La crise financière qui vient.

La crise énergétique est en train de déclencher une récession violente et potentiellement durable en Europe.

En effet, la crise de l’énergie accélère la crise inflationniste qui existait avant la guerre en Ukraine. Cette inflation détruit le pouvoir d’achat des ménages et génère une baisse de la consommation et donc une récession économique. La crise de l’énergie va causer une nouvelle vague de désindustrialisation et de délocalisations vers l’Asie et les Etats-Unis. Cela concernera d’abord les industries les plus énergivores puis par ricochet les industries de produits finis. Si nous avons affaire à des pénuries d’énergie (ce sera probablement le cas), alors nous aurons aussi un chaos économique : combien de congélateurs de nourriture perdue chez les ménages et les entreprises, quelles seront les incidences indirectes des fermetures d’usine, des coupures de téléphonie mobile ou d’internet ? Personne ne le sait.

Enfin, il apparaît que certains agriculteurs cultivant des légumes sous serre risquent la faillite à cause du gaz hors de prix. La production d’engrais réalisée à partir de gaz s’effondre en Europe et ailleurs ce qui pourrait occasionner de faibles rendements agricoles et une crise alimentaire. La crise énergétique et économique pourrait déboucher sur une crise alimentaire, la pire crise possible. Quand les gens ont faim, la colère déborde. Cette accumulation de crise pourrait déboucher elle-même sur une crise politique grave.

Le carrefour de crises et cette instabilité globale nous conduit à la possibilité d’une crise financière importante en Occident.

Depuis la crise des subprimes de 2008, l’économie occidentale s’est mise à croître presqu’uniquement grâce à des taux à 0. En effet, l’industrie est la clé de la prospérité. Ce graphique illustre parfaitement ce principe. Les pays aux revenus les plus élevés sont ceux qui défendent, encouragent et ont le plus de production industrielle, les pays aux revenus les plus faibles sont ceux qui négligent ou ont à cause de leur histoire le moins d’industrie.

La désindustrialisation subie par l’Occident suite aux accords de libre-échange signés notamment avec l’Asie (au premier rang la Chine), empêche les économies occidentales de croître grâce à une croissance de la production réelle. Les taux 0 sont donc une obligation pour elles. Les taux 0 allègent le fardeau de la dette et des jours difficiles, permettent d’avoir une croissance de l’économie financière, une croissance de certains patrimoines et de certaines consommations (services financiers, luxe, ameublement…), basée sur la dette et des bulles d’actifs, immobiliers et financiers (bourse, obligations d’état, crypto-monnaies etc.). En résumé, la croissance se fait surtout par les paradis artificiels et non par la croissance de l’économie réelle. Aujourd’hui, cette pelote pourrait se dérouler en sens inverse via une crise financière.

En effet, l’inflation élevée en Occident, en accélération en Europe avec la crise de l’énergie, oblige les banques centrales européennes à avoir des taux assez élevées pour éviter qu’une spirale hausse de prix- hausse de salaires ne s’enclenche. Cette hausse des taux fait naturellement baisser les prix des marchés financiers et immobiliers. Les marchés d’actions et d’obligations américaines ont vu ainsi leurs prix baisser de 20% chacun cette année. Ira-t-on jusqu’à l’éclatement des bulles ?

La crise financière peut arriver par de multiples canaux.

Des banques systémiques comme Crédit Suisse ou Deutsche Bank portent trop de risque, sont trop liées à la spéculation. Ainsi, Crédit Suisse a réussi l’exploit de perdre des milliards d’euros dans les faillites de l’entreprise spéculative Archegos et de la société financière Greenshill, hors de toute crise financière, en 2021. Elle doit payer aujourd’hui des taux d’intérêt 3% au-dessus de l’Etat pour emprunter. Ceci n’est pas tenable pour une banque qui passe alors en marge négative lorsqu’elle prête à des clients. Si ces grandes banques systémiques s’effondrent, le château de carte financier s’effondre et nous pourrions assister comme fin 2008 à un nouveau moment « Lehman Brothers ». Remarquons que les actions des grandes banques européennes ont globalement baissé de 85% depuis 2007 ce qui témoigne d’une santé financière très fragile.

Les fonds de « private equity », sociétés financières qui achètent avec des dettes financières des entreprises déjà naturellement endettées ont investi 10.000 milliards de dollars. Que se passera-t-il si une récession économique occasionne des résultats négatifs qui empêchent le remboursement des dettes ? Quid des entreprises rachetées ?

La crise peut venir des « produits dérivés » financiers. Il y a selon la BRI 800.000 milliards de dollars de produits dérivés dans le monde. Ces contrats financiers risqués sont signés entre les grandes sociétés bancaires, d’assurance, financières en général. Une partie de ce château de cartes peut aussi s’effondrer à tout moment et personne ne connaît et maîtrise le risque financier induit par ces montagnes de risques.

Un exemple a été fourni par l’effondrement de 13% en 15 jours des obligations du gouvernement britannique. Les obligations d’Etat à 10 ans sont des produits peu volatils. C’est l’actif de base des fonds de pension anglais qui ont 3800 milliards de livres sterling d’investissement (les fonds de pension américains pèsent 35.000 milliards de dollars). Ces fonds de pension achètent des obligations d’Etat et un peu d’actifs plus risqués. Ils versent chaque mois une partie importante des retraites des Britanniques avec les intérêts et dividendes qu’ils en retirent. Mais depuis2012, les taux de ces obligations d’Etat ont été proches de 0 (3500 milliards de Livres investis à taux 0 rapportent 0) ce qui mettaient en risque le versement des retraites. Les fonds de pension ont donc pris de plus en plus de risques en achetant des produits dérivés risqués pour un montant de 1800 milliards de livres auprès des banques. Ils ont ainsi augmenté sensiblement le rendement de leurs investissements, tant que les taux 0 étaient de mise. Le revers de la médaille existe : lorsque les taux augmentent fortement, ces stratégies occasionnent d’énormes pertes pour les fonds de pension qu’ils doivent couvrir en envoyant des dizaines de milliards de Livres de cash à leurs banquiers. Certains n’ayant plus de cash ont dû vendre en catastrophe des obligations d’Etat ce qui rajoutait de la baisse à la baisse précédente. C’est ainsi que les obligations d’Etat ont effectué en 15 jours un mouvement de baisse jamais vu. Remarquons que ce processus impose aux fonds de pension de céder à la casse les actifs qui leur permettent de verser des retraites ! Il s’agit donc d’une potentielle catastrophe pour le système de retraite britannique. Un fond de pension a même dû appeler à l’aide la Banque d’Angleterre. La seule solution pour éviter l’effondrement des obligations d’Etat britannique et des fonds de pension a été l’annonce d’achats massifs par la Banque d’Angleterre d’obligations d’Etat pour faire remonter leur prix. Cela a permis de calmer légèrement les marchés financiers qui savent cependant que la situation n’est pas pérenne. En effet, l’achat via l’argent de la banque centrale d’obligations d’Etat, est de la création de monnaie qui génère de l’inflation, inflation qui est justement le problème économique occasionnant la baisse de ces obligations. Le serpent financier se mord la queue.

Il est donc probable qu’une crise financière se déclenche dans les mois à venir et personne n’a aujourd’hui de certitudes sur « quel en sera l’élément déclencheur »; les candidats sont nombreux et parfois cachés. Malheureusement, une crise financière nourrirait la crise économique, rajouterait de la crise à la crise et augmenterait l’instabilité générale.

Pourquoi l’hydrogène est nécessaire au futur énergétique de la France ?

Pourquoi l’hydrogène est nécessaire au futur énergétique de la France ?

Cet article de blog est un résumé de ce problème de vecteur de stockage d’énergie, nécessaire à une France sans énergie fossile ni CO2, tiré de mon livre « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant » où à peu près tous les sujets écologiques sont abordés en détail.

 

Electricité

L’électricité solaire et éolienne n’est produite que lorsqu’il y a du soleil ou du vent et doit être couplée à des centrales fossiles gaz, fioul ou charbon afin de produire quand même de l’électricité quand éolien et solaire ne produisent rien.

Dans une économie sans ou avec peu d’énergie fossile, l’électricité utile à la consommation d’électricité doit donc être fournie principalement par du nucléaire et de l’hydraulique. Eolien et solaire peuvent être utilisés pour un autre usage, la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau (Les Stations de pompage turbinage, STEP, sont du stockage d’appoint. Quant au stockage par batteries, il faudrait 7 fois la production mondiale de lithium pour stocker deux jours d’électricité en France selon l’Académie des Sciences). Les autres énergies renouvelables n’ont pas de capacité à produire massivement de l’électricité en France, que ce soit la géothermie, le biogaz ou de nouveaux barrages hydrauliques. Elles ne peuvent être qu’un appoint, en tout cas dans un avenir prévisible. Le mix énergétique doit donc être composé principalement de l’hydraulique actuel, de nucléaire, d’éolienne et de solaire.

Les éoliennes et panneaux solaires ont cependant de gros inconvénients écologiques : défiguration des paysages, emprise au sol, énorme masse de béton souterraine pour les éoliennes.

Le choix du mix nucléaire/solaire/éolien doit par conséquent être fait par les Français au cours d’un processus de débat et de référendum. Il engage notre avenir sur 20 ans et un accord par référendum après un débat est le meilleur moyen pour qu’une bonne décision soit prise et acceptée par tous.

 

La nécessité d’un vecteur de stockage, l’hydrogène.

Penser que notre économie ne puisse comporter qu’une seule énergie de masse, l’électricité, est irréaliste et même dangereux. Que se passerait-il d’ailleurs en cas d’un black-out électrique provoqué par un accident ou par une guerre ? La désorganisation serait totale et les risques énormes si le black-out est difficile à réparer. Il vaut mieux avoir des véhicules résistants au problème. D’autre part, l’électricité se déplace presqu’à la vitesse de la lumière, est perdue donc gaspillée si elle n’est pas immédiatement utilisée (pas de batterie de masse imaginable aujourd’hui). L’hydrogène est le vecteur de stockage d’électricité de masse qu’il nous faut pour récupérer cette électricité gaspillée et assurer une bonne stabilité de notre alimentation énergétique.

Pour produire de l’hydrogène, on fait passer de l’électricité dans de l’eau (électrolyseurs) : la molécule d’eau se transforme en molécule d’hydrogène et molécule d’oxygène. Cette technologie n’est pas un fantasme, elle est au stade industriel[1]. Cet hydrogène sera l’essence de demain[2] et pourra servir à alimenter tous les réseaux de transports : bus, camion, voiture, moto, scooter et avion.

Un petit point nécessaire sur la voiture et le véhicule électrique en général.

Se lancer dans le tout électrique pour l’automobile n’a pas de sens du point de vue de la transition énergétique pour différentes raisons.

A cause de sa batterie, une voiture électrique requiert deux fois plus d’énergie fossile pour sa fabrication qu’un véhicule à essence/diesel. Cette énergie utilisée lors de la construction peut être sans énergie fossile dans le monde de demain. Aujourd’hui, sur l’ensemble du cycle de vie, sa consommation d’énergie fossile est d’environ le tiers d’une voiture essence/diesel dans un pays comme la France dont l’électricité est décarbonée[3]. En revanche, dans des pays comme la Pologne, l’Allemagne ou la Chine où l’électricité est très carbonée, émise à partir de charbon, la voiture électrique n’a aujourd’hui aucun avantage sur la voiture essence ou diesel. Cela clarifie le débat.

Cependant, les problèmes de la voiture électrique restent entiers. Premièrement, la batterie alourdit beaucoup le véhicule et donc sa consommation : la batterie d’une Tesla modèle S pèse 500 kilos quand la voiture à hydrogène n’a pas ce problème. Deuxièmement, tirer partout de fortes quantités d’électricité et rapidement (bornes rapides) pour recharger des dizaines de millions de véhicules électriques nécessitera de renforcer fortement les réseaux électriques ce qui représente un coût très élevé, coût d’autant plus élevé qu’il faudra mettre des prises électriques de puissance, rapides mais couteuses notamment en termes de travaux publics, partout pour les recharger (Sur les trottoirs dans les villes, au bas des immeubles, à la campagne etc.). Sans compter que lorsque tous les automobilistes qui partent en vacances voudront recharger au même moment leur voiture, le réseau électrique de la très fréquentée route entre Paris et Marseille ne sera jamais assez puissant pour tenir. D’ailleurs, avoir assez de bornes de recharge sera complexe pour ces jours de grande circulation comme le démontrent les problèmes actuels en Californie ; les automobilistes peuvent attendre des heures pour recharger leur voiture pendant un voyage et encore faut-il déjà trouver la borne la moins encombrée pour recharger ! Pour une pompe à essence ou à hydrogène où l’on remplit son réservoir en 3 minutes, il faut 10 bornes électriques à haut débit où l’on remplit sa batterie en 30 minutes.

La voiture électrique ne sera pas la voiture écologique de masse. Elle sera probablement utilisée dans des cas marginaux pour les déplacements uniquement dans les villes et quelques autres applications de niche. On voit que les gouvernements par absence de réflexion stratégique nous emmènent dans une impasse. Il serait beaucoup plus intelligent de pousser les constructeurs automobiles à investir dans les voitures hydrogène plutôt que dans les voitures électriques avec bien sûr l’impulsion et l’aide des pouvoirs publics comme pour l’électrique.

C’est justement ce que dit le très respecté PDG de Peugeot, Carlos Tavares. Voilà ses propos relayés par les journaux 20 minutes et Ouest France : « Le monde est fou. Le fait que les autorités nous ordonnent d’aller dans une direction technologique, celle du véhicule électrique, est un gros tournant. Je ne voudrais pas que dans 30 ans on découvre quelque chose qui n’est pas aussi beau que ça en a l’air…  Qui traite la question de la mobilité propre dans sa globalité ? … Toute cette agitation, tout ce chaos, va se retourner contre nous parce que nous aurons pris de mauvaises décisions dans des contextes émotionnels. » et « Les gouvernements et les responsables politiques de l’Union européenne sont en train de prendre la responsabilité scientifique du choix de la technologie. »[4]. Voici ce que dit un grand patron, forcément prudent dans ses déclarations concernant des responsables politiques dont il dépend, sur les voitures électriques. Sur la technologie des voitures à hydrogène sur BFM et Automobile Propre, Tavares explique : « C’est une technologie qui nous intéresse vraiment », « je peux vous annoncer qu’en 2021 nous allons faire les premiers tests grandeurs nature de vente de véhicules à hydrogène du groupe PSA ». Le PDG précise : « Les premiers résultats sont très prometteurs donc nous pensons que cette technologie a de l’avenir… »[5]. Encore faudrait-il que l’Etat s’appuie sur et appuie ces grands industriels pour délivrer des voitures à hydrogène accessibles.

Pour équilibrer le monde de l’énergie de demain, il faudra bien un vecteur de stockage d’énergie (ce sera comme on l’a vu l’hydrogène) et utiliser les voitures à hydrogène. Précision, les voitures à hydrogène ont un moteur électrique : une pile à combustible transforme l’hydrogène et l’oxygène de l’air en électricité et en eau ; cette électricité est ensuite utilisée dans un moteur électrique classique. Une énergie stockable et propre. A l’appui de cette thèse, la Chine est en train de suivre cette stratégie de développement de l’hydrogène, le Japon voulait faire des JO de 2020, raté à cause du covid, la vitrine des technologies hydrogène[6]. Des véhicules hydrogène sont fabriqués en série par Toyota (mais aussi par Honda, Hyundaï et bientôt Peugeot, Audi et BMW[7]). Le seul problème étant leur prix (environ 60.000 euros) dû au cercle vicieux : cette voiture est trop chère donc on en fabrique peu, on fabrique peu cette voiture donc elle est trop chère. Ce cercle vicieux qui n’est qu’ « une impasse de marché » peut et doit être brisé par des décisions de l’Etat stratège pour lancer rapidement une production de masse à prix raisonnable.

 

Comment avoir des véhicules hydrogène à prix abordables rapidement et développer la production d’hydrogène ?

Les voitures de série à piles à combustibles sont déjà commercialisées et roulent déjà sur les routes. Remarquons que des trains à hydrogène ont été lancés par l’entreprise française Alstom pour remplacer les trains diesel des petites lignes. Certains sont en service en Allemagne[8]. Un bateau à hydrogène Energy Observer est en train de réaliser un tour du monde. Rien n’interdit de développer des motos, des bus et des camions à hydrogène. Et l’avion à hydrogène est l’avenir de l’aviation, la batterie électrique trop lourde étant totalement inadaptée au transport aérien.

 

Transformer l’énergie solaire et éolienne, nucléaire inutilisée en hydrogène.

L’électricité nucléaire et/ou l’électricité éolienne et solaire, seront utilisées pour produire de l’hydrogène. Des électrolyseurs géants permettront de convertir l’électricité en hydrogène. Installer dans chaque département, ils combineront l’avantage de créer de l’emploi dans les campagnes et petites villes françaises tout en rapprochant la production d’énergie de sa consommation.

Des entreprises ont développé ces électrolyseurs, elles n’attendent qu’un marché pour les installer massivement.

Comment marche un électrolyseur ?

On fait circuler de l’électricité entre deux électrodes placées dans l’eau. Cette électricité décompose l’eau en hydrogène et oxygène. La perte d’énergie est de 40% selon le CNRS.

Schéma de l’électrolyse de l’eau pour fabriquer de l’hydrogène à partir d’électricité

 

Le transport de l’hydrogène.

L’hydrogène peut être transporté par camion-citerne ou par pipeline. 1500 kilomètres de pipeline d’hydrogène ont déjà été construits et sont utilisés en Europe.

 

Le stockage de l’hydrogène

L’industrie chimique a l’habitude d’utiliser l’hydrogène. L’hydrogène est stocké dans des bouteilles sous forte pression (350 bars). Ce procédé est utilisé et donc testé depuis 20 ans.

 

L’utilisation de l’hydrogène

L’hydrogène peut être brûlé comme l’essence dans des moteurs à explosion ou dans des chaudières. Mais, il est plus efficace et plus sûr de transformer cet hydrogène en électricité dans des piles à combustibles. La réaction est l’inverse de celle de l’électrolyseur.

Le rendement de l’hydrogène dans le cycle.

Transformer l’électricité en hydrogène, puis l’hydrogène en électricité et finalement utiliser cette électricité dans un moteur électrique a un rendement global de 32,4% : 60% de rendement de l’électrolyseur par 60% de rendement de la pile à combustible par 90% de rendement du moteur électrique font bien 32,4%. Ce rendement est équivalent à celui de l’essence et du diesel dans un moteur classique. La classique réponse est : « c’est moins bon que la voiture électrique donc on ne doit pas l’utiliser » amène naturellement cette réponse. Un : oui c’est vrai mais la voiture électrique pose de nombreux problèmes presqu’insolubles (coût pour les réseaux électriques, bornes rapides en nombre suffisantes et les travaux publics innombrables nécessaires, problème des jours de vacances et du rechargement …). Deux : l’hydrogène permet d’utiliser l’électricité gaspillée, inutile à un moment donné et de la stocker, disposer d’une seule source d’énergie est irréaliste et dangereux.

Le coût du carburant hydrogène est-il compétitif ?

France stratégie, le Think Tank du gouvernement français donne un coût de l’hydrogène produit dans de grands électrolyseurs de 4 euros par kilos[9]. Une étude conjointe du CNRS, de l’école polytechnique et de l’INRA donne un coût de 4,5 euros par kilos et un coût de transport/distribution de 2 euros par kilos[10]. La marge de la station-service de quelques pourcents comme pour les stations essence actuelles est négligeables. Ce prix de 6,5 euros est un maximum car il n’est pas pris en compte l’économie d’échelle due à un Etat stratège, chef d’orchestre. Les 2 euros de coût de transport/distribution seront bien abaissés ; le transport d’hydrogène se fera de manière optimale avec une implantation centrale dans les départements des unités de production ; le prix d’achat de l’électricité pour produire de l’hydrogène sera faible (électricité nucléaire dont une partie importante aujourd’hui inutilisée la nuit donc au prix de revient faible ou électricité solaire et éolienne beaucoup moins cher que lors de la réalisation des calculs). Le prix de l’hydrogène à la pompe (certes fabriquée par gaz naturel) est d’ailleurs aujourd’hui en Allemagne de 9,5 euros le kilo ce qui démontre le réalisme de ces projections[11]. Des sources internes d’EDF m’ont cité un objectif cible accessible de 5 euros par kilogramme.

La Toyota Mirai, véhicule de série à hydrogène, affiche une consommation de 0,76 kilo d’hydrogène pour 100 km. Même sur la base d’un coût de l’hydrogène à la pompe de 6,5 euros par kilos, les 100 km coutent environ 5 euros. Pour une voiture à essence consommant 7 litres aux cent avec un prix de l’essence de 1,5 euros par litre, 100 km coûtent 10,5 euros, le double. Avec de l’hydrogène produit en masse, le carburant hydrogène coutera moins cher que l’essence et l’Etat français aura même la possibilité de le taxer comme l’essence (je plaisante !). Si ce n’est pas le cas, les taxes de TIPP manquantes seront compensées par le fait que l’électricité et l’hydrogène seront fabriqués en France et amèneront des recettes fiscales et des cotisations sociales très importantes alors que le pétrole est extrait à l’étranger et n’amène pas de recettes et de cotisations pour sa production.

Les voitures à pile à combustible sont-elles dès aujourd’hui abordables ?

Non. La référence des voitures à pile à combustible est la Toyota Mirai qui existe depuis maintenant 5 ans. Son autonomie est de 600 kilomètres avec son réservoir de 5 kilos d’hydrogène. Son prix est élevé (60.000 euros soit le double d’une voiture électrique) car elle est produite en très petite série (3000 par an) et étant produite en petite série son prix est élevé. Le département de l’énergie américain a prévu que la partie chère de la voiture à hydrogène, la pile à combustible coûte 2000 euros quand elle sera produite à 500.000 exemplaires, rendant la voiture hydrogène très compétitive.

Comment passer à un prix raisonnable de la voiture à pile à combustible ?

L’objectif simple est de passer à un modèle de production en grande série qui permette des prix beaucoup plus bas.

Comment faire ?

Nous avons 2 choix. Laisser faire « le marché », et attendre 20 ans que les prix des voitures à pile à combustible baissent, lentement mais surement, comme on l’a fait avec les voitures électriques. Il faudra donner des subventions du gouvernement élevées d’un minimum de 10.000 euros par voiture comme pour la Renault Zoé pour aider le marché à décoller. Lent et cher.

L’autre choix est de satisfaire le désir des citoyens des grandes villes et de leurs banlieues aisées comme Paris, Lyon, Bordeaux, Nice, Grenoble, Strasbourg, Nantes (etc.) d’avoir un air propre, sans particules fines.

L’Etat fixe avec les constructeurs automobiles une date déclencheur (dans 5 à 7 ans) ou les seules voitures neuves autorisées à l’achat dans ces grandes villes seront des voitures propres, à hydrogène (ou électriques)[12]. Le système doit favoriser l’hydrogène beaucoup plus vertueux pour l’avenir énergétique du pays dans son ensemble.

Une telle utilisation de l’Etat stratège, permet d’avoir instantanément des volumes importants et donc des prix abordables pour les voitures à hydrogène. La montée en puissance sur 5/7 ans pour découvrir puis roder les chaines de fabrication des constructeurs se fait comme toujours avec des subventions à l’achat, des voitures de société hydrogène détaxées et tous les mécanismes traditionnels. C’est exactement ce qu’a fait la Chine pour que les scooters électriques remplacent les scooters diesel/essence dans les grandes villes[13]. Et cela a parfaitement fonctionné : quelques années après, les scooters sont tous électriques dans les grandes villes chinoises.

En cette période anti Etat, certains trouveront ce plan dirigiste mais les solutions actuelles sont nettement plus dirigistes : c’est l’interdiction de circulation qui menace partout (périphérique prévu à 2 voies et 50 km/h, vitesse de 30 km/h prévue dans les métropoles et multiplication des interdictions de voitures en ville …)

 

Les coûts des stations-services sont-ils un problème ?

Au Japon, ou les normes sont les plus drastiques, le coût des stations-services hydrogène est d’environ 3 millions d’euros. Il y a une centaine de stations-services. L’Allemagne en compte 43.

La France compte environ 10.000 stations-service classiques. L’investissement initial pour les grandes villes sera relativement faible de l’ordre du milliard d’euros. L’investissement se fera ensuite dans le temps. Avec les économies d’échelle, un coût (investissement) maximal de 10 milliards d’euros est probable. Ce n’est rien du tout par rapport à l’enjeu !

Train, bus, camions, motos et avions à hydrogène.

Alstom produit déjà des trains à hydrogène qui sont aujourd’hui vendus … en Allemagne. Remplacer toutes les locomotives diesel par des locomotives hydrogène sur les lignes non électrifiées de France serait un bon moteur de développement de l’industrie hydrogène. Les bus à hydrogène du secteur public peuvent aussi être une rampe de lancement. Enfin, le puissant groupement de l’aéronautique français, le GIFAS, affirme qu’un avion à hydrogène peut être lancée dès 2035[14]. Un formidable marché pour l’avion sans CO2 alors que l’aviation est menacée par les « opposants écologistes ».

 

Conclusion :

La France doit-elle faire un tel pari ? Un plan de cette envergure doit être révisé et revu de façon objective chaque année pour vérifier que le chemin et le rythme restent bons. Je proposai déjà ce plan massif sur la voiture à pile à combustible en 2014 dans mon livre publié chez Fayard « la transition énergétique, une énergie moins chère et un million d’emplois créés ». En 2016, le Japon a fait de l’hydrogène un objectif clé : devenir la première « société hydrogène » au monde [15][16]  avec comme premier objectif les JO de 2020. Un haut responsable chinois a aussi déclaré en 2019 vouloir créer la première société de l’hydrogène[17] et un plan gouvernemental d’envergure a été lancé. Nous ne serons pas seuls. La France est capable de le faire et de le faire très bien : c’est ce qu’avait prouvé la réussite du plan des années 70 visant à basculer de l’électricité fossile à l’électricité nucléaire en France en 20 ans. Nous étions capables de réaliser un programme énorme de production d’électricité sans CO2 en 20 ans, pourquoi serions-nous incapables aujourd’hui alors que l’enjeu est énorme : c’est le climat et la capacité à ne plus polluer, le problème du difficile accès actuel aux ressources énergétiques comme le pétrole qui est en jeu.

J’ai dans mon premier livre « La transition énergétique, une énergie moins chère » parler de ce sujet dès 2014 et j’en ai reparlé dans le livre beaucoup plus complet sur tous les thèmes de l’écologie « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant ? » en 2020. Soyons objectif, je suis une des rares personnes en France parmi les penseurs de la transition énergétique à affirmer et démontrer que l’hydrogène est nécessaire. En France seulement puisque Japon, Chine et Allemagne maintenant pensent différemment. D’ailleurs des gigantesques plans d’investissement dans l’hydrogène sont faits partout dans le monde que ce soit par les Etats ou les investisseurs privés. Par exemple, l’Allemagne a dévoilé qu’elle va investir 33 milliards d’euros dans 62 projets hydrogène[18]. L’Allemagne lance une flotte pilote de 14 trains à hydrogène fournis par le Français Alstom[19]. Qu’attendons-nous donc pour nous lancer ? Que tous les pays l’aient compris et nous aient devancé ? La France et son Etat stratège peuvent être très efficace en ce domaine, comme ils l’ont été dans le domaine des centrales nucléaires il y a 30 ans de cela. Ce serait dommage de rater le coche alors que l’emploi, la prospérité, l’indépendance nationale et le climat sont en jeu.

[1] Lire «Les techniques de production au stade industriel » page 15 du rapport de l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques page 15 à 21 sur l’hydrogène  https://www.ineris.fr/sites/ineris.fr/files/contribution/Documents/Techniques_prod_H2_web.pdf

[2] Si par chance, nous découvrons demain des batteries très efficaces permettant de stocker de grandes quantités d’électricité à moindre coût, il sera toujours possible de changer de modèle énergétique, de se passer des électrolyseurs et de rééquilibrer vers l’électrique. Ceci est aujourd’hui hautement spéculatif.

[3] Source ADEME, Science et Avenir, https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/avisademe-vehicule-electrique.pdf https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/les-voitures-electriques-sont-elles-polluantes_128241

[4] « Oui, le patron de PSA a bien exprimé des réserves sur l’essor de la voiture électrique (qu’il fabrique) », 20 minutes   https://www.20minutes.fr/economie/2360899-20181025-oui-patron-psa-bien-exprime-reserves-essor-voiture-electrique-fabrique

 

[5]  « Les constructeurs français misent sur l’hydrogène… pour leurs utilitaires », BFM et  « Carlos Tavares : entre hydrogène et période agitée chez PSA »,  Automobile propre https://auto.bfmtv.com/actualite/les-constructeurs-francais-misent-sur-l-hydrogene-pour-leurs-utilitaires-1791833.html et https://www.automobile-propre.com/breves/carlos-tavares-entre-hydrogene-et-periode-agitee-chez-psa/

[6] https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/voiture-a-hydrogene-la-chine-lance-son-grand-bond-en-avant-1714043.html et http://premium.lefigaro.fr/societes/2019/02/21/20005-20190221ARTFIG00218-le-japon-veut-faire-des-jeux-de-2020-la-vitrine-de-la-pile-a-combustible.php

[7] « Voiture, l’hydrogène s’invite à bord », Paris Match ( Sic !)  https://www.parismatch.com/Vivre/Auto-Moto/Voiture-L-hydrogene-s-invite-a-bord-1619316

[8] « Le premier train à hydrogène entre en exploitation en Allemagne » Le Parisien http://www.leparisien.fr/economie/allemagne-le-premier-train-a-hydrogene-entre-en-exploitation-17-09-2018-7891488.php

[9] https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/201-08-06na-fs-hydrogene-hd.pdf

[10] https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01116997/document

[11] https://www.turbo.fr/toyota/mirai/essai-auto/essai-toyota-mirai-2015-1972

[12] Les ventes de voitures neuves en France sont d’environ 2 millions de véhicules par an. Pour les grandes métropoles et banlieues favorisées, les ventes sont au dessus de 300.000 véhicules par an.

[13] « Comment les deux roues électriques se sont imposés sur le pavé chinois » https://www.lesechos.fr/2016/11/comment-les-deux-roues-electriques-se-sont-imposes-sur-le-pave-chinois-212785

[14] « Avion 0 carbone en 2035 : « faisable selon les industriels »

https://www.gifas.fr/press-summary/avion-zero-carbone-en-2035-faisable-selon-les-industriels

[15] « La stratégie hydrogène du Japon » Connaissance des énergies https://www.connaissancedesenergies.org/la-strategie-hydrogene-du-japon-181009

[16] « La stratégie de développement de l’hydrogène au Japon » France Stratégie https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2017/09/11/la-strategie-de-developpement-de-l-hydrogene-au-japon

[17] « Voiture à hydrogène, la Chine lance son grand bond en avant » BFM Business https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/voiture-a-hydrogene-la-chine-lance-son-grand-bond-en-avant-1714043.html

[18] Hydrogène : en Allemagne, la R&D accélère

https://www.lesechos.fr/partenaires/germany-works/hydrogene-en-allemagne-la-rd-accelere-1355325#:~:text=L%27Allemagne%20pr%C3%A9voit%20d%27investir,de%20l%27%C3%A9nergie%20du%20futur.

[19] L’Allemagne lance une flotte de trains 100% à hydrogène, une première mondiale

https://www.lefigaro.fr/voyages/premiere-mondiale-l-allemagne-lance-une-flotte-de-trains-a-hydrogene-20220824

Impasse aux Pays-Bas : élevage surdimensionné et manifestation monstre des agriculteurs.

Les Pays-Bas sont les champions de l’élevage intensif et le premier exportateur européen de viande. Une situation absurde pour un si petit pays : 100 millions de têtes de bétail pour un pays de 40.000 km2 représentent 2.500 têtes de bétail par km2. A cause des déjections animales, les sols et les eaux sont massivement pollués par les nitrates et on assiste une prolifération massive d’algues vertes.

Le gouvernement hollandais est pressé par les tribunaux nationaux et européens de réduire ces rejets polluants. Le gouvernement a tranché : il imposera aux éleveurs de réduire de 30% le nombre de têtes de bétail d’ici 2030. La baisse doit atteindre 70% dans 131 zones clés, la plupart proches de réserves naturelles et de terres protégées. Si les fermes ne peuvent supporter économiquement cette réduction, le gouvernement serait prêt à indemniser les agriculteurs. Ayant peur de devoir arrêter à terme leur métier, les agriculteurs mobilisés bloquent les centres de distribution des supermarchés et menacent de bloquer le principal aéroport du pays. Ils ont déclaré qu’ils poursuivraient les blocages jusqu’à ce que ce plan soit abandonné.

Conclusion.

Imposer par les tribunaux des actions politiques est le meilleur moyen d’empoisonner le débat et la vie publique. Ce mauvais fonctionnement de la démocratie ne peut qu’attiser la colère. Encore fallait-il que le pouvoir politique s’attaque à temps à de telles problématiques pour mettre en place des solutions intelligentes.

La politique de laisser-faire des gouvernements hollandais, fidèle au crédo libéral, a conduit le pays dans une impasse : un élevage intensif proliférant dans un si petit pays est l’assurance d’une pollution irrémédiable des terres et des eaux par les excréments des animaux. Et cet élevage intensif a été développé en prenant des parts de marché à l’élevage extensif de France et d’ailleurs, à taille humaine, meilleure pour le bien-être animal, l’environnement et la santé des consommateurs. Les règlementations par l’Etat sont bien une nécessité contrairement au crédo libéral, sous peine de laisser se développer de telles situations aberrantes.

Trouver des solutions aujourd’hui est éminemment difficile. Le choix du gouvernement hollandais est-il le bon ? Les décisions prises laisseraient prospérer un élevage intensif à un étiage 30% plus bas. Ce n’est pas forcément un choix très judicieux pour le moyen terme. Les Hollandais n’ont que des choix perdants humainement et économiquement. C’est à eux de trouver les solutions en accord avec leur culture et leur projet national, solutions d’autant plus difficiles à trouver qu’elles sont contraintes par la politique agricole commune décidée à Bruxelles.

Proposer plusieurs solutions aux citoyens avec un grand débat public et un référendum à la clé semble le meilleur chemin pour se sortir de cette impasse. Les décisions seront forcément douloureuses mais elles seront réfléchies, votées et donc acceptées par la grande majorité des citoyens hollandais.

 

Le programme économique de Mélenchon, l’avenir en commun

  1. Résumé Conclusion.

a. Le plan A plan B de Mélenchon concernant l’Union Européenne a été transformé et est devenu complètement irréaliste.

Le Plan A Plan B de 2017 consistait soit à changer radicalement l’Union Européenne (indépendance de la BCE, protectionnisme, harmonisation fiscale et sociale européenne, fin de la libéralisation des services publics) soit à sortir unilatéralement de l’UE. C’était quoi qu’on en dise quelque chose de réaliste, de faisable, au moins la partie B du plan.

Le nouveau plan A plan B de Mélenchon, c’est soit on arrive à changer les traités européens et l’UE, soit la France désobéit et fait ce qu’elle veut dans l’UE.

Plan A : le changement des traités européens se faisant obligatoirement à l’unanimité, cette voie est très improbable (A moins d’imaginer que le paradis fiscal luxembourgeois accepte sa ruine avec la fin de l’évasion fiscale, que l’Allemagne accepte de ne plus faire de libre échange avec l’extérieur ce qui lui serait défavorable vue qu’elle a 250 milliards d’euros d’excédent commercial…).

Plan B : « La France désobéit et fait ce qu’elle veut ». Un club défini par des règles communes se satisfait rarement qu’un des 27 membres décide de s’affranchir de toutes règles qui lui déplaisent. Cela menace immédiatement l’existence du club. L’Union Européenne disposant de la gestion de la monnaie par la BCE pourra alors asphyxier doucement mais surement l’économie française en arrêtant d’acheter des emprunts d’Etat français ou en arrêtant de prêter le moindre argent aux banques françaises qui ont besoin pour fonctionner en tant que banque d’emprunter chaque jour des dizaines de milliards d’euros à la BCE. Voilà pourquoi le nouveau Plan A Plan B de Mélenchon est complètement irréaliste.

Mélenchon veut utiliser le droit de véto de la France pour refuser tout nouvel accord de libre-échange. Les accords de libre échange peuvent être voté uniquement à la majorité qualifiée et ils n’ont plus besoin de passer devant les parlements nationaux (sauf les chapitres concernant l’investissement étranger). https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/05/23/20002-20180523ARTFIG00300-l-ue-pourra-conclure-certains-accords-sans-l-aval-des-parlements-nationaux.php et file:///C:/Users/User/Downloads/note_d_info_juridique_cycle_de_vie_ale_de_l_ue.pdf

Mélenchon souhaite utiliser le levier de la contribution française au budget de l’UE (13 milliards net), ce qui est un faible atout aujourd’hui. Ces 13 milliards d’euros net ne sont rien par rapport aux sommes déversées par la BCE en achat d’emprunt d’état ou en prêt aux banques françaises.

Enfin Mélenchon souhaite construire des coopérations plus approfondies avec les Etats qui le souhaitent en matière sociale, écologique, culturelle, éducative.

 

 

 

 

Toute cette partie intéressante du programme est par conséquent caduque :

. Adopter des mesures anti-dumping social pour les industries stratégiques (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire).

. Relocaliser les productions essentielles à la vie de notre pays (difficile voire impossible avec les accords de libre-échange).

. Instaurer des droits de douane sur des critères écologiques et sociaux (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire).

. Contrôler les mouvements de capitaux (interdit dans l’UE).

. Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles (impossible avec la PAC, la concurrence des autres pays européens et même du monde entier à cause du marché unique et des accords de libre-échange).

. Interdire les fermes-usines d’élevage intensif et les pratiques cruelles (Possible en France mais en laissant exporter par les autres pays européens ces viandes d’élevage intensif).

 

b. Un programme irénique, empreint d’une naïveté voulue ou jouée ?

Mélenchon observe tout ce qui ne va pas dans l’économie et impose « une interdiction de ce qui ne va pas ». Par exemple : interdiction d’expulsion sans relogement public. Il oublie les effets de bord, les hommes n’étant pas des saints : puisque je ne peux pas être expulsé sans relogement, je ne fais pas trop d’effort pour payer mon loyer. Sans compter le manque de logements publics. La logique de Mélenchon est empreinte de naïveté et d’irénisme.

Il ne cherche pas à trouver des solutions profondes au problème du logement, de la faible hausse du Smic etc. Notre industrie n’est pas compétitive à cause d’une monnaie trop chère et les gouvernements français bloquent le Smic pour réparer ce problème ce qui est efficace, mais à la marge (la preuve en est notre déficit commercial record). Autre exemple, Mélenchon propose de donner 1000 euros par mois pour chaque jeune qui s’inscrirait dans l’enseignement professionnel alors que de nombreux jeunes profiteront de l’effet d’aubaine en ne s’inscrivant que pour toucher un salaire proche du Smic.

Augmenter de 10% le Smic en restant dans l’euro et l’Union Européenne revient à détruire nos moyens de production nationaux et les emplois. Le faire hors de l’euro et de l’Union Européenne est possible comme l’a démontré le Royaume-Uni après le Brexit.

Autre défaut du même calibre : demander au service public ce qu’il ne peut pas faire bien, pas mieux que le secteur privé, par exemple, « Créer un service public du réemploi et de la réparation ».

 Recension ici de toutes les mesures iréniques ou irréalistes du programme de Mélenchon :

. Créer 1 million d’emplois publics en plus (Ehpad, santé, éducation nationale, justice…).

. Un héritage maximal à 12 millions d’euros et des droits de succession plus élevés.

. Interdire l’expulsion locative sans garantie d’un logement public.

. Droit de véto suspensif sur les plans de licenciement.

. Taxer les entreprises ayant bénéficié de la crise sanitaire pour l’investir dans l’écologie.

. Sortir du nucléaire sans date de sortie annoncée

. Chaque chômeur de longue durée se verra offrir un emploi au Smic dans un secteur d’urgence (et les qualifications ?)

. Smic net augmenté de 10% à 1400 euros par mois (sans sortir de l’euro).

. Allocation de 1000 euros par mois pour tout jeune allant dans l’enseignement professionnel.

. Fixer un salaire maximal pour que l’écart des salaires dans une entreprise soit au plus 20 fois le salaire minimal

. Une taxe foncière progressive.

. Créer un service public de réparation et du réemploi

. Les pauvres « pourront bénéficier des réductions d’impôts des riches » car elles seront transformées en crédit d’impôt. L’Etat pourra ainsi payer des impôts aux plus pauvres.

. Investir 200 milliards d’euros pour la transition écologique financé par les taxes sur les entreprises polluantes et l’ISF.

 

  1. Analyse du programme de Mélenchon :

Toutes les mesures permettant d’augmenter la production, assez peu détaillées d’ailleurs, sont donc caduques.

Ne reste que la partie hausse des dépenses publiques, hausse du pouvoir d’achat par la hausse du Smic et des salaires, la création de 1 million de postes de fonctionnaire, la retraite à 60 ans au lieu de 62, la réduction de la TVA sur les produits de première nécessité, les crédits d’impôts pour les moins aisés…

Les dépenses publiques sont innombrables avec quasiment aucune recette en face si ce n’est le rétablissement de l’ISF et la lutte contre la fraude fiscale rendue quasiment impossible par l’Union Européenne des paradis fiscaux et le droit de véto sur les affaires de fiscalité (Luxembourg, Irlande, Malte, Chypre, Hollande etc.).

De nombreuses mesures sont tellement irréalistes qu’elles bloqueraient complètement l’économie française : allocation de 1000 euros par mois pour tout jeune allant dans l’enseignement professionnel (pour travailler ou pour toucher de l’argent ?), éliminer le chômage des jeunes grâce à un emploi public de 5 ans spécifique, droit de véto suspensif sur les plans de licenciement.

Il y a de vraies réflexions sur certains problèmes touchant l’économie française, notamment la financiarisation, mais le programme est très démagogique et irréaliste.

Le programme est un plan de relance par la hausse des salaires, les aides sociales diverses et une forte dépense publique, à la création de beaucoup d’emplois sans certitude aucune de leur utilité économique et sociale, à un déséquilibre majeur des comptes publics et extérieurs, à une hausse importante de l’inflation.

Il aboutirait à une envolée des importations sans parvenir à augmenter la production. La hausse des salaires sans dévaluation aboutirait probablement à une baisse des exportations.

C’est le programme commun de Mitterrand de 1981 à 1983 en pire car comme Mitterrand, Mélenchon refuse la nécessaire dévaluation du franc pour rendre positif ce fort programme de relance. Il refuse aussi de s’affranchir de façon réaliste des contraintes de l’UE qui sont dix fois plus fortes qu’en 1983.

 

  1. Les mesures du programme de Mélenchon par thème.

Mesures globales

. Mélenchon refuse tout nouvel accord de libre-échange grâce à un droit de véto inexistant (les accords se votent à la majorité qualifiée). Théoriquement impossible dans l’UE

. Mélenchon souhaite utiliser le levier de la contribution française au budget de l’UE (13 milliards net) pour faire plier l’UE, ce qui est un faible atout aujourd’hui. Ces 13 milliards d’euros ne sont rien par rapport aux sommes déversées par la BCE en achat d’emprunt d’Etat ou en prêt aux banques françaises.

. Mélenchon souhaite construire des coopérations plus approfondies avec les Etats qui le souhaitent en matière sociale, écologique, culturelle, éducative.

. Instaurer des droits de douane sur des critères écologiques et sociaux (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire).

. Adopter des mesures anti-dumping social pour les industries stratégiques (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire). Impossible dans l’UE

. Relocaliser les productions essentielles à la vie de notre pays (difficile voire impossible avec les accords de libre-échange). Impossible dans l’UE

. Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles. Impossible dans l’UE avec la PAC, la concurrence des autres pays européens et même du monde entier à cause du marché unique et des accords de libre-échange).

. Interdire les fermes-usines d’élevage intensif et les pratiques cruelles (Possible en France mais en laissant l’importation en France par les autres pays européens ces viandes d’élevage intensif). Virtuellement impossible dans l’UE

 

Emploi

. Smic net augmenté de 10% à 1400 euros par mois

. Augmenter l’ensemble des salaires en mettant en place des commissions salariales dans les entreprises

. Fixer un salaire maximal pour que l’écart des salaires dans une entreprise soit au plus 20 fois le salaire minimal

. Droit de véto suspensif sur les plans de licenciement. Instauration d’un vote de défiance dans l’entreprise.

. En cas de rachat, droit de préemption pour que les salariés reprennent leur entreprise sous forme de coopérative.

. Chaque chômeur de longue durée se verra offrir un emploi au Smic dans un secteur d’urgence (et les qualifications ?)

. Réquisitionner une année la part des bénéfices des grandes entreprises au-dessus de la progression moyenne de la moyenne du Cac 40.

 

Pouvoir d’achat

. Réduire la TVA sur les produits de première nécessité et remettre une TVA grand luxe pour la financer.

. Encadrer le prix des produits alimentaires de première nécessité, plafonner les frais bancaires.

. Rendre l’impôt sur le revenu plus progressif avec 14 tranches

 

Entreprises

. Un impôt sur les sociétés inférieur pour les bénéfices réinvestis et supérieur pour les bénéfices distribués.

. Un impôt sur les sociétés progressif.

. Egalité entre l’impôt sur le capital et celui sur le travail.

. Taxer les entreprises ayant bénéficié de la crise sanitaire pour l’investir dans l’écologie.

. Développer l’économie sociale et solidaire (les coopératives, les entreprises coopératives…)

 

Jeunes

. Allocation de 1000 euros par mois pour chaque jeune qui s’inscrit dans l’enseignement professionnel.

. Eliminer le chômage des jeunes grâce à un emploi public de 5 ans spécifique.

 

Fonction publique

 

. Titulariser les 800 000 contractuels de la fonction publique et créer 1 million d’emplois publics en plus (Ehpad, santé, éducation nationale, justice…).

. Renationaliser » la SNCF et la relancer. Supprimer les lignes aériennes courtes

. Renationaliser les autoroutes et les aéroports stratégiques

. Moratoire sur les partenariats public privé

 

Retraites

. Retraites à 60 ans à taux plein

 Agriculture

. Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles

. Interdire les fermes-usines d’élevage intensif et les pratiques cruelles

 

Dette publique

. Imposer à la BCE qu’elle achète toute la dette publique en circulation sur les marchés financiers donc toute la dette publique. Cette dette ne sera jamais remboursée (transformée en dette perpétuelle  à taux 0).

. La dette publique illégitime pourra être renégociée.

. Remetttre en place un circuit du trésor pour que l’Etat puisse se financer sans les marchés financiers

 

Finance

. Nationaliser quelques banques généralistes pour mieux financer les TPE et financer l’Etat français.

. Taxe sur les transactions financières

. Contrôler les mouvements de capitaux.

. Séparation des banques d’affaire et de détail.

. Interdire les rachats d’entreprise avec endettement par les financiers (LBO)

 

Fiscalité

. Rétablir l’ISF en le durcissant, avec un volet climatique.

. Rendre la CSG progressive.

. Une taxe foncière progressive.

. Un héritage maximal à 12 millions d’euros et des droits de succession plus élevés.

. Les pauvres « pourront bénéficier des réductions d’impôts des riches » car elles seront transformées en crédit d’impôt. L’Etat pourra ainsi payer des impôts aux plus pauvres.

. Faire de la lutte contre l’évasion fiscale une priorité. Poursuite judiciaire plus dure contre l’évasion fiscale.

 

Logement

. Interdire l’expulsion locative sans garantie d’un logement public.

. Construire 200.000 logements publics par an.

. Encadrer les loyers partout.

. Mettre en place un « permis de louer » pour éviter le logement indigne.

. Réquisitionner les logements vides et les mettre sur le marché.

 

Energie et écologie

. Investir 200 milliards d’euros pour la transition écologique financé par les taxes sur les entreprises polluantes et l’ISF

. Sortir du nucléaire sans date de sortie annoncée

. Abolir l’obsolescence programmée et allonger les durées de garantie légale

. Service public de réparation et du réemploi

 

 

Le bilan économique calamiteux de Macron, maquillé comme une voiture volée

Le calamiteux bilan économique de Monsieur Macron

Bien sûr, le président Macron est le président des très riches qu’il enrichit avec les moyens de l’Etat : baisses d’impôts, contrats divers et variés aux frais du contribuable etc.

Tous les autres sont livrés au grand bain du marché mondialisé, un marché aux requins, et sont perdants. Du libéralisme pour les classes moyennes, de l’ubérisation pour les pauvres, de l’étatisme pour les riches. Bilan : pas de croissance, explosion de la dette publique et paupérisation progressive des Français.

Malgré son échec, Macron a réussi à maquiller son bilan par une baisse du chômage avec :

1,2 millions d’auto entrepreneurs en plus payés 600 euros par mois, 400.000 personnes encore en chômage partiel, + 200.000 apprentis payés par l’Etat.

Macron, c’est à la fois le pire du Thatchérisme et le pire du socialisme.

Baisse d’impôts pour les plus riches, précarisation du travail, 1,2 million d’auto entrepreneurs à 600 euros en plus, détricotage des services publics d’un côté.

Explosion de 600 milliards de la dette publique de l’autre côté.

Dur avec les classes moyennes et populaires, généreux et même caressant avec les puissants.

La croissance a été très faible pendant le quinquennat de Macron : +0,5% par an en moyenne. Le PIB de la France en 2021 est quasiment celui de 2018 (à 0,2% près).

Et tout cela malgré des dépenses publiques pour relancer la croissance qui ont fait augmenter la dette publique de 600 Milliards !

Macron prend les finances publiques en bon état. Il a fait exploser le déficit public qui est à 7% du PIB en 2021 !

Ce n’est pas le covid, c’est la gestion absurde du Covid avec la fermeture de la France qui a coûté des fortunes. La Suède n’a pas « confiné, bouclé le pays » et s’en est félicitée avec 25% de morts de moins par habitant que la France. La Suède a vu sa dette publique quasiment stagné entre 2019 et 2021 : de 35% du PIB à 35,5% du PIB. Et le PIB de la Suède est au dernier trimestre 3% au-dessus de fin 2019 quand il est au même niveau en France.

Non la gestion macroniste de la crise du covid n’est pas une bonne gestion économique. La croissance est largement en dessous de celle des USA et de la Suède avec une mortalité équivalente. Et l’explosion de la dette publique coutera chère à l’avenir.

La production industrielle est en baisse de 5% et les emplois de 1%.

Le problème, c’est que la destruction de l’industrie, c’est la destruction de la prospérité des Français

Le déficit commercial a établi un record à -82 milliards d’euros, signe de déclassement de la France. Les exportations ne permettant pas de payer les importations, la France s’endette ainsi à l’étranger, ce qui la rend dépendante et fragile. Ce genre de situation finit toujours mal si on n’y met pas fin par un changement de politique économique.

 

Le gouvernement Macron se vante souvent d’avoir fait exploser la création d’entreprises.

Il n’en est rien, le nombre de création d’entreprises est stable. Ce gouvernement a fait exploser le nombre d’autoentrepreneurs, un statut qui prend le pire du statut des salariés et le pire du statut des entrepreneurs : pas de salaire et d’argent garanti à la fin du mois, une faible protection sociale et le plus souvent très peu de chance de voir son entreprise devenir une vraie entreprise à terme et les dividendes tomber.

C’est le statut de la précarité, le statut du livreur à vélo, en scooter ou en voiture.

 

La France sous Macron, ce n’est pas la start-up Nation mais la Nation des auto-entrepreneurs, précaires, avec un revenu de la moitié du Smic !

L’emploi salarié a augmenté de 800.000 personnes sous Macron contre 500.000 sous Hollande. C’est une des rares « réussites » de Macron. Son coût 600 milliards de dette publique en plus soit 0,75 millions d’euros par emploi.

Différents artifices ont été utilisés :

  • Des contrats d’apprentissage presqu’intégralement payés par l’Etat, gratuits pour les entreprises. 8000 euros de prime à l’embauche pour des salaires de 600 euros par mois. 200.000 apprentis en plus sous Macron.
  • Encore 400.000 personnes sont en chômage partiel payé par l’Etat au 31 décembre 2021 et ne sont pas comptabilisés dans les chiffres du chômage.
  • Enfin, les chômeurs, découragés par le manque d’emploi, préfèrent maintenant devenir auto entrepreneurs … à 600 euros par mois. Or, le nombre d’auto entrepreneurs a doublé sous Macron pour passer à 2,4 millions de personnes ! Ils ne sont dans la plupart des cas plus inscrits à Pole Emploi. On fait ainsi passer 1,2 million de chômeurs à 1,2 million de personnes payées la moitié du Smic. Sur les 2,4 millions d’auto entrepreneurs, la moitié ont 0 chiffre d’affaire, l’autre moitié gagne 600 euros par mois.

Le chômage

Ces mêmes artifices permettent de faire baisser artificiellement le chômage.
En catégorie A, il y a une « baisse de 400.000 chômeurs », en catégorie ABCD il reste 6 millions de personnes inscrites à Pole Emploi contre 6,2 millions quand Macron prend le pouvoir.

Le taux de chômage de 7,4% de l’Insee ne veut plus rien dire. Ce chiffre obtenu par un sondage (sic !) ne fait que diverger avec le vrai chiffre, celui des chômeurs inscrits à Pole Emploi. D’ailleurs, pour calculer ce taux, l’Insee ose dire qu’il y a aujourd’hui 2,2 millions de chômeurs en France quand 6 millions sont inscrits à Pole Emploi en catégorie ABCD !

Pouvoir d’achat

Il est difficile de se reposer sur les données de l’Insee qui annonce sans cesse des hausses de pouvoir d’achat quand les Français ressentent exactement l’inverse et ont largement manifesté (gilets jaunes) dans la rue pour leur pouvoir d’achat. Ainsi, en 2021, les prix ont augmenté en France de 2,1% par rapport à l’ensemble de l’année 2020 selon Eurostat. Les salaires ont eux augmenté de 1,3%. Le pouvoir d’achat a donc nettement diminué en 2021 de  0,8%.

L’Insee dit que le pouvoir d’achat a augmenté sous Macron quand seulement 22% des Français jugent le bilan positif de Macron sur le pouvoir d’achat. https://www.lejdd.fr/Politique/sondage-seuls-22-des-francais-jugent-positif-le-bilan-de-macron-sur-le-pouvoir-dachat-4094935

Un peu comme avec le fameux « sentiment d’insécurité » renvoyé aux Français par des politiques niant l’aggravation de l’insécurité, il y aurait un « sentiment de perte de pouvoir d’achat » avec un gouvernement qui nous parle de hausse de pouvoir d’achat et des Français qui constatent une baisse de leur niveau de vie.

Dans un sondage de fin 2021, 60% des Français disent que leur pouvoir d’achat a baissé depuis 2017, 20% qu’il a augmenté, 20% qu’il est stable. https://www.ouest-france.fr/economie/57-des-francais-ont-l-impression-que-leur-pouvoir-d-achat-a-baisse-depuis-2017-selon-un-sondage-43d90926-317b-11ec-a94b-0a3292b9dbf1

 

Pauvreté

Impossible d’estimer le niveau de pauvreté avec l’Insee puisque les derniers chiffres datent d’il y a 2 ans.

Tentons une estimation par un autre moyen : en 2009, 2,6 millions de personnes vivaient grâce à l’aide alimentaire, en 2017 5,5 millions de personnes la réclamaient. En 2020, c’est 7 millions de personnes qui bénéficient de l’aide alimentaire en France selon le secours catholique.

20% des Français sautent un repas par jour faute de moyens https://www.mieuxvivre-votreargent.fr/vie-pratique/budget-de-la-famille/2021/09/09/budget-20-des-francais-sont-contraints-de-sauter-un-repas-faute-de-moyens/

30% des Français renoncent à se soigner faute d’argent.

https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/social/trois-francais-sur-dix-renoncent-a-se-soigner-pour-des-raisons-financieres_AN-201810090086.html

 

Les gagnants du quinquennat Macron

38.000 personnes perçoivent les 2/3 des revenus du capital en France.
Les réformes de Macron d’abandon de l’ISF à l’exception de l’immobilier, la forte baisse des taxes sur les plus-values financières, sur l’impôt sur les bénéfices et la baisse de la taxation des dividendes sont une aubaine pour ceux-là uniquement.

https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/les-chiffres-sont-absolument-hallucinants-la-gauche-du-senat-s-empare-d-un

Les mesures Macron ont permis au 1% les plus riches de gagner 24.000 euros par an de revenu en plus quand les 99% ont eu des queues de cerise.

Les 500 plus grandes fortunes françaises ont vu leur patrimoine passé de 500 milliards d’euros en 2017 à 1000 milliards d’euros en 2022. Un doublement ! Entre 1997 et 2022, la fortune des 500 familles les plus riches est passé de 80 milliards à 1000 milliards d’euros !

Macron est bien le président des très riches.

 

Destruction des services publics

Macron a continué à détruire les services publics qui sont maintenant en voie de décomposition voire de pourrissement. Le personnel parle de maltraitance à son encontre (écoutez ce qui se passe à l’hôpital) et cela finit par avoir d’énormes conséquences.

Pour l’hôpital fermeture de 17000 lits en 5 ans dont 5700 en 2020 en pleine pandémie. Départ de soignants dégoûtés par leurs conditions de travail et de plus de 15.000 soignants (chiffres de Véran, d’autres chiffres sont beaucoup plus élevés) suspendus sine die car ne voulant pas se faire vacciner. Et rien n’a été prévu pour augmenter suffisamment leurs salaires, améliorer leurs conditions de travail, réduire fortement le personnel administratif (35% de personnel administratif et technique dans l’hôpital public) pour renflouer le nombre de soignants. Les accords de Ségur n’ont ni éteint la colère ni arrêté les vagues de départ; ces accords ne sont donc pas bons. L’hôpital public se meurt. Nos gouvernants ont économisé quelques milliards d’euros et ont dû en dépenser 200 milliards pendant la crise du covid car il fallait absolument fermer la société, arrêter l’économie car l’hôpital était saturé ! Des génies.

La justice : moins médiatisé, le personnel composant la justice manifeste régulièrement pour là aussi demander des moyens de rendre justice de façon correcte. Des milliers de recrutement n’ont pas été faits et le sous-effectif est très important. On entend dans les propos rapportés par les journalistes des phrases telles que : la justice est exsangue, notre tribunal est une épave…

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/sarthe/sarthe-manque-de-greffiers-notre-tribunal-est-une-epave-14dc9f52-3d88-11ec-ae19-24374b064259

https://www.francebleu.fr/infos/societe/colere-des-magistrats-des-mobilisations-partout-en-france-1639589684

L’école. Un professeur débutait avec un salaire de 2,3 fois le Smic en 1980, il débute aujourd’hui à 1,2 Smic. Difficultés de recrutement, démissions s’ensuivent. Le niveau des élèves chute avec des réformes absurdes.

Les services publics du train, de l’électricité et du gaz sont privatisés. Cela conduit à passer de services accessibles et de bonne qualité à des prix élevé avec une qualité en baisse. Le prix des billets de train a très fortement augmenté tout comme le prix de l’électricité. Le prix du gaz flambe car l’Europe a peu de gaz et ne sécurise plus ses contrats à long terme !

 

Et n’oublions pas que tout ce système tient grâce à l’achat par 2000 Mds d’argent public de la BCE des actifs des plus riches sur les marchés financiers. Cet argent pourrait être injecté pour des projets de réindustrialisation de la France, des projets sur l’écologie, pour créer des emplois. Mais non, l’argent va aux marchés financiers et alimente les grandes fortunes qui en plus s’accroissent avec la possibilité d’emprunter de l’argent gratuit, à taux 0, grâce à cette politique absurde. Et Macron soutient cette politique européenne…

 

Quel est le programme économique de Valérie Pécresse ?

 

Le programme économique de Pécresse

Source le programme officiel https://www.valeriepecresse.fr/mes-propositions/sur-l-economie  et les annonces dans les médias.

 

Résumé factuel : le programme affiché sur le site de Pécresse comprend peu de mesures. Nombre de mesures annoncées par la candidate dans les médias ne s’y trouvent pas. Qu’en déduire ?

Les principales mesures sont l’âge de départ à la retraite repoussé à 65 ans, le temps de travail qui sera poussé vers 39 heures payés 39, la suppression de 150.000 postes de fonctionnaires, la prise en charge par l’Etat de 7 milliards de cotisations sociales pour augmenter les salaires, la baisse de 10 milliards d’impôt des entreprises (impôts de production), la baisse drastique du nombre de normes, ces normes étant pourtant majoritairement européennes.

L’Etat se désengagerait de toutes ses participations minoritaires y compris Air France pour la somme de 15 milliards d’euros.

Enfin, la candidate veut « influencer l’Union Européenne » pour faire aboutir de vieilles mesures datant de plus de 10 ans mais jamais prises : une taxe carbone aux frontières, la réciprocité dans l’ouverture des marchés publics. Un quota de logiciels et d’infrastructures numériques doit être réservé aux entreprises européennes.

Mon avis sur le programme :

Un programme habituel de droite d’argent et s’appuyant sur l’Union Européenne. Le programme a des recettes de 22 milliards d’euros par an à terme pour des dépenses de 21 milliards d’euros par an. Un programme orléaniste et sans ambition n’ayant aucune chance de relancer la croissance.

Programme de droite orléaniste avec le départ à la retraite repoussé de 62 à 65 ans, le désengagement de l’Etat des entreprises publiques, les hausses du nombre d’heures travaillées, la suppression de postes de fonctionnaires, la baisse d’impôt pour les entreprises, la hausse des salaires par la prise en charge par les contribuables de cotisations sociales. Personne ne peut penser que c’est un programme ambitieux de relance d’une économie française en mauvaise état.

Quand plus de la moitié des Français arrivent déjà à la retraite en étant sans emploi, que les entreprises licencient les salariés après 50 ans, le départ à la retraite à 65 ans semble une mesure assez violente et potentiellement couteuse en aides diverses avant les 65 ans pour les 50% de sans-emplois. Ne parlons pas des ouvriers et artisans qui peuvent difficilement travailler après 60-62 ans.

Les postes de fonctionnaires seraient supprimés notamment dans les collectivités locales quand l’Etat n’a pas le pouvoir de le faire. Pécresse veut supprimer les doublons. Cela semble un peu facile comme argumentation. Où ? Comment ? La dématérialisation serait augmentée quand celle-ci est déjà très importante (Même la demande de carte grise est dématérialisée avec les risques de fraude évidente et de coûts que cela comporte). A l’exception d’une suppression des Régions, agglomérations et communautés de commune, on ne voit pas comment cela serait réalisable. Pour la suppression d’emplois dans l’administration administrante, Pécresse devrait préciser quels sont ces postes inutiles pour être crédible (ARS ?).

La hausse du nombre d’heures travaillées a-t-elle un sens dans un pays au chômage si élevé aujourd’hui ? Ne vaut-il pas mieux que plus de personnes sortent du chômage et apportent leur contribution à la Nation ? Enfin, la prise en charge par le contribuable des cotisations sociales est sympathique mais fait augmenter les impôts pour les contribuables.

Toute la partie influence de l’Union Européenne semble être un vœu pieux puisque ces mesures n’ont jamais pu être adoptées en 10 ans puisqu’il faut l’accord de nos partenaires qui n’ont pas forcément les mêmes intérêts et les mêmes idées. La « réduction drastique des normes » en fait partie puisque l’essentiel des normes appliquées en France vient directement de l’Union Européenne.

 

Economie générale

. Repousser l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans progressivement de 2022 à 2030. Un minimum retraite au SMIC (Cela a été plusieurs fois annoncé par Valérie Pécresse récemment mais n’est pas dans le programme économique. Pourquoi ?) Economie estimée pour l’Etat de 20 milliards d’euros par an à terme.

. Fin des 35 heures. Passage à 39 heures de travail payées 39. Négociation par branche ou par entreprises. Sans accord, passage à 39 heures payées 39.

. Pour toucher le RSA (550 euros par mois), 15 heures d’activités par semaine.

. Suppression de 200 000 postes dans « l’administration administrante » de l’Etat et des collectivités locales », et la création de «r l’industrie, l’agriculture, la construction et la distribution (Rappel : l’essentiel des normes et l’accumulation excessive des normes est faites par l’UE qui les définit pour le marché unique européen. Il faudra donc que la France fasse changer toute la réglementation européenne. Un travail herculéen.)

Défendre une taxe carbone aux frontières de l’UE (Depuis 13 ans est évoquée une taxe carbone aux frontières de l’UE sans que celle-ci n’ait vu le jour. Nos industries lourdes subissent effectivement aujourd’hui une taxe carbone européenne et sont concurrencés déloyalement par des industriels étrangers ne la subissant pas. Aujourd’hui, l’UE négocie l’entrée d’un dispositif taxant 2% des importations ! Tout cela semble être du domaine du vœu pieux).

. Imposer la réciprocité ou la préférence européenne dans la commande publique (Cela fait plus de 10 ans que l’on parle de cette absurdité : l’UE ouvre ses marchés publics à l’étranger alors que les pays étrangers ne le font pas. Ce changement est bloqué au sein de l’UE et rien n’a abouti en 10 ans. Pourquoi cela aboutirait il demain avec Valérie Pécresse ?)

. Imposer des quotas européens de logiciel et d’infrastructures numériques (Dépend de la bonne volonté de l’UE qui n’a pas l’habitude de faire ce genre de politique. Les Etats-Unis seront vent debout et il est peu probable que l’Allemagne très excédentaire commercialement avec les Etats-Unis acceptent de mettre en péril sa relation avec les Etats-Unis).

Quel est le programme économique d’Eric Zemmour ?

Le  programme économique d’Eric Zemmour

Le programme se trouve sur le site du candidat https://programme.zemmour2022.fr/economie .

Certaines mesures ont été annoncées à l’oral par le candidat mais le programme économique n’avait pas encore été mis à jour. Elles ont été retenues dans cette étude.

 

Résumé factuel : un programme très libéral basé sur : une baisse d’impôt massive pour les entreprises, l’héritage, une hausse de 2 ans du départ à la retraite et quelques baisses d’impôts sur les bas salaires basées sur la thèse que cela relancerait l’économie.

 

Mon analyse du programme :

Le programme est basé sur des baisses d’impôts qui sont quasiment l’unique instrument économique utilisé. L’objectif est d’augmenter la « compétitivité des entreprises françaises ».

Les 3 mesures pour augmenter la production en France sont rigoureusement interdites dans l’Union Européenne, que ce soit la commande publique réservée aux entreprises françaises ou l’affichage obligatoire du fabriqué en France (« Patrie score ») ou encore la taxe carbone européenne.

Les baisses d’impôts pour les entreprises sont de minimum 44 milliards d’euros soit l’équivalent du CICE de François Hollande. On a vu que le CICE n’a pas eu d’effets économiques forts avec un coût élevé pour la France. Problème de ce genre de mesure : les entreprises très rentables vont devenir encore plus rentables et moins taxées.

Les revenus du capital pour les actionnaires de PME seront taxés à 15% (impôt sur les sociétés) quand les revenus du travail sont taxés à 45% (impôt sur le revenu). Les propriétaires d’entreprise ne paieront plus de droit de succession du tout contrairement au reste de la population. Les propriétaires de PME ne paient des droits que sur 25% voire 5% du capital transmis aujourd’hui s’ils cèdent leur entreprise avant 70 ans. L’inégalité et son prolongement, son approfondissement par l’héritage en sont donc assumées. Si les entreprises qui exportent bénéficieront de ce gain de compétitivité, les entreprises qui n’ont que peu de concurrence comme les cabinets d’avocat, les grands commerces de détail (etc.). verront leur taxation baissée et les dividendes augmentés sans aucune contrepartie. Ces baisses d’impôts de 44 milliards pour « redresser la compétitivité » sont l’équivalent du CICE de François Hollande. Cela représente 4% de la valeur ajoutée des entreprises, ce qui pèse peu à comparer à la surévaluation de 25% de l’euro pour les entreprises produisant en France.

2 mesures type Sarkozy pour le travail : exonération de la CRDS pour des heures supplémentaires déjà défiscalisées par Macron et prime jusqu’à 3 mois de salaires défiscalisées.et sans cotisations sociales. Baisse de la CSG pour les salariés qui touchent moins de 2000 euros par mois. Cela représenterait une augmentation de 100 euros du Smic grâce à la baisse des cotisations sociales pour les Smicards. Les cotisations sociales pour la retraite et la santé au niveau du Smic sont à 20% du salaire net et passeraient donc à 13%. Les salaires au Smic ne paient plus le coût de la sécurité sociale (retraites et assurance maladie) auxquels ils ont droit. On ne peut absolument pas le reprocher aux smicards dont le salaire n’est pas augmenté depuis près de 10 ans mais aux choix de politiques économiques pris. En effet, ce type de politique économique déjà largement utilisée mine le système de sécurité sociale. Elle est utilisée systématiquement pour faire augmenter le Smic depuis 10 ans, alors qu’il « ne peut pas être augmenté » vu la concurrence forte que subit l’économie française dans la mondialisation économique voulue par l’Union Européenne avec une monnaie forte, l’euro.

Les baisses d’impôts pour les ménages sont de 19 milliards d’euros pour celles chiffrables. 14 milliards d’euros leur sont repris de l’autre main avec la retraite repoussée à 64 ans.

La retraite passera à 64 ans au lieu de 62 ans aujourd’hui. Avec la moitié des Français qui arrivent à la retraite à 62 ans sans emploi, ce système a un intérêt et un sens tout relatif. Ceux qui n’ont pas de travail devront juste trouver une solution d’attente sans emploi, sans revenu correct, pour bénéficier de leur retraite. Certains demanderont le RSA, d’autres des allocations chômage…

La lutte contre la fraude sociale estimée par le magistrat Charles Pratts à 50 milliards d’euros rapporterait environ 15 milliards d’euros selon le candidat.

Pour conclure, le candidat souhaite que les radios et télévisions publiques soient privatisées. Ses explications sont qu’elles sont un repère de la gauche et ne fournissent pas un service public à tous les Français. Si cet argument est sensé, on ne comprend pas pourquoi il faudrait céder les radios et télévisions publiques à des milliardaires ou à des entreprises du Cac40 pour résoudre le problème. De repère de la gauche, on passerait à appartenant à un milliardaire. Un rééquilibrage politique peut se faire par un changement de président et une simple réorganisation, facile à réaliser par le président de la République.

Ce programme est un programme économique on ne peut plus « classiquement néolibéral » si on se réfère au 20 dernières années de politique économique française, favorisant ceux qui possèdent du capital, des entreprises et défavorables aux classes moyennes et populaires. Il est difficile d’imaginer pourquoi il permettrait à l’économie française de se redresser, vu les résultats piteux qu’ont eu ce genre de programme depuis 30 ans en France.

 

1/ Entreprises et production: le programme est basé quasi exclusivement sur des baisses d’impôts.

                                  

. Réduire les impôts de production de 30 milliards d’euros supplémentaires. Soit les rendre quasi nuls puisqu’ils pèsent 40 milliards d’euros aujourd’hui après la réduction de 20 milliards de Macron. Coût 30 milliards d’euros.

 

. Réduire le taux d’IS à 15% pour les PME, les commerçants, artisans et agriculteurs au lieu de 26,5%.

Le taux d’IS en deçà de 38.000 euros de bénéfices est déjà à 15%. Coût 11 milliards d’euros.

 

. Créer des zones franches industrielles dans les régions durement touchées par la désindustrialisation. C’est-à-dire avec des impôts spécifiquement bas. Coût inconnu, se chiffre en milliards voire en dizaines de milliards selon les mesures et le nombre de régions concernées.

 

. Fin des droits de donation et de succession pour la transmission des entreprises familiales.

Les droits de succession et de donation rapportent 15 milliards d’euros par an. Les droits de succession en France sont exonérés d’impôts jusqu’à 100.000 euros, puis taxé environ à 20% jusqu’à 500.000 euros. Le taux atteint 45% au-dessus de 1,8 million d’euros. 85% des successions ne sont pas taxées. Les donations jusqu’à 100.000 euros par parents sont exonérées d’impôts et sont renouvelables tous les 15 ans.

Aujourd’hui, quand une entreprise familiale est transmise par donation ou succession, seule 25% de la valeur de l’entreprise est taxée, 75% exonérée avec la loi Dutreil (L’entreprise doit être conservée plus de 6 ans). Si l’entreprise est donnée avant 70 ans, la taxation concerne 5% de la valeur de l’entreprise. On enlève ensuite le montant de 100.000 euros de donation exonérée. Le paiement des droits peut être étalé sur 10 ans après un différé de 5 ans.

Coût de la mesure 3 milliards d’euros. Source https://www.ifrap.org/budget-et-fiscalite/droits-de-succession-44-milliards-dimpots-en-moins-ou-14-milliards-de-taxes-en

 

. Elargir le contrôle des investissements étrangers à tous les secteurs.

Ce contrôle est limité aujourd’hui aux entreprises des secteurs dits stratégiques.

 

. Etiqueter obligatoirement les produits pour afficher s’ils sont made in France (« Patrie score »). (Interdit de l’obliger dans l’Union Européenne sauf pour les produits alimentaires). Source https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52021XC0323(03)&from=EN

. Donner la priorité aux entreprises françaises dans l’accès aux marchés publics (dit au grand meeting de Villepinte)

(Le Sénat a démontré que c’est impossible dans l’Union Européenne).

Source : http://www.senat.fr/rap/l20-118/l20-1181.html

 

 

. Défendre une taxe carbone aux frontières de l’UE (Depuis 13 ans est évoquée une taxe carbone aux frontières de l’UE sans que celle-ci n’ait vu le jour. Nos industries lourdes subissent effectivement aujourd’hui une taxe carbone européenne et sont concurrencés déloyalement par des industriels étrangers ne la subissant pas. Aujourd’hui, l’UE négocie l’entrée d’un dispositif taxant 2% des importations ! Tout cela semble être du domaine du vœu pieux).

. Créer un fond souverain à partir du livret A pour investir dans les entreprises.

 

. Simplifier les démarches administratives.

 

Baisses d’impôt et autres pour les ménages

 

. Passage de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

Economie estimée pour l’Etat de 14 milliards d’euros par an à terme.

 

 

. Baisse de la CSG pour les salariés gagnant moins de 2000 euros. Augmentation du Smic de 100 euros grâce à cette mesure.

Coût 15 milliards d’euros.

 

. Remboursement de 50% des frais de carburant sur le trajet domicile travail par les entreprises.

Coût difficile à chiffrer.

 

. Exonération de charges sociales et d’impôt sur le revenu des heures supplémentaires.

La mesure a été prise par Macron suite aux gilets jaunes. Cela ne peut donc concerner que la CRDS qui reste due après la réforme Macron.

Coût 500 millions d’euros.

 

. Prime versable par l’employeur égale au plus à 3 salaires mensuels, défiscalisée et sans cotisation sociale.

Les hausses de salaires pourraient-elles être remplacées par des primes exonérées d’impôts mais aussi d’assurance chômage et de retraite ?

Coût 11 milliards selon le candidat. A voir selon leur utilisation par les entreprises.

 

. Suppression de la résidence principale de ce qui reste de l’ISF. Coût quelques centaines de millions d’euros.

 

. Doubler le plafond du quotient familial.

La réduction maximale d’impôt sur le revenu lié aux enfants passe de 1500 euros par enfant à 3000 euros par enfant.

Le coût du quotient familial est aujourd’hui de 12 milliards d’euros par an. Les familles les plus aisées bénéficieront de la hausse du plafond.

Coût estimé par l’Ifrap à 2 milliards d’euros.

 

. Revenir à l’universalité des allocations familiales

Qui ne sont aujourd’hui versées selon les ressources suite à la réforme F Hollande de 2014. Cela relève d’une certaine justice sociale, ces familles payant des cotisations mais recevant très peu.

Coût 0,8 milliard d’euros https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/10/16/20002-20141016ARTFIG00384-hollande-opte-pour-des-allocations-familiales-modulees-en-fonction-des-revenus.php

 

 

. Exonération de frais de notaires pour les primo-accédants pour les biens immobiliers inférieurs à 250.000 euros. Cela pourrait concerner 700.000 transactions par an.

Coût 3,4 milliards selon le candidat et 5,5 milliards selon l’institut Montaigne.

 

. Mettre fin à la redevance audiovisuelle et privatiser les principales radios et télévisions du service public.

Economie par ménage 138 euros par an (Compensée par une hausse des prix due à la publicité supplémentaire payée par les annonceurs).

 

. Lutte contre la fraude sociale estimée par Charles Pratt à 50 milliards d’euros.

Economie estimée à 15 milliards d’euros par le candidat.

 

. Suppression d’allocations sociales aux étrangers (RSA, APL, allocations familiales, minimum vieillesse).

Economie estimée à 20 milliards d’euros par le candidat.

 

 

Où en sommes-nous ? Passe sanitaire, euro numérique, identifiant numérique unique, caméra et IA

 

 

Dans cet article de Reporterre, nous apprenons que le portefeuille d’identité numérique avec toutes nos données personnelles est une expérience pilote obligatoire lancée par l’UE dans tous les pays. Le pendant de cela est que le gouvernement pourra alors vous “invalider en temps réel sur la plateforme”

https://reporterre.net/Bientot-le-portefeuille-d-identite-numerique-un-cauchemar-totalitaire

La technique du gouvernement : jouer sur les peurs pour imposer une surveillance numérique de la population. Le passe sanitaire joue sur la peur du covid, les caméras IA avec la peur de la délinquance etc.

L’objectif réel est de surveiller et tenir en laisse la population car les élites se sentent faibles et menacées par des peuples en colère.

Remarque : le groupe Thales dit dans une page en anglais que le passe sanitaire est une passerelle vers l’identifiant numérique, le portefeuille et le paiement numérique. L’UE a d’énormes ambitions avec le portefeuille d’identité numérique

https://dis-blog.thalesgroup.com/identity-biometric-solutions/2021/07/27/how-digital-id-can-help-citizens-access-government-services-from-anywhere/

 

Caméra de surveillance et IA :

Laurent Wauquiez va mettre en place l’IA couplée avec des caméras de surveillance dans les trains et les gares de la région Auvergne Rhône Alpes (A postériori sur demande de la police pour élucider des actes de délinquance et des crimes).

La reconnaissance faciale est théoriquement interdite en France car cela permettrait une surveillance massive de la population.

https://www.lyoncapitale.fr/actualite/auvergne-rhone-alpes-laurent-wauquiez-veut-s-essayer-a-la-reconnaissance-faciale-non-sans-crispations/

 

L’Etat français

Fin 2019, Cédric O, secrétaire d’Etat au Numérique, annonce que le gouvernement souhaite ouvrir une phase d’expérimentation pour la reconnaissance faciale en temps réel, à l’aide des caméras de surveillance.

https://www.bfmtv.com/tech/vie-numerique/le-gouvernement-veut-experimenter-la-reconnaissance-faciale-via-la-videosurveillance_AN-201912240025.html

Ces initiatives de reconnaissance faciale couplée à des caméras de surveillance identifient et surveillent les Français mais aussi leurs émotions pour prévenir des comportements suspects.

Identité numérique :

Utilisable dans le monde physique et le monde numérique d’Internet.

Optionnelle aujourd’hui, obligatoire demain ?

L’ONU a lancé les discussions sur l’identité numérique unique ainsi que les milliardaires/multinationales Gates, Rockfeller, Accenture etc.

Avec des informations d’identification spécifiques (en Estonie pour le mobile, ou une carte d’identité numérique comme en Allemagne, Belgique, Italie, Espagne ou Portugal), elle peut être utilisée pour authentifier son propriétaire et donc garantir son identité. Allemagne identité numérique sur mobile bientôt.

L’UE veut une identité numérique européenne, notamment pour accéder à des services sur Internet. Un règlement européen de 2014 a déjà été voté sur l’identité numérique et son utilisation sur Internet. La Commission Européenne a annoncé que tous les Etats devaient la déployer dans l’année (vidéo de Ursula Von der Leyen) https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/europe-fit-digital-age/european-digital-identity_fr

https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/identite/identite-numerique

En France, puce électronique sur la nouvelle carte d’identité depuis début 2021 (contenant photo, empreinte digitale et identité de la personne).

La Poste propose déjà de créer votre identité numérique pour accéder à des sites internet.

Le gouvernement travaille depuis 2018 à la conception d’un moyen d’identification en ligne hautement sécurisé. Le ministère de l’Intérieur a sélectionné 4 entreprises pour gérer le développement et le maintien du futur système de gestion de l’identité numérique sur Internet. Mais sachant le sujet explosif, le gouvernement semble y aller timidement sur ce projet pour éviter de s’empêtrer dans une nouvelle polémique.

https://www.nextinpact.com/lebrief/46471/identite-numerique-pourquoi-gouvernement-fait-profil-bas

La reconnaissance faciale conjuguée à l’identité numérique avec l’application Alicem du gouvernement pour utiliser des services publics numériques permet de prouver votre identité sur Internet ou le réseau de téléphone mobile avec une puce et la reconnaissance faciale. Le Conseil d’Etat a approuvé ce décret.

Optionnelle aujourd’hui, obligatoire demain ?

https://www.usine-digitale.fr/article/le-conseil-d-etat-valide-alicem-l-application-de-reconnaissance-faciale-du-gouvernement.N1027429

 

Euro numérique :

 

Remplacer les pièces et billets anonymes par un euro numérique. Chacun aurait un porte monnaie électronique avec des euros numériques avec un paiement gratuit (pas de frais).

La BCE explique que le but n’est pas de remplacer le cash mais de vous faciliter la vie. Sauf qu’irresistiblement, pour des raisons de facilité, l’euro numérique remplacera le cash et que le moment venu, le cash pourra être supprimé. De nombreux articles dans la presse nous parle de société sans cash à l’avenir, les banques font du lobbying pour une société sans cash et réduire ainsi le coût de leur service.

La Suède avait annoncé la fin du cash en 2020, elle a abandonné devant la résistance des Suédois

https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/en-suede-la-resistance-grandit-contre-la-societe-sans-cash-1223327

Donc abandonner le cash, rendre traçable toute transaction et empêcher si le gouvernement le veut un citoyen de faire tout achat. Droit de mort social. Extrêmement dangereux. Au nom de lutter contre la fraude, on risque de lutter pour l’arrivée de Big Brother.

Lancement 2025 accélérée récemment à 2023.

https://www.ecb.europa.eu/paym/digital_euro/html/index.fr.html

 

 

La technique du gouvernement : jouer sur les peurs pour imposer une surveillance numérique de la population. Le passe sanitaire sur la peur du covid, les caméras IA avec la peur de la délinquance etc. Des atteintes incroyables aux libertés qui sont contraires aux valeurs profondes de la France en particulier, de l’Occident en général.

L’objectif réel est de surveiller et tenir en laisse la population car les élites se sentent faibles et menacées par des peuples en colère.

 

Sénat, élites, privations de libertés et Crédit Social rapport du Sénat

Rapport du Sénat de Juin 2021 sur Crises sanitaires et outils numériques.

https://www.senat.fr/rap/r20-673/r20-673_mono.html

Le rapport du Sénat de Juin 2021 sur les mesures à prendre lors d’une prochaine pandémie pour sauver des vies. Passe sanitaire, normal, comme le permis de conduire.

Contrôle et sanctions, le numérique est efficace. Collier de contrôle autour du cou pour les salariés qui sonnent en cas de rapprochement entre salariés, bracelet électronique pour contrôler les déplacements, désactivation des titres de transports, géolocalisation automatique des personnes malades, objets connectés pour contrôler l’état de santé, contrôle de vos fréquentations, amende automatique après contrôle de ce que vous faites, l’identité numérique,

Le mot crédit social chinois est lancé et envisagé.

Tout ce rapport est orienté vers le thème : surveiller numériquement et punir, “sauver des vies” méritant d’attenter à toutes nos libertés.

 

Compte rendu du Sénat sur le Crédit social chinois

http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20210208/pro_2021_02_11.html

Un compte rendu par une chercheuse française sur le crédit social chinois devant le Sénat, tout à fait complaisant à son égard.

Crédit social chinois : surveillance totale d’internet, surveillance physique par des caméras de surveillance couplées à la reconnaissance des personnes par IA. Surveillance totale du monde virtuel et réel. Couplé à des sanctions/ récompenses selon votre comportement : agissez-vous comme vous le demande le gouvernement ou non ? Sanctions : ne plus pouvoir prendre le train, l’avion, ne pas pouvoir avoir tel travail, acheter un logement et avoir même un avertissement automatique auprès des gens qui vous téléphonent disant que vous êtes un mauvais citoyen avant qu’ils vous joignent. Le monde d’Orwell de 1984 !

Tous les sénateurs envisagent le crédit social avec beaucoup de complaisance : c’est intéressant, il faut étudier ce crédit social. Pratiquement aucun ne dit : c’est le monde d’Orwell de 1984, c’est effrayant !

Un sénateur LR Xavier Hugonet conclut : le crédit social arrivera en France car nous n’arrivons pas à gérer le peuple français. Il est anomique (Anomie : chaos dû à l’absence de respect des règles, disparition des valeurs communes à un groupe. On remarquera que ce chaos est lui-même dû à cette mauvaise façon de gouverner de nos élites pourtant !.

 

L’attitude des élites et leur propension à nous priver de libertés, à envisager le crédit social chinois et ses instruments de surveillance numérique et de punition en France est effrayante.

Les élites ont peur du peuple, ont peur d’être déclassées et tentent d’utiliser l’écrasement des libertés pour tenter de préserver leurs privilèges.

 

 

Quel est le programme économique de Marine Le Pen ?

Le  programme économique de Marine Le Pen

Résumé factuel : ce programme propose une relance par la relocalisation de la production en France, par une baisse des impôts pour les entreprises et les ménages ainsi que quelques mesures spécifiques pour la jeunesse et la retraite à 40 annuités.

1/ Production et emplois : Produire plus en France et avec des salariés français

. Interdire le travail détaché.

(Impossible dans l’Union Européenne, Macron a essayé en 2017 et n’a quasiment rien obtenu). Le changement se décide à la majorité qualifiée mais les pays de l’Est qui en profitent y sont opposés. Source  https://www.lepoint.fr/europe/travailleurs-detaches-ce-que-macron-a-et-n-a-pas-obtenu-24-10-2017-2166872_2626.php

 

. Donner la priorité aux entreprises françaises dans l’accès aux marchés publics

(Le Sénat a démontré que c’est impossible dans l’Union Européenne).

Source : http://www.senat.fr/rap/l20-118/l20-1181.html

. Mettre fin aux traités de libre-échange

(Impossible, nous sommes tenus par ces traités signés par l’UE et c’est l’UE qui gère la politique commerciale de la France).

Source  https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:12012E/TXT:fr:PDF

. Un étiquetage plus clair en faveur du « fabriqué en France » (Interdit de l’obliger dans l’Union Européenne sauf pour les produits alimentaires). Source https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52021XC0323(03)&from=EN

. La création de champions français et européens capables de remplacer les Gafa en Europe et de la concurrence sur la scène mondiale

Comment ? Macron a cette volonté depuis l’été 2017 mais n’a abouti à rien en 5 ans.

Source https://www.lemonde.fr/europe/article/2017/09/26/les-principales-propositions-d-emmanuel-macron-pour-relancer-le-projet-europeen_5191799_3214.html

. Relocaliser les activités industrielles et agricoles (Par quel moyen ? Pas de réponse pour le moment).

 

. Lancement de la construction d’EPR. Développer le nucléaire de quatrième génération et la filière hydrogène.

 

2/ Impôts et baisses d’impôts : 39 milliards d’euros de baisses d’impôts pour les ménages et entreprises, -16 milliards pour les étrangers

 

Priorité nationale pour les aides sociales.

(Economie pour l’État de 16,1 milliards d’euros par an selon la candidate).

Diminuer massivement les impôts de production pour les TPE et PME.

(Impôt déjà diminué de 10 milliards par Macron. Coût de diminution des 40 milliards d’impôts de production restants évalué à 15 milliards d’euros.)

Baisser la TVA de 20% à 5,5% sur l’électricité, le gaz, le fioul domestique et les carburants. (Coût 10 milliards environ)

Source https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/gaz-electricite-carburant-ce-que-pesent-les-taxes-sur-la-facture-des-francais-1358380

 

. Exonérer les personnes de moins de 30 ans d’impôts sur les revenus et d’impôts sur les sociétés. (Coût estimé 10 milliards d’euros. L’Impôt sur le revenu rapporte 75 milliards d’euros.)

Source https://leparticulier.lefigaro.fr/jcms/c_119428/impot-sur-le-revenu/combien-l-impot-sur-le-revenu-et-la-tva-ont-ils-rapporte-a-l-etat-en-2021-20220128#:~:text=L%27imp%C3%B4t%20sur%20le%20revenu%20est%20la%20deuxi%C3%A8me%20recette%20fiscale,de%20la%20moiti%C3%A9%20est%20imposable.

 

. Supprimer les droits de succession « pour toutes les classes populaires et moyennes à travers un abattement de 300 000 euros sur le patrimoine ». (Coût difficile à évaluer, au moins 4 milliards d’euros par an.) Source https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/droits-de-succession-ce-qu-une-baisse-couterait-vraiment-a-l-etat_2165499.html

 

3/ Divers : coût 20 milliards d’euros

. Nationaliser les autoroutes pour baisser les tarifs des péages.

Coût inconnu. Peut aller de 0 à 45 milliards d’euros selon la méthode choisie.

. Soutenir l’apprentissage

 

. Mettre en place « un fonds souverain » en empruntant aux Français pour investir dans les entreprises rentables.

 

. Réduire l’âge légal de départ à 60 ans (au lieu de 62 ans aujourd’hui). Porter le minimum vieillesse de 900 à 1 000 euros. Coût estimé : environ 20 milliards d’euros. Source https://www.capital.fr/votre-retraite/age-de-depart-a-la-retraite-les-couts-inattendus-dun-relevement-de-62-ans-a-64-ans-1426490 et https://www.capital.fr/votre-retraite/minimum-vieillesse-un-dossier-sur-quatre-comporte-au-moins-une-erreur-1416248#:~:text=Accord%C3%A9e%20sous%20conditions%20de%20ressources,%2C95%20milliards%20d%27euros.

 

. Prêts à destination des jeunes actifs et des classes moyennes modestes pour faciliter les achats immobiliers

Le seul remède à la division du camp national

Frexit: les souverainistes éparpillés comme jamaisNicolas Dupont-Aignan et Georges Kuzmanovic, tous deux candidats à la présidentielle Photos: Hannah Assouline

Des personnalités souverainistes sonnent l’alarme dans une tribune parue vendredi dans Valeurs Actuelles. La multiplicité des périls auxquels la France fait face la menace dans son existence même. Le paradoxe posé est simple : les souverainistes qui disent vouloir sauver la France peuvent-ils être éparpillés en une multitude de candidatures à l’élection présidentielle, risquant ainsi la défaite et cinq ans de naufrage supplémentaire à la France ? Ne nous laissons pas aveugler par la colère, sauver la France signifie battre Macron mais aussi tous les candidats équivalents à Macron, de Yannick Jadot à Xavier Bertrand en passant par Valérie Pécresse et Anne Hidalgo.

Dans cet article, je ne m’exprime bien entendu qu’à titre personnel.

Frexit ou pas Frexit ?

Pour l’élection présidentielle de 2022, le camp national sera divisé en une multitude de factions : RN eurocritique, Florian Philippot et François Asselineau en frexiteurs assumés, Nicolas Dupont-Aignan pour une Europe des Nations libres, Georges Kuzmanovic en souverainiste de gauche, possible frexiteur et Eric Zemmour dont la position sur la souveraineté et l’indépendance nationale est fluctuante. Tous ces candidats défendent la réduction voire l’assèchement des flux d’immigration, une politique d’assimilation et la défense de l’identité, à des degrés là aussi différents. La défense de l’identité et de la souveraineté sont éminemment complémentaires. Un gouvernement ne peut pas défendre l’identité nationale (ne serait-ce qu’arrêter les flux d’immigration) s’il n’a pas de souveraineté nationale, de pouvoirs réels pour le faire. Détenir la souveraineté nationale, pouvoir définir où l’on va sans savoir qui l’on est, sans défendre son identité n’a pas de sens.

À lire aussi, Guilhem Carayon: «Je suis choqué de voir à quel point les jeunes de ma génération se sont habitués à vivre en insécurité»

Le RN dit défendre la nation et le camp national contre le mondialisme tout en restant dans l’UE et l’euro. Si ses porte-paroles reconnaissent que l’UE affaiblit profondément la France, ils refusent de rétablir la souveraineté nationale pour arrêter l’hémorragie et préfèrent se battre pour tenter d’atténuer les effets néfastes de l’institution européenne sur notre pays. Cette année, Marine Le Pen a décidé qu’il fallait rester dans la CEDH ; même l’européiste Michel Barnier a reconnu que les textes juridiques de la CEDH empêchaient de réguler les flux d’immigration. Marine Le Pen veut aussi rester dans Schengen même si l’absence de frontières qu’impose cet accord entraîne l’incapacité de contrôler qui entre en France et donc d’avoir une politique d’immigration. En conclusion, le RN défend la France en paroles mais n’a pas de projets pour la défendre en actes forts s’il arrivait au pouvoir. Conséquences de ces revirements : une partie importante de ses électeurs n’ont pas voulu se déplacer pour les élections régionales, lui faisant subir une défaite, après avoir été tancés par les dirigeants pour désertion après le premier tour. Ces dernières années, l’unique point fort du RN était sa position de grand parti national susceptible de faire de gros scores électoraux. Les électeurs français s’y ralliaient tant bien que mal pour peser face à Macron. Si ce dernier point fort s’efface, le risque de chute brutale du RN est important. À moins d’un tête-à-queue idéologique du RN, qui lui serait préjudiciable quatre ans après le précédent tête-à-queue, on comprendra que s’allier avec le RN pour la présidentielle n’a pas de sens pour les autres partis du camp national.

Si j’étais président de la République…

Les autres partis évoqués se disent souverainistes à des degrés différents et défendent avec des propositions différentes la cause nationale.

Florian Philippot et François Asselineau défendent tous deux une sortie de la France de l’Union Européenne et le rétablissement rapide de la souveraineté nationale. Leurs positions sont connues et ils sont des gaullistes convaincus. Leurs différences sur le fond sont faibles. Il n’y a que quelques différences sur la forme. Asselineau défend un référendum sur l’immigration quand Philippot veut arrêter les flux d’immigration.

Nicolas Dupont-Aignan avec son parti Debout la France se présentera aussi à l’élection présidentielle. Il est aussi gaulliste, a pour projet une « Europe des Nations libres et des coopérations concrètes » et le rétablissement de la souveraineté nationale. Nicolas Dupont-Aignan veut arrêter les flux d’immigration.

A lire aussi, Cyril Benassar: Qu’ils crèvent!

Georges Kuzmanovic et son parti République Souveraine est ce qui reste de la partition souverainiste de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017. Il fut évacué de la France Insoumise car il veut « ralentir ou assécher » les flux d’immigration et il est partisan de l’assimilation. Voici ses mots sur la souveraineté nationale : « Je ne suis pas un fétichiste du Frexit, mais quelle que soit l’option choisie en fonction du rapport de force et des circonstances, elle devra être une voie de rupture avec cette Union Européenne, légitimée par un référendum populaire ». Il se présente aussi à l’élection présidentielle.

Probablement candidat, Eric Zemmour est l’inconnu de cette élection présidentielle. Tout le monde connaît ses positions claires et affirmées sur l’identité nationale et les flux d’immigration. Si en tant que journaliste, il fut partisan de la sortie de l’euro et défenseur de la souveraineté nationale, ses positions en tant que candidat à l’élection présidentielle relèvent du point d’interrogation. Une question clé s’impose. L’Union Européenne ayant une politique constamment très favorable à l’immigration serait vent debout contre un Zemmour président qui voudrait arrêter les flux d’immigration en France ce qui ouvrirait la voie à un arrêt dans tous les pays d’Europe qui le voudraient. Puisque Zemmour et l’Union Européenne seraient dans un bras de fer sur l’immigration, la BCE, bras armé financier de l’Union Européenne répliquerait, comme d’habitude, en asphyxiant financièrement la France comme elle a asphyxié la Grèce et commencé à asphyxier l’Italie du gouvernement Italien Salvini fin 2017. Cette politique de la BCE avait vidé les distributeurs d’argent en Grèce, fait monter les taux grecs à des niveaux stratosphériques jusqu’à ce que le gouvernement grec plie. Cette politique avait fait monter les taux italiens au niveau très inconfortable de 4% jusqu’à ce que le gouvernement Salvini change ses projets pourtant modestes sur le budget et plie. Dans ce combat sur les flux d’immigration, un Zemmour président aurait trois choix.

  • Le choix de continuer ses projets sur l’immigration et de laisser l’économie française s’asphyxier lentement à cause du manque de liquidités fournies par la BCE ; ce n’est pas un choix envisageable.
  • Le choix de négocier avec l’Union Européenne sur les projets sur l’immigration et de plier en échange du soutien en liquidités à l’économie française ; dans ce cas, voter Zemmour n’aurait pas servi à grand-chose pour ses électeurs.
  • Le choix de gagner le bras de fer sur les flux d’immigration en coupant le nœud coulant financier qui détruirait l’économie française, c’est-à-dire en sortant de l’euro sur le champ pour fournir l’économie en liquidités. Cela demande des convictions sur le sujet et une vraie préparation à ce combat que suppose tout bras de fer avec l’Union Européenne. Sortir de l’euro pour pouvoir appliquer sa politique d’immigration signifierait d’ailleurs à terme sortir de l’Union Européenne.

À lire aussi, Philippe Bilger: Que manque-t-il à Eric Zemmour?

Ceci démontre une fois de plus que la défense de l’identité nécessite le rétablissement de la souveraineté nationale, à moins de considérer l’identité comme un folklore local qui ne se paie que de mots.

Pour la France, mettre les égos de côté

Nous pourrions évoquer pour finir l’ex-ministre Arnaud Montebourg mais ses positions sur la souveraineté nationale, l’identité et l’immigration sont tout sauf claires. Il refuserait sans aucun doute toute discussion avec nombre de candidats souverainistes qui pour la gauche classique sont « l’extrême-droite ».

Nous l’avons vu, à l’exception de Zemmour dont les positions finales sont inconnues, les différences réelles de ces candidatures sont factuellement peu importantes au regard des points communs et des enjeux. Qui plus est, les différences entre les candidats souverainistes, Zemmour compris, sont dues en partie à la nécessité d’être différents et de disposer d’un créneau politique viable, de survivre politiquement. Ne leur jetons pas la pierre, en ce monde nécessité fait loi. Cependant, retenons que nombre d’entre eux ont des positions et des projets pour la France finalement très proches dans le débat public et des positions encore plus proches dans leur for intérieur. Ainsi, se rassembler autour d’une table pour discuter d’un éventuel programme commun de salut public, d’un programme de sauvetage de la France loin du débat public, hors de toute stratégie politicienne, peut tout changer. Dans une France au bord de l’abîme, l’intérêt général commande une telle approche. Même la question la plus épineuse, « qui sera le candidat si un accord était trouvé ? », a une réponse potentielle. Chaque représentant à la table de discussion pourrait voter pour un candidat à l’exception de lui-même. Celui qui rassemble le mieux tous les autres autour de son nom serait la tête de file naturelle pour défendre la France, les autres et leurs troupes étant des généraux précieux dans la bataille qui s’annonce.

L’avantage d’une candidature rassemblée est immense : disposer d’un niveau correct de sondage et d’une bonne exposition médiatique, sachant qu’un bon niveau de sondage permet une bonne exposition médiatique et inversement. Les électeurs ont tendance à voter pour les candidats qui ont des chances de gagner et les journalistes ont tendance à les inviter, leur permettant de convaincre leurs électeurs potentiels.

Enfin, voici ce que pensent les électeurs des petits partis souverainistes : puisque ces candidats veulent sauver une France qu’ils savent en perdition, ils ne sont pas cohérents en n’essayant pas de s’allier pour donner une chance à la France. S’ils ne s’allient pas, c’est à cause de leurs égos. La conclusion est impitoyable et explique les faibles scores de ces partis aux dernières élections malgré la popularité des thèmes de la souveraineté et de l’identité : je n’irai pas voter pour eux car ils trop petits et qu’ils ne sont pas au service de l’intérêt général mais au service de leurs égos. 

Quoi que partiellement fausse puisque la survie politique commandait souvent ces approches dans le passé, cette thèse fait des ravages. Inversement, un déblocage de la situation par la discussion et la tentative d’adopter un programme de salut public pourrait faire des miracles, démontrant la volonté indéfectible des candidats de sauver leur pays. La progression d’une candidature rassemblée pourrait alors être très rapide. Par contraste, ce sont les autres candidats à l’élection présidentielle qui sembleraient défendre leurs égos aux yeux de l’opinion et subiraient une certaine décrédibilisation.

N’oublions pas que les différences exprimées et les divisions sont le fruit du passé. Elles ne doivent pas obérer l’avenir, elles ne doivent pas empêcher le sauvetage de la France.