron se vante souvent d’avoir fait exploser la création d’entreprises.

Il n’en est rien, le nombre de création d’entreprises est stable. Ce gouvernement a fait exploser le nombre d’autoentrepreneurs, un statut qui prend le pire du statut des salariés et le pire du statut des entrepreneurs : pas de salaire et d’argent garanti à la fin du mois, une faible protection sociale et le plus souvent très peu de chance de voir son entreprise devenir une vraie entreprise à terme et les dividendes tomber.

C’est le statut de la précarité, le statut du livreur à vélo, en scooter ou en voiture.

 

La France sous Macron, ce n’est pas la start-up Nation mais la Nation des auto-entrepreneurs, précaires, avec un revenu de la moitié du Smic !

L’emploi salarié a augmenté de 800.000 personnes sous Macron contre 500.000 sous Hollande. C’est une des rares « réussites » de Macron. Son coût 600 milliards de dette publique en plus soit 0,75 millions d’euros par emploi.

Différents artifices ont été utilisés :

  • Des contrats d’apprentissage presqu’intégralement payés par l’Etat, gratuits pour les entreprises. 8000 euros de prime à l’embauche pour des salaires de 600 euros par mois. 200.000 apprentis en plus sous Macron.
  • Encore 400.000 personnes sont en chômage partiel payé par l’Etat au 31 décembre 2021 et ne sont pas comptabilisés dans les chiffres du chômage.
  • Enfin, les chômeurs, découragés par le manque d’emploi, préfèrent maintenant devenir auto entrepreneurs … à 600 euros par mois. Or, le nombre d’auto entrepreneurs a doublé sous Macron pour passer à 2,4 millions de personnes ! Ils ne sont dans la plupart des cas plus inscrits à Pole Emploi. On fait ainsi passer 1,2 million de chômeurs à 1,2 million de personnes payées la moitié du Smic. Sur les 2,4 millions d’auto entrepreneurs, la moitié ont 0 chiffre d’affaire, l’autre moitié gagne 600 euros par mois.

Le chômage

Ces mêmes artifices permettent de faire baisser artificiellement le chômage.
En catégorie A, il y a une « baisse de 400.000 chômeurs », en catégorie ABCD il reste 6 millions de personnes inscrites à Pole Emploi contre 6,2 millions quand Macron prend le pouvoir.

Le taux de chômage de 7,4% de l’Insee ne veut plus rien dire. Ce chiffre obtenu par un sondage (sic !) ne fait que diverger avec le vrai chiffre, celui des chômeurs inscrits à Pole Emploi. D’ailleurs, pour calculer ce taux, l’Insee ose dire qu’il y a aujourd’hui 2,2 millions de chômeurs en France quand 6 millions sont inscrits à Pole Emploi en catégorie ABCD !

Pouvoir d’achat

Il est difficile de se reposer sur les données de l’Insee qui annonce sans cesse des hausses de pouvoir d’achat quand les Français ressentent exactement l’inverse et ont largement manifesté (gilets jaunes) dans la rue pour leur pouvoir d’achat. Ainsi, en 2021, les prix ont augmenté en France de 2,1% par rapport à l’ensemble de l’année 2020 selon Eurostat. Les salaires ont eux augmenté de 1,3%. Le pouvoir d’achat a donc nettement diminué en 2021 de  0,8%.

L’Insee dit que le pouvoir d’achat a augmenté sous Macron quand seulement 22% des Français jugent le bilan positif de Macron sur le pouvoir d’achat. https://www.lejdd.fr/Politique/sondage-seuls-22-des-francais-jugent-positif-le-bilan-de-macron-sur-le-pouvoir-dachat-4094935

Un peu comme avec le fameux « sentiment d’insécurité » renvoyé aux Français par des politiques niant l’aggravation de l’insécurité, il y aurait un « sentiment de perte de pouvoir d’achat » avec un gouvernement qui nous parle de hausse de pouvoir d’achat et des Français qui constatent une baisse de leur niveau de vie.

Dans un sondage de fin 2021, 60% des Français disent que leur pouvoir d’achat a baissé depuis 2017, 20% qu’il a augmenté, 20% qu’il est stable. https://www.ouest-france.fr/economie/57-des-francais-ont-l-impression-que-leur-pouvoir-d-achat-a-baisse-depuis-2017-selon-un-sondage-43d90926-317b-11ec-a94b-0a3292b9dbf1

 

Pauvreté

Impossible d’estimer le niveau de pauvreté avec l’Insee puisque les derniers chiffres datent d’il y a 2 ans.

Tentons une estimation par un autre moyen : en 2009, 2,6 millions de personnes vivaient grâce à l’aide alimentaire, en 2017 5,5 millions de personnes la réclamaient. En 2020, c’est 7 millions de personnes qui bénéficient de l’aide alimentaire en France selon le secours catholique.

20% des Français sautent un repas par jour faute de moyens https://www.mieuxvivre-votreargent.fr/vie-pratique/budget-de-la-famille/2021/09/09/budget-20-des-francais-sont-contraints-de-sauter-un-repas-faute-de-moyens/

30% des Français renoncent à se soigner faute d’argent.

https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/social/trois-francais-sur-dix-renoncent-a-se-soigner-pour-des-raisons-financieres_AN-201810090086.html

 

Les gagnants du quinquennat Macron

38.000 personnes perçoivent les 2/3 des revenus du capital en France.
Les réformes de Macron d’abandon de l’ISF à l’exception de l’immobilier, la forte baisse des taxes sur les plus-values financières, sur l’impôt sur les bénéfices et la baisse de la taxation des dividendes sont une aubaine pour ceux-là uniquement.

https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/les-chiffres-sont-absolument-hallucinants-la-gauche-du-senat-s-empare-d-un

Les mesures Macron ont permis au 1% les plus riches de gagner 24.000 euros par an de revenu en plus quand les 99% ont eu des queues de cerise.

Les 500 plus grandes fortunes françaises ont vu leur patrimoine passé de 500 milliards d’euros en 2017 à 1000 milliards d’euros en 2022. Un doublement ! Entre 1997 et 2022, la fortune des 500 familles les plus riches est passé de 80 milliards à 1000 milliards d’euros !

Macron est bien le président des très riches.

 

Destruction des services publics

Macron a continué à détruire les services publics qui sont maintenant en voie de décomposition voire de pourrissement. Le personnel parle de maltraitance à son encontre (écoutez ce qui se passe à l’hôpital) et cela finit par avoir d’énormes conséquences.

Pour l’hôpital fermeture de 17000 lits en 5 ans dont 5700 en 2020 en pleine pandémie. Départ de soignants dégoûtés par leurs conditions de travail et de plus de 15.000 soignants (chiffres de Véran, d’autres chiffres sont beaucoup plus élevés) suspendus sine die car ne voulant pas se faire vacciner. Et rien n’a été prévu pour augmenter suffisamment leurs salaires, améliorer leurs conditions de travail, réduire fortement le personnel administratif (35% de personnel administratif et technique dans l’hôpital public) pour renflouer le nombre de soignants. Les accords de Ségur n’ont ni éteint la colère ni arrêté les vagues de départ; ces accords ne sont donc pas bons. L’hôpital public se meurt. Nos gouvernants ont économisé quelques milliards d’euros et ont dû en dépenser 200 milliards pendant la crise du covid car il fallait absolument fermer la société, arrêter l’économie car l’hôpital était saturé ! Des génies.

La justice : moins médiatisé, le personnel composant la justice manifeste régulièrement pour là aussi demander des moyens de rendre justice de façon correcte. Des milliers de recrutement n’ont pas été faits et le sous-effectif est très important. On entend dans les propos rapportés par les journalistes des phrases telles que : la justice est exsangue, notre tribunal est une épave…

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/sarthe/sarthe-manque-de-greffiers-notre-tribunal-est-une-epave-14dc9f52-3d88-11ec-ae19-24374b064259

https://www.francebleu.fr/infos/societe/colere-des-magistrats-des-mobilisations-partout-en-france-1639589684

L’école. Un professeur débutait avec un salaire de 2,3 fois le Smic en 1980, il débute aujourd’hui à 1,2 Smic. Difficultés de recrutement, démissions s’ensuivent. Le niveau des élèves chute avec des réformes absurdes.

Les services publics du train, de l’électricité et du gaz sont privatisés. Cela conduit à passer de services accessibles et de bonne qualité à des prix élevé avec une qualité en baisse. Le prix des billets de train a très fortement augmenté tout comme le prix de l’électricité. Le prix du gaz flambe car l’Europe a peu de gaz et ne sécurise plus ses contrats à long terme !

 

Et n’oublions pas que tout ce système tient grâce à l’achat par 2000 Mds d’argent public de la BCE des actifs des plus riches sur les marchés financiers. Cet argent pourrait être injecté pour des projets de réindustrialisation de la France, des projets sur l’écologie, pour créer des emplois. Mais non, l’argent va aux marchés financiers et alimente les grandes fortunes qui en plus s’accroissent avec la possibilité d’emprunter de l’argent gratuit, à taux 0, grâce à cette politique absurde. Et Macron soutient cette politique européenne…

 

Quel est le programme économique de Valérie Pécresse ?

 

Le programme économique de Pécresse

Source le programme officiel https://www.valeriepecresse.fr/mes-propositions/sur-l-economie  et les annonces dans les médias.

 

Résumé factuel : le programme affiché sur le site de Pécresse comprend peu de mesures. Nombre de mesures annoncées par la candidate dans les médias ne s’y trouvent pas. Qu’en déduire ?

Les principales mesures sont l’âge de départ à la retraite repoussé à 65 ans, le temps de travail qui sera poussé vers 39 heures payés 39, la suppression de 150.000 postes de fonctionnaires, la prise en charge par l’Etat de 7 milliards de cotisations sociales pour augmenter les salaires, la baisse de 10 milliards d’impôt des entreprises (impôts de production), la baisse drastique du nombre de normes, ces normes étant pourtant majoritairement européennes.

L’Etat se désengagerait de toutes ses participations minoritaires y compris Air France pour la somme de 15 milliards d’euros.

Enfin, la candidate veut « influencer l’Union Européenne » pour faire aboutir de vieilles mesures datant de plus de 10 ans mais jamais prises : une taxe carbone aux frontières, la réciprocité dans l’ouverture des marchés publics. Un quota de logiciels et d’infrastructures numériques doit être réservé aux entreprises européennes.

Mon avis sur le programme :

Un programme habituel de droite d’argent et s’appuyant sur l’Union Européenne. Le programme a des recettes de 22 milliards d’euros par an à terme pour des dépenses de 21 milliards d’euros par an. Un programme orléaniste et sans ambition n’ayant aucune chance de relancer la croissance.

Programme de droite orléaniste avec le départ à la retraite repoussé de 62 à 65 ans, le désengagement de l’Etat des entreprises publiques, les hausses du nombre d’heures travaillées, la suppression de postes de fonctionnaires, la baisse d’impôt pour les entreprises, la hausse des salaires par la prise en charge par les contribuables de cotisations sociales. Personne ne peut penser que c’est un programme ambitieux de relance d’une économie française en mauvaise état.

Quand plus de la moitié des Français arrivent déjà à la retraite en étant sans emploi, que les entreprises licencient les salariés après 50 ans, le départ à la retraite à 65 ans semble une mesure assez violente et potentiellement couteuse en aides diverses avant les 65 ans pour les 50% de sans-emplois. Ne parlons pas des ouvriers et artisans qui peuvent difficilement travailler après 60-62 ans.

Les postes de fonctionnaires seraient supprimés notamment dans les collectivités locales quand l’Etat n’a pas le pouvoir de le faire. Pécresse veut supprimer les doublons. Cela semble un peu facile comme argumentation. Où ? Comment ? La dématérialisation serait augmentée quand celle-ci est déjà très importante (Même la demande de carte grise est dématérialisée avec les risques de fraude évidente et de coûts que cela comporte). A l’exception d’une suppression des Régions, agglomérations et communautés de commune, on ne voit pas comment cela serait réalisable. Pour la suppression d’emplois dans l’administration administrante, Pécresse devrait préciser quels sont ces postes inutiles pour être crédible (ARS ?).

La hausse du nombre d’heures travaillées a-t-elle un sens dans un pays au chômage si élevé aujourd’hui ? Ne vaut-il pas mieux que plus de personnes sortent du chômage et apportent leur contribution à la Nation ? Enfin, la prise en charge par le contribuable des cotisations sociales est sympathique mais fait augmenter les impôts pour les contribuables.

Toute la partie influence de l’Union Européenne semble être un vœu pieux puisque ces mesures n’ont jamais pu être adoptées en 10 ans puisqu’il faut l’accord de nos partenaires qui n’ont pas forcément les mêmes intérêts et les mêmes idées. La « réduction drastique des normes » en fait partie puisque l’essentiel des normes appliquées en France vient directement de l’Union Européenne.

 

Economie générale

. Repousser l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans progressivement de 2022 à 2030. Un minimum retraite au SMIC (Cela a été plusieurs fois annoncé par Valérie Pécresse récemment mais n’est pas dans le programme économique. Pourquoi ?) Economie estimée pour l’Etat de 20 milliards d’euros par an à terme.

. Fin des 35 heures. Passage à 39 heures de travail payées 39. Négociation par branche ou par entreprises. Sans accord, passage à 39 heures payées 39.

. Pour toucher le RSA (550 euros par mois), 15 heures d’activités par semaine.

. Suppression de 200 000 postes dans « l’administration administrante » de l’Etat et des collectivités locales », et la création de «r l’industrie, l’agriculture, la construction et la distribution (Rappel : l’essentiel des normes et l’accumulation excessive des normes est faites par l’UE qui les définit pour le marché unique européen. Il faudra donc que la France fasse changer toute la réglementation européenne. Un travail herculéen.)

Défendre une taxe carbone aux frontières de l’UE (Depuis 13 ans est évoquée une taxe carbone aux frontières de l’UE sans que celle-ci n’ait vu le jour. Nos industries lourdes subissent effectivement aujourd’hui une taxe carbone européenne et sont concurrencés déloyalement par des industriels étrangers ne la subissant pas. Aujourd’hui, l’UE négocie l’entrée d’un dispositif taxant 2% des importations ! Tout cela semble être du domaine du vœu pieux).

. Imposer la réciprocité ou la préférence européenne dans la commande publique (Cela fait plus de 10 ans que l’on parle de cette absurdité : l’UE ouvre ses marchés publics à l’étranger alors que les pays étrangers ne le font pas. Ce changement est bloqué au sein de l’UE et rien n’a abouti en 10 ans. Pourquoi cela aboutirait il demain avec Valérie Pécresse ?)

. Imposer des quotas européens de logiciel et d’infrastructures numériques (Dépend de la bonne volonté de l’UE qui n’a pas l’habitude de faire ce genre de politique. Les Etats-Unis seront vent debout et il est peu probable que l’Allemagne très excédentaire commercialement avec les Etats-Unis acceptent de mettre en péril sa relation avec les Etats-Unis).

Quel est le programme économique d’Eric Zemmour ?

Le  programme économique d’Eric Zemmour

Le programme se trouve sur le site du candidat https://programme.zemmour2022.fr/economie .

Certaines mesures ont été annoncées à l’oral par le candidat mais le programme économique n’avait pas encore été mis à jour. Elles ont été retenues dans cette étude.

 

Résumé factuel : un programme très libéral basé sur : une baisse d’impôt massive pour les entreprises, l’héritage, une hausse de 2 ans du départ à la retraite et quelques baisses d’impôts sur les bas salaires basées sur la thèse que cela relancerait l’économie.

 

Mon analyse du programme :

Le programme est basé sur des baisses d’impôts qui sont quasiment l’unique instrument économique utilisé. L’objectif est d’augmenter la « compétitivité des entreprises françaises ».

Les 3 mesures pour augmenter la production en France sont rigoureusement interdites dans l’Union Européenne, que ce soit la commande publique réservée aux entreprises françaises ou l’affichage obligatoire du fabriqué en France (« Patrie score ») ou encore la taxe carbone européenne.

Les baisses d’impôts pour les entreprises sont de minimum 44 milliards d’euros soit l’équivalent du CICE de François Hollande. On a vu que le CICE n’a pas eu d’effets économiques forts avec un coût élevé pour la France. Problème de ce genre de mesure : les entreprises très rentables vont devenir encore plus rentables et moins taxées.

Les revenus du capital pour les actionnaires de PME seront taxés à 15% (impôt sur les sociétés) quand les revenus du travail sont taxés à 45% (impôt sur le revenu). Les propriétaires d’entreprise ne paieront plus de droit de succession du tout contrairement au reste de la population. Les propriétaires de PME ne paient des droits que sur 25% voire 5% du capital transmis aujourd’hui s’ils cèdent leur entreprise avant 70 ans. L’inégalité et son prolongement, son approfondissement par l’héritage en sont donc assumées. Si les entreprises qui exportent bénéficieront de ce gain de compétitivité, les entreprises qui n’ont que peu de concurrence comme les cabinets d’avocat, les grands commerces de détail (etc.). verront leur taxation baissée et les dividendes augmentés sans aucune contrepartie. Ces baisses d’impôts de 44 milliards pour « redresser la compétitivité » sont l’équivalent du CICE de François Hollande. Cela représente 4% de la valeur ajoutée des entreprises, ce qui pèse peu à comparer à la surévaluation de 25% de l’euro pour les entreprises produisant en France.

2 mesures type Sarkozy pour le travail : exonération de la CRDS pour des heures supplémentaires déjà défiscalisées par Macron et prime jusqu’à 3 mois de salaires défiscalisées.et sans cotisations sociales. Baisse de la CSG pour les salariés qui touchent moins de 2000 euros par mois. Cela représenterait une augmentation de 100 euros du Smic grâce à la baisse des cotisations sociales pour les Smicards. Les cotisations sociales pour la retraite et la santé au niveau du Smic sont à 20% du salaire net et passeraient donc à 13%. Les salaires au Smic ne paient plus le coût de la sécurité sociale (retraites et assurance maladie) auxquels ils ont droit. On ne peut absolument pas le reprocher aux smicards dont le salaire n’est pas augmenté depuis près de 10 ans mais aux choix de politiques économiques pris. En effet, ce type de politique économique déjà largement utilisée mine le système de sécurité sociale. Elle est utilisée systématiquement pour faire augmenter le Smic depuis 10 ans, alors qu’il « ne peut pas être augmenté » vu la concurrence forte que subit l’économie française dans la mondialisation économique voulue par l’Union Européenne avec une monnaie forte, l’euro.

Les baisses d’impôts pour les ménages sont de 19 milliards d’euros pour celles chiffrables. 14 milliards d’euros leur sont repris de l’autre main avec la retraite repoussée à 64 ans.

La retraite passera à 64 ans au lieu de 62 ans aujourd’hui. Avec la moitié des Français qui arrivent à la retraite à 62 ans sans emploi, ce système a un intérêt et un sens tout relatif. Ceux qui n’ont pas de travail devront juste trouver une solution d’attente sans emploi, sans revenu correct, pour bénéficier de leur retraite. Certains demanderont le RSA, d’autres des allocations chômage…

La lutte contre la fraude sociale estimée par le magistrat Charles Pratts à 50 milliards d’euros rapporterait environ 15 milliards d’euros selon le candidat.

Pour conclure, le candidat souhaite que les radios et télévisions publiques soient privatisées. Ses explications sont qu’elles sont un repère de la gauche et ne fournissent pas un service public à tous les Français. Si cet argument est sensé, on ne comprend pas pourquoi il faudrait céder les radios et télévisions publiques à des milliardaires ou à des entreprises du Cac40 pour résoudre le problème. De repère de la gauche, on passerait à appartenant à un milliardaire. Un rééquilibrage politique peut se faire par un changement de président et une simple réorganisation, facile à réaliser par le président de la République.

Ce programme est un programme économique on ne peut plus « classiquement néolibéral » si on se réfère au 20 dernières années de politique économique française, favorisant ceux qui possèdent du capital, des entreprises et défavorables aux classes moyennes et populaires. Il est difficile d’imaginer pourquoi il permettrait à l’économie française de se redresser, vu les résultats piteux qu’ont eu ce genre de programme depuis 30 ans en France.

 

1/ Entreprises et production: le programme est basé quasi exclusivement sur des baisses d’impôts.

                                  

. Réduire les impôts de production de 30 milliards d’euros supplémentaires. Soit les rendre quasi nuls puisqu’ils pèsent 40 milliards d’euros aujourd’hui après la réduction de 20 milliards de Macron. Coût 30 milliards d’euros.

 

. Réduire le taux d’IS à 15% pour les PME, les commerçants, artisans et agriculteurs au lieu de 26,5%.

Le taux d’IS en deçà de 38.000 euros de bénéfices est déjà à 15%. Coût 11 milliards d’euros.

 

. Créer des zones franches industrielles dans les régions durement touchées par la désindustrialisation. C’est-à-dire avec des impôts spécifiquement bas. Coût inconnu, se chiffre en milliards voire en dizaines de milliards selon les mesures et le nombre de régions concernées.

 

. Fin des droits de donation et de succession pour la transmission des entreprises familiales.

Les droits de succession et de donation rapportent 15 milliards d’euros par an. Les droits de succession en France sont exonérés d’impôts jusqu’à 100.000 euros, puis taxé environ à 20% jusqu’à 500.000 euros. Le taux atteint 45% au-dessus de 1,8 million d’euros. 85% des successions ne sont pas taxées. Les donations jusqu’à 100.000 euros par parents sont exonérées d’impôts et sont renouvelables tous les 15 ans.

Aujourd’hui, quand une entreprise familiale est transmise par donation ou succession, seule 25% de la valeur de l’entreprise est taxée, 75% exonérée avec la loi Dutreil (L’entreprise doit être conservée plus de 6 ans). Si l’entreprise est donnée avant 70 ans, la taxation concerne 5% de la valeur de l’entreprise. On enlève ensuite le montant de 100.000 euros de donation exonérée. Le paiement des droits peut être étalé sur 10 ans après un différé de 5 ans.

Coût de la mesure 3 milliards d’euros. Source https://www.ifrap.org/budget-et-fiscalite/droits-de-succession-44-milliards-dimpots-en-moins-ou-14-milliards-de-taxes-en

 

. Elargir le contrôle des investissements étrangers à tous les secteurs.

Ce contrôle est limité aujourd’hui aux entreprises des secteurs dits stratégiques.

 

. Etiqueter obligatoirement les produits pour afficher s’ils sont made in France (« Patrie score »). (Interdit de l’obliger dans l’Union Européenne sauf pour les produits alimentaires). Source https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52021XC0323(03)&from=EN

. Donner la priorité aux entreprises françaises dans l’accès aux marchés publics (dit au grand meeting de Villepinte)

(Le Sénat a démontré que c’est impossible dans l’Union Européenne).

Source : http://www.senat.fr/rap/l20-118/l20-1181.html

 

 

. Défendre une taxe carbone aux frontières de l’UE (Depuis 13 ans est évoquée une taxe carbone aux frontières de l’UE sans que celle-ci n’ait vu le jour. Nos industries lourdes subissent effectivement aujourd’hui une taxe carbone européenne et sont concurrencés déloyalement par des industriels étrangers ne la subissant pas. Aujourd’hui, l’UE négocie l’entrée d’un dispositif taxant 2% des importations ! Tout cela semble être du domaine du vœu pieux).

. Créer un fond souverain à partir du livret A pour investir dans les entreprises.

 

. Simplifier les démarches administratives.

 

Baisses d’impôt et autres pour les ménages

 

. Passage de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

Economie estimée pour l’Etat de 14 milliards d’euros par an à terme.

 

 

. Baisse de la CSG pour les salariés gagnant moins de 2000 euros. Augmentation du Smic de 100 euros grâce à cette mesure.

Coût 15 milliards d’euros.

 

. Remboursement de 50% des frais de carburant sur le trajet domicile travail par les entreprises.

Coût difficile à chiffrer.

 

. Exonération de charges sociales et d’impôt sur le revenu des heures supplémentaires.

La mesure a été prise par Macron suite aux gilets jaunes. Cela ne peut donc concerner que la CRDS qui reste due après la réforme Macron.

Coût 500 millions d’euros.

 

. Prime versable par l’employeur égale au plus à 3 salaires mensuels, défiscalisée et sans cotisation sociale.

Les hausses de salaires pourraient-elles être remplacées par des primes exonérées d’impôts mais aussi d’assurance chômage et de retraite ?

Coût 11 milliards selon le candidat. A voir selon leur utilisation par les entreprises.

 

. Suppression de la résidence principale de ce qui reste de l’ISF. Coût quelques centaines de millions d’euros.

 

. Doubler le plafond du quotient familial.

La réduction maximale d’impôt sur le revenu lié aux enfants passe de 1500 euros par enfant à 3000 euros par enfant.

Le coût du quotient familial est aujourd’hui de 12 milliards d’euros par an. Les familles les plus aisées bénéficieront de la hausse du plafond.

Coût estimé par l’Ifrap à 2 milliards d’euros.

 

. Revenir à l’universalité des allocations familiales

Qui ne sont aujourd’hui versées selon les ressources suite à la réforme F Hollande de 2014. Cela relève d’une certaine justice sociale, ces familles payant des cotisations mais recevant très peu.

Coût 0,8 milliard d’euros https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/10/16/20002-20141016ARTFIG00384-hollande-opte-pour-des-allocations-familiales-modulees-en-fonction-des-revenus.php

 

 

. Exonération de frais de notaires pour les primo-accédants pour les biens immobiliers inférieurs à 250.000 euros. Cela pourrait concerner 700.000 transactions par an.

Coût 3,4 milliards selon le candidat et 5,5 milliards selon l’institut Montaigne.

 

. Mettre fin à la redevance audiovisuelle et privatiser les principales radios et télévisions du service public.

Economie par ménage 138 euros par an (Compensée par une hausse des prix due à la publicité supplémentaire payée par les annonceurs).

 

. Lutte contre la fraude sociale estimée par Charles Pratt à 50 milliards d’euros.

Economie estimée à 15 milliards d’euros par le candidat.

 

. Suppression d’allocations sociales aux étrangers (RSA, APL, allocations familiales, minimum vieillesse).

Economie estimée à 20 milliards d’euros par le candidat.

 

 

Où en sommes-nous ? Passe sanitaire, euro numérique, identifiant numérique unique, caméra et IA

 

 

Dans cet article de Reporterre, nous apprenons que le portefeuille d’identité numérique avec toutes nos données personnelles est une expérience pilote obligatoire lancée par l’UE dans tous les pays. Le pendant de cela est que le gouvernement pourra alors vous “invalider en temps réel sur la plateforme”

https://reporterre.net/Bientot-le-portefeuille-d-identite-numerique-un-cauchemar-totalitaire

La technique du gouvernement : jouer sur les peurs pour imposer une surveillance numérique de la population. Le passe sanitaire joue sur la peur du covid, les caméras IA avec la peur de la délinquance etc.

L’objectif réel est de surveiller et tenir en laisse la population car les élites se sentent faibles et menacées par des peuples en colère.

Remarque : le groupe Thales dit dans une page en anglais que le passe sanitaire est une passerelle vers l’identifiant numérique, le portefeuille et le paiement numérique. L’UE a d’énormes ambitions avec le portefeuille d’identité numérique

https://dis-blog.thalesgroup.com/identity-biometric-solutions/2021/07/27/how-digital-id-can-help-citizens-access-government-services-from-anywhere/

 

Caméra de surveillance et IA :

Laurent Wauquiez va mettre en place l’IA couplée avec des caméras de surveillance dans les trains et les gares de la région Auvergne Rhône Alpes (A postériori sur demande de la police pour élucider des actes de délinquance et des crimes).

La reconnaissance faciale est théoriquement interdite en France car cela permettrait une surveillance massive de la population.

https://www.lyoncapitale.fr/actualite/auvergne-rhone-alpes-laurent-wauquiez-veut-s-essayer-a-la-reconnaissance-faciale-non-sans-crispations/

 

L’Etat français

Fin 2019, Cédric O, secrétaire d’Etat au Numérique, annonce que le gouvernement souhaite ouvrir une phase d’expérimentation pour la reconnaissance faciale en temps réel, à l’aide des caméras de surveillance.

https://www.bfmtv.com/tech/vie-numerique/le-gouvernement-veut-experimenter-la-reconnaissance-faciale-via-la-videosurveillance_AN-201912240025.html

Ces initiatives de reconnaissance faciale couplée à des caméras de surveillance identifient et surveillent les Français mais aussi leurs émotions pour prévenir des comportements suspects.

Identité numérique :

Utilisable dans le monde physique et le monde numérique d’Internet.

Optionnelle aujourd’hui, obligatoire demain ?

L’ONU a lancé les discussions sur l’identité numérique unique ainsi que les milliardaires/multinationales Gates, Rockfeller, Accenture etc.

Avec des informations d’identification spécifiques (en Estonie pour le mobile, ou une carte d’identité numérique comme en Allemagne, Belgique, Italie, Espagne ou Portugal), elle peut être utilisée pour authentifier son propriétaire et donc garantir son identité. Allemagne identité numérique sur mobile bientôt.

L’UE veut une identité numérique européenne, notamment pour accéder à des services sur Internet. Un règlement européen de 2014 a déjà été voté sur l’identité numérique et son utilisation sur Internet. La Commission Européenne a annoncé que tous les Etats devaient la déployer dans l’année (vidéo de Ursula Von der Leyen) https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/europe-fit-digital-age/european-digital-identity_fr

https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/identite/identite-numerique

En France, puce électronique sur la nouvelle carte d’identité depuis début 2021 (contenant photo, empreinte digitale et identité de la personne).

La Poste propose déjà de créer votre identité numérique pour accéder à des sites internet.

Le gouvernement travaille depuis 2018 à la conception d’un moyen d’identification en ligne hautement sécurisé. Le ministère de l’Intérieur a sélectionné 4 entreprises pour gérer le développement et le maintien du futur système de gestion de l’identité numérique sur Internet. Mais sachant le sujet explosif, le gouvernement semble y aller timidement sur ce projet pour éviter de s’empêtrer dans une nouvelle polémique.

https://www.nextinpact.com/lebrief/46471/identite-numerique-pourquoi-gouvernement-fait-profil-bas

La reconnaissance faciale conjuguée à l’identité numérique avec l’application Alicem du gouvernement pour utiliser des services publics numériques permet de prouver votre identité sur Internet ou le réseau de téléphone mobile avec une puce et la reconnaissance faciale. Le Conseil d’Etat a approuvé ce décret.

Optionnelle aujourd’hui, obligatoire demain ?

https://www.usine-digitale.fr/article/le-conseil-d-etat-valide-alicem-l-application-de-reconnaissance-faciale-du-gouvernement.N1027429

 

Euro numérique :

 

Remplacer les pièces et billets anonymes par un euro numérique. Chacun aurait un porte monnaie électronique avec des euros numériques avec un paiement gratuit (pas de frais).

La BCE explique que le but n’est pas de remplacer le cash mais de vous faciliter la vie. Sauf qu’irresistiblement, pour des raisons de facilité, l’euro numérique remplacera le cash et que le moment venu, le cash pourra être supprimé. De nombreux articles dans la presse nous parle de société sans cash à l’avenir, les banques font du lobbying pour une société sans cash et réduire ainsi le coût de leur service.

La Suède avait annoncé la fin du cash en 2020, elle a abandonné devant la résistance des Suédois

https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/en-suede-la-resistance-grandit-contre-la-societe-sans-cash-1223327

Donc abandonner le cash, rendre traçable toute transaction et empêcher si le gouvernement le veut un citoyen de faire tout achat. Droit de mort social. Extrêmement dangereux. Au nom de lutter contre la fraude, on risque de lutter pour l’arrivée de Big Brother.

Lancement 2025 accélérée récemment à 2023.

https://www.ecb.europa.eu/paym/digital_euro/html/index.fr.html

 

 

La technique du gouvernement : jouer sur les peurs pour imposer une surveillance numérique de la population. Le passe sanitaire sur la peur du covid, les caméras IA avec la peur de la délinquance etc. Des atteintes incroyables aux libertés qui sont contraires aux valeurs profondes de la France en particulier, de l’Occident en général.

L’objectif réel est de surveiller et tenir en laisse la population car les élites se sentent faibles et menacées par des peuples en colère.

 

Sénat, élites, privations de libertés et Crédit Social rapport du Sénat

Rapport du Sénat de Juin 2021 sur Crises sanitaires et outils numériques.

https://www.senat.fr/rap/r20-673/r20-673_mono.html

Le rapport du Sénat de Juin 2021 sur les mesures à prendre lors d’une prochaine pandémie pour sauver des vies. Passe sanitaire, normal, comme le permis de conduire.

Contrôle et sanctions, le numérique est efficace. Collier de contrôle autour du cou pour les salariés qui sonnent en cas de rapprochement entre salariés, bracelet électronique pour contrôler les déplacements, désactivation des titres de transports, géolocalisation automatique des personnes malades, objets connectés pour contrôler l’état de santé, contrôle de vos fréquentations, amende automatique après contrôle de ce que vous faites, l’identité numérique,

Le mot crédit social chinois est lancé et envisagé.

Tout ce rapport est orienté vers le thème : surveiller numériquement et punir, “sauver des vies” méritant d’attenter à toutes nos libertés.

 

Compte rendu du Sénat sur le Crédit social chinois

http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20210208/pro_2021_02_11.html

Un compte rendu par une chercheuse française sur le crédit social chinois devant le Sénat, tout à fait complaisant à son égard.

Crédit social chinois : surveillance totale d’internet, surveillance physique par des caméras de surveillance couplées à la reconnaissance des personnes par IA. Surveillance totale du monde virtuel et réel. Couplé à des sanctions/ récompenses selon votre comportement : agissez-vous comme vous le demande le gouvernement ou non ? Sanctions : ne plus pouvoir prendre le train, l’avion, ne pas pouvoir avoir tel travail, acheter un logement et avoir même un avertissement automatique auprès des gens qui vous téléphonent disant que vous êtes un mauvais citoyen avant qu’ils vous joignent. Le monde d’Orwell de 1984 !

Tous les sénateurs envisagent le crédit social avec beaucoup de complaisance : c’est intéressant, il faut étudier ce crédit social. Pratiquement aucun ne dit : c’est le monde d’Orwell de 1984, c’est effrayant !

Un sénateur LR Xavier Hugonet conclut : le crédit social arrivera en France car nous n’arrivons pas à gérer le peuple français. Il est anomique (Anomie : chaos dû à l’absence de respect des règles, disparition des valeurs communes à un groupe. On remarquera que ce chaos est lui-même dû à cette mauvaise façon de gouverner de nos élites pourtant !.

 

L’attitude des élites et leur propension à nous priver de libertés, à envisager le crédit social chinois et ses instruments de surveillance numérique et de punition en France est effrayante.

Les élites ont peur du peuple, ont peur d’être déclassées et tentent d’utiliser l’écrasement des libertés pour tenter de préserver leurs privilèges.

 

 

Le seul remède à la division du camp national

Frexit: les souverainistes éparpillés comme jamaisNicolas Dupont-Aignan et Georges Kuzmanovic, tous deux candidats à la présidentielle Photos: Hannah Assouline

Des personnalités souverainistes sonnent l’alarme dans une tribune parue vendredi dans Valeurs Actuelles. La multiplicité des périls auxquels la France fait face la menace dans son existence même. Le paradoxe posé est simple : les souverainistes qui disent vouloir sauver la France peuvent-ils être éparpillés en une multitude de candidatures à l’élection présidentielle, risquant ainsi la défaite et cinq ans de naufrage supplémentaire à la France ? Ne nous laissons pas aveugler par la colère, sauver la France signifie battre Macron mais aussi tous les candidats équivalents à Macron, de Yannick Jadot à Xavier Bertrand en passant par Valérie Pécresse et Anne Hidalgo.

Dans cet article, je ne m’exprime bien entendu qu’à titre personnel.

Frexit ou pas Frexit ?

Pour l’élection présidentielle de 2022, le camp national sera divisé en une multitude de factions : RN eurocritique, Florian Philippot et François Asselineau en frexiteurs assumés, Nicolas Dupont-Aignan pour une Europe des Nations libres, Georges Kuzmanovic en souverainiste de gauche, possible frexiteur et Eric Zemmour dont la position sur la souveraineté et l’indépendance nationale est fluctuante. Tous ces candidats défendent la réduction voire l’assèchement des flux d’immigration, une politique d’assimilation et la défense de l’identité, à des degrés là aussi différents. La défense de l’identité et de la souveraineté sont éminemment complémentaires. Un gouvernement ne peut pas défendre l’identité nationale (ne serait-ce qu’arrêter les flux d’immigration) s’il n’a pas de souveraineté nationale, de pouvoirs réels pour le faire. Détenir la souveraineté nationale, pouvoir définir où l’on va sans savoir qui l’on est, sans défendre son identité n’a pas de sens.

À lire aussi, Guilhem Carayon: «Je suis choqué de voir à quel point les jeunes de ma génération se sont habitués à vivre en insécurité»

Le RN dit défendre la nation et le camp national contre le mondialisme tout en restant dans l’UE et l’euro. Si ses porte-paroles reconnaissent que l’UE affaiblit profondément la France, ils refusent de rétablir la souveraineté nationale pour arrêter l’hémorragie et préfèrent se battre pour tenter d’atténuer les effets néfastes de l’institution européenne sur notre pays. Cette année, Marine Le Pen a décidé qu’il fallait rester dans la CEDH ; même l’européiste Michel Barnier a reconnu que les textes juridiques de la CEDH empêchaient de réguler les flux d’immigration. Marine Le Pen veut aussi rester dans Schengen même si l’absence de frontières qu’impose cet accord entraîne l’incapacité de contrôler qui entre en France et donc d’avoir une politique d’immigration. En conclusion, le RN défend la France en paroles mais n’a pas de projets pour la défendre en actes forts s’il arrivait au pouvoir. Conséquences de ces revirements : une partie importante de ses électeurs n’ont pas voulu se déplacer pour les élections régionales, lui faisant subir une défaite, après avoir été tancés par les dirigeants pour désertion après le premier tour. Ces dernières années, l’unique point fort du RN était sa position de grand parti national susceptible de faire de gros scores électoraux. Les électeurs français s’y ralliaient tant bien que mal pour peser face à Macron. Si ce dernier point fort s’efface, le risque de chute brutale du RN est important. À moins d’un tête-à-queue idéologique du RN, qui lui serait préjudiciable quatre ans après le précédent tête-à-queue, on comprendra que s’allier avec le RN pour la présidentielle n’a pas de sens pour les autres partis du camp national.

Si j’étais président de la République…

Les autres partis évoqués se disent souverainistes à des degrés différents et défendent avec des propositions différentes la cause nationale.

Florian Philippot et François Asselineau défendent tous deux une sortie de la France de l’Union Européenne et le rétablissement rapide de la souveraineté nationale. Leurs positions sont connues et ils sont des gaullistes convaincus. Leurs différences sur le fond sont faibles. Il n’y a que quelques différences sur la forme. Asselineau défend un référendum sur l’immigration quand Philippot veut arrêter les flux d’immigration.

Nicolas Dupont-Aignan avec son parti Debout la France se présentera aussi à l’élection présidentielle. Il est aussi gaulliste, a pour projet une « Europe des Nations libres et des coopérations concrètes » et le rétablissement de la souveraineté nationale. Nicolas Dupont-Aignan veut arrêter les flux d’immigration.

A lire aussi, Cyril Benassar: Qu’ils crèvent!

Georges Kuzmanovic et son parti République Souveraine est ce qui reste de la partition souverainiste de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017. Il fut évacué de la France Insoumise car il veut « ralentir ou assécher » les flux d’immigration et il est partisan de l’assimilation. Voici ses mots sur la souveraineté nationale : « Je ne suis pas un fétichiste du Frexit, mais quelle que soit l’option choisie en fonction du rapport de force et des circonstances, elle devra être une voie de rupture avec cette Union Européenne, légitimée par un référendum populaire ». Il se présente aussi à l’élection présidentielle.

Probablement candidat, Eric Zemmour est l’inconnu de cette élection présidentielle. Tout le monde connaît ses positions claires et affirmées sur l’identité nationale et les flux d’immigration. Si en tant que journaliste, il fut partisan de la sortie de l’euro et défenseur de la souveraineté nationale, ses positions en tant que candidat à l’élection présidentielle relèvent du point d’interrogation. Une question clé s’impose. L’Union Européenne ayant une politique constamment très favorable à l’immigration serait vent debout contre un Zemmour président qui voudrait arrêter les flux d’immigration en France ce qui ouvrirait la voie à un arrêt dans tous les pays d’Europe qui le voudraient. Puisque Zemmour et l’Union Européenne seraient dans un bras de fer sur l’immigration, la BCE, bras armé financier de l’Union Européenne répliquerait, comme d’habitude, en asphyxiant financièrement la France comme elle a asphyxié la Grèce et commencé à asphyxier l’Italie du gouvernement Italien Salvini fin 2017. Cette politique de la BCE avait vidé les distributeurs d’argent en Grèce, fait monter les taux grecs à des niveaux stratosphériques jusqu’à ce que le gouvernement grec plie. Cette politique avait fait monter les taux italiens au niveau très inconfortable de 4% jusqu’à ce que le gouvernement Salvini change ses projets pourtant modestes sur le budget et plie. Dans ce combat sur les flux d’immigration, un Zemmour président aurait trois choix.

  • Le choix de continuer ses projets sur l’immigration et de laisser l’économie française s’asphyxier lentement à cause du manque de liquidités fournies par la BCE ; ce n’est pas un choix envisageable.
  • Le choix de négocier avec l’Union Européenne sur les projets sur l’immigration et de plier en échange du soutien en liquidités à l’économie française ; dans ce cas, voter Zemmour n’aurait pas servi à grand-chose pour ses électeurs.
  • Le choix de gagner le bras de fer sur les flux d’immigration en coupant le nœud coulant financier qui détruirait l’économie française, c’est-à-dire en sortant de l’euro sur le champ pour fournir l’économie en liquidités. Cela demande des convictions sur le sujet et une vraie préparation à ce combat que suppose tout bras de fer avec l’Union Européenne. Sortir de l’euro pour pouvoir appliquer sa politique d’immigration signifierait d’ailleurs à terme sortir de l’Union Européenne.

À lire aussi, Philippe Bilger: Que manque-t-il à Eric Zemmour?

Ceci démontre une fois de plus que la défense de l’identité nécessite le rétablissement de la souveraineté nationale, à moins de considérer l’identité comme un folklore local qui ne se paie que de mots.

Pour la France, mettre les égos de côté

Nous pourrions évoquer pour finir l’ex-ministre Arnaud Montebourg mais ses positions sur la souveraineté nationale, l’identité et l’immigration sont tout sauf claires. Il refuserait sans aucun doute toute discussion avec nombre de candidats souverainistes qui pour la gauche classique sont « l’extrême-droite ».

Nous l’avons vu, à l’exception de Zemmour dont les positions finales sont inconnues, les différences réelles de ces candidatures sont factuellement peu importantes au regard des points communs et des enjeux. Qui plus est, les différences entre les candidats souverainistes, Zemmour compris, sont dues en partie à la nécessité d’être différents et de disposer d’un créneau politique viable, de survivre politiquement. Ne leur jetons pas la pierre, en ce monde nécessité fait loi. Cependant, retenons que nombre d’entre eux ont des positions et des projets pour la France finalement très proches dans le débat public et des positions encore plus proches dans leur for intérieur. Ainsi, se rassembler autour d’une table pour discuter d’un éventuel programme commun de salut public, d’un programme de sauvetage de la France loin du débat public, hors de toute stratégie politicienne, peut tout changer. Dans une France au bord de l’abîme, l’intérêt général commande une telle approche. Même la question la plus épineuse, « qui sera le candidat si un accord était trouvé ? », a une réponse potentielle. Chaque représentant à la table de discussion pourrait voter pour un candidat à l’exception de lui-même. Celui qui rassemble le mieux tous les autres autour de son nom serait la tête de file naturelle pour défendre la France, les autres et leurs troupes étant des généraux précieux dans la bataille qui s’annonce.

L’avantage d’une candidature rassemblée est immense : disposer d’un niveau correct de sondage et d’une bonne exposition médiatique, sachant qu’un bon niveau de sondage permet une bonne exposition médiatique et inversement. Les électeurs ont tendance à voter pour les candidats qui ont des chances de gagner et les journalistes ont tendance à les inviter, leur permettant de convaincre leurs électeurs potentiels.

Enfin, voici ce que pensent les électeurs des petits partis souverainistes : puisque ces candidats veulent sauver une France qu’ils savent en perdition, ils ne sont pas cohérents en n’essayant pas de s’allier pour donner une chance à la France. S’ils ne s’allient pas, c’est à cause de leurs égos. La conclusion est impitoyable et explique les faibles scores de ces partis aux dernières élections malgré la popularité des thèmes de la souveraineté et de l’identité : je n’irai pas voter pour eux car ils trop petits et qu’ils ne sont pas au service de l’intérêt général mais au service de leurs égos. 

Quoi que partiellement fausse puisque la survie politique commandait souvent ces approches dans le passé, cette thèse fait des ravages. Inversement, un déblocage de la situation par la discussion et la tentative d’adopter un programme de salut public pourrait faire des miracles, démontrant la volonté indéfectible des candidats de sauver leur pays. La progression d’une candidature rassemblée pourrait alors être très rapide. Par contraste, ce sont les autres candidats à l’élection présidentielle qui sembleraient défendre leurs égos aux yeux de l’opinion et subiraient une certaine décrédibilisation.

N’oublions pas que les différences exprimées et les divisions sont le fruit du passé. Elles ne doivent pas obérer l’avenir, elles ne doivent pas empêcher le sauvetage de la France.

J’accuse le gouvernement de propager la misère économique et sociale en France, avec les confinements et sa politique économique pour les milliardaires.

Le premier confinement a détruit 700.000 emplois[1] qui se transformeront bientôt en une destruction d’un million d’emplois selon les économistes. Un million de français ont basculé dans la pauvreté, rejoignant la cohorte des 10 millions de pauvres en France[2]. On rappellera que dans notre « pays riche», une personne sur quatre ne mange pas à sa faim et une sur sept saute des repas faute de moyens, qu’un tiers des français renonce à des soins faute d’argent[3]. «Nous n’avons jamais vécu une situation pareille depuis la Deuxième Guerre mondiale, et il y a urgence», affirme la secrétaire générale du secours populaire, Henriette Steinberg3.

Les faillites d’entreprise ont été suspendues par la grâce des prêts garantis par l’Etat et du chômage partiel. Le chômage partiel payé par l’Etat et les prêts devront à un moment être respectivement arrêtés et remboursés. Avec le deuxième confinement, c’est un tsunami de faillites d’entreprises petites et moyennes qui nous attend. C’est ce qu’explique le président de la chambre de commerce et d’industrie d’Île de France (20% des commerces d’Ile de France ne passeront pas l’hiver selon lui[4]), c’est ce qu’évaluent nombre d’acteurs privés[5]. Avec le deuxième confinement, c’est 500.000 chômeurs de plus qui viendront grossir les rangs de Pole Emploi. Le taux de chômage réel comprenant les chômeurs inscrits à Pole Emploi en catégorie ABCD et les allocataires du RSA sans activité passerait alors à près de 29% (Voire la grande divergence des taux de chômage, la grande arnaque sur mon blog[6]).

Le bilan économique et social de la stratégie gouvernementale sur le Covid est dramatique : la récession sera de 10% en 2020 et continuera de s’approfondir lors des premiers mois de 2021. La dette publique  augmentera à plus de 120% du PIB fin 2020 avant de toucher 130% du PIB quelques mois plus tard. C’est une crise économique mais surtout une crise sociale majeure qui déferlent sur la France.

La Banque Centrale Européenne évitera par tous les moyens que la crise économique et social ne se propage à la finance et aux puissances d’argent en injectant plus de 2000 de milliards d’euros, créés ex nihilo, dans les marchés financiers[7]. La finance et les puissances d’argent seront protégées et même favorisées par la hausse des prix de l’immobilier et de la bourse qui en découlera. Un rapport de la banque suisse UBS nous apprend que la fortune des milliardaires français avait déjà augmenté de 439 % ces dix dernières années[8]Ce processus d’augmentation de la fortune des plus riches et d’appauvrissement de tous les autres continuera après la crise.

Tout le monde comprendra quelles sont les priorités du gouvernement Macron: sauver encore et toujours la finance et la fortune des milliardaires et non sauver l’économie réelle et défendre l’écologie comme il le prétend. Il aurait sinon tout fait pour imposer à la BCE de créer ces deux mille milliards d’euros pour des projets économiques et écologiques, pour relancer la croissance et accélérer la transition écologique de notre économie. Au minimum, il aurait dénoncé cette politique d’une injustice criante. Le gouvernement Macron ne le fait pas car il est complice de cette politique pour les milliardaires, sa suppression sans contrepartie de l’ISF et sa baisse des impôts sur les plus values financières étant un aveu.

Les classes moyennes et populaires, les petits entrepreneurs souffriront à plein de la crise économique et sociale. Et l’argent promis par le plan de relance européen arrivera comme d’habitude beaucoup trop tard : en 2021, 2022 et 2023 voire 2024[9]. Les effets en seront d’autant plus faibles.

L’avenir est très noir pour la population française et l’impossibilité de relancer la demande intérieure et l’industrie en restant dans l’Union Européenne est très inquiétante (marchés publics payés par les contribuables mais non réservables aux entreprises françaises, impossibilité de faire du protectionnisme verrouillé par l’Union Européenne, politique industrielle et planification interdite puisque les aides publiques et la préférence nationale sont interdites par Bruxelles…).

La prospérité d’un pays et de ses habitants dépendent de l’industrie. Ce graphique est d’une clarté remarquable. Quand Macron abandonne l’industrie comme il l’a fait avec les affaires Alstom, Lafarge, Technip, Alcatel et dernièrement Photonis, c’est la prospérité de la France et de ses citoyens qu’il abandonne.

Macron poursuit une politique de propagation de la misère économique et sociale.

Combien de temps les français supporteront cette politique de Robin des bois à l’envers où la finance détourne à son profit l’argent public des banques centrales avec la complicité du gouvernement ? Jusqu’au Frexit ? Jusqu’à la crise de régime ou la crise monétaire avec la destruction définitive de la confiance dans les « élites » françaises ? Cela dépendra de la volonté du peuple français de s’impliquer dans la vie de la cité et de refaire de la Politique avec un grand P.

[1] Voir le détail des statistiques de l’Insee ici https://www.insee.fr/fr/statistiques/4641765   et 715.000 emplois détruits à cause de la crise sanitaire https://www.rollingstone.fr/en-france-715000-emplois-detruits-a-cause-de-la-crise-sanitaire/

[2] Covid-19 : la crise sanitaire a fait basculer un million de Françaises et de Français dans la pauvreté https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/10/06/un-million-de-nouveaux-pauvres-fin-2020-en-raison-de-la-crise-due-au-covid-19_6054872_3224.html#:~:text=Selon%20les%20associations%20caritatives%2C%20la,des%20m%C3%A9nages%20en%202018%2C%20selon

 

[3] Le Secours populaire alerte sur une augmentation de la pauvreté sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale https://www.lunion.fr/id194553/article/2020-09-30/le-secours-populaire-alerte-sur-une-augmentation-de-la-pauvrete-sans-precedent et Baromètre IPSOS / Secours populaire : la précarité depuis la covid-19 https://fondationjeanrodhain.org/barometre-ipsos-secours-populaire-la-precarite-depuis-la-covid-19 et Un français sur trois renonce à des soins pour des raisons financières https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/politique-de-sante/un-francais-sur-trois-renonce-des-soins-pour-des-raisons-financieres#:~:text=Un%20Fran%C3%A7ais%20sur%20trois%20renonce%20%C3%A0%20des%20soins%20pour%20des%20raisons%20financi%C3%A8res,-Par&text=Un%20petit%20tiers%20des%20Fran%C3%A7ais,de%2035%20ans%20(36%20%25).

[4] Reconfinement: l’impact sur l’Île-de-France – 28/10 https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/le-grand-journal-de-l-eco/reconfinement-l-impact-sur-l-ile-de-france-28-10_VN-202010280313.html

[5] Capital, Tsunami de dépôt de bilan en 2021, les entreprises face au mûr de la dette https://www.capital.fr/entreprises-marches/tsunami-de-depot-de-bilan-en-vue-en-2021-les-entreprises-face-au-mur-de-la-dette-1383003?amp

[6] « La grande divergence des « taux de chômage » : la grande arnaque ? » http://leblogdephilippemurer.com/index.php/2020/10/30/la-grande-divergence-des-taux-de-chomage-la-grande-arnaque/

[7] Thomas Piketty, que faire de la dette Covid https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2020/10/

[8] France Culture, Les très riches, toujours plus riches (et les Français plus encore…) https://www.franceculture.fr/emissions/la-bulle-economique/les-tres-riches-toujours-plus-riches-et-les-francais-plus-encore

[9] « Le plan Castex, une béquille pour une jambe cassée », Philippe Murer http://leblogdephilippemurer.com/index.php/2020/09/03/le-plan-castex-une-bequille-pour-une-jambe-cassee/#:~:text=Le%20plan%20de%20Castex%20pour,pourrait%20parfois%20arriver%20qu%27en%20%E2%80%A6

L’hydroxychloroquine est-il un bon médicament contre le Covid ? Résultat des études par Gérald Maudrux

Résumé vulgarisé tiré du travail de Gérald Maudrux, ancien chirurgien urologue libéral à Grenoble et ancien président de la Caisse autonome de retraite des médecins de France[1].

Il y a 2 phases dans le Covid :

. La phase de développement du virus sur laquelle peuvent agir les virucides, en tuant ou freinant le virus,

. La phase des effets secondaires, inflammatoires, respiratoires et vasculaires, qui font la gravité de la maladie, et sur lesquelles les virucides n’ont aucun effet.

 

I Les études sur des malades en phase précoce.

Combien d’études démontrent l’inefficacité de l’hydroxychloroquine en phase précoce et uniquement précoce ? En France ? Zéro. Ailleurs, idem à ma connaissance. Or c’est dans cette indication que l’autorisation temporaire a été demandée par Didier Raoult, sur quelle base l’agence de santé et du médicament française a-t-elle pu se prononcer contre son autorisation temporaire en l’absence de ces publications[2] ?

En France, 3 études ont été conduite en phase précoce de l’infection :

. L’étude de l’IHU de Marseille : 9 000 cas. Etude pas faite en double aveugle et avec 0,5% de mortalité.

. L’étude Hycovid d’Angers[3], étude sur des patients âgés et/ou avec comorbidité et patients traités en phase précoce, soutenue par des subventions du ministère de la Santé. Etude randomisée portant sur 250 cas conduite par l’hôpital d’Angers. Résultat : réduction de 50% de la mortalité à 28 jours pour les 124 patients traités à l’hydroxychloroquine par rapport aux autres patients. L’étude a été arrêtée sans raison.

. Une étude de 88 cas par des médecins intitulée « Laissez les prescrire » sur des malades sans gravité particulière. Ces malades sont guéris plus rapidement avec l’hydroxychloroquine qu’avec un placébo et encore plus rapidement avec l’hydroxychloroquine et l’azythromycine. Le nombre de cas est trop faible pour être significatif, l’étude ayant été raccourcie du fait de l’interdiction de prescrire de l’hydroxychloroquine en dehors de l’hôpital par le ministère de la santé.

 

Ainsi sur notre territoire, les  3 études en phase précoce, qui vont toutes trois dans le même sens d’une efficacité certaine, et aucune étude ne prouvent le contraire, alors que les détracteurs sont nombreux.

 

Les études internationales.

Le docteur a examiné Gérard Maudrux ancien patron de la Caisse autonome des médecins de France a trouvé deux méta analyses, l’une portant sur 147 études, l’autre sur 118, qu’il a retenu, car l’étude est plus claire.

Les conclusions des études sur la phase précoce, avec 19 publications, sont sans appel : « Le traitement précoce est le plus efficace, avec 100% des études rapportant un effet positif et une réduction estimée de 63% de l’effet mesuré (décès, hospitalisation, etc.)». Moyenne des études : 63% d’effets positifs et zéro étude avec effets négatifs.

Et un voici un petit graphique de l’école de médecine de Yale sur les pays ayant traité massivement à l’hydroxychloroquine et les autres.

 

I Les études sur des malades avancés, avec effets secondaires.

L’étude Discovery randomisé a été lancé par le gouvernement français pour tester les effets de plusieurs médicaments contre Placebo dont l’hydroxychloroquine sur des malades hospitalisés.

Discovery a analysé  150 patients par groupe au lieu des 600 prévus dans le protocole publié fin mars, faute de recrutement suffisant. Le professeur Raoult a dévoilé les résultats qui n’ont pas été divulgué officiellement malgré les promesses du ministre de la santé. Les résultats montrent selon lui une efficacité de l’efficacité de l’hydroxychloroquine, ce qui semble clair à la visualisation des graphiques[4]. L’AFP a publié un démenti, non de la validité des résultats, mais de leur signification car selon des médecins, il n’y a pas assez de patients pour que l’essai soit significatif[5]. Le site internet santé corps esprit tenu par un journaliste scientifique et critiqué dans l’article de l’AFP a publié un bon résumé de l’étude et des scandales liés à Discovery[6].

 

Les publications mondiales sur la phase de maladie avancée avec des effets secondaires.

 

Utilisation de la méta analyse de 118 études pour la phase de maladie avancée avec des effets secondaires.

 

Les études à charge.

 

Gérard Maudrux cite l’étude réalisée aux Etats-Unis sur des personnes grabataires à qui on administre l’hydroxychloroquine telle une extrême onction pour démontrer son efficacité.

Il y a bien sûr aussi l’étude de The Lancet qui du être retirée deux semaines plus tard tant il a été démontré qu’il s’agissait d’une vaste escroquerie.

Enfin, l’étude Recovery britannique avec un surdosage massif d’hydroxychloroquine (2400 mg le premier jour de traitement et plus de 9000 mg sur 10 jours). La dose toxique d’hydroxychloroquine publiée dans le Vidal est de 2000 mg par jour qui nécessite une visite aux urgences et un lavage gastrique !

 

Les études favorables à l’hydroxychloroquine.

 

Une étude italienne sur 3451 patients dans 33 centres : 76,3% ont reçu de l’hydroxychloroquine pour une réduction de moitié de la mortalité.

La Fondation Henri Ford a traité 2541 patients à l’hydroxychloroquine et l’azythromycine avec un taux de décès  diminué de 71% et aucun effet secondaire.

Dans 8 hôpitaux de New York, 6493 patients dont 3708 hospitalisés ont été traités, avec encore une division par 2 du nombre de décès, toujours sans effets secondaires.

En  Arabie Saoudite, 7892 patients positifs dans 238  établissements en ambulatoire. Résultat : moitié moins d’hospitalisation dans les 28 jours dans le groupe hydroxychloroquine.

Aux Pays-Bas, 1064 patients dans 14 hôpitaux, avec réduction de 53% d’admissions en soins intensifs pour ceux traités à l’hydroxychloroquine.

En Belgique, 8075 patients hospitalisés, 4542 avec hydroxychloroquine, 3533 sans, la mortalité du groupe traité est de 17,7% contre 27,1% dans le second groupe.

En Chine, une des dernières études : 2882 patients hospitalisés et graves, 278 sous hydroxychloroquine, dont 48 état critique. La mortalité est 3 fois supérieure dans le groupe sans.

 

En Espagne, étude sur 1645 hospitalisés : « nous constatons que le risque de décès était significativement plus faible pour les patients traités par azythromycine, prednisone et, en particulier hydroxychloroquine.» etc. etc.

 

Synthèse

 

Qu’en est-il de la synthèse des méta analyses, sur plus de 100 publications et qui excluent les publications douteuses ?

 

Elles confirment toutes l’efficacité significative de l’hydroxychloroquine à tous les stades, avec les meilleurs résultats dans la phase précoce. Les auteurs trouvent que les résultats, toutes études confondues, sont mitigés, mais ils signalent quand même que 68% montrent des effets positifs.

Ils constatent également que : « les études négatives entrent principalement dans les catégories suivantes : elles montrent des preuves de confusion non ajustée significative, y compris la confusion par indication ; l’utilisation est extrêmement tardive ; ou ils utilisent une dose trop élevée. » Nous l’avons constaté depuis des mois dans les seules études publiées en France, avec les cas les plus graves volontairement mis dans le groupe hydroxychloroquine, moyennes d’âges plus jeunes, surdosages, prescriptions « in extremis » …

 

En vert, les résultats positifs pour l’hydroxychloroquine, en rouge les résultats négatifs.

Les études randomisées, en double aveugle

En ce qui concerne les seules études randomisées, les résultats sont superposables aux non randomisées : 87,5% des études prospectives rapportent des effets positifs, contre 69,8% des études rétrospectives.

En vert, les résultats positifs pour l’hydroxychloroquine, en rouge les résultats négatifs.

 

Etudes prophylactiques

La prophylaxie liée à l’hydroxychloroquine est la capacité du traitement pris par une personne saine à empêcher la survenue du Covid.

74% des études sont positives. Les auteurs signalent que les séries négatives se retrouvent chez les porteurs de maladies auto-immunes (traitées au long terme par hydroxychloroquine), pathologies qui ne font pas forcément bon ménage avec le Covid.

En vert, les résultats positifs pour l’hydroxychloroquine, en rouge les résultats négatifs.

Tous les détails, la méthodologie et les sources sur https://hcqmeta.com  Pour les détails voir surtout en annexes 1)Méthodes et résultats, et 2)Analyses avec exclusions. Voir également d’autres méta analyses : https://c19study.com (149 études), https://hcqtrial.com (80 études), Sans oublier les méta analyses de l’IHU de Marseille. Quand on élimine les études discutables, trafiquées, non relues par d’autres, toutes concordent pour démontrer l’efficacité de l’hydroxychloroquine en phase précoce, mais aussi plus tardive, et ont les mêmes chiffres. Il y en a d’autres, mais plus elles sont réduites, plus elles peuvent être tendancieuses. En France, nos élites ne retiennent que quelques études manipulées.

Par ailleurs, le professeur Maudrux n’a pas creusé sur un point bien signalé par l’IHU de Marseille : la diminution de la charge virale, également étudiée dans quelques articles étrangers. Qui dit moins de virus dit moins contaminant et moins longtemps, donc moins d’extension de l’épidémie.

Autre point, la France est un pays extraordinaire, cela semble être un des rares où, selon les autorités, la molécule d’hydroxychloroquine a muté. C’est une chose classique chez les virus, qui peuvent devenir plus ou moins virulents, mais une première concernant une molécule médicamenteuse. Inoffensive pendant 70 ans, voilà qu’elle est devenue dangereuse, perturbant le facteur bénéfice/risque à l’origine de la décision de l’ANSM.

Conclusion

Au vu des études françaises et mondiales, il est indéniable que l’Hydroxychloroquine a un effet sur le/la COVID-19. Plus la prescription est précoce, plus elle est efficace, passant de 100% à 60-70% d’effets positifs. De manière surprenante, il n’y aurait, qu’en France que cela ne marche pas.
Concernant ces effets positifs, les plus mesurables et indiscutables sont l’hospitalisation et le décès, réduits de 50% dans toutes le méta analyses. Le problème de la France est l’accès à l’hospitalisation, en voilà une solution facile et peu coûteuse, que les autorités se comportant comme les singes de la mythologie bouddhiste, ne veulent ni voir, ni entendre, ni discuter, attitude qui va coûter cher en vies et PIB.

Dans ce contexte, la dernière décision de l’ANSM n’a rien de médicale, il faut en chercher ailleurs les raisons. Il semble également que comme beaucoup, elle ne lise que la presse grand public qui se précipite sur les articles à charge et ignore les autres. Les auteurs de l’analyse, que j’ai largement utilisée, ont constaté qu’il n’y avait pas qu’en France qu’existait ce problème. Ainsi ils font remarquer que le New York Times, n’a jamais publié que des articles montrant l’inefficacité, aucun ne montrant le contraire. Il faut sans doute chercher l’explication dans les sponsors du journal. Partout il y a plus d’article montrant l’efficacité (discutée) du Remdesivir, que de L’HYDROXYCHLOROQUINE, alors qu’il n’y a qu’une étude qui le dit pour le premier, et plus de 100 pour le second…

L’hydroxychloroquine n’est peut-être pas la panacée, elle n’a pas 100% d’effets positifs comme certains traitements indiscutables, et même si elle ne soulage que 30% des patients au lieu de 60% comme le montrent les études, en l’absence d’autres traitements, c’est toujours ça de gagné, et au moins 10 000 vies. Sans compter l’effet placebo, comme dans tout médicament, qui peut tranquilliser l’esprit et soulager, rassurer nombre de concitoyens (voir mon article), car dans cette affaire, n’oublions pas qu’il n’y a pas que le Covid, il y a aussi des patients, et des concitoyens inquiets d’une absence ou d’un refus de traitement.

Pratiquement tous les pays au monde, soit conseillent l’hydroxychloroquine(comparez leur mortalité/hab avec la nôtre, c’est 10 fois moins), soit sont neutres, mais dans tous les cas laissent les médecins faire leur métier. Le malheur, c’est que chez nous, ce sont les politiques et les hauts fonctionnaires qui soignent, pas les médecins. Le titre de l’article d’un médecin américain publié dans Covexit m’interpelle : « Chose truth and chose life ». Pourquoi ? Parce que nous sommes à l’opposé : « choisissez le mensonge et choisissez la mort. »

 

L’article original est disponible ici https://infodujour.fr/sante/41538-chloroquine-le-plus-grand-scandale-sanitaire-francais-du-siecle

[1] https://infodujour.fr/sante/41538-chloroquine-le-plus-grand-scandale-sanitaire-francais-du-siecle

[2] https://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/L-ANSM-publie-sa-decision-sur-la-demande-d-une-RTU-pour-l-hydroxychloroquine-dans-la-prise-en-charge-de-la-maladie-Covid-19-Point-d-Information

[3] https://www.chu-angers.fr/recherche-et-innovation-en-sante/hycovid/etude-hycovid-93683.kjsp

[4] https://twitter.com/raoult_didier/status/1313509242167529472?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1313509242167529472%7Ctwgr%5Eshare_3&ref_url=https%3A%2F%2Ffactuel.afp.com%2Fnon-lessai-clinique-discovery-ne-demontre-pas-la-superiorite-de-lhydroxychloroquine-comme-traitement

[5] https://factuel.afp.com/non-lessai-clinique-discovery-ne-demontre-pas-la-superiorite-de-lhydroxychloroquine-comme-traitement

[6] https://www.sante-corps-esprit.com/les-resultats-de-letude-discovery-sont-tombes-cest-une-bombe/

Agriculture biologique, pesticides : en finir avec l’échec de la politique des petits pas

Rappelons ce qui s’est passé dans les champs de betterave du nord de la France.

Les champs de betteraves ont été attaqués par des pucerons et ont dépéris à cause de la maladie de la jaunisse. La réponse politique a été : c’est de la faute à l’interdiction des néonicotinoïdes qui certes, détruisent les abeilles, mais suppriment les pucerons. Rétablissons les néonicotinoïdes et acceptons de détruire les colonies d’abeilles pour sauver notre agriculture, tel est le message. N’y a-t-il pas d’autres choix ?

Cette réponse politique ne s’intéresse qu’aux symptômes et non aux causes. Les pucerons peuvent se développer de façon exponentielle et dangereuse pour les cultures car il n’y a pas assez de diversité des champs. Des territoires entiers regorgent de champs de betteraves de plus en plus grands et n’ont pas assez d’espaces naturels comme les haies ou les prairies où se développent les prédateurs des pucerons. En l’absence de prédateurs, les pucerons peuvent se développer de façon très rapide et imposent la réintroduction des néonicotinoïdes.

Pourquoi les champs d’une culture particulière sont-ils de plus en plus grands et rassemblés dans le même territoire ? Parce que la concurrence internationale folle en agriculture impose aux paysans de produire toujours moins cher. Ainsi, les agriculteurs sont obligés pour survivre de racheter le voisin, d’agrandir leurs champs et de faire des monocultures.

La cause des causes est donc la concurrence internationale trop forte et l’absence de volonté politique réelle de changer les choses en profondeur. En effet, nos politiques pensent que la concurrence internationale excessive ne pose pas de problèmes et qu’ils vont pouvoir développer l’agriculture biologique avec une politique de petits pas presqu’entièrement construite sur la volonté citoyenne de consommer biologique. Sachant que le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes est trop faible pour consacrer beaucoup plus d’argent à leurs achats alimentaires (gilets jaunes), sachant que l’agriculture biologique est plus intensive en main d’œuvre que l’agriculture conventionnelle et qu’elle sera encore plus rapidement touchée-coulée que l’agriculture conventionnelle par la concurrence internationale, nous touchons aux limites de la politique de petits pas pour notre politique agricole.

Les citoyens français veulent que l’agriculture française, les paysans survivent et préservent l’environnement et leur santé. Préserver la nature, la santé, ce n’est pas avoir à la marge 10% d’agriculture biologique, c’est viser 100%. En 30 ans, 1/3 des oiseaux ont disparu, 80% des insectes, des vers de terre comme le montre une étude du CNRS en France et différentes études en Europe. Et les expérimentations montrent que les aménagements à la marge ne suffisent pas. Comme l’explique Vincent Bretagnolles du CNRS : « Trois pays, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni, ont mis en œuvre des politiques nationales volontaristes pour inverser cette tendance lourde, en aménageant à la marge le modèle agricole dominant, explique Vincent Bretagnolle. Aucun de ces trois pays n’est parvenu à inverser la tendance : pour obtenir un effet tangible, il faut changer les pratiques sur des surfaces considérables. Sinon, les effets sont imperceptibles[1].

Voici une politique agricole qui permet de réunir ces trois qualités : préserver nos agriculteurs, la nature et notre santé.

Première phase : le bio sera étendu à 25% du marché en 7 ans en augmentant légèrement le rythme de croissance à 20% par an. Une aide mais aussi une obligation pour passer au 100% bio dans les cantines à prix inchangé est adoptée (700 millions d’euros par an), les subventions aux agriculteurs bio sont payées rubis sur l’ongle par l’Etat et non 2 ans plus tard, un double affichage des prix dans les commerces est imposé afin de faire baisser le prix des fruits et légumes bio (prix payé en vrac à l’agriculture et prix de vente). Un fort appui au développement des techniques bio de l’INRA et un effort dans l’enseignement agricole est entrepris.

Deuxième phase : les français votent par référendum pour généraliser l’agriculture biologique en 5 ans. La seule solution pour sauver nos agriculteurs français et passer au 100% bio est la suivante.  L’Etat subventionne les produits biologiques au départ du champ pour égaliser le prix de revient du bio et de l’agriculture chimique. Cela coute 30% du prix de revient des produits agricoles soit 24 milliards par an. C’est 1% de notre PIB pour sauver nos paysans, la nature et notre santé.

Cela permettra aussi aux français populaires d’acheter bio sans voir leur niveau de vie se dégrader. Cette mesure sera étendu à la viande avec au minimum du label rouge ce qui permet de pratiquer enfin un élevage digne dans le respect de l’animal.

Pourquoi personne ne propose de telles solutions : si nous restons dans l’Union Européenne, cela impose à nos agriculteurs une PAC définie par l’UE et le libre échange qui ruine nos agriculteurs ainsi que l’impossibilité de telles subventions spécifiquement françaises pour passer au tout bio. Une telle politique est impossible dans l’Union Européenne qui est le cadre obligé de presque tous les politiques français.

Voilà pourquoi nous continuons à tuer notre agriculture à petit feu et nous ne pourrons pas transformer massivement notre agriculture en 100% bio tant que le Frexit ne sera pas à l’ordre du jour.

Philippe Murer est l’auteur de « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant ».

 

 

[1] Le Monde « Les oiseaux disparaissent des campagnes françaises à une vitesse vertigineuse »

https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2018/03/20/les-oiseaux-disparaissent-des-campagnes-francaises-a-une-vitesse-vertigineuse_5273420_1652692.html

Pour se passer des énergies fossiles, utiliser une énergie propre, une seule solution : l’économie hydrogène

L’hydrogène et le mur de la transition énergétique allemande

L’Allemagne ayant rempli sa besace d’électricités renouvelables, éoliennes et panneaux solaires, est confrontée au mur de sa transition énergétique : ces énergies intermittentes ne produisent que la moitié du temps, quand le soleil ou le vent sont de sortie, et sont souvent indisponibles lorsque le consommateur tire de l’électricité. C’est pour cela qu’une énième centrale électrique à charbon a été mise en service le 30 mai à Datteln : l’Allemagne a besoin d’électricité même quand il n’y a ni vent ni soleil. L’Allemagne est quoi qu’il en soit obligé aujourd’hui de commencer à stocker ces électricités intermittentes difficiles à utiliser. L’hydrogène produite par passage de l’électricité dans l’eau, est la seule solution valable de stockage aujourd’hui (stocker 2 jours d’électricité en France nécessite selon l’Académie des Sciences 7 années de production mondiale de lithium).

En 2019, l’Allemagne a déjà commandé 27 locomotives Alstom, marque française, à hydrogène : l’hydrogène contenu dans le réservoir, l’essence de demain, est transformé en électricité actionnant un moteur électrique. Ces trains sont très utiles sur les voies non électrifiées et remplacent avantageusement les trains Diesel. Des voitures à hydrogène de série, des bus à hydrogène existent. Demain, des avions à hydrogène pourront sans doute voler comme le signalait hier le groupement des industries aéronautiques et spatiales français. Un mode de transport propre et sans émission de CO2 qui risque de révolutionner les économies du monde développé.

Un grand plan hydrogène pour l’Allemagne, où est l’Etat stratège français ?

Madame Merkel vient de décider de lancer un grand plan de support à la filière hydrogène de 9 milliards d’euros pour développer cette filière écologique dans les transports. Elle veut que l’Allemagne devienne le leader de l’économie hydrogène, trois ans après le Japon et un an après la Chine. Cette utilisation de l’Etat stratège pour relancer l’économie allemande avec un fort programme écologique est évidemment excellente quand la crise du Covid nécessite d’accélérer les investissements et la croissance.

Où est l’Etat stratège français, un exemple pour le monde avec, par exemple, le plan nucléaire qui nous a permis d’avoir depuis 30 ans une énergie sans CO2 représentant la moitié de la consommation énergétique française à un prix très faible ? Il est malheureusement pour nous dans les limbes, dilué dans le vide de la pensée stratégique néolibérale.

Les atouts de la France et les appels des industriels français ne manquent pas en la matière. Air Liquide est le leader mondial des gaz industriels et piaffe d’impatience de développer la filière hydrogène. Alstom a développé le premier train à hydrogène et pile à combustible du monde, en exploitation aujourd’hui, en Allemagne ! Carlos Tavares de Peugeot a déclaré que les voitures à hydrogène sont plus prometteuses que les voitures électriques[1]. Des entreprises françaises sont prêtes à produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau, carburant produit avec une électricité

 

sans CO2. Il ne manque que l’impulsion forte de l’Etat stratège pour engager la filière pour de très longues années de forte croissance. L’hydrogène a en effet des atouts qui le rendent très supérieur au tout électrique : stockage de l’électricité renouvelable, remplissage d’un réservoir en 3 minutes dans une station service, l’hydrogène propre est d’ores et déjà moins cher que l’essence taxée ; il ne nécessite pas de déploiement de millions de bornes électriques coûteuses sur les trottoirs et ne pose pas de problèmes de recharge ou de surtension du réseau électrique sur les routes des vacances quand 100.000 utilisateurs veulent recharger leur batterie.

La France est en capacité de produire dès aujourd’hui beaucoup d’hydrogène propre : il suffit de le fabriquer par électrolyse de l’eau après avoir fait tourner nos centrales nucléaires, sous-utilisées, à pleine capacité. On remarquera que fermer la centrale de Fessenheim dans ces conditions est une absurdité, un bonbon jeté à EELV aux dépens de l’économie et de l’écologie de la France. La production d’hydrogène permettra d’absorber l’intermittence des productions d’énergies renouvelables si cette voie est privilégiée.

A court et moyen terme, la France doit relancer son économie et ses secteurs d’avenir

Pour la relance de notre économie en dépression de 11% cette année, pour la relance de l’emploi et notre repositionnement dans la course technologique, il est fondamental que la France lance un grand plan hydrogène avec des commandes fermes à nos industriels sur plusieurs années. L’Allemagne est trop timide. Ce plan nécessite plus de 9 milliards d’euros pour être un réel atout de poids. Cela passe par le remplacement dans les années à venir de toutes les locomotives diesel de la SNCF par des locomotives propres à hydrogène, par un travail avec Peugeot et Renault pour lancer rapidement des modèles hydrogène et le lancement rapide d’usines d’électrolyseurs. Toute une filière économique et écologique d’excellence peut être poussée en avant avec de fortes créations d’emplois à valeur ajoutée en France. Elle est nécessaire pour notre avenir, elle est nécessaire pour relancer la croissance. Tous les détails d’un tel plan stratégique sont dévoilés dans la partie énergie du livre « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant » sorti le 9 Juin.

Structurer et donner une poussée à cette filière serait pour la France un grand pas pour l’économie et un grand pas pour l’écologie. Ce serait un véritable espoir pour notre pays paralysé par la peur du décrochage stratégique. Macron l’entendra-t-il ?

 

 

[1] Carlos Tavares le patron de Peugeot déclarait fin 2018 à propos de l’électrique « Le monde est fou. Le fait que les autorités nous ordonnent d’aller dans une direction technologique, celle du véhicule électrique, est un gros tournant… Toute cette agitation, tout ce chaos, va se retourner contre nous parce que nous aurons pris de mauvaises décisions dans des contextes émotionnels ». Sur l’hydrogène, il déclarait : « C’est une technologie qui nous intéresse vraiment ». « Je peux vous annoncer qu’en 2021 nous allons faire les premiers tests grandeurs nature de vente de véhicules à hydrogène du groupe PSA ». « Les premiers résultats sont très prometteurs donc nous pensons que cette technologie a de l’avenir… ».

Fermeture de 14 réacteurs nucléaires français, un gâchis financier, humain et climatique.

Fermeture de 14 réacteurs nucléaires français, un gâchis financier, humain et climatique.

Un décret du gouvernement du 23 avril, passé inaperçu dans cette période d’épidémie, grave dans le marbre la fermeture de 14 réacteurs nucléaires pour les 15 années à venir[1].

Un terrible gâchis climatique, financier et humain.

Ces 14 réacteurs représentent le quart du parc nucléaire français. Les centrales nucléaires, décriées par les écologistes, ont pourtant rendu un sacré service au climat en économisant depuis 40 ans de gigantesques quantités d’émission de CO2. Elles rendent aussi un service important à l’emploi et à l’économie française puisque la filière nucléaire emploie 250.000 personnes. Le gâchis financier qui résulterait de leur mise à la casse est lui aussi énorme, la construction des centrales françaises ayant coûté 96 milliards d’euros selon la Cour des Comptes.

Mettre à la casse de telles unités de production d’électricité, avant leur fin programmée, est un gâchis : gâchis d’argent par dizaines de milliards d’euros, gâchis d’emplois bien rémunérés, gâchis dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Nous n’avons pourtant aucun chemin pour produire de l’électricité en émettant moins de CO2. En effet, stocker les énergies éoliennes et solaires, intermittentes par nature, avec des batteries est irréaliste. L’académie des Sciences a publié en 2017 une étude rappelant que pour stocker 2 jours de besoins électriques d’hiver pour la France, il faut 15 millions de tonnes de batterie contenant 300.000 tonnes de lithium soit 7 fois la production mondiale actuelle de lithium[2]. La façon la plus propre pour remplacer l’électricité des 14 réacteurs est donc de produire de l’électricité avec des énergies renouvelables éoliennes et solaires complétées par des centrales au gaz lorsqu’il n’y a pas assez de vent ou de soleil, la nuit par exemple. Dans le meilleur des cas, à cause des périodes sans vent ou sans luminosité, les éoliennes et les panneaux solaires produiraient 35% de la production d’électricité avec peu d’émission de CO2 et des centrales au gaz complémentaires 65% avec beaucoup d’émission de CO2[3]. Le calcul, simple, montre que ces 14 réacteurs émettent 30 fois moins de CO2 que le couple énergies renouvelables et gaz[4] nécessaire pour les remplacer.

Si on réalise le programme d’Europe Ecologie les Verts, le remplacement de toutes les centrales nucléaires par des énergies renouvelables et des centrales au gaz, les émissions de CO2 de la France augmenteraient de 121 millions de tonnes de CO2. Ces calculs montrent toute l’absurdité d’un tel projet : chaque année, la France rejetterait 40% de CO2 en plus dans l’atmosphère qu’elle n’en rejette aujourd’hui !

Le nucléaire a économisé l’équivalent de 22 ans de rejets de CO2 d’un pays comme la France.

Le nucléaire a beau être brocardé par les « verts », il émet nettement moins de CO2 que l’électricité renouvelable intermittente, obligatoirement complétée par des centrales fossiles. Ce n’est pas pour rien que le champion des énergies renouvelables, l’Allemagne, a ouvert nombre de centrales au gaz (et même au charbon) ces dernières années. Ce pays démarrera d’ailleurs en 2020 une énième centrale… au charbon[5] !

De 1977 à aujourd’hui, les centrales nucléaires françaises ont économisé 22 ans de rejets de CO2 d’un pays comme la France d’aujourd’hui ou 9 ans de rejets de CO2 d’un pays comme l’Allemagne [6].

Le nucléaire permet à la France d’être le grand pays industrialisé le plus économe en CO2 : le français moyen émet selon la Banque Mondiale 4,6 tonnes de CO2 par an quand le terrien moyen en émet 5 tonnes par an, l’Allemand 8,9 tonnes par an.

Produire massivement de l’hydrogène, l’essence de demain.

Le nucléaire est donc nécessaire à une production d’électricité avec le minimum d’émission de CO2. Faut il en déduire que les éoliennes et les panneaux solaires ne peuvent servir à rien ? Assurément non.

Un pays comme la France, ayant une électricité rejetant très peu de CO2, peut installer des éoliennes et des panneaux solaires en nombre. L’électricité produite sera utilisée pour produire sans émission de CO2 de l’hydrogène dans des électrolyseurs[7]. Cerise sur le gâteau pour la France, les centrales nucléaires ne produisent pas toujours à plein régime. Il est possible et très rentable de se servir de cette production d’électricité supplémentaire à coût quasi nul pour produire encore plus d’hydrogène propre.

Cet hydrogène propre est produit à un coût acceptable et coute moins cher que l’essence si on ne lui met pas sur le dos les taxes excessives sur le carburant. L’hydrogène est bien l’essence de demain.

Il existe déjà des trains à hydrogène Alstom permettant de remplacer les trains au Diesel. Bizarrement, ce train roule en Allemagne. La SNCF va cependant commander 17 trains Alstom à hydrogène[8]. En utilisant cette technologie, nous pourrons remplacer les bus diesel par des bus à hydrogène en ville, allégeant du coût l’émission de particules fines. Les infrastructures hydrogène se développant, nous pourrons, dans une dizaine d’années, passer aux camions à hydrogène, aux voitures à hydrogène (3 voitures de série existent déjà et Paris compte 100 taxis à hydrogène et bientôt 600[9]). Dans un jour lointain, l’avion à hydrogène et le bateau à hydrogène sont un développement tout à fait réaliste.

Le système de transport peut donc à terme se passer d’énergie fossile.

Voilà pourquoi, la fermeture de Fessenheim et la fermeture programmée de nombre de centrales nucléaires françaises est une erreur fatale dans la transition énergétique : c’est un gâchis terrible dans la lutte contre le réchauffement climatique, un gâchis financier et un gâchis humain. Une très mauvaise décision de nos gouvernements qui n’ont malheureusement pas de stratégie réaliste et pragmatique pour que la France se passe à terme des énergies fossiles.

Le sujet de la transition énergétique et tous les autres sujets de la transition écologique sont développés dans un livre à paraître en mai : « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant »[10].

[1] « La France adopte finalement sa feuille de route énergétique » https://www.latribune.fr/entreprises-finance/transitions-ecologiques/nucleaire-photovoltaique-la-france-adopte-finalement-sa-feuille-de-route-energetique-845962.html

 

[2] « La question de la transition énergétique est elle bien posée dans les débats actuels ? » https://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/lpdv_190417.pdf

[3] En France, une éolienne produit à plein régime l’équivalent de 2000 heures par an, un panneau photovoltaïque produit à plein régime l’équivalent de 1100 heures par an. En additionnant les deux, ce qui est simpliste mais donne le résultat le plus favorable pour les énergies renouvelables, nous arrivons à 3100 heures par an soit 35% du temps. Le calcul réel est complexe, tient compte de la courbe réelle de consommation nationale d’électricité et de production heure par heure des énergies renouvelables, de la présence de vents et de soleil au niveau local quand il ne l’est pas au niveau national mais les ordres de grandeur sont acceptables.

[4] La production des 14 réacteurs est de 95 milliards de kilowatts-heure d’électricité par an. Chaque réacteur émet 12 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit. Ces 14 réacteurs émettent donc chaque année 4,56 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 95*109*12/1012=1,14).

Une centrale au gaz émet 490 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit quand le couple éolienne et solaire émet en moyenne 30 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit. Le couple énergie renouvelable centrale au gaz émettra donc chaque année 31,25 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 65%*(380*109*490/1012)+35%*(380*109*30/1012)=31,25). Pour remplacer l’ensemble du parc nucléaire français, le même calcul aboutit à un surplus de 125 millions de tonnes de CO2 émis.

[5] « L’Allemagne va mettre en service une toute nouvelle centrale à charbon en 2020 » https://www.bfmtv.com/economie/l-allemagne-va-mettre-en-service-une-toute-nouvelle-centrale-a-charbon-en-2020-1799343.html

[6] La production nucléaire de la France depuis 1977 est de 14 000 milliards de kilowatts heure. En les remplaçant par des centrales au gaz, puisque les énergies renouvelables n’existent que récemment, l’économie est environ de 6700 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 14000*109*(490-12)/ 1012=6692). La France a émis environ 300 millions de tonnes de CO2 en 2019 (source Banque Mondiale). L’Allemagne a émis environ 700 millions de tonnes de CO2 en 2019 (source Banque Mondiale).

[7] Lire par exemple « H2V prêt à déployer ses deux usines d’hydrogène vert » https://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/h2v-pret-a-deployer-ses-deux-usines-dhydrogene-vert-993002

[8] A qui va profiter la future commande de 15 trains à hydrogène par la SNCF https://www.usinenouvelle.com/article/a-qui-va-profiter-la-future-commande-de-quinze-trains-a-hydrogene-par-la-sncf.N878830

[9] Et maintenant, les taxis à l’hydrogène http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/et-maintenant-les-taxis-a-l-hydrogene-24-02-2019-8019378.php

[10] Edition Jean-Cyrille Godefroy

Demi-mesures sanitaires et économiques : en finir avec la recette vers le K.O.

 

La crise économique qui s’annonce découle évidemment de la crise sanitaire, de sa puissance, de sa nature et de sa durée. Nous ne pouvons donc parler de la puissance de la crise économique à venir (une baisse du PIB sur un mois de 50% ?) sans parler de la crise sanitaire. Ce qui s’est passé dans les autres pays préalablement touchés ayant réussi à relever le défi de la crise sanitaire, nous éclairera.

Il y a 3 lignes successives de défense pour un pays dans ce type d’épidémie :

. La phase 1 où il s’agit d’empêcher les porteurs de virus de rentrer sur le territoire. Taïwan a pour l’instant partiellement gagné cette bataille et n’a que 107 cas de Coronavirus actifs sur son territoire malgré des échanges économiques intenses avec la Chine. Pour empêcher le virus d’arriver de l’empire du milieu, Taïwan a interdit le séjour aux citoyens chinois et mis en place un système de quarantaine très strict pour ceux qui s’étaient rendus dans les provinces chinoises touchées, étendues plus tard aux autres pays touchés. Taïwan produit aujourd’hui 10 millions de masques par jour au profit de sa population qui peut ainsi se protéger. Grâce à ces mesures, le pays n’a pas eu besoin de confiner sa population. Les vies ont été sauvées. Le coût économique est très faible. Attention : la généralisation de l’épidémie à l’ensemble du monde va demander à Taïwan une vigilance et un combat renouvelé pour ne pas laisser entrer le virus. D’autres pays d’Asie gagnent cette bataille avec des mesures strictes. On pense à Singapour, Hongkong, au Vietnam etc.

Coincée par son idéologie « mondialiste » (les frontières doivent rester ouvertes, l’inverse serait se placer dans le camp des fachos), le gouvernement français a perdu la première bataille : il a laissé entrer le virus.

. Dans la phase 2, le virus est entré et quelques grappes de malades, quelques chaines de contamination, commencent à se développer. Une dernière chance de détruire rapidement et sans trop de dégâts l’épidémie en développement s’offre aux autorités. La Corée du Sud a réussi pour le moment à gagner la bataille de la phase 2. Son arme : réaliser 20.000 tests par jour en toute sécurité dans des « Drive In », rapidement (5 minutes), avec envoi du résultat par SMS. Les Sud-Coréens sortent rarement de chez eux sans porter de masque facial, et de nombreux bâtiments affichent des panneaux indiquant « Pas de masque, pas d’entrée »[1]. La Corée du Sud semble gagner la dernière bataille avant le confinement : malgré le nombre important de coréens contaminé (8.000 personnes), le nombre de contaminés quotidiens est descendu à 100 cas par jour quand des pays au même stade voient le nombre augmenter de 2000 cas par jour. Les vies sont pour l’instant sauvées. Il est possible que la Corée du Sud arrive ainsi à contrôler définitivement l’épidémie.

. Dans la phase 3, le virus est entré et s’est largement répandu. C’est le cas des Etats-Unis et des pays européens comme l’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne etc. Il ne reste plus que le confinement général pour stopper le virus. Sinon, c’est la contamination d’au moins la moitié de la population comme le disait le ministre Blanquer dimanche[2] : en utilisant les statistiques chinoises, on peut évaluer à 5% les malades finissant en état critique (1,6 millions de français) et ayant peu d’accès aux lits de réanimation débordés. Le nombre de morts serait terrifiant, inacceptable pour la population, plus encore au vu du succès connu par la Chine. Les lendemains seraient dangereux.

Il y a un vrai motif d’espoir. La province de Wuhan (Hubei) où est situé l’épicentre de la maladie a gagné cette bataille : il y eut 60.000 personnes touchées par la maladie, il n’y en a plus que 6.000 aujourd’hui, tous confinés par l’Etat ou à l’hôpital. Il n’y aurait eu aucun nouveau contaminé depuis quelques jours. Selon les dernières informations, la gare de Wuhan va rouvrir. L’activité économique reprend en Chine. Un médecin français, chef de l’hôpital international de Wuhan, le médecin français Philippe Klein, ayant participé à la bataille dans une clinique internationale de Wuhan raconte dans une courte vidéo envoyée de Chine les mesures qu’il a fallu prendre[3]. Dès le début, le confinement à Wuhan était un cran plus sévère qu’en Italie et qu’en France : les transports publics, les entreprises étaient arrêtés à l’exception des services essentiels. Les Chinois pouvaient sortir pour faire leurs courses. Malgré cela, 3 semaines plus tard, l’épidémie continuait à progresser. C’est à ce moment là que 2 mesures ont permis de gagner la bataille. Les habitants ont été complètement confinés chez eux. Ils étaient obligés de rester dans leurs appartements et leurs courses étaient livrées à domicile. Toute une chaîne logistique était organisée pour les fournir en nourriture. L’autre mesure était de tester à grande échelle toutes les personnes ayant les symptômes du Coronavirus (Tests PCR, tests cliniques, tests scannographiques). Pour qu’ils n’infectent pas leur entourage, ils étaient isolés dans des stades, situation terrible. Le nombre de nouveaux contaminés s’est effondré très vite. Un mois plus tard, un succès total est au rendez-vous : il n’y aurait plus de nouveaux contaminés à Wuhan et il ne reste que 6.000 malades, chiffre qui baisse de 1000 à 2000 unités par jour.

Le docteur Philippe Klein finit par un appel poignant : «  J’ai la conviction intime pour avoir vécu dans ma chair toute cette crise sanitaire ici à Wuhan que toute mesure moins performante que celles appliquées en Chine entraîneront un plus grand nombre de morts et des conséquences économiques désastreuses dues à une épidémie plus longue dans le temps ».

L’Italie est en avance d’une dizaine de jours sur la France en termes épidémiques. Plus de 47.000 italiens sont aujourd’hui infectés et le nombre de nouveaux contaminés continue à croître presque chaque jour (6.000 de plus aujourd’hui). Les médecins chinois ayant connu la bataille de Wuhan et arrivés en Italie il y a quelques jours recommandaient hier de durcir les mesures de confinement. Après avoir tergiversé, le gouvernement Macron a pris des mesures de confinement similaires à celles prise 8 jours plus tôt par le gouvernement italien. Les résultats des mesures sont faibles en Italie, on peut facilement deviner qu’ils ne seront pas meilleurs en France, même dans 10 jours. La réponse graduelle ne marche pas face à une épidémie qui croît à une vitesse exponentielle. Il faut frapper vite et fort.

Dans une guerre contre le virus, il faut aussi une économie de guerre.

Pour cela, il faut tout donner à l’hôpital, aux médecins et infirmières pour qu’ils sauvent le maximum de vies. Augmenter leur rémunération pour leur demander pardon pour le saccage subi depuis des années et montrer notre reconnaissance pour leur sacrifice est un préalable. Leur donner autant d’argent que nécessaire pour acheter des respirateurs, des gels hydro alcooliques, des masques protecteurs, des tests et tout ce qu’il faut pour sauver nos vies. Il faut aussi tout faire pour produire, comme en économie de guerre, des masques, des respirateurs, tous les appareils de soin et de tests nécessaires. La recherche sur les traitements et vaccins devra être

grandement accélérée, dès maintenant. Les masques doivent être donnés par ordre de priorité aux activités les plus essentielles pour la Nation aujourd’hui, celles qui doivent rester ouverte : la santé, l’alimentaire, la logistique essentielle et les services régaliens pour assurer l’ordre. Il faut protéger tous ceux qui travaillent : pour ceux qui ne pourraient pas avoir de masques à cause des lacunes de l’Etat, des masques de fortune qui protègent un peu les porteurs et beaucoup les autres sont facilement réalisables comme l’ont montré des médecins.

Si nous faisons un tel effort, ce n’est pas pour le ruiner immédiatement par une contamination venue de l’extérieur. Pour la circulation des personnes, les frontières doivent être fortement contrôlées, voire fermées avec tous les pays touchés par l’épidémie. Seuls les personnes absolument utiles à la bataille doivent pouvoir entrer (camionneurs espagnols porteurs du masque de protection pour amener des fruits et légumes…). Qui voudrait d’ailleurs venir dans une France confinée et contaminée ? En nous protégeant, nous protégeons les autres.

Voilà pour la partie sanitaire, guère réjouissante. Les mesures trop faibles prises à chaque étape par le gouvernement français sont dues à l’idéologie (non fermeture des frontières aux Chinois au début de l’épidémie) et parfois à la peur de dégâts économiques trop importants. Le gouvernement se trompe, nous pouvons empêcher une détérioration de notre économie.

De coûts faibles au départ si des mesures de type Taïwan ou Corée du Sud avaient été prises, les coûts économiques du confinement peuvent sembler considérables aux naïfs. En effet, le pays étant mis à l’arrêt, le coût économique du confinement sera très élevé. Pour un pays comme la France, la moitié du PIB mensuel pourrait être perdue pour un mois de confinement soit un coût de 100 milliards d’euros. Nous verrons que ce coût est gérable si la seule entité aux épaules assez large le prend à son compte : l’Etat.

En effet, la seule chose qui serait irréparable serait la destruction des entreprises, organisations humaines de production et/ou de leurs salariés. Tout doit être fait pour préserver nos entreprises, nos unités de production, ressources vitales pour les chefs d’entreprise et les salariés et tout doit être fait pour préserver les salariés. L’unité nationale pour répondre à cette crise nécessite la justice.

Tout le reste est gérable.

Concernant les entreprises et les commerces dont l’activité sera arrêtée : pendant la durée du confinement, la survie de tous nécessite un non paiement des impôts, un paiement total des salaires et des charges sociales par la puissance publique pour ces entreprises à l’arrêt. Pour les entreprises entièrement ouvertes (alimentaire et pharmacie), le problème ne se pose pas ou peu. Pour celles peu nombreuses dont l’activité est partiellement paralysée (essentiellement la logistique, l’électricité, les télécoms, les médias…) un équilibre doit être trouvé entre une aide totale et une aide nulle afin que ces entreprises vivent. A Bercy de plancher et vite sur le bon ratio. Enfin, un report des remboursements des emprunts et des intérêts dus aux banques est nécessaire pour laisser vivre les entreprises partiellement ou totalement arrêtées. La Banque Centrale compensera le coût subi les banques du report des remboursements des emprunts et des intérêts.

C’est à ce prix que nous empêcherons la destruction de notre organisation économique. Si de grosses entreprises cotées en bourse ou non sont, malgré toutes ces aides, confrontées à des difficultés insolubles dues à des risques très élevés pris précédemment, l’Etat devra les sauver en prenant des parts dans le capital. Cela s’appelle en bon français des nationalisations partielles. Les actionnaires sont rémunérés pour les risques pris nous dit-on, l’Etat, lui, n’est pas un gogo qui doit socialiser les pertes et assurer la privatisation des bénéfices.

Ce n’est pas la bourse et le patrimoine instantané des millionnaires et milliardaires qu’il faut assurer, ce sont les organisations humaines qui sont nécessaires à la Nation. La Banque Centrale Européenne a annoncé la semaine dernière utiliser sa planche à billet donc de « l’argent public européen » (ce mot a-t-il un sens ?) pour acheter 120 milliards d’euros puis 750 milliards d’euros de dettes publiques et de dettes privées aux investisseurs. C’est toujours la même erreur, la même faute : sauver la finance en premier quand il faut sauver l’économie réelle d’abord. Nous n’y pouvons rien, étant aujourd’hui coincés dans l’Union Européenne. Mais, il est nécessaire que l’Etat français prenne ses responsabilités et sauve l’économie française par le bout de l’économie réelle et non par le bout de la finance, en la favorisant encore et encore.

 

Il faut aussi sauver les salariés, les chefs d’entreprise, les indépendants, les intérimaires aux contrats arrêtés, les chômeurs qui sont confinés et ne peuvent travailler. Ils doivent avoir des ressources pour pouvoir vivre, payer leurs achats essentiels pendant cette crise. A Bercy de faire un calcul juste et de payer les salariés, les chefs d’entreprise et les indépendants : un salaire de 70-80% sera sans doute suffisant, les gens étant malheureusement confinés ; pour les plus pauvres dont les fins de mois sont très difficiles, ce sera 90%. Les chômeurs en fin de droit verront leurs allocations chômage prolongés. Evidemment, en échange des facilités prévues pour les entreprises, les licenciements seront interdits pendant cette période.

Les ménages doivent pouvoir payer leurs emprunts dont l’immobilier représente la plus grande part. Les échéances mensuelles peuvent être lourdes. La durée des prêts sera automatiquement reportée de la durée du confinement et les versements du mois annulés.

Tout ceci coutera cher, sans doute plus de 100 milliards d’euros mais empêchera la destruction de notre tissu économique qui coûterait plus cher encore et obscurcirait définitivement notre avenir. Bien sûr, si le gouvernement avait su empêcher l’arrivée du virus comme à Taïwan et Singapour, avait su empêcher la massification de la contamination comme en Corée du Sud aujourd’hui, le coût aurait été infiniment moindre. Il est trop tard pour le regretter. Il faut mener ensemble cette guerre contre l’ennemi invisible qu’est le Coronavirus.

Cet ennemi disparaîtra de notre pays en un ou deux mois. Pour qu’il ne revienne pas en franchissant les frontières avec des porteurs passant par des pays touchés, il faudra continuer à les contrôler fermement jusqu’à ce que la maladie soit terrassée par un vaccin. La circulation des personnes avec les pays encore touchés par l’épidémie ne pourra pas avoir lieu ou avec des quarantaines obligatoires assorties de tests du virus. L’affaire d’un an au minimum selon les spécialistes.

On le voit, les mesures sanitaires et économiques du gouvernement Macron ne vont pas dans ce sens. Confinement peu strict, injonctions paradoxales (Vous devez aller travailler, prendre les transports collectifs mais vous devez rester confinés), injonction aux entreprises non essentielles d’ouvrir, lois contre les salariés pour une durée indéterminée, non protection des secteurs régaliens de maintien de l’ordre et protection faible des médecins, pas de moyens massifs pour les hôpitaux, planification des productions de « guerre » contre le virus inexistante, frontières ouvertes, mensonges graves à répétition tout en demandant l’union nationale.

Cette gestion peut mener à une situation extrêmement dangereuse. La crise que nous vivons démontre que les dogmes du néolibéralisme, la volonté de rabaisser l’Etat et le sans-frontiérisme nous font courir de redoutables périls en plus d’injecter le poison de l’injustice, de la haine et du désordre dans notre pays. Ils ne doivent pas conduire la France au bord du chaos économique et sanitaire.

[1] Causeur : « Coronavirus: la Corée parvient à endiguer l’épidémie sans confinement » https://www.causeur.fr/coronavirus-italie-chine-coree-confinement-174036

[2] Le coronavirus touchera “probablement” la moitié des Français, selon Jean-Michel Blanquer https://www.europe1.fr/sante/le-coronavirus-touchera-probablement-la-moitie-des-francais-selon-jean-michel-blanquer-3955412

[3] Ce médecin explique dans le républicain lorrain toute la stratégie mise en place à Wuhan pour vaincre l’épidémie et appelle les Français à comprendre les enjeux terribles de cette épidémie foudroyante https://www.republicain-lorrain.fr/edition-metz-et-agglomeration/2020/03/20/l-appel-dechirant-du-medecin-mosellan-de-wuhan-aux-Français

Crise économique et crise sanitaire, le moyen de résoudre ces deux problèmes

La France risque d’entrer dans une phase de confinement général et c’est tant mieux, même si nous n’avons individuellement aucune envie de cette relative solitude ou de cette relative inaction qui s’imposera à nous pour 5 semaines. Collectivement, nous en avons besoin pour gagner cette guerre contre cet ennemi invisible qu’est le Coronavirus.

Notre gouvernement a perdu la bataille de la phase 1 : empêcher le virus d’entrer sur le territoire ou bien en quantité négligeable, rapidement détectée, cernée et traitée. Le virus n’a certes pas de passeport mais leurs porteurs, passés par la Chine puis par l’Iran, la Corée du Sud, l’Italie etc. ont un passeport. A coup de quarantaines imposées, d’interdiction d’entrée sur le territoire à ceux qui étaient passés en Chine dans les dernières semaines, de tests, Taïwan qui n’a que 29 malades déclarés, Hongkong 56 malades et Singapour 107 malades, ont pour le moment gagné cette bataille. Leurs liens et leurs échanges avec la Chine sont pourtant intenses.

Notre gouvernement a également perdu la phase 2 que la Corée du Sud semble en train de gagner. Ce pays a subi une soudaine poussée épidémique et compte aujourd’hui 8000 cas déclarés. Cependant, la progression du virus ralentit très fortement : le pays déclare seulement 100 nouveaux cas par jour depuis le 11 mars. Diverses mesures dont la multitude de tests effectués (de 10 à 20.000 tests par jour) ont permis au pays d’éviter la massification de la population, pour le moment au moins. La bataille était donc gagnable.

La crise aurait pu être évitée, tant sanitaire qu’économique mais le gouvernement français a, par inconséquences, impréparation, perdu la phase 1 et la phase 2 dont le coût en vie (et en argent) étaient faibles. L’absence de tests et de masques en nombre suffisant, le nombre de cas réels très élevés en France nous empêche de gagner aujourd’hui la phase 2.

Le gouvernement doit gagner la phase 3, empêcher la massification de l’épidémie. Le résultat d’une expansion forte de l’épidémie serait terrible : puisque 15% des contaminés finissent dans un état sévère et 5% dans un état critique, on pourrait manquer de respirateurs ce qui obligerait comme en Italie à choisir entre les gens qu’on laisse délibérément mourir et ceux qu’on essaie de sauver. Selon une note de 2009, il y aurait entre 5 et 10.000 respirateurs en France, appareils nécessaires pour traiter les cas critiques; peu d’informations filtrent sur nos capacités actuelles[1].

Le docteur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital la Pitié Salpêtrière, a estimé le nombre de malades réels devant son ministre de la Santé Olivier Véran dans l’émission « La grande confrontation » : 100 fois plus que le nombre de contaminés recensés ce qui ferait 540.000 contaminés ce dimanche. La crise sanitaire est grave, très grave. Et les demi-mesures annoncées par Emmanuel Macron ne suffiront pas.

La France n’a pas le choix : elle doit confiner totalement la population pour empêcher l’épidémie de se répandre. Imaginez si Jean-Michel Blanquer, qui aurait bien fait de se taire, disait vrai ce dimanche : « le Coronavirus touchera probablement la moitié des français ». 33 millions de personnes seraient touchés et 1,65 million risqueraient d’être dans un état critique ! Comptez les morts, je n’ose pas vous le dire. Les français ne sont pas de la « chair à virus » : l’affirmation de Blanquer est une affirmation évidemment stupide, fait étrange pour un ministre de l’éducation. Il ne sert à rien d’être défaitiste sauf si nous souhaitons perdre cette guerre.

Il reste bien une ultime chance de gagner : le confinement total de la population. Arrêter économiquement la France pour sauver sa population, à l’exception des services essentiels, alimentaire, pharmacie et médecine, pour une durée minimum d’un mois. Se soigner et se nourrir. Si des entreprises peuvent s’adapter et continuer avec le télétravail ou avec des risques minimaux, (port de masques, désinfection adaptée…), ce sera tant mieux. Laissons les ouvrir avec des consignes strictes et vérifiées. Ces mesures arrêteront rapidement la propagation de l’épidémie à condition que les français puissent sortir faire leurs courses alimentaires avec des masques ou être livré chez eux pour leur alimentation. Les Chinois sont, semble-t-il, parvenus à stopper une épidémie galopante après une guerre totale de ce genre contre cet ennemi invisible. Un mois et demi plus tard, on constate que le bilan sanitaire est très limité. Evidemment, ces mesures ne doivent pas avoir la portée parfois violente de celles prises par le régime communiste chinois mais les dérives individualistes dangereuses pour tous doivent être fermement sanctionnées. Montrer à tous que seul le civisme, l’entraide et la solidarité entre frères humains sont permis. Les mesures doivent être comprises et acceptées par une population à qui l’on doit la vérité : le virus fera un nombre considérable de morts si on ne l’attaque pas de front. Les français l’accepteront si le gouvernement prend ces mesures efficaces pour tous et livre enfin une parole de vérité.

Dans une guerre, il faut aussi une économie de guerre.

Pour cela, il faut tout donner à l’hôpital, aux médecins et infirmières pour qu’ils sauvent le maximum de vies. Augmenter leur rémunération pour leur demander pardon pour le saccage subi depuis des années et montrer notre reconnaissance pour leur sacrifice est un préalable. Leur donner autant d’argent que nécessaire pour acheter des respirateurs, des gels hydro alcooliques, des masques protecteurs et tout ce qu’il faut pour sauver nos vies. Il faut aussi tout faire pour produire, comme en économie de guerre, des respirateurs et tous les appareils de soin nécessaires. La recherche sur les traitements et vaccins devra être grandement accélérée, dès maintenant.

Si nous faisons un tel effort, ce n’est pas pour le ruiner immédiatement par une contamination venue de l’extérieur. Pour la circulation des personnes, les frontières devront être fortement contrôlées, voire fermées avec tous les pays touchés par l’épidémie. Qui voudrait d’ailleurs venir dans une France confinée et contaminée ? En nous protégeant, nous protégeons les autres.

Arrêter fortement l’activité économique, le gagne pain des français, est difficile mais obligatoire pour gagner cette guerre. L’activité économique baissera de 50% au minimum, cela dépend de nombre de facteurs (nombre de masques réellement disponibles, application des mesures par les entreprises etc.). Les masques doivent être donnés par ordre de priorité aux activités économiques les plus importantes : la santé et l’alimentaire en premier.

Les entreprises feraient faillite en masse si on en restait là. Or, tout doit être fait pour préserver ces organisations humaines, à la fois unités de production et ressources vitales pour les salariés et les chefs d’entreprise.

Les mesures économiques annoncées par Emmanuel Macron jeudi soir vont dans le bon sens. En effet, toutes les entreprises doivent survivre à la période de confinement. Idem pour les ménages qui ne doivent pas être profondément affectés financièrement et faire par exemple défaut sur leurs divers crédits dont le plus gros, le crédit immobilier.

Pendant la période de confinement, le chômage partiel payé en partie par l’Etat est un bon début. Les salariés, les indépendants interdits de travailler doivent recevoir 70-80% de leurs revenus nets habituels pour que les ménages ne soient pas en difficulté. Les intérimaires dont le contrat est stoppé seront partiellement payés par l’Etat pendant le confinement. Les allocations financières aux chômeurs dont les indemnités arrivent à terme doivent être prorogées. Les remboursements des emprunts et des intérêts bancaires pourront être reportés de la même durée pour tous ceux dont les revenus ont été réduits de plus de 10%. La Banque Centrale compensera l’effort fait par les banques.

Concernant les entreprises et les commerces dont l’activité sera profondément affectée : la survie de tous nécessite un non paiement des charges sociales, un report des remboursements des emprunts et des intérêts, un paiement partiel voire total des salaires par la puissance publique. C’est à ce prix que nous empêcherons la destruction de notre organisation économique. Si de grosses entreprises cotées en bourse ou non sont, malgré toutes ces aides, confrontées à des difficultés insolubles dues à des risques trop élevés pris précédemment, l’Etat devra les sauver en prenant des parts dans le capital. Cela s’appelle en bon français des nationalisations partielles. Les actionnaires sont rémunérés pour les risques pris nous dit-on, l’Etat, lui, n’est pas un gogo qui doit socialiser les pertes et assurer la privatisation des bénéfices.

Ce n’est pas la bourse et le patrimoine des milliardaires et millionnaires qu’il faut assurer, ce sont les organisations humaines qui sont nécessaires à la Nation. La Banque Centrale Européenne a annoncée jeudi utiliser sa planche à billet donc de « l’argent public européen » (ce mot a-t-il un sens ?) pour acheter 120 milliards d’euros de dettes publiques et de dettes privées aux investisseurs. C’est toujours la même erreur, faute : sauver la finance en premier quand il faut sauver l’économie réelle d’abord. Nous n’y pouvons rien, étant coincés dans l’Union Européenne. Mais, il est nécessaire que l’Etat français prenne ses responsabilités et sauve l’économie française par le bout de l’économie réelle et non par la finance, en la favorisant encore et encore.

Tout ceci coutera cher, sans doute plus de 100 milliards d’euros mais une destruction de notre tissu économique couterait encore plus cher et obscurcirait définitivement notre avenir. Bien sûr, si le gouvernement avait su empêcher l’arrivée du virus comme à Taïwan et Singapour, avait su empêcher la massification de la contamination comme en Corée du Sud aujourd’hui, le coût aurait été infiniment moindre. Il est trop tard pour le regretter. Il faut mener ensemble cette guerre contre l’ennemi invisible qu’est le Coronavirus.

Cet ennemi disparaîtra de notre pays en un ou deux mois. Pour qu’il ne revienne pas en franchissant les frontières avec des porteurs passant par des pays touchés, il faudra continuer à les contrôler fermement jusqu’à ce que la maladie soit terrassée par un vaccin. L’affaire d’un an au minimum selon les spécialistes médicaux. Ce virus met décidemment la mondialisation et le néolibéralisme au supplice.

 

[1] Synthèse statistique : Recensement des respirateurs, lits et effectifs en unités de réanimation, unités de surveillance continue et salles de soins post-opératoires. http://www.snmrhp.org/Data/upload/images/1Copie%20de%20Enqute%20Ra-respirateurs%20juin%2009%20(S%20Mouton%2014%20aot%2009).pdf

Alerte rouge sur l’économie européenne

Personne ne semble s’en être rendu compte mais la croissance semble avoir disparu en Europe. Depuis 2017, l’Allemagne a eu 0.1% de croissance par an, l’Italie 0.2%, la France 0.5%, l’Espagne 0.6%. Le Royaume-Uni est à un peu moins de 1% par an, les Etats-Unis à 2% par an.

Le déclassement économique sans fin de l’Europe

L’économie du Vieux continent s’est comme arrêtée. Les raisons en sont une politique économique plutôt mal calibrée menée par Bruxelles, une désindustrialisation liée au libre-échange avec les pays à bas salaires, une relative absence dans les industries d’innovation et bien sûr le vieillissement de la population (qui est cependant équivalent pour le Royaume-Uni et la France au vieillissement de la population des Etats-Unis). Les Etats européens sont aujourd’hui en très mauvaise posture avec peu de croissance, de gros déficits publics et des dettes publiques très élevées.

Les stratégies économiques choisies, développement de l’ubérisation et des bas salaires plutôt que d’emplois de qualité et de long terme, font baisser la productivité. En France, chaque emploi génère de moins en moins de PIB chaque année, ce qui est inédit. Depuis 2017, la baisse est de 3% selon les chiffres de l’Insee. Bien entendu, cela entraîne mécaniquement l’appauvrissement global des individus et de la nation toute entière. Il en est de même dans les autres grands pays européens.

Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Europe a décidé de prendre des risques majeurs à long terme en arrêtant ou en amoindrissant le flux d’achat d’énergie russe : gaz, pétrole et charbon. Ces échanges avec la Russie permettaient à une Europe sans gisements d’énergie de bénéficier de prix d’énergie attractifs et de les payer par des exportations vers la Russie et donc des emplois sur son sol. Le différend avec la Russie et la hausse des prix de l’énergie en Europe durera et contribuera à la désindustrialisation, à la baisse des emplois bien payés et donc à l’absence de croissance du vieux continent.

Tant d’erreurs de stratégies économiques peuvent nous faire craindre qu’il n’y ait plus (ou quasiment plus) de croissance en Europe tant que nous ne changerons pas de modèle économique. Pire, les conditions de vie des jeunes se sont tant dégradées (emplois précaires et souvent mal payés, immobilier hors de portée de leurs bourses, colocation et avenir bouché) que les jeunes font de moins en moins d’enfants : même la France et le Royaume-Uni qui résistaient avec environ 2 enfants par femme voient leurs taux de fécondité baisser à 1.6  enfant par femme. La boucle de rétroaction entre le mauvais état de l’économie et la démographie génère, le terme est un peu fort mais réel, une spirale négative et dangereuse pour nos pays.

Les dangers à court terme

L’Union Européenne a décidé qu’il était temps de remettre les Etats à l’austérité budgétaire. Il a ainsi été recommandé aux Etats d’arrêter les aides publiques sur l’énergie. Ce « bouclier » qui coûte environ 50 milliards d’euros par an en France va être arrêté progressivement. Ce sera un peu moins de déficit et de dette publique mais ce sera aussi 50 milliards d’euros de consommation en moins. L’austérité va réduire mécaniquement la croissance au moment où celle-ci est déjà nulle. Un signal : l’indicateur avancé de l’industrie allemande est au même niveau que lors de la grande récession de 2009. Faire de l’austérité quand on frise la récession, c’est l’assurance de basculer plus encore dans la récession.

Un moteur important de la croissance en Europe était la hausse quasi continue des prix de l’immobilier et son effet d’enrichissement. Avec la forte hausse des taux d’intérêts due à l’inflation, l’immobilier voit ses prix baisser tant pour le logement que pour le bureau (affecté qui plus est par le télétravail). Cet autre moteur de croissance s’éteint au moment où la consommation baisse. La guerre en Ukraine commence à changer l’ordre géopolitique mondial. L’Arabie Saoudite défie les Etats-Unis et rejoint les Brics ainsi que l’Iran. Aussi, l’OPEP et la Russie refusent de laisser baisser les prix du pétrole en période de faible croissance. L’Arabie Saoudite coupe sa production quand les prix font mine de baisser. Le pétrole est aujourd’hui à 86 dollars le baril, un prix très élevé en période de faible croissance et les consommateurs et les entreprises s’en rendent compte quand ils passent à la pompe.

L’économie européenne et chinoise vont mal, et tous les indicateurs montrent que le consommateur américain, résistant mais saturé de dettes, est lui aussi en train de craquer. Les trois grandes zones économiques mondiales sont en train de se synchroniser à la baisse.

Prévisions moroses

Il est très probable que tout cela débouche sur une récession en Occident, récession qui pourrait être assez grave pour déclencher un début de crise financière. L’Europe qui n’a déjà plus de croissance pourrait s’enfoncer un peu plus dans des problèmes économiques et financiers insolubles et pire dans des problèmes sociaux et donc politiques. 16% des Français ne mangent déjà pas à leur faim aujourd’hui d’après un rapport du Crédoc (source https://www.capital.fr/conso/16-des-francais-ne-mangent-pas-a-leur-faim-1468899 ). Qu’en sera-t-il après une récession et une austérité européenne ? Certes, l’Union Européenne dépense actuellement l’énorme plan de relance post covid de 750 milliards d’euros mais ses effets sur l’économie ont l’air plus faibles que les facteurs négatifs à compenser.

Oui, l’alerte rouge est bien déclenchée sur le Vieux continent. Malheureusement, la classe politique, habituée à une croissance économique en capilotade et engagée dans la création d’écrans de fumée (relativisation des problèmes plutôt que résolution des problèmes, opérations de communication), s’est enfumée elle-même, n’a pas compris l’ampleur des difficultés qui menacent la France et n’a aucune solution à lui offrir.

La crise financière qui vient.

Après 40 ans d’absence dans le monde occidental, l’inflation a brutalement ressurgi en 2022. Les causes en sont diverses : utilisation excessive de la planche à billets pendant 12 ans pour faire tenir le système financier occidental, goulots d’étranglement dans une économie mondialisée avec zéro stock pendant et lors de la sortie de crise du covid, hausse du prix des matières premières pendant la phase de reprise économique et accélération après les sanctions contre la Russie, plan de relance excessif du gouvernement américain etc.

L’inflation a atteint son pic aux Etats-Unis à 9% en Juin 2022 et est depuis redescendue à 6,4%. Le pic de l’inflation en Europe est atteint en Octobre 2022 à 10,6%, celle-ci est ensuite redescendue à 9,2%. Les banquiers centraux ont tout fait pour obtenir ce résultat avec une hausse des taux d’intérêt à court terme, ceux-ci passant de 0 à 4% aux Etats-Unis et de 0 à 2% en Europe. L’objectif avoué était de fabriquer une récession, du chômage, des hausses de salaires nulles et donc une baisse de l’inflation.

Notons que la hausse des taux a été bien gérée par les banques centrales et n’a pas entraîné de panique financière, une première depuis le début de la décennie 1990. L’activité a ralenti fortement mais au refroidissement de l’activité économique ne s’est pas ajoutée une crise financière entraînant à son tour un refroidissement économique dans une spirale de rétroaction négative. On se rappellera de l’effet de la faillite de Lehman Brothers en 2008 entraînant l’économie mondiale dans les abysses. Les banquiers centraux ne veulent plus jamais voir une telle crise pour laquelle ils seraient pointés du doigt et jouent aux petits malins pour l’éviter.

En flattant ou refroidissant selon les moments les marchés financiers, les banquiers centraux ont atteint partiellement leur objectif : les marchés d’action sont plutôt stables depuis plusieurs mois et les marchés de dette privée ne montrent pas de forte inquiétude. Les Américains consomment toujours, mais de plus en plus à crédit. Leur taux d’épargne est descendu en dessous du niveau atteint avant la crise de 2008. Souvent, le consommateur américain tient jusqu’à la rupture puis lâche d’un coup. C’est pour ça qu’on a pu voir, chose inimaginable en France, des yachts de riches américains ruinés boucher certains canaux aux Etats-Unis pendant la crise de 2008-2009.

Cependant, cet atterrissage en douceur empêche l’inflation de ralentir assez rapidement. Gonflée de dette et de déficit, l’économie et la finance américaine ont pourtant besoin de taux d’intérêt très bas pour fonctionner ; les taux y ont été proches de 0% pendant 12 ans. Il est quasiment inévitables qu’habitués à l’argent gratuit, de nombreux acteurs privés ont pris des risques très, trop importants. Les acteurs les plus endettés peuvent tenir longtemps avec des taux à 0% mais étouffent avec des taux à 4%. Revlon, FTX se sont déjà déclarés en faillite, et Bed Bath and Beyond en est tout proche. Plus le temps passe avec des taux élevés, plus le nombre d’acteurs en difficulté croitra.

La contradiction entre le besoin de taux bas pour que la finance tienne et le besoin de taux élevé pour que l’inflation ralentisse est presqu’impossible à résoudre. Aussi, il y a une forte probabilité qu’une crise financière se déclare cette année. Comme le disait le milliardaire et financier américain Warren Buffet, « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus ». Cela signifie que nous découvrirons, lorsque la crise financière se déclenchera, quels sont les secteurs ayant pris des risques si importants que des faillites financières s’y déchaînent.

 

La crise énergétique est en train de déclencher une récession violente et potentiellement durable en Europe.

Avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin janvier 2022, l’inflation était déjà à un niveau très élevé aux Etats-Unis : 7,5%. Des pertes de pouvoir d’achat de 3% pour les ménages américains y ont déclenché une baisse de la consommation et une récession au 1er et 2ème trimestre 2022. Avec la hausse des prix de l’énergie et l’inflation qui perdure, la récession n’est bien sûr pas terminée. L’Europe était et est aujourd’hui dans la même situation, en pire.

Peu après le déclenchement de la guerre, les Européens décidèrent d’appliquer progressivement un embargo sur le pétrole, le charbon et enfin sur le gaz russe. Sur le gaz, Poutine les a pris de vitesse et a mis en place un quasi embargo avant que l’embargo européen ne s’applique. Ces sanctions ont presque fait doubler le prix du pétrole et du charbon et multiplié par 10 à 20 le prix du gaz livré en Europe. Cette décision de l’Union Européenne de se couper d’un tiers de son approvisionnement en énergie est du jamais vu et ressemble malheureusement à un suicide économique de l’Europe. La perte de pouvoir d’achat des ménages liée à l’inflation atteint aujourd’hui 5% en Europe, ce qui déclenchera rapidement une récession.

Mais il y a bien pire encore. Si le pétrole et le charbon sont des produits facilement transportables dont l’Europe ne devrait pas manquer, il n’en est pas de même pour le gaz. Il se transporte dans des pipelines nécessitant 5 à 7 ans de construction ou par une flotte de bateaux méthaniers accompagnée d’usines de liquéfaction et de gazéification qui nécessiteront 5 ans de construction. Sans compter le temps pour les pays producteurs d’augmenter fortement leur production pour l’Europe. Nous avons donc un problème de manque de gaz insoluble à court terme, qui se résoudra dans 5 ans minimum. 20% de l’énergie et de l’électricité proviennent du gaz en Europe. 40% du gaz provenant de Russie, il manquera environ 8% d’énergie et 8% d’électricité en Europe cet hiver.

Concernant la France, le parc nucléaire est à moitié à l’arrêt. EDF a été malmenée depuis une vingtaine d’années. L’Arenh décidé par Sarkozy sur injonction de l’Union Européenne l’oblige à vendre 20% de son électricité en dessous de son coût de revient à des concurrents privés, ce qui l’affaiblit chaque année d’avantage. EDF a été introduite en bourse et a dû s’occuper de ses dividendes et actionnaires privés plus que de la maintenance à long terme de ses centrales nucléaires. Enfin, Hollande puis Macron décidèrent de fermer en 2020 Fessenheim, Macron écrivant dans la loi que 10 autres centrales nucléaires seraient fermées en 10 ans. Cette attrition du nucléaire et la parole de feu des médias contre cette énergie a rendu difficile l’embauche de jeunes ingénieurs et soudeurs pour la maintenance des centrales. Cette filière n’était pas une filière d’avenir. Voilà comment nous sommes arrivés au point où la moitié des centrales soient aujourd’hui fermées. Posons l’hypothèse raisonnable qu’EDF réussisse à avoir trois quart de ses centrales nucléaires en production cet hiver. Nous devrons malgré tout importer beaucoup plus d’électricité que les autres années lors des pics de consommation de l’hiver. Or, les autres pays européens seront en pénurie à cause du manque de gaz et ne nous en vendront pas. Nous aurons donc de fortes pénuries d’électricité cet hiver, parfois plusieurs jours de suite selon mes calculs faits à partir de la consommation d’électricité de l’année 2019 (données open source de RTE) et d’économies d’énergie réalistes. Bien sûr, le niveau des températures jouera aussi un rôle amortisseur ou amplificateur.

Il y aura aussi de possibles pénuries de gaz et au minimum un gaz très cher en France cet hiver. Bien que la France ne soit dépendante de la Russie qu’à hauteur de 10-15%, Macron a décidé de vendre un montant représentant annuellement 10% de notre consommation de gaz à l’Allemagne pour aider notre voisin dépendant à 55% du gaz russe !

Pénuries d’électricité et de gaz, énergie chère seront donc au rendez-vous. Pire, l’Union Européenne a construit un « marché européen du gaz » et « un marché européen de l’électricité » accompagné de nombreux instruments de spéculation et de nombreux spéculateurs. Ces marchés amplifient la hausse des prix. La déréglementation des tarifs du gaz et de l’électricité fait fluctuer violemment les prix payés par les entreprises, chacune étant liée à des opérateurs privés souvent fragiles via des contrats différents, parfois dangereux. Le patron de système U expliquait il y a peu que sa facture d’électricité doublerait en 2023 quand le facteur 4 à 6 a été appliqué pour d’autres entreprises.

Déjà des entreprises françaises énergivores comme Arc, Duralex et Ascométal ferment « temporairement » des usines. La moitié des fonderies européennes ont fermé et une association de grosses entreprises européennes explique qu’elles sont menacées dans leur existence même. Arcelor Mittal, le géant de l’acier, tire aussi le signal d’alarme. La disparition de ces entreprises poserait des problèmes à toute l’industrie localisée en Europe par un effet domino qui peut aller très loin. La récession que nous subirons en Europe risque donc d’être une des plus violentes depuis 1945 et causera des dégâts potentiellement irréversibles à notre tissu industriel.

A cela se rajoutera un élément très défavorable : l’économie vit en zone euro depuis 8 ans avec des taux à 0%. Une bulle de crédit et des bulles d’actifs ont donc été gonflées. La hausse des taux nécessitée par une inflation à 9% en zone euro nécessite d’augmenter fortement les taux d’intérêt. Cela a déjà commencé et cette hausse des taux crèvera inévitablement les bulles d’actifs en Europe comme la hausse des taux américains est en train de crever les bulles boursières et immobilières aux Etats-Unis. A la crise énergétique et économique s’ajoutera donc une crise financière et ses effets amplificateurs. Certes, les ménages seront protégés partiellement par des boucliers tarifaires. Le prix du gaz et de l’électricité n’augmentera que de 15% le 1er janvier en France. La situation pour les ménages dans le reste de l’Europe est bien pire. A cet inconfort d’une vie avec des pénuries d’énergie et des prix élevés de l’énergie, risque de s’ajouter des pertes d’emplois considérables.

Tout cela annonce une véritable tempête économique dans le ciel de l’Europe. Et elle risque de durer car les problèmes de manque d’énergie en Europe sont des problèmes de moyen terme.