Économie: inflation, hyperinflation ou dépression sociale?

Économie: hyperinflation ou dépression sociale?

Alors que le Covid continue de bouleverser l’économie mondiale, les pays occidentaux et leurs banques centrales sont confrontés à deux menaces : l’avènement d’une ère d’hyperinflation, et la menace de dépression sociale. Quoi qu’il en soit, les décisions politiques favorisent les marchés financiers au détriment de l’économie réelle. Analyse et perspectives. 


De nombreux économistes se posent aujourd’hui la question du retour de l’inflation voire même d’un risque d’hyperinflation.

En cette période de reprise économique, l’inflation est au niveau élevé de 5% sur un an aux États-Unis. Ce niveau avait été atteint en 2008 et dépasse légèrement le plus haut niveau atteint en 2010. L’inflation est à 3% dans la zone Euro et à 1% en Chine. Mais les prix de fabrication des produits manufacturés augmentent fortement partout : de 14% aux États-Unis sur un an, de 12% en Europe et de 9% en Chine.

La très forte poussée des prix des matières premières en est une des causes. Elle ressemble beaucoup à la hausse qui a suivi la crise de 2008, ni plus ni moins. Bien entendu, la hausse des matières premières a un effet sur les prix à la consommation. Les automobilistes le constatent en voyant le prix du carburant tutoyer ses précédents records. Mais cette poussée des matières premières, habituelle dans les phases de reprise, devrait être temporaire et non structurelle.

Pénuries

Certaines pénuries sont apparues dans quelques secteurs. Ainsi, les semi-conducteurs ont connu une si forte demande qu’il y a des pénuries d’approvisionnement. Cela pose de gros problèmes aux fabricants d’automobiles et aux fabricants de produits électroniques comme Apple et Sony. Ces difficultés sont dues à des problèmes passagers et non à un problème structurel : commande record d’équipements électroniques pour le travail et l’éducation à distance pendant la crise du covid, arrivée de la 5G, commande juste à temps par les industriels posant des problèmes en cas d’inversion de tendance, chaîne de production perturbée par la fermeture de sites dans différents pays à cause du covid, sécheresse exceptionnelle à Taïwan gênant la production des usines…

Des pénuries de certains produits apparaissent aussi dans les magasins de bricolage. La très forte reprise du commerce mondial a saturé les lignes de production et les transports entre l’Asie et l’Occident. Cela a entraîné des hausses de prix et des problèmes temporaires d’approvisionnement dans un monde sans stocks.

Sans nier l’importance de ces sujets, ils semblent temporaires. L’affaissement actuel de la croissance en Chine et un léger fléchissement de la croissance en Europe et aux États-Unis permettront un retour à la normale.

Inquiétudes et immobilier au plus haut

L’inquiétude des économistes vis-à-vis de l’inflation vient aussi de la hausse continue et importante de la quantité de monnaie en circulation dans l’économie. Depuis 2008, les banques centrales occidentales font tourner la planche à billets pour soutenir les marchés financiers et acheter des montagnes de dettes publiques et privées. Le soutien perpétuel de la puissance publique aux marchés financiers profitant aux plus gros patrimoines plutôt qu’à l’économie réelle, à tous les entrepreneurs et salariés est immoral, mais ce n’est pas le sujet. Certains économistes craignent que cette hausse de la quantité de monnaie en circulation dans l’économie finisse par engendrer de l’inflation voire de l’hyperinflation. Ont-ils raison ?

Cette monnaie étant dirigée vers les marchés financiers, elle fait logiquement monter les marchés financiers : obligations, actions. Qu’achètent les riches dont le patrimoine augmente avec cette manne ? De l’immobilier, quelques yachts et produits de luxe. Les taux à 0%, seul niveau de taux d’intérêt que peuvent supporter des économies occidentales à bout de souffle, alimentent aussi cette hausse des marchés financiers et immobiliers. Cependant, cette hausse des prix des actifs financiers affecte peu l’économie réelle. La hausse des prix de l’immobilier et des loyers est aujourd’hui le seul problème de hausse des prix à la consommation important et durable.

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Si les salaires n’augmentent pas suite à une poussée inflationniste temporaire, celle-ci s’arrête d’elle-même. En effet, l’inflation devient un problème quand une boucle prix / salaires s’établit : la hausse des prix entraîne la hausse des salaires qui entraîne une nouvelle hausse des prix.

En France, les salaires n’augmenteront que de 0,6% en 2021. Nous assistons à une perte importante de pouvoir d’achat puisque les prix augmentent de 1,9% sur un an. En zone euro, les prix augmentent de 3% sur un an quand les salaires n’augmentent que de 1,7% actuellement. Il n’y a pas de spirale prix / salaires. En Chine, l’inflation, à 1%, ne pose pas de problème. Aux États-Unis, les prix augmentent de 5% sur un an mais la tendance s’infléchit légèrement. La hausse du salaire horaire sur un an est de 4,3%. Il s’agit du seul poids lourd de l’économie mondiale avec une hausse des salaires importante, restant cependant inférieure à l’inflation. Il y a donc aussi une perte de pouvoir d’achat aux États-Unis. Le fléchissement actuel de l’activité dans toutes les grandes zones va refroidir cette augmentation des salaires.

À moins d’un choc exogène, il n’y aura pas de poussée inflationniste à court terme. En revanche, cette hausse des prix temporaire appauvrit la masse et augmente la pauvreté puisque les salaires ne suivent pas.

Qu’en sera-t-il à une échéance de 5 ans ?

Il est hautement probable que les gouvernements occidentaux continuent comme ils le font depuis 2008 à relancer avant tout les marchés financiers avec l’argent public des banques centrales, l’économie réelle recevant la part du pauvre. Les mêmes causes produiront les mêmes effets. Les bulles financières devraient continuer de gonfler et prendront probablement une ampleur jamais vue. Les bourses et les prix de l’immobilier risquent de voler de record en record. Remarquons que les bourses américaines sont en 2021 d’ores et déjà aussi chères qu’en 1929. Certains analystes anglo-saxons ont appelé ce phénomène « Bubble everything » : en bon français des bulles financières partout. L’accumulation de dette publique et privée, l’argent gratuit sont les moteurs de ces bulles financières gigantesques.

Du côté de l’économie réelle, les salaires continueront à être sous pression à cause d’un chômage élevé. On remarquera que le niveau de chômage américain est très sous-estimé, de plus en plus d’Américains étant laissés de côté dans les statistiques, ni en emploi, ni au chômage comme c’est le cas dans de nombreux pays occidentaux. Les niveaux de vie baisseront globalement. La hausse de l’immobilier et des loyers mordra dans le pouvoir d’achat des ménages. On remarquera que le niveau de vie de nombre de Français a déjà baissé dans la dernière décennie. C’est ce que disaient les gilets jaunes : nos fins de mois sont de plus en plus difficiles. Cette différence entre le niveau de vie réel et le niveau de vie « selon l’Insee » tient à la mauvaise prise en compte de l’inflation immobilière par l’Insee et à quelques autres facteurs.

Inévitablement, un facteur exogène ou endogène au système fera un jour éclater les bulles financières géantes. Les banques centrales devront alors accepter l’implosion financière, ce qui est improbable, ou aller plus loin dans la mécanique de la planche à billets. Il s’agira alors de racheter directement des actions, seul moyen de regonfler le prix des actifs lors de la prochaine crise. Quelques économistes proches des banques commencent déjà à envisager cette pratique d’achat d’action par les banques centrales.

Ce système caractérisé par la fuite en avant peut s’arrêter de deux façons différentes.

La première, à un horizon d’une dizaine d’années, est une perte de confiance totale dans des économies occidentales dont la production réelle serait sans commune mesure avec le poids de leur endettement privé et public. Les marchés financiers et les monnaies occidentales dévisseraient et des mécanismes d’hyperinflation pourraient se mettre en place.

La deuxième est une crise politique aigüe dans certains pays occidentaux en réaction à la dépression sociale engendrée par cette mécanique financière d’airain. Se profilerait alors une inversion des priorités : l’économie réelle, les personnes et non la finance seraient alors favorisées.

À moyen terme, le scénario dépression sociale est plus probable que le scénario hyperinflation. Quoi qu’il en soit, seul un changement radical de politique économique peut empêcher ces scénarii du pire d’advenir.

Les réacteurs nucléaires très sûrs et peu chers naîtront-ils en Chine ?

Les réacteurs nucléaires très sûrs et peu chers naîtront-ils en Chine ?

La Chine vient d’annoncer que son prototype de réacteur au thorium à sels fondus sera fini au mois de septembre et testé prochainement. Des réacteurs nucléaires de série au thorium sont prévus pour début 2030. Si son programme est une réussite, le dragon chinois aura touché le Graal : mettre en fonctionnement un réacteur nucléaire très sûr, plus simple, et moins cher. Les milliardaires américains Warren Buffett et Bill Gates sont aussi engagés dans un projet américain de réacteur à sel fondu, crédibilisant cette démarche.

Les réacteurs au sel fondu ont l’avantage de ne pas comprendre de vapeur à haute pression forcément dangereuse en cas de rupture de canalisation, les rendant plus sûr et moins cher. Utiliser le thorium comme combustible dans une centrale nucléaire, revient qui plus est à faire un feu de « bois mouillé » ; le thorium n’est pas fissile, il faut le transformer en uranium 233 en lui envoyant des neutrons pour qu’il devienne un combustible nucléaire. En cas de catastrophes naturelles, de rupture d’approvisionnement en eau ou électricité, le réacteur s’arrête et refroidit automatiquement grâce à ses caractéristiques propres. Le risque d’accident majeur est théoriquement réduit à zéro. Qui plus est, les réacteurs au thorium permettent de brûler et donc de recycler les déchets nucléaires existants.

C’est donc le Graal du nucléaire que la Chine est en train d’atteindre quand la France a dangereusement laissé de côté la recherche dans cette technologie.

La France doit pourtant commencer à remplacer sur une période assez courte ses centrales nucléaires d’ici à une dizaine d’années. Sinon elle se retrouvera en manque d’électricité quand ses anciennes centrales fermeront. Le remplacement de ces centrales par des centrales au thorium fabriquées en France serait une excellente nouvelle. Des réacteurs très sûrs, moins chers et simples à fabriquer avec un combustible thorium abondant et disponible. Mieux, suite à l’exploitation de mines en France, notre pays dispose d’un stock de 8500 tonnes de thorium qui permettent de produire 200 fois la quantité d’électricité produite en France en 2020. Le thorium est d’ailleurs présent sur la planète en quantités beaucoup plus importantes que l’uranium.

Ne plus utiliser d’énergies fossiles dans 20 ans devient une possibilité riche de promesses : la promesse de produire de l’énergie avec des emplois français sur notre sol, la promesse de ne plus dépendre de pays producteurs de pétrole instables, la promesse de ne plus émettre de CO2.

Cette énergie, cette électricité permettant de remplacer les énergies fossiles peut provenir des énergies renouvelables et des réacteurs au thorium. Elle alimentera directement les moteurs électriques ou sera transformée dans des électrolyseurs en hydrogène, l’essence de demain, qui alimentera les moteurs à pile à combustible de nos avions, bateaux, trains et voiture à hydrogène de demain. On rappelle qu’Alstom produit déjà un train à hydrogène qui remplace très avantageusement les trains diesel sur les lignes non électrifiées de France.

Produire localement toute l’énergie nécessaire à la France au lieu de l’importer à coup de dizaines de milliards d’euros, créer des centaines de milliers d’emplois, contrer le dérèglement climatique, offrir un projet enthousiasmant à notre jeunesse est bien à portée de mains. Il ne manque aux gouvernants français qu’une vision stratégique de long terme et la volonté politique d’engager véritablement ce grand projet pour que ce rêve devienne réalité.

J’accuse le gouvernement de propager la misère économique et sociale en France, avec les confinements et sa politique économique pour les milliardaires.

Le premier confinement a détruit 700.000 emplois[1] qui se transformeront bientôt en une destruction d’un million d’emplois selon les économistes. Un million de français ont basculé dans la pauvreté, rejoignant la cohorte des 10 millions de pauvres en France[2]. On rappellera que dans notre « pays riche», une personne sur quatre ne mange pas à sa faim et une sur sept saute des repas faute de moyens, qu’un tiers des français renonce à des soins faute d’argent[3]. «Nous n’avons jamais vécu une situation pareille depuis la Deuxième Guerre mondiale, et il y a urgence», affirme la secrétaire générale du secours populaire, Henriette Steinberg3.

Les faillites d’entreprise ont été suspendues par la grâce des prêts garantis par l’Etat et du chômage partiel. Le chômage partiel payé par l’Etat et les prêts devront à un moment être respectivement arrêtés et remboursés. Avec le deuxième confinement, c’est un tsunami de faillites d’entreprises petites et moyennes qui nous attend. C’est ce qu’explique le président de la chambre de commerce et d’industrie d’Île de France (20% des commerces d’Ile de France ne passeront pas l’hiver selon lui[4]), c’est ce qu’évaluent nombre d’acteurs privés[5]. Avec le deuxième confinement, c’est 500.000 chômeurs de plus qui viendront grossir les rangs de Pole Emploi. Le taux de chômage réel comprenant les chômeurs inscrits à Pole Emploi en catégorie ABCD et les allocataires du RSA sans activité passerait alors à près de 29% (Voire la grande divergence des taux de chômage, la grande arnaque sur mon blog[6]).

Le bilan économique et social de la stratégie gouvernementale sur le Covid est dramatique : la récession sera de 10% en 2020 et continuera de s’approfondir lors des premiers mois de 2021. La dette publique  augmentera à plus de 120% du PIB fin 2020 avant de toucher 130% du PIB quelques mois plus tard. C’est une crise économique mais surtout une crise sociale majeure qui déferlent sur la France.

La Banque Centrale Européenne évitera par tous les moyens que la crise économique et social ne se propage à la finance et aux puissances d’argent en injectant plus de 2000 de milliards d’euros, créés ex nihilo, dans les marchés financiers[7]. La finance et les puissances d’argent seront protégées et même favorisées par la hausse des prix de l’immobilier et de la bourse qui en découlera. Un rapport de la banque suisse UBS nous apprend que la fortune des milliardaires français avait déjà augmenté de 439 % ces dix dernières années[8]Ce processus d’augmentation de la fortune des plus riches et d’appauvrissement de tous les autres continuera après la crise.

Tout le monde comprendra quelles sont les priorités du gouvernement Macron: sauver encore et toujours la finance et la fortune des milliardaires et non sauver l’économie réelle et défendre l’écologie comme il le prétend. Il aurait sinon tout fait pour imposer à la BCE de créer ces deux mille milliards d’euros pour des projets économiques et écologiques, pour relancer la croissance et accélérer la transition écologique de notre économie. Au minimum, il aurait dénoncé cette politique d’une injustice criante. Le gouvernement Macron ne le fait pas car il est complice de cette politique pour les milliardaires, sa suppression sans contrepartie de l’ISF et sa baisse des impôts sur les plus values financières étant un aveu.

Les classes moyennes et populaires, les petits entrepreneurs souffriront à plein de la crise économique et sociale. Et l’argent promis par le plan de relance européen arrivera comme d’habitude beaucoup trop tard : en 2021, 2022 et 2023 voire 2024[9]. Les effets en seront d’autant plus faibles.

L’avenir est très noir pour la population française et l’impossibilité de relancer la demande intérieure et l’industrie en restant dans l’Union Européenne est très inquiétante (marchés publics payés par les contribuables mais non réservables aux entreprises françaises, impossibilité de faire du protectionnisme verrouillé par l’Union Européenne, politique industrielle et planification interdite puisque les aides publiques et la préférence nationale sont interdites par Bruxelles…).

La prospérité d’un pays et de ses habitants dépendent de l’industrie. Ce graphique est d’une clarté remarquable. Quand Macron abandonne l’industrie comme il l’a fait avec les affaires Alstom, Lafarge, Technip, Alcatel et dernièrement Photonis, c’est la prospérité de la France et de ses citoyens qu’il abandonne.

Macron poursuit une politique de propagation de la misère économique et sociale.

Combien de temps les français supporteront cette politique de Robin des bois à l’envers où la finance détourne à son profit l’argent public des banques centrales avec la complicité du gouvernement ? Jusqu’au Frexit ? Jusqu’à la crise de régime ou la crise monétaire avec la destruction définitive de la confiance dans les « élites » françaises ? Cela dépendra de la volonté du peuple français de s’impliquer dans la vie de la cité et de refaire de la Politique avec un grand P.

[1] Voir le détail des statistiques de l’Insee ici https://www.insee.fr/fr/statistiques/4641765   et 715.000 emplois détruits à cause de la crise sanitaire https://www.rollingstone.fr/en-france-715000-emplois-detruits-a-cause-de-la-crise-sanitaire/

[2] Covid-19 : la crise sanitaire a fait basculer un million de Françaises et de Français dans la pauvreté https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/10/06/un-million-de-nouveaux-pauvres-fin-2020-en-raison-de-la-crise-due-au-covid-19_6054872_3224.html#:~:text=Selon%20les%20associations%20caritatives%2C%20la,des%20m%C3%A9nages%20en%202018%2C%20selon

 

[3] Le Secours populaire alerte sur une augmentation de la pauvreté sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale https://www.lunion.fr/id194553/article/2020-09-30/le-secours-populaire-alerte-sur-une-augmentation-de-la-pauvrete-sans-precedent et Baromètre IPSOS / Secours populaire : la précarité depuis la covid-19 https://fondationjeanrodhain.org/barometre-ipsos-secours-populaire-la-precarite-depuis-la-covid-19 et Un français sur trois renonce à des soins pour des raisons financières https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/politique-de-sante/un-francais-sur-trois-renonce-des-soins-pour-des-raisons-financieres#:~:text=Un%20Fran%C3%A7ais%20sur%20trois%20renonce%20%C3%A0%20des%20soins%20pour%20des%20raisons%20financi%C3%A8res,-Par&text=Un%20petit%20tiers%20des%20Fran%C3%A7ais,de%2035%20ans%20(36%20%25).

[4] Reconfinement: l’impact sur l’Île-de-France – 28/10 https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/le-grand-journal-de-l-eco/reconfinement-l-impact-sur-l-ile-de-france-28-10_VN-202010280313.html

[5] Capital, Tsunami de dépôt de bilan en 2021, les entreprises face au mûr de la dette https://www.capital.fr/entreprises-marches/tsunami-de-depot-de-bilan-en-vue-en-2021-les-entreprises-face-au-mur-de-la-dette-1383003?amp

[6] « La grande divergence des « taux de chômage » : la grande arnaque ? » http://leblogdephilippemurer.com/index.php/2020/10/30/la-grande-divergence-des-taux-de-chomage-la-grande-arnaque/

[7] Thomas Piketty, que faire de la dette Covid https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2020/10/

[8] France Culture, Les très riches, toujours plus riches (et les Français plus encore…) https://www.franceculture.fr/emissions/la-bulle-economique/les-tres-riches-toujours-plus-riches-et-les-francais-plus-encore

[9] « Le plan Castex, une béquille pour une jambe cassée », Philippe Murer http://leblogdephilippemurer.com/index.php/2020/09/03/le-plan-castex-une-bequille-pour-une-jambe-cassee/#:~:text=Le%20plan%20de%20Castex%20pour,pourrait%20parfois%20arriver%20qu%27en%20%E2%80%A6

La grande divergence des « taux de chômage » : la grande arnaque ?

Le taux de chômage de l’Insee a atteint un plus bas depuis 1983 à 7,1%. Emmanuel Macron aurait donc réussi son pari d’atteindre un taux de chômage de 7%, 2 ans avant l’échéance de son mandat. Il n’en est évidemment rien : 700.000 emplois ont été détruits selon le même institut statistique Insee sur les 6 premiers mois de l’année. Loin d’être une anecdote, cette baisse absurde est le révélateur d’un gros problème : le taux de chômage selon l’Insee n’est pas une statistique mais un sondage qui minore les chiffres du chômage. Un long questionnaire est proposé au sondé : il est chômeur, notamment s’il n’a pas travaillé une seule heure par semaine, s’il exerce bien des « recherches actives » d’emploi et s’il est prêt à prendre un travail dans 2 semaines. Tout sondage dépend des questions posées et peut être aisément manipulable, voici pourquoi le taux de chômage estimé par l’INSEE est aberrant. Voilà pourquoi le fait que le « taux de chômage » soit à un plus bas de près de 40 ans n’a aucun sens.

L’organisme public Pole Emploi enregistre des données en dur : des personnes ayant perdu leur travail et indemnisé ou non. Mi 2020, 6,8 millions de personnes étaient inscrites à Pole Emploi. Les derniers chiffres de l’Unedic indiquent que seuls 2,4 millions reçoivent une indemnisation chômage de 900 euros en moyenne. Tout inscrit à Pole Emploi doit faire une déclaration tous les mois à date fixe et rechercher activement un travail pour rester sur cette liste ; sont donc éliminées de Pole Emploi toutes les personnes qui n’ont plus d’allocations chômage et sont découragées d’actualiser leur situation chaque mois. On pensera notamment aux 2 millions de personnes au RSA c’est-à-dire à 565 euros par mois, pour vivre ou survivre.

La divergence entre les chiffres de Pole Emploi et les chiffres de l’Insee est énorme : d’un écart de 1,4 million de personnes en 1996, nous sommes passés aujourd’hui à un écart de 4,5 millions de personnes entre les chômeurs selon l’Insee et les chômeurs selon Pole Emploi en catégorie ABCD. La catégorie ABCD regroupe les personnes inscrites à Pole Emploi sans aucune activité, avec une activité à temps partiel ou en formation. Ce morcellement des chômeurs en plusieurs catégories est fait pour compliquer la lecture des chiffres.

Mais ce n’est pas tout.

Le montant du RSA est de 565 euros par mois. Avec 565 euros par mois, on ne vit pas, on survit.

Il est légitime de supposer que la grande majorité des français au RSA sont des personnes qui n’arrivent pas à trouver du travail et non des profiteurs qui sont heureux de vivre avec 565 euros par mois.

Il est donc légitime de considérer que le RSA est un chômage masqué. Nous arrivons alors à 8,3 millions de chômeurs en France et un taux de chômage de 26% en France.

Il existe d’autres dispositifs, masquant le chômage, difficiles à chiffrer : des personnes faisant des petits jobs de quelques heures par semaine qui ne sont ni à Pole Emploi ni au RSA (pas d’indemnisation), des conjoints au chômage qui n’ont aucune allocation et ne déclarent plus leur chômage à Pole Emploi, des étudiants qui poursuivent leurs études un ou deux ans car ils savent que leurs chances de trouver un travail est extrêmement faible, des auto entrepreneurs avec presque aucune activité etc.

Le régime d’auto entrepreneur permet en effet lui aussi de cacher nombre de chômeurs : une auto entreprise ne coûte rien à monter, comprend des déclarations très simples à l’Etat et donne de l’espoir de gagner un peu d’argent à celui qui n’a pas de travail. Il n’est le plus souvent pas comptabilisé comme chômeur mais a souvent des revenus bien en dessous du SMIC. Hors activité de complément pour des salariés travaillant sur leur temps libre, il y a  1 million d’auto entrepreneurs à fin 2019. Le chiffre d’affaire mensuel moyen est de 800 euros par mois, le salaire est encore bien plus bas après les charges et les cotisations sociales. L’auto entrepreneur n’a souvent pas un vrai travail mais n’est pas non plus un vrai chômeur.

Le chiffre du chômage de l’Insee masque l’envolée considérable du chômage en France qui est presque 4 fois plus élevé qu’annoncé par le gouvernement et les médias.

Même l’économiste Olivier Passet du sérieux institut économique Xerfi a dans une vidéo dénoncé « les grosses ficelles de la maîtrise du chômage »[1] : « Tous ces dispositifs ne permettront pas de camoufler intégralement la vague de licenciements qui se profile… A défaut d’agir sur le réel, les économistes sont devenus des maîtres dans l’art de la déconnexion. »

Ce mensonge sur le réel taux de chômage est une insulte faite à l’intelligence des français, c’est aussi une grande violence faite à ceux qui désespèrent jour après jour de trouver un emploi et qui sont masqués, ignorés.

 

Pour se faire une idée de ce qu’est la violence du chômage en France, il faut observer ce qui s’est passé après le plan social et la fermeture de l’usine Goodyear à Amiens en 2014 : 4 ans après la fermeture, sur 1143 salariés licenciés, 150 ont retrouvé du travail en CDI, 180 en CDD, une centaine sont partis en retraites et 700 salariés pointent toujours à Pole Emploi[2]. Le bilan est aussi de 14 suicides et de 300 divorces. Il existe dans notre pays une forme de violence politique et économique.

 

[1] « Les grosses ficelles statistiques de la maîtrise du chômage » par l’institut économique Xerfi https://www.xerficanal.com/economie/emission/Olivier-Passet-Les-grosses-ficelles-statistiques-de-la-maitrise-du-chomage_3748946.html :

 

[2] « Goodyear et ses fantômes » dans le monde diplomatique https://www.monde-diplomatique.fr/2018/05/EYCHENNE/58655

L’hydroxychloroquine est-il un bon médicament contre le Covid ? Résultat des études par Gérald Maudrux

Résumé vulgarisé tiré du travail de Gérald Maudrux, ancien chirurgien urologue libéral à Grenoble et ancien président de la Caisse autonome de retraite des médecins de France[1].

Il y a 2 phases dans le Covid :

. La phase de développement du virus sur laquelle peuvent agir les virucides, en tuant ou freinant le virus,

. La phase des effets secondaires, inflammatoires, respiratoires et vasculaires, qui font la gravité de la maladie, et sur lesquelles les virucides n’ont aucun effet.

 

I Les études sur des malades en phase précoce.

Combien d’études démontrent l’inefficacité de l’hydroxychloroquine en phase précoce et uniquement précoce ? En France ? Zéro. Ailleurs, idem à ma connaissance. Or c’est dans cette indication que l’autorisation temporaire a été demandée par Didier Raoult, sur quelle base l’agence de santé et du médicament française a-t-elle pu se prononcer contre son autorisation temporaire en l’absence de ces publications[2] ?

En France, 3 études ont été conduite en phase précoce de l’infection :

. L’étude de l’IHU de Marseille : 9 000 cas. Etude pas faite en double aveugle et avec 0,5% de mortalité.

. L’étude Hycovid d’Angers[3], étude sur des patients âgés et/ou avec comorbidité et patients traités en phase précoce, soutenue par des subventions du ministère de la Santé. Etude randomisée portant sur 250 cas conduite par l’hôpital d’Angers. Résultat : réduction de 50% de la mortalité à 28 jours pour les 124 patients traités à l’hydroxychloroquine par rapport aux autres patients. L’étude a été arrêtée sans raison.

. Une étude de 88 cas par des médecins intitulée « Laissez les prescrire » sur des malades sans gravité particulière. Ces malades sont guéris plus rapidement avec l’hydroxychloroquine qu’avec un placébo et encore plus rapidement avec l’hydroxychloroquine et l’azythromycine. Le nombre de cas est trop faible pour être significatif, l’étude ayant été raccourcie du fait de l’interdiction de prescrire de l’hydroxychloroquine en dehors de l’hôpital par le ministère de la santé.

 

Ainsi sur notre territoire, les  3 études en phase précoce, qui vont toutes trois dans le même sens d’une efficacité certaine, et aucune étude ne prouvent le contraire, alors que les détracteurs sont nombreux.

 

Les études internationales.

Le docteur a examiné Gérard Maudrux ancien patron de la Caisse autonome des médecins de France a trouvé deux méta analyses, l’une portant sur 147 études, l’autre sur 118, qu’il a retenu, car l’étude est plus claire.

Les conclusions des études sur la phase précoce, avec 19 publications, sont sans appel : « Le traitement précoce est le plus efficace, avec 100% des études rapportant un effet positif et une réduction estimée de 63% de l’effet mesuré (décès, hospitalisation, etc.)». Moyenne des études : 63% d’effets positifs et zéro étude avec effets négatifs.

Et un voici un petit graphique de l’école de médecine de Yale sur les pays ayant traité massivement à l’hydroxychloroquine et les autres.

 

I Les études sur des malades avancés, avec effets secondaires.

L’étude Discovery randomisé a été lancé par le gouvernement français pour tester les effets de plusieurs médicaments contre Placebo dont l’hydroxychloroquine sur des malades hospitalisés.

Discovery a analysé  150 patients par groupe au lieu des 600 prévus dans le protocole publié fin mars, faute de recrutement suffisant. Le professeur Raoult a dévoilé les résultats qui n’ont pas été divulgué officiellement malgré les promesses du ministre de la santé. Les résultats montrent selon lui une efficacité de l’efficacité de l’hydroxychloroquine, ce qui semble clair à la visualisation des graphiques[4]. L’AFP a publié un démenti, non de la validité des résultats, mais de leur signification car selon des médecins, il n’y a pas assez de patients pour que l’essai soit significatif[5]. Le site internet santé corps esprit tenu par un journaliste scientifique et critiqué dans l’article de l’AFP a publié un bon résumé de l’étude et des scandales liés à Discovery[6].

 

Les publications mondiales sur la phase de maladie avancée avec des effets secondaires.

 

Utilisation de la méta analyse de 118 études pour la phase de maladie avancée avec des effets secondaires.

 

Les études à charge.

 

Gérard Maudrux cite l’étude réalisée aux Etats-Unis sur des personnes grabataires à qui on administre l’hydroxychloroquine telle une extrême onction pour démontrer son efficacité.

Il y a bien sûr aussi l’étude de The Lancet qui du être retirée deux semaines plus tard tant il a été démontré qu’il s’agissait d’une vaste escroquerie.

Enfin, l’étude Recovery britannique avec un surdosage massif d’hydroxychloroquine (2400 mg le premier jour de traitement et plus de 9000 mg sur 10 jours). La dose toxique d’hydroxychloroquine publiée dans le Vidal est de 2000 mg par jour qui nécessite une visite aux urgences et un lavage gastrique !

 

Les études favorables à l’hydroxychloroquine.

 

Une étude italienne sur 3451 patients dans 33 centres : 76,3% ont reçu de l’hydroxychloroquine pour une réduction de moitié de la mortalité.

La Fondation Henri Ford a traité 2541 patients à l’hydroxychloroquine et l’azythromycine avec un taux de décès  diminué de 71% et aucun effet secondaire.

Dans 8 hôpitaux de New York, 6493 patients dont 3708 hospitalisés ont été traités, avec encore une division par 2 du nombre de décès, toujours sans effets secondaires.

En  Arabie Saoudite, 7892 patients positifs dans 238  établissements en ambulatoire. Résultat : moitié moins d’hospitalisation dans les 28 jours dans le groupe hydroxychloroquine.

Aux Pays-Bas, 1064 patients dans 14 hôpitaux, avec réduction de 53% d’admissions en soins intensifs pour ceux traités à l’hydroxychloroquine.

En Belgique, 8075 patients hospitalisés, 4542 avec hydroxychloroquine, 3533 sans, la mortalité du groupe traité est de 17,7% contre 27,1% dans le second groupe.

En Chine, une des dernières études : 2882 patients hospitalisés et graves, 278 sous hydroxychloroquine, dont 48 état critique. La mortalité est 3 fois supérieure dans le groupe sans.

 

En Espagne, étude sur 1645 hospitalisés : « nous constatons que le risque de décès était significativement plus faible pour les patients traités par azythromycine, prednisone et, en particulier hydroxychloroquine.» etc. etc.

 

Synthèse

 

Qu’en est-il de la synthèse des méta analyses, sur plus de 100 publications et qui excluent les publications douteuses ?

 

Elles confirment toutes l’efficacité significative de l’hydroxychloroquine à tous les stades, avec les meilleurs résultats dans la phase précoce. Les auteurs trouvent que les résultats, toutes études confondues, sont mitigés, mais ils signalent quand même que 68% montrent des effets positifs.

Ils constatent également que : « les études négatives entrent principalement dans les catégories suivantes : elles montrent des preuves de confusion non ajustée significative, y compris la confusion par indication ; l’utilisation est extrêmement tardive ; ou ils utilisent une dose trop élevée. » Nous l’avons constaté depuis des mois dans les seules études publiées en France, avec les cas les plus graves volontairement mis dans le groupe hydroxychloroquine, moyennes d’âges plus jeunes, surdosages, prescriptions « in extremis » …

 

En vert, les résultats positifs pour l’hydroxychloroquine, en rouge les résultats négatifs.

Les études randomisées, en double aveugle

En ce qui concerne les seules études randomisées, les résultats sont superposables aux non randomisées : 87,5% des études prospectives rapportent des effets positifs, contre 69,8% des études rétrospectives.

En vert, les résultats positifs pour l’hydroxychloroquine, en rouge les résultats négatifs.

 

Etudes prophylactiques

La prophylaxie liée à l’hydroxychloroquine est la capacité du traitement pris par une personne saine à empêcher la survenue du Covid.

74% des études sont positives. Les auteurs signalent que les séries négatives se retrouvent chez les porteurs de maladies auto-immunes (traitées au long terme par hydroxychloroquine), pathologies qui ne font pas forcément bon ménage avec le Covid.

En vert, les résultats positifs pour l’hydroxychloroquine, en rouge les résultats négatifs.

Tous les détails, la méthodologie et les sources sur https://hcqmeta.com  Pour les détails voir surtout en annexes 1)Méthodes et résultats, et 2)Analyses avec exclusions. Voir également d’autres méta analyses : https://c19study.com (149 études), https://hcqtrial.com (80 études), Sans oublier les méta analyses de l’IHU de Marseille. Quand on élimine les études discutables, trafiquées, non relues par d’autres, toutes concordent pour démontrer l’efficacité de l’hydroxychloroquine en phase précoce, mais aussi plus tardive, et ont les mêmes chiffres. Il y en a d’autres, mais plus elles sont réduites, plus elles peuvent être tendancieuses. En France, nos élites ne retiennent que quelques études manipulées.

Par ailleurs, le professeur Maudrux n’a pas creusé sur un point bien signalé par l’IHU de Marseille : la diminution de la charge virale, également étudiée dans quelques articles étrangers. Qui dit moins de virus dit moins contaminant et moins longtemps, donc moins d’extension de l’épidémie.

Autre point, la France est un pays extraordinaire, cela semble être un des rares où, selon les autorités, la molécule d’hydroxychloroquine a muté. C’est une chose classique chez les virus, qui peuvent devenir plus ou moins virulents, mais une première concernant une molécule médicamenteuse. Inoffensive pendant 70 ans, voilà qu’elle est devenue dangereuse, perturbant le facteur bénéfice/risque à l’origine de la décision de l’ANSM.

Conclusion

Au vu des études françaises et mondiales, il est indéniable que l’Hydroxychloroquine a un effet sur le/la COVID-19. Plus la prescription est précoce, plus elle est efficace, passant de 100% à 60-70% d’effets positifs. De manière surprenante, il n’y aurait, qu’en France que cela ne marche pas.
Concernant ces effets positifs, les plus mesurables et indiscutables sont l’hospitalisation et le décès, réduits de 50% dans toutes le méta analyses. Le problème de la France est l’accès à l’hospitalisation, en voilà une solution facile et peu coûteuse, que les autorités se comportant comme les singes de la mythologie bouddhiste, ne veulent ni voir, ni entendre, ni discuter, attitude qui va coûter cher en vies et PIB.

Dans ce contexte, la dernière décision de l’ANSM n’a rien de médicale, il faut en chercher ailleurs les raisons. Il semble également que comme beaucoup, elle ne lise que la presse grand public qui se précipite sur les articles à charge et ignore les autres. Les auteurs de l’analyse, que j’ai largement utilisée, ont constaté qu’il n’y avait pas qu’en France qu’existait ce problème. Ainsi ils font remarquer que le New York Times, n’a jamais publié que des articles montrant l’inefficacité, aucun ne montrant le contraire. Il faut sans doute chercher l’explication dans les sponsors du journal. Partout il y a plus d’article montrant l’efficacité (discutée) du Remdesivir, que de L’HYDROXYCHLOROQUINE, alors qu’il n’y a qu’une étude qui le dit pour le premier, et plus de 100 pour le second…

L’hydroxychloroquine n’est peut-être pas la panacée, elle n’a pas 100% d’effets positifs comme certains traitements indiscutables, et même si elle ne soulage que 30% des patients au lieu de 60% comme le montrent les études, en l’absence d’autres traitements, c’est toujours ça de gagné, et au moins 10 000 vies. Sans compter l’effet placebo, comme dans tout médicament, qui peut tranquilliser l’esprit et soulager, rassurer nombre de concitoyens (voir mon article), car dans cette affaire, n’oublions pas qu’il n’y a pas que le Covid, il y a aussi des patients, et des concitoyens inquiets d’une absence ou d’un refus de traitement.

Pratiquement tous les pays au monde, soit conseillent l’hydroxychloroquine(comparez leur mortalité/hab avec la nôtre, c’est 10 fois moins), soit sont neutres, mais dans tous les cas laissent les médecins faire leur métier. Le malheur, c’est que chez nous, ce sont les politiques et les hauts fonctionnaires qui soignent, pas les médecins. Le titre de l’article d’un médecin américain publié dans Covexit m’interpelle : « Chose truth and chose life ». Pourquoi ? Parce que nous sommes à l’opposé : « choisissez le mensonge et choisissez la mort. »

 

L’article original est disponible ici https://infodujour.fr/sante/41538-chloroquine-le-plus-grand-scandale-sanitaire-francais-du-siecle

[1] https://infodujour.fr/sante/41538-chloroquine-le-plus-grand-scandale-sanitaire-francais-du-siecle

[2] https://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/L-ANSM-publie-sa-decision-sur-la-demande-d-une-RTU-pour-l-hydroxychloroquine-dans-la-prise-en-charge-de-la-maladie-Covid-19-Point-d-Information

[3] https://www.chu-angers.fr/recherche-et-innovation-en-sante/hycovid/etude-hycovid-93683.kjsp

[4] https://twitter.com/raoult_didier/status/1313509242167529472?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1313509242167529472%7Ctwgr%5Eshare_3&ref_url=https%3A%2F%2Ffactuel.afp.com%2Fnon-lessai-clinique-discovery-ne-demontre-pas-la-superiorite-de-lhydroxychloroquine-comme-traitement

[5] https://factuel.afp.com/non-lessai-clinique-discovery-ne-demontre-pas-la-superiorite-de-lhydroxychloroquine-comme-traitement

[6] https://www.sante-corps-esprit.com/les-resultats-de-letude-discovery-sont-tombes-cest-une-bombe/

Agriculture biologique, pesticides : en finir avec l’échec de la politique des petits pas

Rappelons ce qui s’est passé dans les champs de betterave du nord de la France.

Les champs de betteraves ont été attaqués par des pucerons et ont dépéris à cause de la maladie de la jaunisse. La réponse politique a été : c’est de la faute à l’interdiction des néonicotinoïdes qui certes, détruisent les abeilles, mais suppriment les pucerons. Rétablissons les néonicotinoïdes et acceptons de détruire les colonies d’abeilles pour sauver notre agriculture, tel est le message. N’y a-t-il pas d’autres choix ?

Cette réponse politique ne s’intéresse qu’aux symptômes et non aux causes. Les pucerons peuvent se développer de façon exponentielle et dangereuse pour les cultures car il n’y a pas assez de diversité des champs. Des territoires entiers regorgent de champs de betteraves de plus en plus grands et n’ont pas assez d’espaces naturels comme les haies ou les prairies où se développent les prédateurs des pucerons. En l’absence de prédateurs, les pucerons peuvent se développer de façon très rapide et imposent la réintroduction des néonicotinoïdes.

Pourquoi les champs d’une culture particulière sont-ils de plus en plus grands et rassemblés dans le même territoire ? Parce que la concurrence internationale folle en agriculture impose aux paysans de produire toujours moins cher. Ainsi, les agriculteurs sont obligés pour survivre de racheter le voisin, d’agrandir leurs champs et de faire des monocultures.

La cause des causes est donc la concurrence internationale trop forte et l’absence de volonté politique réelle de changer les choses en profondeur. En effet, nos politiques pensent que la concurrence internationale excessive ne pose pas de problèmes et qu’ils vont pouvoir développer l’agriculture biologique avec une politique de petits pas presqu’entièrement construite sur la volonté citoyenne de consommer biologique. Sachant que le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes est trop faible pour consacrer beaucoup plus d’argent à leurs achats alimentaires (gilets jaunes), sachant que l’agriculture biologique est plus intensive en main d’œuvre que l’agriculture conventionnelle et qu’elle sera encore plus rapidement touchée-coulée que l’agriculture conventionnelle par la concurrence internationale, nous touchons aux limites de la politique de petits pas pour notre politique agricole.

Les citoyens français veulent que l’agriculture française, les paysans survivent et préservent l’environnement et leur santé. Préserver la nature, la santé, ce n’est pas avoir à la marge 10% d’agriculture biologique, c’est viser 100%. En 30 ans, 1/3 des oiseaux ont disparu, 80% des insectes, des vers de terre comme le montre une étude du CNRS en France et différentes études en Europe. Et les expérimentations montrent que les aménagements à la marge ne suffisent pas. Comme l’explique Vincent Bretagnolles du CNRS : « Trois pays, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni, ont mis en œuvre des politiques nationales volontaristes pour inverser cette tendance lourde, en aménageant à la marge le modèle agricole dominant, explique Vincent Bretagnolle. Aucun de ces trois pays n’est parvenu à inverser la tendance : pour obtenir un effet tangible, il faut changer les pratiques sur des surfaces considérables. Sinon, les effets sont imperceptibles[1].

Voici une politique agricole qui permet de réunir ces trois qualités : préserver nos agriculteurs, la nature et notre santé.

Première phase : le bio sera étendu à 25% du marché en 7 ans en augmentant légèrement le rythme de croissance à 20% par an. Une aide mais aussi une obligation pour passer au 100% bio dans les cantines à prix inchangé est adoptée (700 millions d’euros par an), les subventions aux agriculteurs bio sont payées rubis sur l’ongle par l’Etat et non 2 ans plus tard, un double affichage des prix dans les commerces est imposé afin de faire baisser le prix des fruits et légumes bio (prix payé en vrac à l’agriculture et prix de vente). Un fort appui au développement des techniques bio de l’INRA et un effort dans l’enseignement agricole est entrepris.

Deuxième phase : les français votent par référendum pour généraliser l’agriculture biologique en 5 ans. La seule solution pour sauver nos agriculteurs français et passer au 100% bio est la suivante.  L’Etat subventionne les produits biologiques au départ du champ pour égaliser le prix de revient du bio et de l’agriculture chimique. Cela coute 30% du prix de revient des produits agricoles soit 24 milliards par an. C’est 1% de notre PIB pour sauver nos paysans, la nature et notre santé.

Cela permettra aussi aux français populaires d’acheter bio sans voir leur niveau de vie se dégrader. Cette mesure sera étendu à la viande avec au minimum du label rouge ce qui permet de pratiquer enfin un élevage digne dans le respect de l’animal.

Pourquoi personne ne propose de telles solutions : si nous restons dans l’Union Européenne, cela impose à nos agriculteurs une PAC définie par l’UE et le libre échange qui ruine nos agriculteurs ainsi que l’impossibilité de telles subventions spécifiquement françaises pour passer au tout bio. Une telle politique est impossible dans l’Union Européenne qui est le cadre obligé de presque tous les politiques français.

Voilà pourquoi nous continuons à tuer notre agriculture à petit feu et nous ne pourrons pas transformer massivement notre agriculture en 100% bio tant que le Frexit ne sera pas à l’ordre du jour.

Philippe Murer est l’auteur de « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant ».

 

 

[1] Le Monde « Les oiseaux disparaissent des campagnes françaises à une vitesse vertigineuse »

https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2018/03/20/les-oiseaux-disparaissent-des-campagnes-francaises-a-une-vitesse-vertigineuse_5273420_1652692.html

Le plan Castex, une béquille pour une jambe cassée

 

L’Union Européenne avait lancé dès mars 2020 la première étape du plan de relance à l’égard de son secteur préféré, la finance. Allez savoir pourquoi, 1000 milliards d’euros de monnaie publique sont créés par la BCE et apporter aux marchés financiers et aux spéculateurs professionnels afin de créer une bulle boursière au lieu de les mettre à disposition de l’économie réelle, de la transition écologique et de beaux projets économique pour l’Europe. Ceci est révélateur des véritables priorités de Bruxelles.

Le « plan ».

Le plan de Castex pour l’économie a été annoncé. Ce plan de relance ressemble plutôt à une béquille pour une jambe cassée. Doté de 100 milliards selon le 1er ministre, il est trop petit, trop saupoudré et trop étalé dans le temps. L’argent ne pourrait parfois arriver qu’en … 2024.

Pour faire simple, il contient 20 milliards de baisse d’impôt pour les entreprises qui ne sont pas une relance ayant un effet entraînement mais une énième baisse d’impôt et 30 milliards d’aides diverses. Enfin, 50 milliards d’euros maximum d’argent pour l’investissement sont saupoudrés sur nombre de secteurs et arriveront parfois en 2024. Il n’y a donc aucun effet d’entraînement sur un secteur d’avenir en particulier ni effet concentré dans le temps. Il y a un nouveau commissariat au Plan mais il n’y a ni Etat stratège, ni plan.

Etant lié à des marchés publics non réservables aux entreprises françaises du fait des règles européennes, ces 50 milliards d’euros pourraient être donnés à des entreprises étrangères.

Comme Bruxelles impose « en compensation » du plan européen des réformes négatives pour les français comme la réforme des retraites pourtant honnie, la confiance ne sera pas au rendez-vous. Ce nouveau coup bas pour les français amoindrira l’effet de la relance.

Cette béquille sur l’économie française appelée plan de relance va donc à peine amortir la crise, sans probablement empêcher le licenciement de 800.000 salariés prévus par les économistes. Nous devrons attendre notre salut de la relance de l’économie américaine et de la bulle en développement sur les marchés financiers, qui amènera les plus riches, prions braves gens, à réaliser des dépenses somptuaires ruisselant vers le peuple français.

 

Piégés dans le déclin économique par l’Union Européenne.

L’économie française va mal, très mal avec sa plus forte récession depuis la guerre. Pire, il est aujourd’hui impossible de relancer notre économie sans faire fuiter l’argent de la relance dans le monde entier. En effet, les règles européennes interdisent le patriotisme économique et imposent le libre échange et la concurrence mondiale en tout domaine.

Nous sommes donc piégés et englués dans le déclin économique.

En conséquence, le gouvernement n’essaie finalement que de régler un vieux problème : l’euro a causé un déficit de compétitivité des entreprises françaises qui se lit dans la balance commerciale (différence de compétitivité prix de 20% par rapport aux entreprises allemandes par exemple). Le gouvernement choisit de subventionner les entreprises de 50 milliards sur quelques années pour améliorer temporairement leur compétitivité de 2 à 3%. Un retour au franc et une dévaluation de 25% par rapport à la monnaie allemande aurait eu un effet 8 fois plus important et sans gaspillage d’argent public.

Ce qu’il faut faire pour éviter l’asphyxie de l’économie française.

Les entreprises françaises n’ont pas besoin de béquilles et d’argent public par dizaines de milliards d’euros pour fonctionner. Elles ont juste besoin de savoir que la croissance sera sur quelques mois imposée par l’Etat à l’économie française à coup de dizaines de milliards de commandes publiques nécessaires malgré toutes les peurs et angoisses individuelles. L’Etat doit juste donner l’impulsion positive qui manque pour faire repartir l’économie dans un cercle vertueux. Les entreprises prendront ensuite le relai avec la confiance retrouvée. Ainsi, les emplois et les investissements ne seront pas supprimés, causant une spirale négative dommageable.

La première mesure est de sortir de l’euro ce qui dévaluera inévitablement notre monnaie, rendant les entreprises françaises compétitives, sans argent public. Cette sortie de l’euro ne prend que quelques semaines et est indolore. Une première impulsion avec de multiples effets d’entrainement est ainsi donnée par la hausse des exportations et la baisse des importations.

La deuxième mesure urgente est de réserver aux entreprises françaises nos marchés publics payés par le contribuable comme tous les pays normaux, n’appartenant pas à l’Union Européenne. L’abandon des règles européennes d’appel offre trop lourdes et contraignantes donnera de l’agilité à l’Etat. Cela ne prendra que quelques semaines mais signifie notre sortie à terme de l’Union Européenne.

Un plan de relance, qui plus est écologique, sera alors efficace car les investissements seront réservés aux entreprises françaises, concentrés et rapidement mis en place. Ces investissements doivent être ciblés sur quelques secteurs stratégiques afin de développer nos filières françaises.

Avec un tel plan, il n’y aura pas de démantèlement des retraites, de mesures anti sociales et de gaspillage d’argent public. Il n’y aura qu’un plan économique efficace pour les français et les entreprises nationales.

Le choix donné aux Français est simple : l’euro, l’union européenne et l’asphyxie ou le frexit et la renaissance.

 

 

Pour se passer des énergies fossiles, utiliser une énergie propre, une seule solution : l’économie hydrogène

L’hydrogène et le mur de la transition énergétique allemande

L’Allemagne ayant rempli sa besace d’électricités renouvelables, éoliennes et panneaux solaires, est confrontée au mur de sa transition énergétique : ces énergies intermittentes ne produisent que la moitié du temps, quand le soleil ou le vent sont de sortie, et sont souvent indisponibles lorsque le consommateur tire de l’électricité. C’est pour cela qu’une énième centrale électrique à charbon a été mise en service le 30 mai à Datteln : l’Allemagne a besoin d’électricité même quand il n’y a ni vent ni soleil. L’Allemagne est quoi qu’il en soit obligé aujourd’hui de commencer à stocker ces électricités intermittentes difficiles à utiliser. L’hydrogène produite par passage de l’électricité dans l’eau, est la seule solution valable de stockage aujourd’hui (stocker 2 jours d’électricité en France nécessite selon l’Académie des Sciences 7 années de production mondiale de lithium).

En 2019, l’Allemagne a déjà commandé 27 locomotives Alstom, marque française, à hydrogène : l’hydrogène contenu dans le réservoir, l’essence de demain, est transformé en électricité actionnant un moteur électrique. Ces trains sont très utiles sur les voies non électrifiées et remplacent avantageusement les trains Diesel. Des voitures à hydrogène de série, des bus à hydrogène existent. Demain, des avions à hydrogène pourront sans doute voler comme le signalait hier le groupement des industries aéronautiques et spatiales français. Un mode de transport propre et sans émission de CO2 qui risque de révolutionner les économies du monde développé.

Un grand plan hydrogène pour l’Allemagne, où est l’Etat stratège français ?

Madame Merkel vient de décider de lancer un grand plan de support à la filière hydrogène de 9 milliards d’euros pour développer cette filière écologique dans les transports. Elle veut que l’Allemagne devienne le leader de l’économie hydrogène, trois ans après le Japon et un an après la Chine. Cette utilisation de l’Etat stratège pour relancer l’économie allemande avec un fort programme écologique est évidemment excellente quand la crise du Covid nécessite d’accélérer les investissements et la croissance.

Où est l’Etat stratège français, un exemple pour le monde avec, par exemple, le plan nucléaire qui nous a permis d’avoir depuis 30 ans une énergie sans CO2 représentant la moitié de la consommation énergétique française à un prix très faible ? Il est malheureusement pour nous dans les limbes, dilué dans le vide de la pensée stratégique néolibérale.

Les atouts de la France et les appels des industriels français ne manquent pas en la matière. Air Liquide est le leader mondial des gaz industriels et piaffe d’impatience de développer la filière hydrogène. Alstom a développé le premier train à hydrogène et pile à combustible du monde, en exploitation aujourd’hui, en Allemagne ! Carlos Tavares de Peugeot a déclaré que les voitures à hydrogène sont plus prometteuses que les voitures électriques[1]. Des entreprises françaises sont prêtes à produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau, carburant produit avec une électricité

 

sans CO2. Il ne manque que l’impulsion forte de l’Etat stratège pour engager la filière pour de très longues années de forte croissance. L’hydrogène a en effet des atouts qui le rendent très supérieur au tout électrique : stockage de l’électricité renouvelable, remplissage d’un réservoir en 3 minutes dans une station service, l’hydrogène propre est d’ores et déjà moins cher que l’essence taxée ; il ne nécessite pas de déploiement de millions de bornes électriques coûteuses sur les trottoirs et ne pose pas de problèmes de recharge ou de surtension du réseau électrique sur les routes des vacances quand 100.000 utilisateurs veulent recharger leur batterie.

La France est en capacité de produire dès aujourd’hui beaucoup d’hydrogène propre : il suffit de le fabriquer par électrolyse de l’eau après avoir fait tourner nos centrales nucléaires, sous-utilisées, à pleine capacité. On remarquera que fermer la centrale de Fessenheim dans ces conditions est une absurdité, un bonbon jeté à EELV aux dépens de l’économie et de l’écologie de la France. La production d’hydrogène permettra d’absorber l’intermittence des productions d’énergies renouvelables si cette voie est privilégiée.

A court et moyen terme, la France doit relancer son économie et ses secteurs d’avenir

Pour la relance de notre économie en dépression de 11% cette année, pour la relance de l’emploi et notre repositionnement dans la course technologique, il est fondamental que la France lance un grand plan hydrogène avec des commandes fermes à nos industriels sur plusieurs années. L’Allemagne est trop timide. Ce plan nécessite plus de 9 milliards d’euros pour être un réel atout de poids. Cela passe par le remplacement dans les années à venir de toutes les locomotives diesel de la SNCF par des locomotives propres à hydrogène, par un travail avec Peugeot et Renault pour lancer rapidement des modèles hydrogène et le lancement rapide d’usines d’électrolyseurs. Toute une filière économique et écologique d’excellence peut être poussée en avant avec de fortes créations d’emplois à valeur ajoutée en France. Elle est nécessaire pour notre avenir, elle est nécessaire pour relancer la croissance. Tous les détails d’un tel plan stratégique sont dévoilés dans la partie énergie du livre « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant » sorti le 9 Juin.

Structurer et donner une poussée à cette filière serait pour la France un grand pas pour l’économie et un grand pas pour l’écologie. Ce serait un véritable espoir pour notre pays paralysé par la peur du décrochage stratégique. Macron l’entendra-t-il ?

 

 

[1] Carlos Tavares le patron de Peugeot déclarait fin 2018 à propos de l’électrique « Le monde est fou. Le fait que les autorités nous ordonnent d’aller dans une direction technologique, celle du véhicule électrique, est un gros tournant… Toute cette agitation, tout ce chaos, va se retourner contre nous parce que nous aurons pris de mauvaises décisions dans des contextes émotionnels ». Sur l’hydrogène, il déclarait : « C’est une technologie qui nous intéresse vraiment ». « Je peux vous annoncer qu’en 2021 nous allons faire les premiers tests grandeurs nature de vente de véhicules à hydrogène du groupe PSA ». « Les premiers résultats sont très prometteurs donc nous pensons que cette technologie a de l’avenir… ».

Fermeture de 14 réacteurs nucléaires français, un gâchis financier, humain et climatique.

Fermeture de 14 réacteurs nucléaires français, un gâchis financier, humain et climatique.

Un décret du gouvernement du 23 avril, passé inaperçu dans cette période d’épidémie, grave dans le marbre la fermeture de 14 réacteurs nucléaires pour les 15 années à venir[1].

Un terrible gâchis climatique, financier et humain.

Ces 14 réacteurs représentent le quart du parc nucléaire français. Les centrales nucléaires, décriées par les écologistes, ont pourtant rendu un sacré service au climat en économisant depuis 40 ans de gigantesques quantités d’émission de CO2. Elles rendent aussi un service important à l’emploi et à l’économie française puisque la filière nucléaire emploie 250.000 personnes. Le gâchis financier qui résulterait de leur mise à la casse est lui aussi énorme, la construction des centrales françaises ayant coûté 96 milliards d’euros selon la Cour des Comptes.

Mettre à la casse de telles unités de production d’électricité, avant leur fin programmée, est un gâchis : gâchis d’argent par dizaines de milliards d’euros, gâchis d’emplois bien rémunérés, gâchis dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Nous n’avons pourtant aucun chemin pour produire de l’électricité en émettant moins de CO2. En effet, stocker les énergies éoliennes et solaires, intermittentes par nature, avec des batteries est irréaliste. L’académie des Sciences a publié en 2017 une étude rappelant que pour stocker 2 jours de besoins électriques d’hiver pour la France, il faut 15 millions de tonnes de batterie contenant 300.000 tonnes de lithium soit 7 fois la production mondiale actuelle de lithium[2]. La façon la plus propre pour remplacer l’électricité des 14 réacteurs est donc de produire de l’électricité avec des énergies renouvelables éoliennes et solaires complétées par des centrales au gaz lorsqu’il n’y a pas assez de vent ou de soleil, la nuit par exemple. Dans le meilleur des cas, à cause des périodes sans vent ou sans luminosité, les éoliennes et les panneaux solaires produiraient 35% de la production d’électricité avec peu d’émission de CO2 et des centrales au gaz complémentaires 65% avec beaucoup d’émission de CO2[3]. Le calcul, simple, montre que ces 14 réacteurs émettent 30 fois moins de CO2 que le couple énergies renouvelables et gaz[4] nécessaire pour les remplacer.

Si on réalise le programme d’Europe Ecologie les Verts, le remplacement de toutes les centrales nucléaires par des énergies renouvelables et des centrales au gaz, les émissions de CO2 de la France augmenteraient de 121 millions de tonnes de CO2. Ces calculs montrent toute l’absurdité d’un tel projet : chaque année, la France rejetterait 40% de CO2 en plus dans l’atmosphère qu’elle n’en rejette aujourd’hui !

Le nucléaire a économisé l’équivalent de 22 ans de rejets de CO2 d’un pays comme la France.

Le nucléaire a beau être brocardé par les « verts », il émet nettement moins de CO2 que l’électricité renouvelable intermittente, obligatoirement complétée par des centrales fossiles. Ce n’est pas pour rien que le champion des énergies renouvelables, l’Allemagne, a ouvert nombre de centrales au gaz (et même au charbon) ces dernières années. Ce pays démarrera d’ailleurs en 2020 une énième centrale… au charbon[5] !

De 1977 à aujourd’hui, les centrales nucléaires françaises ont économisé 22 ans de rejets de CO2 d’un pays comme la France d’aujourd’hui ou 9 ans de rejets de CO2 d’un pays comme l’Allemagne [6].

Le nucléaire permet à la France d’être le grand pays industrialisé le plus économe en CO2 : le français moyen émet selon la Banque Mondiale 4,6 tonnes de CO2 par an quand le terrien moyen en émet 5 tonnes par an, l’Allemand 8,9 tonnes par an.

Produire massivement de l’hydrogène, l’essence de demain.

Le nucléaire est donc nécessaire à une production d’électricité avec le minimum d’émission de CO2. Faut il en déduire que les éoliennes et les panneaux solaires ne peuvent servir à rien ? Assurément non.

Un pays comme la France, ayant une électricité rejetant très peu de CO2, peut installer des éoliennes et des panneaux solaires en nombre. L’électricité produite sera utilisée pour produire sans émission de CO2 de l’hydrogène dans des électrolyseurs[7]. Cerise sur le gâteau pour la France, les centrales nucléaires ne produisent pas toujours à plein régime. Il est possible et très rentable de se servir de cette production d’électricité supplémentaire à coût quasi nul pour produire encore plus d’hydrogène propre.

Cet hydrogène propre est produit à un coût acceptable et coute moins cher que l’essence si on ne lui met pas sur le dos les taxes excessives sur le carburant. L’hydrogène est bien l’essence de demain.

Il existe déjà des trains à hydrogène Alstom permettant de remplacer les trains au Diesel. Bizarrement, ce train roule en Allemagne. La SNCF va cependant commander 17 trains Alstom à hydrogène[8]. En utilisant cette technologie, nous pourrons remplacer les bus diesel par des bus à hydrogène en ville, allégeant du coût l’émission de particules fines. Les infrastructures hydrogène se développant, nous pourrons, dans une dizaine d’années, passer aux camions à hydrogène, aux voitures à hydrogène (3 voitures de série existent déjà et Paris compte 100 taxis à hydrogène et bientôt 600[9]). Dans un jour lointain, l’avion à hydrogène et le bateau à hydrogène sont un développement tout à fait réaliste.

Le système de transport peut donc à terme se passer d’énergie fossile.

Voilà pourquoi, la fermeture de Fessenheim et la fermeture programmée de nombre de centrales nucléaires françaises est une erreur fatale dans la transition énergétique : c’est un gâchis terrible dans la lutte contre le réchauffement climatique, un gâchis financier et un gâchis humain. Une très mauvaise décision de nos gouvernements qui n’ont malheureusement pas de stratégie réaliste et pragmatique pour que la France se passe à terme des énergies fossiles.

Le sujet de la transition énergétique et tous les autres sujets de la transition écologique sont développés dans un livre à paraître en mai : « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant »[10].

[1] « La France adopte finalement sa feuille de route énergétique » https://www.latribune.fr/entreprises-finance/transitions-ecologiques/nucleaire-photovoltaique-la-france-adopte-finalement-sa-feuille-de-route-energetique-845962.html

 

[2] « La question de la transition énergétique est elle bien posée dans les débats actuels ? » https://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/lpdv_190417.pdf

[3] En France, une éolienne produit à plein régime l’équivalent de 2000 heures par an, un panneau photovoltaïque produit à plein régime l’équivalent de 1100 heures par an. En additionnant les deux, ce qui est simpliste mais donne le résultat le plus favorable pour les énergies renouvelables, nous arrivons à 3100 heures par an soit 35% du temps. Le calcul réel est complexe, tient compte de la courbe réelle de consommation nationale d’électricité et de production heure par heure des énergies renouvelables, de la présence de vents et de soleil au niveau local quand il ne l’est pas au niveau national mais les ordres de grandeur sont acceptables.

[4] La production des 14 réacteurs est de 95 milliards de kilowatts-heure d’électricité par an. Chaque réacteur émet 12 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit. Ces 14 réacteurs émettent donc chaque année 4,56 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 95*109*12/1012=1,14).

Une centrale au gaz émet 490 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit quand le couple éolienne et solaire émet en moyenne 30 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit. Le couple énergie renouvelable centrale au gaz émettra donc chaque année 31,25 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 65%*(380*109*490/1012)+35%*(380*109*30/1012)=31,25). Pour remplacer l’ensemble du parc nucléaire français, le même calcul aboutit à un surplus de 125 millions de tonnes de CO2 émis.

[5] « L’Allemagne va mettre en service une toute nouvelle centrale à charbon en 2020 » https://www.bfmtv.com/economie/l-allemagne-va-mettre-en-service-une-toute-nouvelle-centrale-a-charbon-en-2020-1799343.html

[6] La production nucléaire de la France depuis 1977 est de 14 000 milliards de kilowatts heure. En les remplaçant par des centrales au gaz, puisque les énergies renouvelables n’existent que récemment, l’économie est environ de 6700 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 14000*109*(490-12)/ 1012=6692). La France a émis environ 300 millions de tonnes de CO2 en 2019 (source Banque Mondiale). L’Allemagne a émis environ 700 millions de tonnes de CO2 en 2019 (source Banque Mondiale).

[7] Lire par exemple « H2V prêt à déployer ses deux usines d’hydrogène vert » https://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/h2v-pret-a-deployer-ses-deux-usines-dhydrogene-vert-993002

[8] A qui va profiter la future commande de 15 trains à hydrogène par la SNCF https://www.usinenouvelle.com/article/a-qui-va-profiter-la-future-commande-de-quinze-trains-a-hydrogene-par-la-sncf.N878830

[9] Et maintenant, les taxis à l’hydrogène http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/et-maintenant-les-taxis-a-l-hydrogene-24-02-2019-8019378.php

[10] Edition Jean-Cyrille Godefroy

Demi-mesures sanitaires et économiques : en finir avec la recette vers le K.O.

 

La crise économique qui s’annonce découle évidemment de la crise sanitaire, de sa puissance, de sa nature et de sa durée. Nous ne pouvons donc parler de la puissance de la crise économique à venir (une baisse du PIB sur un mois de 50% ?) sans parler de la crise sanitaire. Ce qui s’est passé dans les autres pays préalablement touchés ayant réussi à relever le défi de la crise sanitaire, nous éclairera.

Il y a 3 lignes successives de défense pour un pays dans ce type d’épidémie :

. La phase 1 où il s’agit d’empêcher les porteurs de virus de rentrer sur le territoire. Taïwan a pour l’instant partiellement gagné cette bataille et n’a que 107 cas de Coronavirus actifs sur son territoire malgré des échanges économiques intenses avec la Chine. Pour empêcher le virus d’arriver de l’empire du milieu, Taïwan a interdit le séjour aux citoyens chinois et mis en place un système de quarantaine très strict pour ceux qui s’étaient rendus dans les provinces chinoises touchées, étendues plus tard aux autres pays touchés. Taïwan produit aujourd’hui 10 millions de masques par jour au profit de sa population qui peut ainsi se protéger. Grâce à ces mesures, le pays n’a pas eu besoin de confiner sa population. Les vies ont été sauvées. Le coût économique est très faible. Attention : la généralisation de l’épidémie à l’ensemble du monde va demander à Taïwan une vigilance et un combat renouvelé pour ne pas laisser entrer le virus. D’autres pays d’Asie gagnent cette bataille avec des mesures strictes. On pense à Singapour, Hongkong, au Vietnam etc.

Coincée par son idéologie « mondialiste » (les frontières doivent rester ouvertes, l’inverse serait se placer dans le camp des fachos), le gouvernement français a perdu la première bataille : il a laissé entrer le virus.

. Dans la phase 2, le virus est entré et quelques grappes de malades, quelques chaines de contamination, commencent à se développer. Une dernière chance de détruire rapidement et sans trop de dégâts l’épidémie en développement s’offre aux autorités. La Corée du Sud a réussi pour le moment à gagner la bataille de la phase 2. Son arme : réaliser 20.000 tests par jour en toute sécurité dans des « Drive In », rapidement (5 minutes), avec envoi du résultat par SMS. Les Sud-Coréens sortent rarement de chez eux sans porter de masque facial, et de nombreux bâtiments affichent des panneaux indiquant « Pas de masque, pas d’entrée »[1]. La Corée du Sud semble gagner la dernière bataille avant le confinement : malgré le nombre important de coréens contaminé (8.000 personnes), le nombre de contaminés quotidiens est descendu à 100 cas par jour quand des pays au même stade voient le nombre augmenter de 2000 cas par jour. Les vies sont pour l’instant sauvées. Il est possible que la Corée du Sud arrive ainsi à contrôler définitivement l’épidémie.

. Dans la phase 3, le virus est entré et s’est largement répandu. C’est le cas des Etats-Unis et des pays européens comme l’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne etc. Il ne reste plus que le confinement général pour stopper le virus. Sinon, c’est la contamination d’au moins la moitié de la population comme le disait le ministre Blanquer dimanche[2] : en utilisant les statistiques chinoises, on peut évaluer à 5% les malades finissant en état critique (1,6 millions de français) et ayant peu d’accès aux lits de réanimation débordés. Le nombre de morts serait terrifiant, inacceptable pour la population, plus encore au vu du succès connu par la Chine. Les lendemains seraient dangereux.

Il y a un vrai motif d’espoir. La province de Wuhan (Hubei) où est situé l’épicentre de la maladie a gagné cette bataille : il y eut 60.000 personnes touchées par la maladie, il n’y en a plus que 6.000 aujourd’hui, tous confinés par l’Etat ou à l’hôpital. Il n’y aurait eu aucun nouveau contaminé depuis quelques jours. Selon les dernières informations, la gare de Wuhan va rouvrir. L’activité économique reprend en Chine. Un médecin français, chef de l’hôpital international de Wuhan, le médecin français Philippe Klein, ayant participé à la bataille dans une clinique internationale de Wuhan raconte dans une courte vidéo envoyée de Chine les mesures qu’il a fallu prendre[3]. Dès le début, le confinement à Wuhan était un cran plus sévère qu’en Italie et qu’en France : les transports publics, les entreprises étaient arrêtés à l’exception des services essentiels. Les Chinois pouvaient sortir pour faire leurs courses. Malgré cela, 3 semaines plus tard, l’épidémie continuait à progresser. C’est à ce moment là que 2 mesures ont permis de gagner la bataille. Les habitants ont été complètement confinés chez eux. Ils étaient obligés de rester dans leurs appartements et leurs courses étaient livrées à domicile. Toute une chaîne logistique était organisée pour les fournir en nourriture. L’autre mesure était de tester à grande échelle toutes les personnes ayant les symptômes du Coronavirus (Tests PCR, tests cliniques, tests scannographiques). Pour qu’ils n’infectent pas leur entourage, ils étaient isolés dans des stades, situation terrible. Le nombre de nouveaux contaminés s’est effondré très vite. Un mois plus tard, un succès total est au rendez-vous : il n’y aurait plus de nouveaux contaminés à Wuhan et il ne reste que 6.000 malades, chiffre qui baisse de 1000 à 2000 unités par jour.

Le docteur Philippe Klein finit par un appel poignant : «  J’ai la conviction intime pour avoir vécu dans ma chair toute cette crise sanitaire ici à Wuhan que toute mesure moins performante que celles appliquées en Chine entraîneront un plus grand nombre de morts et des conséquences économiques désastreuses dues à une épidémie plus longue dans le temps ».

L’Italie est en avance d’une dizaine de jours sur la France en termes épidémiques. Plus de 47.000 italiens sont aujourd’hui infectés et le nombre de nouveaux contaminés continue à croître presque chaque jour (6.000 de plus aujourd’hui). Les médecins chinois ayant connu la bataille de Wuhan et arrivés en Italie il y a quelques jours recommandaient hier de durcir les mesures de confinement. Après avoir tergiversé, le gouvernement Macron a pris des mesures de confinement similaires à celles prise 8 jours plus tôt par le gouvernement italien. Les résultats des mesures sont faibles en Italie, on peut facilement deviner qu’ils ne seront pas meilleurs en France, même dans 10 jours. La réponse graduelle ne marche pas face à une épidémie qui croît à une vitesse exponentielle. Il faut frapper vite et fort.

Dans une guerre contre le virus, il faut aussi une économie de guerre.

Pour cela, il faut tout donner à l’hôpital, aux médecins et infirmières pour qu’ils sauvent le maximum de vies. Augmenter leur rémunération pour leur demander pardon pour le saccage subi depuis des années et montrer notre reconnaissance pour leur sacrifice est un préalable. Leur donner autant d’argent que nécessaire pour acheter des respirateurs, des gels hydro alcooliques, des masques protecteurs, des tests et tout ce qu’il faut pour sauver nos vies. Il faut aussi tout faire pour produire, comme en économie de guerre, des masques, des respirateurs, tous les appareils de soin et de tests nécessaires. La recherche sur les traitements et vaccins devra être

grandement accélérée, dès maintenant. Les masques doivent être donnés par ordre de priorité aux activités les plus essentielles pour la Nation aujourd’hui, celles qui doivent rester ouverte : la santé, l’alimentaire, la logistique essentielle et les services régaliens pour assurer l’ordre. Il faut protéger tous ceux qui travaillent : pour ceux qui ne pourraient pas avoir de masques à cause des lacunes de l’Etat, des masques de fortune qui protègent un peu les porteurs et beaucoup les autres sont facilement réalisables comme l’ont montré des médecins.

Si nous faisons un tel effort, ce n’est pas pour le ruiner immédiatement par une contamination venue de l’extérieur. Pour la circulation des personnes, les frontières doivent être fortement contrôlées, voire fermées avec tous les pays touchés par l’épidémie. Seuls les personnes absolument utiles à la bataille doivent pouvoir entrer (camionneurs espagnols porteurs du masque de protection pour amener des fruits et légumes…). Qui voudrait d’ailleurs venir dans une France confinée et contaminée ? En nous protégeant, nous protégeons les autres.

Voilà pour la partie sanitaire, guère réjouissante. Les mesures trop faibles prises à chaque étape par le gouvernement français sont dues à l’idéologie (non fermeture des frontières aux Chinois au début de l’épidémie) et parfois à la peur de dégâts économiques trop importants. Le gouvernement se trompe, nous pouvons empêcher une détérioration de notre économie.

De coûts faibles au départ si des mesures de type Taïwan ou Corée du Sud avaient été prises, les coûts économiques du confinement peuvent sembler considérables aux naïfs. En effet, le pays étant mis à l’arrêt, le coût économique du confinement sera très élevé. Pour un pays comme la France, la moitié du PIB mensuel pourrait être perdue pour un mois de confinement soit un coût de 100 milliards d’euros. Nous verrons que ce coût est gérable si la seule entité aux épaules assez large le prend à son compte : l’Etat.

En effet, la seule chose qui serait irréparable serait la destruction des entreprises, organisations humaines de production et/ou de leurs salariés. Tout doit être fait pour préserver nos entreprises, nos unités de production, ressources vitales pour les chefs d’entreprise et les salariés et tout doit être fait pour préserver les salariés. L’unité nationale pour répondre à cette crise nécessite la justice.

Tout le reste est gérable.

Concernant les entreprises et les commerces dont l’activité sera arrêtée : pendant la durée du confinement, la survie de tous nécessite un non paiement des impôts, un paiement total des salaires et des charges sociales par la puissance publique pour ces entreprises à l’arrêt. Pour les entreprises entièrement ouvertes (alimentaire et pharmacie), le problème ne se pose pas ou peu. Pour celles peu nombreuses dont l’activité est partiellement paralysée (essentiellement la logistique, l’électricité, les télécoms, les médias…) un équilibre doit être trouvé entre une aide totale et une aide nulle afin que ces entreprises vivent. A Bercy de plancher et vite sur le bon ratio. Enfin, un report des remboursements des emprunts et des intérêts dus aux banques est nécessaire pour laisser vivre les entreprises partiellement ou totalement arrêtées. La Banque Centrale compensera le coût subi les banques du report des remboursements des emprunts et des intérêts.

C’est à ce prix que nous empêcherons la destruction de notre organisation économique. Si de grosses entreprises cotées en bourse ou non sont, malgré toutes ces aides, confrontées à des difficultés insolubles dues à des risques très élevés pris précédemment, l’Etat devra les sauver en prenant des parts dans le capital. Cela s’appelle en bon français des nationalisations partielles. Les actionnaires sont rémunérés pour les risques pris nous dit-on, l’Etat, lui, n’est pas un gogo qui doit socialiser les pertes et assurer la privatisation des bénéfices.

Ce n’est pas la bourse et le patrimoine instantané des millionnaires et milliardaires qu’il faut assurer, ce sont les organisations humaines qui sont nécessaires à la Nation. La Banque Centrale Européenne a annoncé la semaine dernière utiliser sa planche à billet donc de « l’argent public européen » (ce mot a-t-il un sens ?) pour acheter 120 milliards d’euros puis 750 milliards d’euros de dettes publiques et de dettes privées aux investisseurs. C’est toujours la même erreur, la même faute : sauver la finance en premier quand il faut sauver l’économie réelle d’abord. Nous n’y pouvons rien, étant aujourd’hui coincés dans l’Union Européenne. Mais, il est nécessaire que l’Etat français prenne ses responsabilités et sauve l’économie française par le bout de l’économie réelle et non par le bout de la finance, en la favorisant encore et encore.

 

Il faut aussi sauver les salariés, les chefs d’entreprise, les indépendants, les intérimaires aux contrats arrêtés, les chômeurs qui sont confinés et ne peuvent travailler. Ils doivent avoir des ressources pour pouvoir vivre, payer leurs achats essentiels pendant cette crise. A Bercy de faire un calcul juste et de payer les salariés, les chefs d’entreprise et les indépendants : un salaire de 70-80% sera sans doute suffisant, les gens étant malheureusement confinés ; pour les plus pauvres dont les fins de mois sont très difficiles, ce sera 90%. Les chômeurs en fin de droit verront leurs allocations chômage prolongés. Evidemment, en échange des facilités prévues pour les entreprises, les licenciements seront interdits pendant cette période.

Les ménages doivent pouvoir payer leurs emprunts dont l’immobilier représente la plus grande part. Les échéances mensuelles peuvent être lourdes. La durée des prêts sera automatiquement reportée de la durée du confinement et les versements du mois annulés.

Tout ceci coutera cher, sans doute plus de 100 milliards d’euros mais empêchera la destruction de notre tissu économique qui coûterait plus cher encore et obscurcirait définitivement notre avenir. Bien sûr, si le gouvernement avait su empêcher l’arrivée du virus comme à Taïwan et Singapour, avait su empêcher la massification de la contamination comme en Corée du Sud aujourd’hui, le coût aurait été infiniment moindre. Il est trop tard pour le regretter. Il faut mener ensemble cette guerre contre l’ennemi invisible qu’est le Coronavirus.

Cet ennemi disparaîtra de notre pays en un ou deux mois. Pour qu’il ne revienne pas en franchissant les frontières avec des porteurs passant par des pays touchés, il faudra continuer à les contrôler fermement jusqu’à ce que la maladie soit terrassée par un vaccin. La circulation des personnes avec les pays encore touchés par l’épidémie ne pourra pas avoir lieu ou avec des quarantaines obligatoires assorties de tests du virus. L’affaire d’un an au minimum selon les spécialistes.

On le voit, les mesures sanitaires et économiques du gouvernement Macron ne vont pas dans ce sens. Confinement peu strict, injonctions paradoxales (Vous devez aller travailler, prendre les transports collectifs mais vous devez rester confinés), injonction aux entreprises non essentielles d’ouvrir, lois contre les salariés pour une durée indéterminée, non protection des secteurs régaliens de maintien de l’ordre et protection faible des médecins, pas de moyens massifs pour les hôpitaux, planification des productions de « guerre » contre le virus inexistante, frontières ouvertes, mensonges graves à répétition tout en demandant l’union nationale.

Cette gestion peut mener à une situation extrêmement dangereuse. La crise que nous vivons démontre que les dogmes du néolibéralisme, la volonté de rabaisser l’Etat et le sans-frontiérisme nous font courir de redoutables périls en plus d’injecter le poison de l’injustice, de la haine et du désordre dans notre pays. Ils ne doivent pas conduire la France au bord du chaos économique et sanitaire.

[1] Causeur : « Coronavirus: la Corée parvient à endiguer l’épidémie sans confinement » https://www.causeur.fr/coronavirus-italie-chine-coree-confinement-174036

[2] Le coronavirus touchera “probablement” la moitié des Français, selon Jean-Michel Blanquer https://www.europe1.fr/sante/le-coronavirus-touchera-probablement-la-moitie-des-francais-selon-jean-michel-blanquer-3955412

[3] Ce médecin explique dans le républicain lorrain toute la stratégie mise en place à Wuhan pour vaincre l’épidémie et appelle les Français à comprendre les enjeux terribles de cette épidémie foudroyante https://www.republicain-lorrain.fr/edition-metz-et-agglomeration/2020/03/20/l-appel-dechirant-du-medecin-mosellan-de-wuhan-aux-Français