Le programme économique de Pécresse
Source le programme officiel https://www.valeriepecresse.fr/mes-propositions/sur-l-economie et les annonces dans les médias.
Résumé factuel : le programme affiché sur le site de Pécresse comprend peu de mesures. Nombre de mesures annoncées par la candidate dans les médias ne s’y trouvent pas. Qu’en déduire ?
Les principales mesures sont l’âge de départ à la retraite repoussé à 65 ans, le temps de travail qui sera poussé vers 39 heures payés 39, la suppression de 150.000 postes de fonctionnaires, la prise en charge par l’Etat de 7 milliards de cotisations sociales pour augmenter les salaires, la baisse de 10 milliards d’impôt des entreprises (impôts de production), la baisse drastique du nombre de normes, ces normes étant pourtant majoritairement européennes.
L’Etat se désengagerait de toutes ses participations minoritaires y compris Air France pour la somme de 15 milliards d’euros.
Enfin, la candidate veut « influencer l’Union Européenne » pour faire aboutir de vieilles mesures datant de plus de 10 ans mais jamais prises : une taxe carbone aux frontières, la réciprocité dans l’ouverture des marchés publics. Un quota de logiciels et d’infrastructures numériques doit être réservé aux entreprises européennes.
Mon avis sur le programme :
Un programme habituel de droite d’argent et s’appuyant sur l’Union Européenne. Le programme a des recettes de 22 milliards d’euros par an à terme pour des dépenses de 21 milliards d’euros par an. Un programme orléaniste et sans ambition n’ayant aucune chance de relancer la croissance.
Programme de droite orléaniste avec le départ à la retraite repoussé de 62 à 65 ans, le désengagement de l’Etat des entreprises publiques, les hausses du nombre d’heures travaillées, la suppression de postes de fonctionnaires, la baisse d’impôt pour les entreprises, la hausse des salaires par la prise en charge par les contribuables de cotisations sociales. Personne ne peut penser que c’est un programme ambitieux de relance d’une économie française en mauvaise état.
Quand plus de la moitié des Français arrivent déjà à la retraite en étant sans emploi, que les entreprises licencient les salariés après 50 ans, le départ à la retraite à 65 ans semble une mesure assez violente et potentiellement couteuse en aides diverses avant les 65 ans pour les 50% de sans-emplois. Ne parlons pas des ouvriers et artisans qui peuvent difficilement travailler après 60-62 ans.
Les postes de fonctionnaires seraient supprimés notamment dans les collectivités locales quand l’Etat n’a pas le pouvoir de le faire. Pécresse veut supprimer les doublons. Cela semble un peu facile comme argumentation. Où ? Comment ? La dématérialisation serait augmentée quand celle-ci est déjà très importante (Même la demande de carte grise est dématérialisée avec les risques de fraude évidente et de coûts que cela comporte). A l’exception d’une suppression des Régions, agglomérations et communautés de commune, on ne voit pas comment cela serait réalisable. Pour la suppression d’emplois dans l’administration administrante, Pécresse devrait préciser quels sont ces postes inutiles pour être crédible (ARS ?).
La hausse du nombre d’heures travaillées a-t-elle un sens dans un pays au chômage si élevé aujourd’hui ? Ne vaut-il pas mieux que plus de personnes sortent du chômage et apportent leur contribution à la Nation ? Enfin, la prise en charge par le contribuable des cotisations sociales est sympathique mais fait augmenter les impôts pour les contribuables.
Toute la partie influence de l’Union Européenne semble être un vœu pieux puisque ces mesures n’ont jamais pu être adoptées en 10 ans puisqu’il faut l’accord de nos partenaires qui n’ont pas forcément les mêmes intérêts et les mêmes idées. La « réduction drastique des normes » en fait partie puisque l’essentiel des normes appliquées en France vient directement de l’Union Européenne.
Economie générale
. Repousser l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans progressivement de 2022 à 2030. Un minimum retraite au SMIC (Cela a été plusieurs fois annoncé par Valérie Pécresse récemment mais n’est pas dans le programme économique. Pourquoi ?) Economie estimée pour l’Etat de 20 milliards d’euros par an à terme.
. Fin des 35 heures. Passage à 39 heures de travail payées 39. Négociation par branche ou par entreprises. Sans accord, passage à 39 heures payées 39.
. Pour toucher le RSA (550 euros par mois), 15 heures d’activités par semaine.
. Suppression de 200 000 postes dans « l’administration administrante » de l’Etat et des collectivités locales », et la création de «r l’industrie, l’agriculture, la construction et la distribution (Rappel : l’essentiel des normes et l’accumulation excessive des normes est faites par l’UE qui les définit pour le marché unique européen. Il faudra donc que la France fasse changer toute la réglementation européenne. Un travail herculéen.)
Défendre une taxe carbone aux frontières de l’UE (Depuis 13 ans est évoquée une taxe carbone aux frontières de l’UE sans que celle-ci n’ait vu le jour. Nos industries lourdes subissent effectivement aujourd’hui une taxe carbone européenne et sont concurrencés déloyalement par des industriels étrangers ne la subissant pas. Aujourd’hui, l’UE négocie l’entrée d’un dispositif taxant 2% des importations ! Tout cela semble être du domaine du vœu pieux).
. Imposer la réciprocité ou la préférence européenne dans la commande publique (Cela fait plus de 10 ans que l’on parle de cette absurdité : l’UE ouvre ses marchés publics à l’étranger alors que les pays étrangers ne le font pas. Ce changement est bloqué au sein de l’UE et rien n’a abouti en 10 ans. Pourquoi cela aboutirait il demain avec Valérie Pécresse ?)
. Imposer des quotas européens de logiciel et d’infrastructures numériques (Dépend de la bonne volonté de l’UE qui n’a pas l’habitude de faire ce genre de politique. Les Etats-Unis seront vent debout et il est peu probable que l’Allemagne très excédentaire commercialement avec les Etats-Unis acceptent de mettre en péril sa relation avec les Etats-Unis).