Que se passe-t-il si la France remplace son électricité nucléaire par des éoliennes, du solaire et du gaz ?

Si la France ferme toutes ses centrales nucléaires et les remplace par des panneaux solaires, éoliennes et centrales gaz comme le veulent les écolos, que se passe-t-il ?

 

Consommation annuelle d’électricité en France : 470 Twh.

Production nucléaire en France 400 Twh par an.

La production d’électricité est de 2000 heures par an pour les éoliennes et de 1100 heures par an pour les panneaux solaires soit 35% du temps pour le cumul des deux électricités. 65% du temps, quand pas de vent ou de soleil, il faut donc activer des centrales au gaz pour produire de l’électricité.

 

Emission de CO2 si nucléaire remplacé par ENR & gaz: 110 Millions de tonnes !

Emission de CO2 de l’électricité gaz 418 g par kwh, nucléaire 4 grammes par kwh, solaire et éolien 30 g par kwh à 400*1000000000*(65%*418+35%*30-100%*4)/ 1012=110 Millions.

 

En remplaçant l’électricité nucléaire par

l’électricité des éoliennes, des panneaux solaires et du gaz (quand ni vent ni soleil),

les émissions de CO2 de la France passeraient de 300 millions à 410 millions de tonnes par an !

 

Les écolos d’EELV veulent une solution énergétique pour la France

avec des émissions de CO2 annuelles en hausse de 35% !

La fermeture de la centrale de Fessenheim augmente les émissions de CO2 de la France de 2,8 millions de tonnes chaque année !

La fermeture de la centrale de Fessenheim augmente les émissions de CO2 de la France de 2,8 millions de tonnes chaque année !

 

La centrale de Fessenheim émettait 0.04 millions de tonnes de CO2 par an.

La production d’électricité de Fessenheim est de 10 milliards de kwh d’électricité par an. Fessenheim émet 4 grammes de CO2 par kwh produit[1]. Fessenheim émet donc chaque année 0,04 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 10*109*4/1012=0,04).

 

Fessenheim sera remplacée par un mix panneaux solaires, éoliennes et centrales au gaz. Le mix panneaux solaires/éoliennes/centrale gaz remplaçant Fessenheim émettra 2.82 millions de tonnes de CO2 par an.

La façon la plus propre pour remplacer l’électricité de Fessenheim est de produire de l’électricité avec des énergies renouvelables éoliennes et solaires complétées par une centrale au gaz lorsqu’il n’y a pas assez de vent ou de soleil, la nuit par exemple. Dans le meilleur des cas, à cause des périodes sans vent ou sans luminosité, les éoliennes et les panneaux solaires produiraient 35% de la production d’électricité avec peu d’émission de CO2 et la centrale au gaz 65% avec beaucoup d’émission de CO2[2]. Le calcul, simple, montre que Fessenheim émet 30 fois moins de CO2 que le couple énergies renouvelables et gaz[3] nécessaire pour la remplacer.

Une centrale au gaz émet 418 grammes de CO2 par kwh[4] produit quand le couple éolienne et solaire émet en moyenne 30 grammes de CO2 par kwh produit[5]. Le couple énergie renouvelable centrale au gaz émettra donc chaque année 2,8 millions de tonnes de CO2 (Calcul: 65%*(10*109*418/1012)+35%*(10*109*30/1012=2,82)

 

 

Coût de la fermeture de Fessenheim en CO2: 2,8 millions de tonnes de CO2 par an.

 

 

[1] Emission de CO2 pour un kwh d’électricité nucléaire et un kwh d’électricité fabriqué par une centrale gaz https://www.lemonde.fr/blog/huet/2022/06/22/nucleaire-4-g-de-co2-par-kwh/

 

[2] En France, une éolienne produit environ 2000 heures par an quand un panneau photovoltaïque produit 1100 heures par an. En additionnant les deux, ce qui est simpliste mais donne le résultat le plus favorable pour les énergies renouvelables, nous arrivons à 3100 heures par an soit 35% du temps. Le calcul réel est complexe, tient compte de la courbe réelle de consommation nationale d’électricité et de production prévisible heure par heure des énergies renouvelables, de la présence de vents et de soleil au niveau local quand il ne l’est pas au niveau national mais les ordres de grandeur sont acceptables.

[3] La production de Fessenheim est de 10 milliards de kilowatt-heure d’électricité par an. Fessenheim émet 4 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit. Fessenheim émet donc chaque année 0,12 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 10*109*12/1012=0,12).

3,3 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 65%*(10*109*490/1012)+35%*(10*109*30/1012=3,29)

 

[4] Emission de CO2 pour un kwh d’électricité nucléaire et un kwh d’électricité fabriqué par une centrale gaz https://www.lemonde.fr/blog/huet/2022/06/22/nucleaire-4-g-de-co2-par-kwh/

 

[5] Emission de CO2 pour un kwh d’électricité solaire et un kwh d’électricité d’électricité éolienne https://www.lemonde.fr/blog/huet/2022/06/22/nucleaire-4-g-de-co2-par-kwh/

 

La France a économisé grâce aux centrales nucléaires en activité depuis 1977 20 ans d’émissions de CO2 (Niveau de 2019) !

La France a économisé grâce aux centrales nucléaires en activité depuis 1977 plus de 20 ans d’émissions de CO2 (Niveau de 2019) !

La production nucléaire de la France depuis 1977 est de 14.000 milliards de kwh. L’électricité nucléaire émet 4 grammes de CO2 par kwh[1] produit contre 418 grammes de CO2 pour les centrales au gaz.

Si la France avait installé des centrales au gaz au lieu des centrales nucléaires, elle aurait émis 5800 millions de tonnes de CO2 de plus.

(Calcul: 14000*1000000000*(418-4)/ 1012)=5796).

La France a émis environ 300 millions de tonnes de CO2 en 2019 (source Banque Mondiale[2]).

La France a donc économisé grâce aux centrales nucléaires en activité depuis 1977 environ 20 ans des émissions de CO2 (Niveau de 2019) !

Graphique de la production nucléaire en France en Twh (1 milliard de kwh), source gouvernement français[3]

 

 

 

 

 

 

[1] Emission de CO2 pour un kwh d’électricité nucléaire et un kwh d’électricité fabriqué par une centrale gaz https://www.lemonde.fr/blog/huet/2022/06/22/nucleaire-4-g-de-co2-par-kwh/

[2] Emission de CO2 de la France, Banque Mondiale https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/EN.ATM.CO2E.KT?locations=FR

[3] production nucléaire en France, source gouvernement français https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/bilan-energetique-2020/16-34-baisse-de-la-production

Le programme économique de Mélenchon, l’avenir en commun

  1. Résumé Conclusion.

a. Le plan A plan B de Mélenchon concernant l’Union Européenne a été transformé et est devenu complètement irréaliste.

Le Plan A Plan B de 2017 consistait soit à changer radicalement l’Union Européenne (indépendance de la BCE, protectionnisme, harmonisation fiscale et sociale européenne, fin de la libéralisation des services publics) soit à sortir unilatéralement de l’UE. C’était quoi qu’on en dise quelque chose de réaliste, de faisable, au moins la partie B du plan.

Le nouveau plan A plan B de Mélenchon, c’est soit on arrive à changer les traités européens et l’UE, soit la France désobéit et fait ce qu’elle veut dans l’UE.

Plan A : le changement des traités européens se faisant obligatoirement à l’unanimité, cette voie est très improbable (A moins d’imaginer que le paradis fiscal luxembourgeois accepte sa ruine avec la fin de l’évasion fiscale, que l’Allemagne accepte de ne plus faire de libre échange avec l’extérieur ce qui lui serait défavorable vue qu’elle a 250 milliards d’euros d’excédent commercial…).

Plan B : « La France désobéit et fait ce qu’elle veut ». Un club défini par des règles communes se satisfait rarement qu’un des 27 membres décide de s’affranchir de toutes règles qui lui déplaisent. Cela menace immédiatement l’existence du club. L’Union Européenne disposant de la gestion de la monnaie par la BCE pourra alors asphyxier doucement mais surement l’économie française en arrêtant d’acheter des emprunts d’Etat français ou en arrêtant de prêter le moindre argent aux banques françaises qui ont besoin pour fonctionner en tant que banque d’emprunter chaque jour des dizaines de milliards d’euros à la BCE. Voilà pourquoi le nouveau Plan A Plan B de Mélenchon est complètement irréaliste.

Mélenchon veut utiliser le droit de véto de la France pour refuser tout nouvel accord de libre-échange. Les accords de libre échange peuvent être voté uniquement à la majorité qualifiée et ils n’ont plus besoin de passer devant les parlements nationaux (sauf les chapitres concernant l’investissement étranger). https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/05/23/20002-20180523ARTFIG00300-l-ue-pourra-conclure-certains-accords-sans-l-aval-des-parlements-nationaux.php et file:///C:/Users/User/Downloads/note_d_info_juridique_cycle_de_vie_ale_de_l_ue.pdf

Mélenchon souhaite utiliser le levier de la contribution française au budget de l’UE (13 milliards net), ce qui est un faible atout aujourd’hui. Ces 13 milliards d’euros net ne sont rien par rapport aux sommes déversées par la BCE en achat d’emprunt d’état ou en prêt aux banques françaises.

Enfin Mélenchon souhaite construire des coopérations plus approfondies avec les Etats qui le souhaitent en matière sociale, écologique, culturelle, éducative.

 

 

 

 

Toute cette partie intéressante du programme est par conséquent caduque :

. Adopter des mesures anti-dumping social pour les industries stratégiques (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire).

. Relocaliser les productions essentielles à la vie de notre pays (difficile voire impossible avec les accords de libre-échange).

. Instaurer des droits de douane sur des critères écologiques et sociaux (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire).

. Contrôler les mouvements de capitaux (interdit dans l’UE).

. Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles (impossible avec la PAC, la concurrence des autres pays européens et même du monde entier à cause du marché unique et des accords de libre-échange).

. Interdire les fermes-usines d’élevage intensif et les pratiques cruelles (Possible en France mais en laissant exporter par les autres pays européens ces viandes d’élevage intensif).

 

b. Un programme irénique, empreint d’une naïveté voulue ou jouée ?

Mélenchon observe tout ce qui ne va pas dans l’économie et impose « une interdiction de ce qui ne va pas ». Par exemple : interdiction d’expulsion sans relogement public. Il oublie les effets de bord, les hommes n’étant pas des saints : puisque je ne peux pas être expulsé sans relogement, je ne fais pas trop d’effort pour payer mon loyer. Sans compter le manque de logements publics. La logique de Mélenchon est empreinte de naïveté et d’irénisme.

Il ne cherche pas à trouver des solutions profondes au problème du logement, de la faible hausse du Smic etc. Notre industrie n’est pas compétitive à cause d’une monnaie trop chère et les gouvernements français bloquent le Smic pour réparer ce problème ce qui est efficace, mais à la marge (la preuve en est notre déficit commercial record). Autre exemple, Mélenchon propose de donner 1000 euros par mois pour chaque jeune qui s’inscrirait dans l’enseignement professionnel alors que de nombreux jeunes profiteront de l’effet d’aubaine en ne s’inscrivant que pour toucher un salaire proche du Smic.

Augmenter de 10% le Smic en restant dans l’euro et l’Union Européenne revient à détruire nos moyens de production nationaux et les emplois. Le faire hors de l’euro et de l’Union Européenne est possible comme l’a démontré le Royaume-Uni après le Brexit.

Autre défaut du même calibre : demander au service public ce qu’il ne peut pas faire bien, pas mieux que le secteur privé, par exemple, « Créer un service public du réemploi et de la réparation ».

 Recension ici de toutes les mesures iréniques ou irréalistes du programme de Mélenchon :

. Créer 1 million d’emplois publics en plus (Ehpad, santé, éducation nationale, justice…).

. Un héritage maximal à 12 millions d’euros et des droits de succession plus élevés.

. Interdire l’expulsion locative sans garantie d’un logement public.

. Droit de véto suspensif sur les plans de licenciement.

. Taxer les entreprises ayant bénéficié de la crise sanitaire pour l’investir dans l’écologie.

. Sortir du nucléaire sans date de sortie annoncée

. Chaque chômeur de longue durée se verra offrir un emploi au Smic dans un secteur d’urgence (et les qualifications ?)

. Smic net augmenté de 10% à 1400 euros par mois (sans sortir de l’euro).

. Allocation de 1000 euros par mois pour tout jeune allant dans l’enseignement professionnel.

. Fixer un salaire maximal pour que l’écart des salaires dans une entreprise soit au plus 20 fois le salaire minimal

. Une taxe foncière progressive.

. Créer un service public de réparation et du réemploi

. Les pauvres « pourront bénéficier des réductions d’impôts des riches » car elles seront transformées en crédit d’impôt. L’Etat pourra ainsi payer des impôts aux plus pauvres.

. Investir 200 milliards d’euros pour la transition écologique financé par les taxes sur les entreprises polluantes et l’ISF.

 

  1. Analyse du programme de Mélenchon :

Toutes les mesures permettant d’augmenter la production, assez peu détaillées d’ailleurs, sont donc caduques.

Ne reste que la partie hausse des dépenses publiques, hausse du pouvoir d’achat par la hausse du Smic et des salaires, la création de 1 million de postes de fonctionnaire, la retraite à 60 ans au lieu de 62, la réduction de la TVA sur les produits de première nécessité, les crédits d’impôts pour les moins aisés…

Les dépenses publiques sont innombrables avec quasiment aucune recette en face si ce n’est le rétablissement de l’ISF et la lutte contre la fraude fiscale rendue quasiment impossible par l’Union Européenne des paradis fiscaux et le droit de véto sur les affaires de fiscalité (Luxembourg, Irlande, Malte, Chypre, Hollande etc.).

De nombreuses mesures sont tellement irréalistes qu’elles bloqueraient complètement l’économie française : allocation de 1000 euros par mois pour tout jeune allant dans l’enseignement professionnel (pour travailler ou pour toucher de l’argent ?), éliminer le chômage des jeunes grâce à un emploi public de 5 ans spécifique, droit de véto suspensif sur les plans de licenciement.

Il y a de vraies réflexions sur certains problèmes touchant l’économie française, notamment la financiarisation, mais le programme est très démagogique et irréaliste.

Le programme est un plan de relance par la hausse des salaires, les aides sociales diverses et une forte dépense publique, à la création de beaucoup d’emplois sans certitude aucune de leur utilité économique et sociale, à un déséquilibre majeur des comptes publics et extérieurs, à une hausse importante de l’inflation.

Il aboutirait à une envolée des importations sans parvenir à augmenter la production. La hausse des salaires sans dévaluation aboutirait probablement à une baisse des exportations.

C’est le programme commun de Mitterrand de 1981 à 1983 en pire car comme Mitterrand, Mélenchon refuse la nécessaire dévaluation du franc pour rendre positif ce fort programme de relance. Il refuse aussi de s’affranchir de façon réaliste des contraintes de l’UE qui sont dix fois plus fortes qu’en 1983.

 

  1. Les mesures du programme de Mélenchon par thème.

Mesures globales

. Mélenchon refuse tout nouvel accord de libre-échange grâce à un droit de véto inexistant (les accords se votent à la majorité qualifiée). Théoriquement impossible dans l’UE

. Mélenchon souhaite utiliser le levier de la contribution française au budget de l’UE (13 milliards net) pour faire plier l’UE, ce qui est un faible atout aujourd’hui. Ces 13 milliards d’euros ne sont rien par rapport aux sommes déversées par la BCE en achat d’emprunt d’Etat ou en prêt aux banques françaises.

. Mélenchon souhaite construire des coopérations plus approfondies avec les Etats qui le souhaitent en matière sociale, écologique, culturelle, éducative.

. Instaurer des droits de douane sur des critères écologiques et sociaux (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire).

. Adopter des mesures anti-dumping social pour les industries stratégiques (Décision au niveau de l’UE qui en parle depuis 10 ans sans jamais le faire). Impossible dans l’UE

. Relocaliser les productions essentielles à la vie de notre pays (difficile voire impossible avec les accords de libre-échange). Impossible dans l’UE

. Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles. Impossible dans l’UE avec la PAC, la concurrence des autres pays européens et même du monde entier à cause du marché unique et des accords de libre-échange).

. Interdire les fermes-usines d’élevage intensif et les pratiques cruelles (Possible en France mais en laissant l’importation en France par les autres pays européens ces viandes d’élevage intensif). Virtuellement impossible dans l’UE

 

Emploi

. Smic net augmenté de 10% à 1400 euros par mois

. Augmenter l’ensemble des salaires en mettant en place des commissions salariales dans les entreprises

. Fixer un salaire maximal pour que l’écart des salaires dans une entreprise soit au plus 20 fois le salaire minimal

. Droit de véto suspensif sur les plans de licenciement. Instauration d’un vote de défiance dans l’entreprise.

. En cas de rachat, droit de préemption pour que les salariés reprennent leur entreprise sous forme de coopérative.

. Chaque chômeur de longue durée se verra offrir un emploi au Smic dans un secteur d’urgence (et les qualifications ?)

. Réquisitionner une année la part des bénéfices des grandes entreprises au-dessus de la progression moyenne de la moyenne du Cac 40.

 

Pouvoir d’achat

. Réduire la TVA sur les produits de première nécessité et remettre une TVA grand luxe pour la financer.

. Encadrer le prix des produits alimentaires de première nécessité, plafonner les frais bancaires.

. Rendre l’impôt sur le revenu plus progressif avec 14 tranches

 

Entreprises

. Un impôt sur les sociétés inférieur pour les bénéfices réinvestis et supérieur pour les bénéfices distribués.

. Un impôt sur les sociétés progressif.

. Egalité entre l’impôt sur le capital et celui sur le travail.

. Taxer les entreprises ayant bénéficié de la crise sanitaire pour l’investir dans l’écologie.

. Développer l’économie sociale et solidaire (les coopératives, les entreprises coopératives…)

 

Jeunes

. Allocation de 1000 euros par mois pour chaque jeune qui s’inscrit dans l’enseignement professionnel.

. Eliminer le chômage des jeunes grâce à un emploi public de 5 ans spécifique.

 

Fonction publique

 

. Titulariser les 800 000 contractuels de la fonction publique et créer 1 million d’emplois publics en plus (Ehpad, santé, éducation nationale, justice…).

. Renationaliser » la SNCF et la relancer. Supprimer les lignes aériennes courtes

. Renationaliser les autoroutes et les aéroports stratégiques

. Moratoire sur les partenariats public privé

 

Retraites

. Retraites à 60 ans à taux plein

 Agriculture

. Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles

. Interdire les fermes-usines d’élevage intensif et les pratiques cruelles

 

Dette publique

. Imposer à la BCE qu’elle achète toute la dette publique en circulation sur les marchés financiers donc toute la dette publique. Cette dette ne sera jamais remboursée (transformée en dette perpétuelle  à taux 0).

. La dette publique illégitime pourra être renégociée.

. Remetttre en place un circuit du trésor pour que l’Etat puisse se financer sans les marchés financiers

 

Finance

. Nationaliser quelques banques généralistes pour mieux financer les TPE et financer l’Etat français.

. Taxe sur les transactions financières

. Contrôler les mouvements de capitaux.

. Séparation des banques d’affaire et de détail.

. Interdire les rachats d’entreprise avec endettement par les financiers (LBO)

 

Fiscalité

. Rétablir l’ISF en le durcissant, avec un volet climatique.

. Rendre la CSG progressive.

. Une taxe foncière progressive.

. Un héritage maximal à 12 millions d’euros et des droits de succession plus élevés.

. Les pauvres « pourront bénéficier des réductions d’impôts des riches » car elles seront transformées en crédit d’impôt. L’Etat pourra ainsi payer des impôts aux plus pauvres.

. Faire de la lutte contre l’évasion fiscale une priorité. Poursuite judiciaire plus dure contre l’évasion fiscale.

 

Logement

. Interdire l’expulsion locative sans garantie d’un logement public.

. Construire 200.000 logements publics par an.

. Encadrer les loyers partout.

. Mettre en place un « permis de louer » pour éviter le logement indigne.

. Réquisitionner les logements vides et les mettre sur le marché.

 

Energie et écologie

. Investir 200 milliards d’euros pour la transition écologique financé par les taxes sur les entreprises polluantes et l’ISF

. Sortir du nucléaire sans date de sortie annoncée

. Abolir l’obsolescence programmée et allonger les durées de garantie légale

. Service public de réparation et du réemploi

 

 

Le bilan économique calamiteux de Macron, maquillé comme une voiture volée

Le calamiteux bilan économique de Monsieur Macron

Bien sûr, le président Macron est le président des très riches qu’il enrichit avec les moyens de l’Etat : baisses d’impôts, contrats divers et variés aux frais du contribuable etc.

Tous les autres sont livrés au grand bain du marché mondialisé, un marché aux requins, et sont perdants. Du libéralisme pour les classes moyennes, de l’ubérisation pour les pauvres, de l’étatisme pour les riches. Bilan : pas de croissance, explosion de la dette publique et paupérisation progressive des Français.

Malgré son échec, Macron a réussi à maquiller son bilan par une baisse du chômage avec :

1,2 millions d’auto entrepreneurs en plus payés 600 euros par mois, 400.000 personnes encore en chômage partiel, + 200.000 apprentis payés par l’Etat.

Macron, c’est à la fois le pire du Thatchérisme et le pire du socialisme.

Baisse d’impôts pour les plus riches, précarisation du travail, 1,2 million d’auto entrepreneurs à 600 euros en plus, détricotage des services publics d’un côté.

Explosion de 600 milliards de la dette publique de l’autre côté.

Dur avec les classes moyennes et populaires, généreux et même caressant avec les puissants.

La croissance a été très faible pendant le quinquennat de Macron : +0,5% par an en moyenne. Le PIB de la France en 2021 est quasiment celui de 2018 (à 0,2% près).

Et tout cela malgré des dépenses publiques pour relancer la croissance qui ont fait augmenter la dette publique de 600 Milliards !

Macron prend les finances publiques en bon état. Il a fait exploser le déficit public qui est à 7% du PIB en 2021 !

Ce n’est pas le covid, c’est la gestion absurde du Covid avec la fermeture de la France qui a coûté des fortunes. La Suède n’a pas « confiné, bouclé le pays » et s’en est félicitée avec 25% de morts de moins par habitant que la France. La Suède a vu sa dette publique quasiment stagné entre 2019 et 2021 : de 35% du PIB à 35,5% du PIB. Et le PIB de la Suède est au dernier trimestre 3% au-dessus de fin 2019 quand il est au même niveau en France.

Non la gestion macroniste de la crise du covid n’est pas une bonne gestion économique. La croissance est largement en dessous de celle des USA et de la Suède avec une mortalité équivalente. Et l’explosion de la dette publique coutera chère à l’avenir.

La production industrielle est en baisse de 5% et les emplois de 1%.

Le problème, c’est que la destruction de l’industrie, c’est la destruction de la prospérité des Français

Le déficit commercial a établi un record à -82 milliards d’euros, signe de déclassement de la France. Les exportations ne permettant pas de payer les importations, la France s’endette ainsi à l’étranger, ce qui la rend dépendante et fragile. Ce genre de situation finit toujours mal si on n’y met pas fin par un changement de politique économique.

 

Le gouvernement Macron se vante souvent d’avoir fait exploser la création d’entreprises.

Il n’en est rien, le nombre de création d’entreprises est stable. Ce gouvernement a fait exploser le nombre d’autoentrepreneurs, un statut qui prend le pire du statut des salariés et le pire du statut des entrepreneurs : pas de salaire et d’argent garanti à la fin du mois, une faible protection sociale et le plus souvent très peu de chance de voir son entreprise devenir une vraie entreprise à terme et les dividendes tomber.

C’est le statut de la précarité, le statut du livreur à vélo, en scooter ou en voiture.

 

La France sous Macron, ce n’est pas la start-up Nation mais la Nation des auto-entrepreneurs, précaires, avec un revenu de la moitié du Smic !

L’emploi salarié a augmenté de 800.000 personnes sous Macron contre 500.000 sous Hollande. C’est une des rares « réussites » de Macron. Son coût 600 milliards de dette publique en plus soit 0,75 millions d’euros par emploi.

Différents artifices ont été utilisés :

  • Des contrats d’apprentissage presqu’intégralement payés par l’Etat, gratuits pour les entreprises. 8000 euros de prime à l’embauche pour des salaires de 600 euros par mois. 200.000 apprentis en plus sous Macron.
  • Encore 400.000 personnes sont en chômage partiel payé par l’Etat au 31 décembre 2021 et ne sont pas comptabilisés dans les chiffres du chômage.
  • Enfin, les chômeurs, découragés par le manque d’emploi, préfèrent maintenant devenir auto entrepreneurs … à 600 euros par mois. Or, le nombre d’auto entrepreneurs a doublé sous Macron pour passer à 2,4 millions de personnes ! Ils ne sont dans la plupart des cas plus inscrits à Pole Emploi. On fait ainsi passer 1,2 million de chômeurs à 1,2 million de personnes payées la moitié du Smic. Sur les 2,4 millions d’auto entrepreneurs, la moitié ont 0 chiffre d’affaire, l’autre moitié gagne 600 euros par mois.

Le chômage

Ces mêmes artifices permettent de faire baisser artificiellement le chômage.
En catégorie A, il y a une « baisse de 400.000 chômeurs », en catégorie ABCD il reste 6 millions de personnes inscrites à Pole Emploi contre 6,2 millions quand Macron prend le pouvoir.

Le taux de chômage de 7,4% de l’Insee ne veut plus rien dire. Ce chiffre obtenu par un sondage (sic !) ne fait que diverger avec le vrai chiffre, celui des chômeurs inscrits à Pole Emploi. D’ailleurs, pour calculer ce taux, l’Insee ose dire qu’il y a aujourd’hui 2,2 millions de chômeurs en France quand 6 millions sont inscrits à Pole Emploi en catégorie ABCD !

Pouvoir d’achat

Il est difficile de se reposer sur les données de l’Insee qui annonce sans cesse des hausses de pouvoir d’achat quand les Français ressentent exactement l’inverse et ont largement manifesté (gilets jaunes) dans la rue pour leur pouvoir d’achat. Ainsi, en 2021, les prix ont augmenté en France de 2,1% par rapport à l’ensemble de l’année 2020 selon Eurostat. Les salaires ont eux augmenté de 1,3%. Le pouvoir d’achat a donc nettement diminué en 2021 de  0,8%.

L’Insee dit que le pouvoir d’achat a augmenté sous Macron quand seulement 22% des Français jugent le bilan positif de Macron sur le pouvoir d’achat. https://www.lejdd.fr/Politique/sondage-seuls-22-des-francais-jugent-positif-le-bilan-de-macron-sur-le-pouvoir-dachat-4094935

Un peu comme avec le fameux « sentiment d’insécurité » renvoyé aux Français par des politiques niant l’aggravation de l’insécurité, il y aurait un « sentiment de perte de pouvoir d’achat » avec un gouvernement qui nous parle de hausse de pouvoir d’achat et des Français qui constatent une baisse de leur niveau de vie.

Dans un sondage de fin 2021, 60% des Français disent que leur pouvoir d’achat a baissé depuis 2017, 20% qu’il a augmenté, 20% qu’il est stable. https://www.ouest-france.fr/economie/57-des-francais-ont-l-impression-que-leur-pouvoir-d-achat-a-baisse-depuis-2017-selon-un-sondage-43d90926-317b-11ec-a94b-0a3292b9dbf1

 

Pauvreté

Impossible d’estimer le niveau de pauvreté avec l’Insee puisque les derniers chiffres datent d’il y a 2 ans.

Tentons une estimation par un autre moyen : en 2009, 2,6 millions de personnes vivaient grâce à l’aide alimentaire, en 2017 5,5 millions de personnes la réclamaient. En 2020, c’est 7 millions de personnes qui bénéficient de l’aide alimentaire en France selon le secours catholique.

20% des Français sautent un repas par jour faute de moyens https://www.mieuxvivre-votreargent.fr/vie-pratique/budget-de-la-famille/2021/09/09/budget-20-des-francais-sont-contraints-de-sauter-un-repas-faute-de-moyens/

30% des Français renoncent à se soigner faute d’argent.

https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/social/trois-francais-sur-dix-renoncent-a-se-soigner-pour-des-raisons-financieres_AN-201810090086.html

 

Les gagnants du quinquennat Macron

38.000 personnes perçoivent les 2/3 des revenus du capital en France.
Les réformes de Macron d’abandon de l’ISF à l’exception de l’immobilier, la forte baisse des taxes sur les plus-values financières, sur l’impôt sur les bénéfices et la baisse de la taxation des dividendes sont une aubaine pour ceux-là uniquement.

https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/les-chiffres-sont-absolument-hallucinants-la-gauche-du-senat-s-empare-d-un

Les mesures Macron ont permis au 1% les plus riches de gagner 24.000 euros par an de revenu en plus quand les 99% ont eu des queues de cerise.

Les 500 plus grandes fortunes françaises ont vu leur patrimoine passé de 500 milliards d’euros en 2017 à 1000 milliards d’euros en 2022. Un doublement ! Entre 1997 et 2022, la fortune des 500 familles les plus riches est passé de 80 milliards à 1000 milliards d’euros !

Macron est bien le président des très riches.

 

Destruction des services publics

Macron a continué à détruire les services publics qui sont maintenant en voie de décomposition voire de pourrissement. Le personnel parle de maltraitance à son encontre (écoutez ce qui se passe à l’hôpital) et cela finit par avoir d’énormes conséquences.

Pour l’hôpital fermeture de 17000 lits en 5 ans dont 5700 en 2020 en pleine pandémie. Départ de soignants dégoûtés par leurs conditions de travail et de plus de 15.000 soignants (chiffres de Véran, d’autres chiffres sont beaucoup plus élevés) suspendus sine die car ne voulant pas se faire vacciner. Et rien n’a été prévu pour augmenter suffisamment leurs salaires, améliorer leurs conditions de travail, réduire fortement le personnel administratif (35% de personnel administratif et technique dans l’hôpital public) pour renflouer le nombre de soignants. Les accords de Ségur n’ont ni éteint la colère ni arrêté les vagues de départ; ces accords ne sont donc pas bons. L’hôpital public se meurt. Nos gouvernants ont économisé quelques milliards d’euros et ont dû en dépenser 200 milliards pendant la crise du covid car il fallait absolument fermer la société, arrêter l’économie car l’hôpital était saturé ! Des génies.

La justice : moins médiatisé, le personnel composant la justice manifeste régulièrement pour là aussi demander des moyens de rendre justice de façon correcte. Des milliers de recrutement n’ont pas été faits et le sous-effectif est très important. On entend dans les propos rapportés par les journalistes des phrases telles que : la justice est exsangue, notre tribunal est une épave…

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/sarthe/sarthe-manque-de-greffiers-notre-tribunal-est-une-epave-14dc9f52-3d88-11ec-ae19-24374b064259

https://www.francebleu.fr/infos/societe/colere-des-magistrats-des-mobilisations-partout-en-france-1639589684

L’école. Un professeur débutait avec un salaire de 2,3 fois le Smic en 1980, il débute aujourd’hui à 1,2 Smic. Difficultés de recrutement, démissions s’ensuivent. Le niveau des élèves chute avec des réformes absurdes.

Les services publics du train, de l’électricité et du gaz sont privatisés. Cela conduit à passer de services accessibles et de bonne qualité à des prix élevé avec une qualité en baisse. Le prix des billets de train a très fortement augmenté tout comme le prix de l’électricité. Le prix du gaz flambe car l’Europe a peu de gaz et ne sécurise plus ses contrats à long terme !

 

Et n’oublions pas que tout ce système tient grâce à l’achat par 2000 Mds d’argent public de la BCE des actifs des plus riches sur les marchés financiers. Cet argent pourrait être injecté pour des projets de réindustrialisation de la France, des projets sur l’écologie, pour créer des emplois. Mais non, l’argent va aux marchés financiers et alimente les grandes fortunes qui en plus s’accroissent avec la possibilité d’emprunter de l’argent gratuit, à taux 0, grâce à cette politique absurde. Et Macron soutient cette politique européenne…

 

Quel est le programme économique de Valérie Pécresse ?

 

Le programme économique de Pécresse

Source le programme officiel https://www.valeriepecresse.fr/mes-propositions/sur-l-economie  et les annonces dans les médias.

 

Résumé factuel : le programme affiché sur le site de Pécresse comprend peu de mesures. Nombre de mesures annoncées par la candidate dans les médias ne s’y trouvent pas. Qu’en déduire ?

Les principales mesures sont l’âge de départ à la retraite repoussé à 65 ans, le temps de travail qui sera poussé vers 39 heures payés 39, la suppression de 150.000 postes de fonctionnaires, la prise en charge par l’Etat de 7 milliards de cotisations sociales pour augmenter les salaires, la baisse de 10 milliards d’impôt des entreprises (impôts de production), la baisse drastique du nombre de normes, ces normes étant pourtant majoritairement européennes.

L’Etat se désengagerait de toutes ses participations minoritaires y compris Air France pour la somme de 15 milliards d’euros.

Enfin, la candidate veut « influencer l’Union Européenne » pour faire aboutir de vieilles mesures datant de plus de 10 ans mais jamais prises : une taxe carbone aux frontières, la réciprocité dans l’ouverture des marchés publics. Un quota de logiciels et d’infrastructures numériques doit être réservé aux entreprises européennes.

Mon avis sur le programme :

Un programme habituel de droite d’argent et s’appuyant sur l’Union Européenne. Le programme a des recettes de 22 milliards d’euros par an à terme pour des dépenses de 21 milliards d’euros par an. Un programme orléaniste et sans ambition n’ayant aucune chance de relancer la croissance.

Programme de droite orléaniste avec le départ à la retraite repoussé de 62 à 65 ans, le désengagement de l’Etat des entreprises publiques, les hausses du nombre d’heures travaillées, la suppression de postes de fonctionnaires, la baisse d’impôt pour les entreprises, la hausse des salaires par la prise en charge par les contribuables de cotisations sociales. Personne ne peut penser que c’est un programme ambitieux de relance d’une économie française en mauvaise état.

Quand plus de la moitié des Français arrivent déjà à la retraite en étant sans emploi, que les entreprises licencient les salariés après 50 ans, le départ à la retraite à 65 ans semble une mesure assez violente et potentiellement couteuse en aides diverses avant les 65 ans pour les 50% de sans-emplois. Ne parlons pas des ouvriers et artisans qui peuvent difficilement travailler après 60-62 ans.

Les postes de fonctionnaires seraient supprimés notamment dans les collectivités locales quand l’Etat n’a pas le pouvoir de le faire. Pécresse veut supprimer les doublons. Cela semble un peu facile comme argumentation. Où ? Comment ? La dématérialisation serait augmentée quand celle-ci est déjà très importante (Même la demande de carte grise est dématérialisée avec les risques de fraude évidente et de coûts que cela comporte). A l’exception d’une suppression des Régions, agglomérations et communautés de commune, on ne voit pas comment cela serait réalisable. Pour la suppression d’emplois dans l’administration administrante, Pécresse devrait préciser quels sont ces postes inutiles pour être crédible (ARS ?).

La hausse du nombre d’heures travaillées a-t-elle un sens dans un pays au chômage si élevé aujourd’hui ? Ne vaut-il pas mieux que plus de personnes sortent du chômage et apportent leur contribution à la Nation ? Enfin, la prise en charge par le contribuable des cotisations sociales est sympathique mais fait augmenter les impôts pour les contribuables.

Toute la partie influence de l’Union Européenne semble être un vœu pieux puisque ces mesures n’ont jamais pu être adoptées en 10 ans puisqu’il faut l’accord de nos partenaires qui n’ont pas forcément les mêmes intérêts et les mêmes idées. La « réduction drastique des normes » en fait partie puisque l’essentiel des normes appliquées en France vient directement de l’Union Européenne.

 

Economie générale

. Repousser l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans progressivement de 2022 à 2030. Un minimum retraite au SMIC (Cela a été plusieurs fois annoncé par Valérie Pécresse récemment mais n’est pas dans le programme économique. Pourquoi ?) Economie estimée pour l’Etat de 20 milliards d’euros par an à terme.

. Fin des 35 heures. Passage à 39 heures de travail payées 39. Négociation par branche ou par entreprises. Sans accord, passage à 39 heures payées 39.

. Pour toucher le RSA (550 euros par mois), 15 heures d’activités par semaine.

. Suppression de 200 000 postes dans « l’administration administrante » de l’Etat et des collectivités locales », et la création de «r l’industrie, l’agriculture, la construction et la distribution (Rappel : l’essentiel des normes et l’accumulation excessive des normes est faites par l’UE qui les définit pour le marché unique européen. Il faudra donc que la France fasse changer toute la réglementation européenne. Un travail herculéen.)

Défendre une taxe carbone aux frontières de l’UE (Depuis 13 ans est évoquée une taxe carbone aux frontières de l’UE sans que celle-ci n’ait vu le jour. Nos industries lourdes subissent effectivement aujourd’hui une taxe carbone européenne et sont concurrencés déloyalement par des industriels étrangers ne la subissant pas. Aujourd’hui, l’UE négocie l’entrée d’un dispositif taxant 2% des importations ! Tout cela semble être du domaine du vœu pieux).

. Imposer la réciprocité ou la préférence européenne dans la commande publique (Cela fait plus de 10 ans que l’on parle de cette absurdité : l’UE ouvre ses marchés publics à l’étranger alors que les pays étrangers ne le font pas. Ce changement est bloqué au sein de l’UE et rien n’a abouti en 10 ans. Pourquoi cela aboutirait il demain avec Valérie Pécresse ?)

. Imposer des quotas européens de logiciel et d’infrastructures numériques (Dépend de la bonne volonté de l’UE qui n’a pas l’habitude de faire ce genre de politique. Les Etats-Unis seront vent debout et il est peu probable que l’Allemagne très excédentaire commercialement avec les Etats-Unis acceptent de mettre en péril sa relation avec les Etats-Unis).

Quel est le programme économique d’Eric Zemmour ?

Le  programme économique d’Eric Zemmour

Le programme se trouve sur le site du candidat https://programme.zemmour2022.fr/economie .

Certaines mesures ont été annoncées à l’oral par le candidat mais le programme économique n’avait pas encore été mis à jour. Elles ont été retenues dans cette étude.

 

Résumé factuel : un programme très libéral basé sur : une baisse d’impôt massive pour les entreprises, l’héritage, une hausse de 2 ans du départ à la retraite et quelques baisses d’impôts sur les bas salaires basées sur la thèse que cela relancerait l’économie.

 

Mon analyse du programme :

Le programme est basé sur des baisses d’impôts qui sont quasiment l’unique instrument économique utilisé. L’objectif est d’augmenter la « compétitivité des entreprises françaises ».

Les 3 mesures pour augmenter la production en France sont rigoureusement interdites dans l’Union Européenne, que ce soit la commande publique réservée aux entreprises françaises ou l’affichage obligatoire du fabriqué en France (« Patrie score ») ou encore la taxe carbone européenne.

Les baisses d’impôts pour les entreprises sont de minimum 44 milliards d’euros soit l’équivalent du CICE de François Hollande. On a vu que le CICE n’a pas eu d’effets économiques forts avec un coût élevé pour la France. Problème de ce genre de mesure : les entreprises très rentables vont devenir encore plus rentables et moins taxées.

Les revenus du capital pour les actionnaires de PME seront taxés à 15% (impôt sur les sociétés) quand les revenus du travail sont taxés à 45% (impôt sur le revenu). Les propriétaires d’entreprise ne paieront plus de droit de succession du tout contrairement au reste de la population. Les propriétaires de PME ne paient des droits que sur 25% voire 5% du capital transmis aujourd’hui s’ils cèdent leur entreprise avant 70 ans. L’inégalité et son prolongement, son approfondissement par l’héritage en sont donc assumées. Si les entreprises qui exportent bénéficieront de ce gain de compétitivité, les entreprises qui n’ont que peu de concurrence comme les cabinets d’avocat, les grands commerces de détail (etc.). verront leur taxation baissée et les dividendes augmentés sans aucune contrepartie. Ces baisses d’impôts de 44 milliards pour « redresser la compétitivité » sont l’équivalent du CICE de François Hollande. Cela représente 4% de la valeur ajoutée des entreprises, ce qui pèse peu à comparer à la surévaluation de 25% de l’euro pour les entreprises produisant en France.

2 mesures type Sarkozy pour le travail : exonération de la CRDS pour des heures supplémentaires déjà défiscalisées par Macron et prime jusqu’à 3 mois de salaires défiscalisées.et sans cotisations sociales. Baisse de la CSG pour les salariés qui touchent moins de 2000 euros par mois. Cela représenterait une augmentation de 100 euros du Smic grâce à la baisse des cotisations sociales pour les Smicards. Les cotisations sociales pour la retraite et la santé au niveau du Smic sont à 20% du salaire net et passeraient donc à 13%. Les salaires au Smic ne paient plus le coût de la sécurité sociale (retraites et assurance maladie) auxquels ils ont droit. On ne peut absolument pas le reprocher aux smicards dont le salaire n’est pas augmenté depuis près de 10 ans mais aux choix de politiques économiques pris. En effet, ce type de politique économique déjà largement utilisée mine le système de sécurité sociale. Elle est utilisée systématiquement pour faire augmenter le Smic depuis 10 ans, alors qu’il « ne peut pas être augmenté » vu la concurrence forte que subit l’économie française dans la mondialisation économique voulue par l’Union Européenne avec une monnaie forte, l’euro.

Les baisses d’impôts pour les ménages sont de 19 milliards d’euros pour celles chiffrables. 14 milliards d’euros leur sont repris de l’autre main avec la retraite repoussée à 64 ans.

La retraite passera à 64 ans au lieu de 62 ans aujourd’hui. Avec la moitié des Français qui arrivent à la retraite à 62 ans sans emploi, ce système a un intérêt et un sens tout relatif. Ceux qui n’ont pas de travail devront juste trouver une solution d’attente sans emploi, sans revenu correct, pour bénéficier de leur retraite. Certains demanderont le RSA, d’autres des allocations chômage…

La lutte contre la fraude sociale estimée par le magistrat Charles Pratts à 50 milliards d’euros rapporterait environ 15 milliards d’euros selon le candidat.

Pour conclure, le candidat souhaite que les radios et télévisions publiques soient privatisées. Ses explications sont qu’elles sont un repère de la gauche et ne fournissent pas un service public à tous les Français. Si cet argument est sensé, on ne comprend pas pourquoi il faudrait céder les radios et télévisions publiques à des milliardaires ou à des entreprises du Cac40 pour résoudre le problème. De repère de la gauche, on passerait à appartenant à un milliardaire. Un rééquilibrage politique peut se faire par un changement de président et une simple réorganisation, facile à réaliser par le président de la République.

Ce programme est un programme économique on ne peut plus « classiquement néolibéral » si on se réfère au 20 dernières années de politique économique française, favorisant ceux qui possèdent du capital, des entreprises et défavorables aux classes moyennes et populaires. Il est difficile d’imaginer pourquoi il permettrait à l’économie française de se redresser, vu les résultats piteux qu’ont eu ce genre de programme depuis 30 ans en France.

 

1/ Entreprises et production: le programme est basé quasi exclusivement sur des baisses d’impôts.

                                  

. Réduire les impôts de production de 30 milliards d’euros supplémentaires. Soit les rendre quasi nuls puisqu’ils pèsent 40 milliards d’euros aujourd’hui après la réduction de 20 milliards de Macron. Coût 30 milliards d’euros.

 

. Réduire le taux d’IS à 15% pour les PME, les commerçants, artisans et agriculteurs au lieu de 26,5%.

Le taux d’IS en deçà de 38.000 euros de bénéfices est déjà à 15%. Coût 11 milliards d’euros.

 

. Créer des zones franches industrielles dans les régions durement touchées par la désindustrialisation. C’est-à-dire avec des impôts spécifiquement bas. Coût inconnu, se chiffre en milliards voire en dizaines de milliards selon les mesures et le nombre de régions concernées.

 

. Fin des droits de donation et de succession pour la transmission des entreprises familiales.

Les droits de succession et de donation rapportent 15 milliards d’euros par an. Les droits de succession en France sont exonérés d’impôts jusqu’à 100.000 euros, puis taxé environ à 20% jusqu’à 500.000 euros. Le taux atteint 45% au-dessus de 1,8 million d’euros. 85% des successions ne sont pas taxées. Les donations jusqu’à 100.000 euros par parents sont exonérées d’impôts et sont renouvelables tous les 15 ans.

Aujourd’hui, quand une entreprise familiale est transmise par donation ou succession, seule 25% de la valeur de l’entreprise est taxée, 75% exonérée avec la loi Dutreil (L’entreprise doit être conservée plus de 6 ans). Si l’entreprise est donnée avant 70 ans, la taxation concerne 5% de la valeur de l’entreprise. On enlève ensuite le montant de 100.000 euros de donation exonérée. Le paiement des droits peut être étalé sur 10 ans après un différé de 5 ans.

Coût de la mesure 3 milliards d’euros. Source https://www.ifrap.org/budget-et-fiscalite/droits-de-succession-44-milliards-dimpots-en-moins-ou-14-milliards-de-taxes-en

 

. Elargir le contrôle des investissements étrangers à tous les secteurs.

Ce contrôle est limité aujourd’hui aux entreprises des secteurs dits stratégiques.

 

. Etiqueter obligatoirement les produits pour afficher s’ils sont made in France (« Patrie score »). (Interdit de l’obliger dans l’Union Européenne sauf pour les produits alimentaires). Source https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52021XC0323(03)&from=EN

. Donner la priorité aux entreprises françaises dans l’accès aux marchés publics (dit au grand meeting de Villepinte)

(Le Sénat a démontré que c’est impossible dans l’Union Européenne).

Source : http://www.senat.fr/rap/l20-118/l20-1181.html

 

 

. Défendre une taxe carbone aux frontières de l’UE (Depuis 13 ans est évoquée une taxe carbone aux frontières de l’UE sans que celle-ci n’ait vu le jour. Nos industries lourdes subissent effectivement aujourd’hui une taxe carbone européenne et sont concurrencés déloyalement par des industriels étrangers ne la subissant pas. Aujourd’hui, l’UE négocie l’entrée d’un dispositif taxant 2% des importations ! Tout cela semble être du domaine du vœu pieux).

. Créer un fond souverain à partir du livret A pour investir dans les entreprises.

 

. Simplifier les démarches administratives.

 

Baisses d’impôt et autres pour les ménages

 

. Passage de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

Economie estimée pour l’Etat de 14 milliards d’euros par an à terme.

 

 

. Baisse de la CSG pour les salariés gagnant moins de 2000 euros. Augmentation du Smic de 100 euros grâce à cette mesure.

Coût 15 milliards d’euros.

 

. Remboursement de 50% des frais de carburant sur le trajet domicile travail par les entreprises.

Coût difficile à chiffrer.

 

. Exonération de charges sociales et d’impôt sur le revenu des heures supplémentaires.

La mesure a été prise par Macron suite aux gilets jaunes. Cela ne peut donc concerner que la CRDS qui reste due après la réforme Macron.

Coût 500 millions d’euros.

 

. Prime versable par l’employeur égale au plus à 3 salaires mensuels, défiscalisée et sans cotisation sociale.

Les hausses de salaires pourraient-elles être remplacées par des primes exonérées d’impôts mais aussi d’assurance chômage et de retraite ?

Coût 11 milliards selon le candidat. A voir selon leur utilisation par les entreprises.

 

. Suppression de la résidence principale de ce qui reste de l’ISF. Coût quelques centaines de millions d’euros.

 

. Doubler le plafond du quotient familial.

La réduction maximale d’impôt sur le revenu lié aux enfants passe de 1500 euros par enfant à 3000 euros par enfant.

Le coût du quotient familial est aujourd’hui de 12 milliards d’euros par an. Les familles les plus aisées bénéficieront de la hausse du plafond.

Coût estimé par l’Ifrap à 2 milliards d’euros.

 

. Revenir à l’universalité des allocations familiales

Qui ne sont aujourd’hui versées selon les ressources suite à la réforme F Hollande de 2014. Cela relève d’une certaine justice sociale, ces familles payant des cotisations mais recevant très peu.

Coût 0,8 milliard d’euros https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/10/16/20002-20141016ARTFIG00384-hollande-opte-pour-des-allocations-familiales-modulees-en-fonction-des-revenus.php

 

 

. Exonération de frais de notaires pour les primo-accédants pour les biens immobiliers inférieurs à 250.000 euros. Cela pourrait concerner 700.000 transactions par an.

Coût 3,4 milliards selon le candidat et 5,5 milliards selon l’institut Montaigne.

 

. Mettre fin à la redevance audiovisuelle et privatiser les principales radios et télévisions du service public.

Economie par ménage 138 euros par an (Compensée par une hausse des prix due à la publicité supplémentaire payée par les annonceurs).

 

. Lutte contre la fraude sociale estimée par Charles Pratt à 50 milliards d’euros.

Economie estimée à 15 milliards d’euros par le candidat.

 

. Suppression d’allocations sociales aux étrangers (RSA, APL, allocations familiales, minimum vieillesse).

Economie estimée à 20 milliards d’euros par le candidat.

 

 

Où en sommes-nous ? Passe sanitaire, euro numérique, identifiant numérique unique, caméra et IA

 

 

Dans cet article de Reporterre, nous apprenons que le portefeuille d’identité numérique avec toutes nos données personnelles est une expérience pilote obligatoire lancée par l’UE dans tous les pays. Le pendant de cela est que le gouvernement pourra alors vous “invalider en temps réel sur la plateforme”

https://reporterre.net/Bientot-le-portefeuille-d-identite-numerique-un-cauchemar-totalitaire

La technique du gouvernement : jouer sur les peurs pour imposer une surveillance numérique de la population. Le passe sanitaire joue sur la peur du covid, les caméras IA avec la peur de la délinquance etc.

L’objectif réel est de surveiller et tenir en laisse la population car les élites se sentent faibles et menacées par des peuples en colère.

Remarque : le groupe Thales dit dans une page en anglais que le passe sanitaire est une passerelle vers l’identifiant numérique, le portefeuille et le paiement numérique. L’UE a d’énormes ambitions avec le portefeuille d’identité numérique

https://dis-blog.thalesgroup.com/identity-biometric-solutions/2021/07/27/how-digital-id-can-help-citizens-access-government-services-from-anywhere/

 

Caméra de surveillance et IA :

Laurent Wauquiez va mettre en place l’IA couplée avec des caméras de surveillance dans les trains et les gares de la région Auvergne Rhône Alpes (A postériori sur demande de la police pour élucider des actes de délinquance et des crimes).

La reconnaissance faciale est théoriquement interdite en France car cela permettrait une surveillance massive de la population.

https://www.lyoncapitale.fr/actualite/auvergne-rhone-alpes-laurent-wauquiez-veut-s-essayer-a-la-reconnaissance-faciale-non-sans-crispations/

 

L’Etat français

Fin 2019, Cédric O, secrétaire d’Etat au Numérique, annonce que le gouvernement souhaite ouvrir une phase d’expérimentation pour la reconnaissance faciale en temps réel, à l’aide des caméras de surveillance.

https://www.bfmtv.com/tech/vie-numerique/le-gouvernement-veut-experimenter-la-reconnaissance-faciale-via-la-videosurveillance_AN-201912240025.html

Ces initiatives de reconnaissance faciale couplée à des caméras de surveillance identifient et surveillent les Français mais aussi leurs émotions pour prévenir des comportements suspects.

Identité numérique :

Utilisable dans le monde physique et le monde numérique d’Internet.

Optionnelle aujourd’hui, obligatoire demain ?

L’ONU a lancé les discussions sur l’identité numérique unique ainsi que les milliardaires/multinationales Gates, Rockfeller, Accenture etc.

Avec des informations d’identification spécifiques (en Estonie pour le mobile, ou une carte d’identité numérique comme en Allemagne, Belgique, Italie, Espagne ou Portugal), elle peut être utilisée pour authentifier son propriétaire et donc garantir son identité. Allemagne identité numérique sur mobile bientôt.

L’UE veut une identité numérique européenne, notamment pour accéder à des services sur Internet. Un règlement européen de 2014 a déjà été voté sur l’identité numérique et son utilisation sur Internet. La Commission Européenne a annoncé que tous les Etats devaient la déployer dans l’année (vidéo de Ursula Von der Leyen) https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/europe-fit-digital-age/european-digital-identity_fr

https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/identite/identite-numerique

En France, puce électronique sur la nouvelle carte d’identité depuis début 2021 (contenant photo, empreinte digitale et identité de la personne).

La Poste propose déjà de créer votre identité numérique pour accéder à des sites internet.

Le gouvernement travaille depuis 2018 à la conception d’un moyen d’identification en ligne hautement sécurisé. Le ministère de l’Intérieur a sélectionné 4 entreprises pour gérer le développement et le maintien du futur système de gestion de l’identité numérique sur Internet. Mais sachant le sujet explosif, le gouvernement semble y aller timidement sur ce projet pour éviter de s’empêtrer dans une nouvelle polémique.

https://www.nextinpact.com/lebrief/46471/identite-numerique-pourquoi-gouvernement-fait-profil-bas

La reconnaissance faciale conjuguée à l’identité numérique avec l’application Alicem du gouvernement pour utiliser des services publics numériques permet de prouver votre identité sur Internet ou le réseau de téléphone mobile avec une puce et la reconnaissance faciale. Le Conseil d’Etat a approuvé ce décret.

Optionnelle aujourd’hui, obligatoire demain ?

https://www.usine-digitale.fr/article/le-conseil-d-etat-valide-alicem-l-application-de-reconnaissance-faciale-du-gouvernement.N1027429

 

Euro numérique :

 

Remplacer les pièces et billets anonymes par un euro numérique. Chacun aurait un porte monnaie électronique avec des euros numériques avec un paiement gratuit (pas de frais).

La BCE explique que le but n’est pas de remplacer le cash mais de vous faciliter la vie. Sauf qu’irresistiblement, pour des raisons de facilité, l’euro numérique remplacera le cash et que le moment venu, le cash pourra être supprimé. De nombreux articles dans la presse nous parle de société sans cash à l’avenir, les banques font du lobbying pour une société sans cash et réduire ainsi le coût de leur service.

La Suède avait annoncé la fin du cash en 2020, elle a abandonné devant la résistance des Suédois

https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/en-suede-la-resistance-grandit-contre-la-societe-sans-cash-1223327

Donc abandonner le cash, rendre traçable toute transaction et empêcher si le gouvernement le veut un citoyen de faire tout achat. Droit de mort social. Extrêmement dangereux. Au nom de lutter contre la fraude, on risque de lutter pour l’arrivée de Big Brother.

Lancement 2025 accélérée récemment à 2023.

https://www.ecb.europa.eu/paym/digital_euro/html/index.fr.html

 

 

La technique du gouvernement : jouer sur les peurs pour imposer une surveillance numérique de la population. Le passe sanitaire sur la peur du covid, les caméras IA avec la peur de la délinquance etc. Des atteintes incroyables aux libertés qui sont contraires aux valeurs profondes de la France en particulier, de l’Occident en général.

L’objectif réel est de surveiller et tenir en laisse la population car les élites se sentent faibles et menacées par des peuples en colère.

 

Sénat, élites, privations de libertés et Crédit Social rapport du Sénat

Rapport du Sénat de Juin 2021 sur Crises sanitaires et outils numériques.

https://www.senat.fr/rap/r20-673/r20-673_mono.html

Le rapport du Sénat de Juin 2021 sur les mesures à prendre lors d’une prochaine pandémie pour sauver des vies. Passe sanitaire, normal, comme le permis de conduire.

Contrôle et sanctions, le numérique est efficace. Collier de contrôle autour du cou pour les salariés qui sonnent en cas de rapprochement entre salariés, bracelet électronique pour contrôler les déplacements, désactivation des titres de transports, géolocalisation automatique des personnes malades, objets connectés pour contrôler l’état de santé, contrôle de vos fréquentations, amende automatique après contrôle de ce que vous faites, l’identité numérique,

Le mot crédit social chinois est lancé et envisagé.

Tout ce rapport est orienté vers le thème : surveiller numériquement et punir, “sauver des vies” méritant d’attenter à toutes nos libertés.

 

Compte rendu du Sénat sur le Crédit social chinois

http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20210208/pro_2021_02_11.html

Un compte rendu par une chercheuse française sur le crédit social chinois devant le Sénat, tout à fait complaisant à son égard.

Crédit social chinois : surveillance totale d’internet, surveillance physique par des caméras de surveillance couplées à la reconnaissance des personnes par IA. Surveillance totale du monde virtuel et réel. Couplé à des sanctions/ récompenses selon votre comportement : agissez-vous comme vous le demande le gouvernement ou non ? Sanctions : ne plus pouvoir prendre le train, l’avion, ne pas pouvoir avoir tel travail, acheter un logement et avoir même un avertissement automatique auprès des gens qui vous téléphonent disant que vous êtes un mauvais citoyen avant qu’ils vous joignent. Le monde d’Orwell de 1984 !

Tous les sénateurs envisagent le crédit social avec beaucoup de complaisance : c’est intéressant, il faut étudier ce crédit social. Pratiquement aucun ne dit : c’est le monde d’Orwell de 1984, c’est effrayant !

Un sénateur LR Xavier Hugonet conclut : le crédit social arrivera en France car nous n’arrivons pas à gérer le peuple français. Il est anomique (Anomie : chaos dû à l’absence de respect des règles, disparition des valeurs communes à un groupe. On remarquera que ce chaos est lui-même dû à cette mauvaise façon de gouverner de nos élites pourtant !.

 

L’attitude des élites et leur propension à nous priver de libertés, à envisager le crédit social chinois et ses instruments de surveillance numérique et de punition en France est effrayante.

Les élites ont peur du peuple, ont peur d’être déclassées et tentent d’utiliser l’écrasement des libertés pour tenter de préserver leurs privilèges.

 

 

Le seul remède à la division du camp national

Frexit: les souverainistes éparpillés comme jamaisNicolas Dupont-Aignan et Georges Kuzmanovic, tous deux candidats à la présidentielle Photos: Hannah Assouline

Des personnalités souverainistes sonnent l’alarme dans une tribune parue vendredi dans Valeurs Actuelles. La multiplicité des périls auxquels la France fait face la menace dans son existence même. Le paradoxe posé est simple : les souverainistes qui disent vouloir sauver la France peuvent-ils être éparpillés en une multitude de candidatures à l’élection présidentielle, risquant ainsi la défaite et cinq ans de naufrage supplémentaire à la France ? Ne nous laissons pas aveugler par la colère, sauver la France signifie battre Macron mais aussi tous les candidats équivalents à Macron, de Yannick Jadot à Xavier Bertrand en passant par Valérie Pécresse et Anne Hidalgo.

Dans cet article, je ne m’exprime bien entendu qu’à titre personnel.

Frexit ou pas Frexit ?

Pour l’élection présidentielle de 2022, le camp national sera divisé en une multitude de factions : RN eurocritique, Florian Philippot et François Asselineau en frexiteurs assumés, Nicolas Dupont-Aignan pour une Europe des Nations libres, Georges Kuzmanovic en souverainiste de gauche, possible frexiteur et Eric Zemmour dont la position sur la souveraineté et l’indépendance nationale est fluctuante. Tous ces candidats défendent la réduction voire l’assèchement des flux d’immigration, une politique d’assimilation et la défense de l’identité, à des degrés là aussi différents. La défense de l’identité et de la souveraineté sont éminemment complémentaires. Un gouvernement ne peut pas défendre l’identité nationale (ne serait-ce qu’arrêter les flux d’immigration) s’il n’a pas de souveraineté nationale, de pouvoirs réels pour le faire. Détenir la souveraineté nationale, pouvoir définir où l’on va sans savoir qui l’on est, sans défendre son identité n’a pas de sens.

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Le RN dit défendre la nation et le camp national contre le mondialisme tout en restant dans l’UE et l’euro. Si ses porte-paroles reconnaissent que l’UE affaiblit profondément la France, ils refusent de rétablir la souveraineté nationale pour arrêter l’hémorragie et préfèrent se battre pour tenter d’atténuer les effets néfastes de l’institution européenne sur notre pays. Cette année, Marine Le Pen a décidé qu’il fallait rester dans la CEDH ; même l’européiste Michel Barnier a reconnu que les textes juridiques de la CEDH empêchaient de réguler les flux d’immigration. Marine Le Pen veut aussi rester dans Schengen même si l’absence de frontières qu’impose cet accord entraîne l’incapacité de contrôler qui entre en France et donc d’avoir une politique d’immigration. En conclusion, le RN défend la France en paroles mais n’a pas de projets pour la défendre en actes forts s’il arrivait au pouvoir. Conséquences de ces revirements : une partie importante de ses électeurs n’ont pas voulu se déplacer pour les élections régionales, lui faisant subir une défaite, après avoir été tancés par les dirigeants pour désertion après le premier tour. Ces dernières années, l’unique point fort du RN était sa position de grand parti national susceptible de faire de gros scores électoraux. Les électeurs français s’y ralliaient tant bien que mal pour peser face à Macron. Si ce dernier point fort s’efface, le risque de chute brutale du RN est important. À moins d’un tête-à-queue idéologique du RN, qui lui serait préjudiciable quatre ans après le précédent tête-à-queue, on comprendra que s’allier avec le RN pour la présidentielle n’a pas de sens pour les autres partis du camp national.

Si j’étais président de la République…

Les autres partis évoqués se disent souverainistes à des degrés différents et défendent avec des propositions différentes la cause nationale.

Florian Philippot et François Asselineau défendent tous deux une sortie de la France de l’Union Européenne et le rétablissement rapide de la souveraineté nationale. Leurs positions sont connues et ils sont des gaullistes convaincus. Leurs différences sur le fond sont faibles. Il n’y a que quelques différences sur la forme. Asselineau défend un référendum sur l’immigration quand Philippot veut arrêter les flux d’immigration.

Nicolas Dupont-Aignan avec son parti Debout la France se présentera aussi à l’élection présidentielle. Il est aussi gaulliste, a pour projet une « Europe des Nations libres et des coopérations concrètes » et le rétablissement de la souveraineté nationale. Nicolas Dupont-Aignan veut arrêter les flux d’immigration.

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Georges Kuzmanovic et son parti République Souveraine est ce qui reste de la partition souverainiste de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017. Il fut évacué de la France Insoumise car il veut « ralentir ou assécher » les flux d’immigration et il est partisan de l’assimilation. Voici ses mots sur la souveraineté nationale : « Je ne suis pas un fétichiste du Frexit, mais quelle que soit l’option choisie en fonction du rapport de force et des circonstances, elle devra être une voie de rupture avec cette Union Européenne, légitimée par un référendum populaire ». Il se présente aussi à l’élection présidentielle.

Probablement candidat, Eric Zemmour est l’inconnu de cette élection présidentielle. Tout le monde connaît ses positions claires et affirmées sur l’identité nationale et les flux d’immigration. Si en tant que journaliste, il fut partisan de la sortie de l’euro et défenseur de la souveraineté nationale, ses positions en tant que candidat à l’élection présidentielle relèvent du point d’interrogation. Une question clé s’impose. L’Union Européenne ayant une politique constamment très favorable à l’immigration serait vent debout contre un Zemmour président qui voudrait arrêter les flux d’immigration en France ce qui ouvrirait la voie à un arrêt dans tous les pays d’Europe qui le voudraient. Puisque Zemmour et l’Union Européenne seraient dans un bras de fer sur l’immigration, la BCE, bras armé financier de l’Union Européenne répliquerait, comme d’habitude, en asphyxiant financièrement la France comme elle a asphyxié la Grèce et commencé à asphyxier l’Italie du gouvernement Italien Salvini fin 2017. Cette politique de la BCE avait vidé les distributeurs d’argent en Grèce, fait monter les taux grecs à des niveaux stratosphériques jusqu’à ce que le gouvernement grec plie. Cette politique avait fait monter les taux italiens au niveau très inconfortable de 4% jusqu’à ce que le gouvernement Salvini change ses projets pourtant modestes sur le budget et plie. Dans ce combat sur les flux d’immigration, un Zemmour président aurait trois choix.

  • Le choix de continuer ses projets sur l’immigration et de laisser l’économie française s’asphyxier lentement à cause du manque de liquidités fournies par la BCE ; ce n’est pas un choix envisageable.
  • Le choix de négocier avec l’Union Européenne sur les projets sur l’immigration et de plier en échange du soutien en liquidités à l’économie française ; dans ce cas, voter Zemmour n’aurait pas servi à grand-chose pour ses électeurs.
  • Le choix de gagner le bras de fer sur les flux d’immigration en coupant le nœud coulant financier qui détruirait l’économie française, c’est-à-dire en sortant de l’euro sur le champ pour fournir l’économie en liquidités. Cela demande des convictions sur le sujet et une vraie préparation à ce combat que suppose tout bras de fer avec l’Union Européenne. Sortir de l’euro pour pouvoir appliquer sa politique d’immigration signifierait d’ailleurs à terme sortir de l’Union Européenne.

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Ceci démontre une fois de plus que la défense de l’identité nécessite le rétablissement de la souveraineté nationale, à moins de considérer l’identité comme un folklore local qui ne se paie que de mots.

Pour la France, mettre les égos de côté

Nous pourrions évoquer pour finir l’ex-ministre Arnaud Montebourg mais ses positions sur la souveraineté nationale, l’identité et l’immigration sont tout sauf claires. Il refuserait sans aucun doute toute discussion avec nombre de candidats souverainistes qui pour la gauche classique sont « l’extrême-droite ».

Nous l’avons vu, à l’exception de Zemmour dont les positions finales sont inconnues, les différences réelles de ces candidatures sont factuellement peu importantes au regard des points communs et des enjeux. Qui plus est, les différences entre les candidats souverainistes, Zemmour compris, sont dues en partie à la nécessité d’être différents et de disposer d’un créneau politique viable, de survivre politiquement. Ne leur jetons pas la pierre, en ce monde nécessité fait loi. Cependant, retenons que nombre d’entre eux ont des positions et des projets pour la France finalement très proches dans le débat public et des positions encore plus proches dans leur for intérieur. Ainsi, se rassembler autour d’une table pour discuter d’un éventuel programme commun de salut public, d’un programme de sauvetage de la France loin du débat public, hors de toute stratégie politicienne, peut tout changer. Dans une France au bord de l’abîme, l’intérêt général commande une telle approche. Même la question la plus épineuse, « qui sera le candidat si un accord était trouvé ? », a une réponse potentielle. Chaque représentant à la table de discussion pourrait voter pour un candidat à l’exception de lui-même. Celui qui rassemble le mieux tous les autres autour de son nom serait la tête de file naturelle pour défendre la France, les autres et leurs troupes étant des généraux précieux dans la bataille qui s’annonce.

L’avantage d’une candidature rassemblée est immense : disposer d’un niveau correct de sondage et d’une bonne exposition médiatique, sachant qu’un bon niveau de sondage permet une bonne exposition médiatique et inversement. Les électeurs ont tendance à voter pour les candidats qui ont des chances de gagner et les journalistes ont tendance à les inviter, leur permettant de convaincre leurs électeurs potentiels.

Enfin, voici ce que pensent les électeurs des petits partis souverainistes : puisque ces candidats veulent sauver une France qu’ils savent en perdition, ils ne sont pas cohérents en n’essayant pas de s’allier pour donner une chance à la France. S’ils ne s’allient pas, c’est à cause de leurs égos. La conclusion est impitoyable et explique les faibles scores de ces partis aux dernières élections malgré la popularité des thèmes de la souveraineté et de l’identité : je n’irai pas voter pour eux car ils trop petits et qu’ils ne sont pas au service de l’intérêt général mais au service de leurs égos. 

Quoi que partiellement fausse puisque la survie politique commandait souvent ces approches dans le passé, cette thèse fait des ravages. Inversement, un déblocage de la situation par la discussion et la tentative d’adopter un programme de salut public pourrait faire des miracles, démontrant la volonté indéfectible des candidats de sauver leur pays. La progression d’une candidature rassemblée pourrait alors être très rapide. Par contraste, ce sont les autres candidats à l’élection présidentielle qui sembleraient défendre leurs égos aux yeux de l’opinion et subiraient une certaine décrédibilisation.

N’oublions pas que les différences exprimées et les divisions sont le fruit du passé. Elles ne doivent pas obérer l’avenir, elles ne doivent pas empêcher le sauvetage de la France.

J’accuse le gouvernement de propager la misère économique et sociale en France, avec les confinements et sa politique économique pour les milliardaires.

Le premier confinement a détruit 700.000 emplois[1] qui se transformeront bientôt en une destruction d’un million d’emplois selon les économistes. Un million de français ont basculé dans la pauvreté, rejoignant la cohorte des 10 millions de pauvres en France[2]. On rappellera que dans notre « pays riche», une personne sur quatre ne mange pas à sa faim et une sur sept saute des repas faute de moyens, qu’un tiers des français renonce à des soins faute d’argent[3]. «Nous n’avons jamais vécu une situation pareille depuis la Deuxième Guerre mondiale, et il y a urgence», affirme la secrétaire générale du secours populaire, Henriette Steinberg3.

Les faillites d’entreprise ont été suspendues par la grâce des prêts garantis par l’Etat et du chômage partiel. Le chômage partiel payé par l’Etat et les prêts devront à un moment être respectivement arrêtés et remboursés. Avec le deuxième confinement, c’est un tsunami de faillites d’entreprises petites et moyennes qui nous attend. C’est ce qu’explique le président de la chambre de commerce et d’industrie d’Île de France (20% des commerces d’Ile de France ne passeront pas l’hiver selon lui[4]), c’est ce qu’évaluent nombre d’acteurs privés[5]. Avec le deuxième confinement, c’est 500.000 chômeurs de plus qui viendront grossir les rangs de Pole Emploi. Le taux de chômage réel comprenant les chômeurs inscrits à Pole Emploi en catégorie ABCD et les allocataires du RSA sans activité passerait alors à près de 29% (Voire la grande divergence des taux de chômage, la grande arnaque sur mon blog[6]).

Le bilan économique et social de la stratégie gouvernementale sur le Covid est dramatique : la récession sera de 10% en 2020 et continuera de s’approfondir lors des premiers mois de 2021. La dette publique  augmentera à plus de 120% du PIB fin 2020 avant de toucher 130% du PIB quelques mois plus tard. C’est une crise économique mais surtout une crise sociale majeure qui déferlent sur la France.

La Banque Centrale Européenne évitera par tous les moyens que la crise économique et social ne se propage à la finance et aux puissances d’argent en injectant plus de 2000 de milliards d’euros, créés ex nihilo, dans les marchés financiers[7]. La finance et les puissances d’argent seront protégées et même favorisées par la hausse des prix de l’immobilier et de la bourse qui en découlera. Un rapport de la banque suisse UBS nous apprend que la fortune des milliardaires français avait déjà augmenté de 439 % ces dix dernières années[8]Ce processus d’augmentation de la fortune des plus riches et d’appauvrissement de tous les autres continuera après la crise.

Tout le monde comprendra quelles sont les priorités du gouvernement Macron: sauver encore et toujours la finance et la fortune des milliardaires et non sauver l’économie réelle et défendre l’écologie comme il le prétend. Il aurait sinon tout fait pour imposer à la BCE de créer ces deux mille milliards d’euros pour des projets économiques et écologiques, pour relancer la croissance et accélérer la transition écologique de notre économie. Au minimum, il aurait dénoncé cette politique d’une injustice criante. Le gouvernement Macron ne le fait pas car il est complice de cette politique pour les milliardaires, sa suppression sans contrepartie de l’ISF et sa baisse des impôts sur les plus values financières étant un aveu.

Les classes moyennes et populaires, les petits entrepreneurs souffriront à plein de la crise économique et sociale. Et l’argent promis par le plan de relance européen arrivera comme d’habitude beaucoup trop tard : en 2021, 2022 et 2023 voire 2024[9]. Les effets en seront d’autant plus faibles.

L’avenir est très noir pour la population française et l’impossibilité de relancer la demande intérieure et l’industrie en restant dans l’Union Européenne est très inquiétante (marchés publics payés par les contribuables mais non réservables aux entreprises françaises, impossibilité de faire du protectionnisme verrouillé par l’Union Européenne, politique industrielle et planification interdite puisque les aides publiques et la préférence nationale sont interdites par Bruxelles…).

La prospérité d’un pays et de ses habitants dépendent de l’industrie. Ce graphique est d’une clarté remarquable. Quand Macron abandonne l’industrie comme il l’a fait avec les affaires Alstom, Lafarge, Technip, Alcatel et dernièrement Photonis, c’est la prospérité de la France et de ses citoyens qu’il abandonne.

Macron poursuit une politique de propagation de la misère économique et sociale.

Combien de temps les français supporteront cette politique de Robin des bois à l’envers où la finance détourne à son profit l’argent public des banques centrales avec la complicité du gouvernement ? Jusqu’au Frexit ? Jusqu’à la crise de régime ou la crise monétaire avec la destruction définitive de la confiance dans les « élites » françaises ? Cela dépendra de la volonté du peuple français de s’impliquer dans la vie de la cité et de refaire de la Politique avec un grand P.

[1] Voir le détail des statistiques de l’Insee ici https://www.insee.fr/fr/statistiques/4641765   et 715.000 emplois détruits à cause de la crise sanitaire https://www.rollingstone.fr/en-france-715000-emplois-detruits-a-cause-de-la-crise-sanitaire/

[2] Covid-19 : la crise sanitaire a fait basculer un million de Françaises et de Français dans la pauvreté https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/10/06/un-million-de-nouveaux-pauvres-fin-2020-en-raison-de-la-crise-due-au-covid-19_6054872_3224.html#:~:text=Selon%20les%20associations%20caritatives%2C%20la,des%20m%C3%A9nages%20en%202018%2C%20selon

 

[3] Le Secours populaire alerte sur une augmentation de la pauvreté sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale https://www.lunion.fr/id194553/article/2020-09-30/le-secours-populaire-alerte-sur-une-augmentation-de-la-pauvrete-sans-precedent et Baromètre IPSOS / Secours populaire : la précarité depuis la covid-19 https://fondationjeanrodhain.org/barometre-ipsos-secours-populaire-la-precarite-depuis-la-covid-19 et Un français sur trois renonce à des soins pour des raisons financières https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/politique-de-sante/un-francais-sur-trois-renonce-des-soins-pour-des-raisons-financieres#:~:text=Un%20Fran%C3%A7ais%20sur%20trois%20renonce%20%C3%A0%20des%20soins%20pour%20des%20raisons%20financi%C3%A8res,-Par&text=Un%20petit%20tiers%20des%20Fran%C3%A7ais,de%2035%20ans%20(36%20%25).

[4] Reconfinement: l’impact sur l’Île-de-France – 28/10 https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/le-grand-journal-de-l-eco/reconfinement-l-impact-sur-l-ile-de-france-28-10_VN-202010280313.html

[5] Capital, Tsunami de dépôt de bilan en 2021, les entreprises face au mûr de la dette https://www.capital.fr/entreprises-marches/tsunami-de-depot-de-bilan-en-vue-en-2021-les-entreprises-face-au-mur-de-la-dette-1383003?amp

[6] « La grande divergence des « taux de chômage » : la grande arnaque ? » http://leblogdephilippemurer.com/index.php/2020/10/30/la-grande-divergence-des-taux-de-chomage-la-grande-arnaque/

[7] Thomas Piketty, que faire de la dette Covid https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2020/10/

[8] France Culture, Les très riches, toujours plus riches (et les Français plus encore…) https://www.franceculture.fr/emissions/la-bulle-economique/les-tres-riches-toujours-plus-riches-et-les-francais-plus-encore

[9] « Le plan Castex, une béquille pour une jambe cassée », Philippe Murer http://leblogdephilippemurer.com/index.php/2020/09/03/le-plan-castex-une-bequille-pour-une-jambe-cassee/#:~:text=Le%20plan%20de%20Castex%20pour,pourrait%20parfois%20arriver%20qu%27en%20%E2%80%A6

L’hydroxychloroquine est-il un bon médicament contre le Covid ? Résultat des études par Gérald Maudrux

Résumé vulgarisé tiré du travail de Gérald Maudrux, ancien chirurgien urologue libéral à Grenoble et ancien président de la Caisse autonome de retraite des médecins de France[1].

Il y a 2 phases dans le Covid :

. La phase de développement du virus sur laquelle peuvent agir les virucides, en tuant ou freinant le virus,

. La phase des effets secondaires, inflammatoires, respiratoires et vasculaires, qui font la gravité de la maladie, et sur lesquelles les virucides n’ont aucun effet.

 

I Les études sur des malades en phase précoce.

Combien d’études démontrent l’inefficacité de l’hydroxychloroquine en phase précoce et uniquement précoce ? En France ? Zéro. Ailleurs, idem à ma connaissance. Or c’est dans cette indication que l’autorisation temporaire a été demandée par Didier Raoult, sur quelle base l’agence de santé et du médicament française a-t-elle pu se prononcer contre son autorisation temporaire en l’absence de ces publications[2] ?

En France, 3 études ont été conduite en phase précoce de l’infection :

. L’étude de l’IHU de Marseille : 9 000 cas. Etude pas faite en double aveugle et avec 0,5% de mortalité.

. L’étude Hycovid d’Angers[3], étude sur des patients âgés et/ou avec comorbidité et patients traités en phase précoce, soutenue par des subventions du ministère de la Santé. Etude randomisée portant sur 250 cas conduite par l’hôpital d’Angers. Résultat : réduction de 50% de la mortalité à 28 jours pour les 124 patients traités à l’hydroxychloroquine par rapport aux autres patients. L’étude a été arrêtée sans raison.

. Une étude de 88 cas par des médecins intitulée « Laissez les prescrire » sur des malades sans gravité particulière. Ces malades sont guéris plus rapidement avec l’hydroxychloroquine qu’avec un placébo et encore plus rapidement avec l’hydroxychloroquine et l’azythromycine. Le nombre de cas est trop faible pour être significatif, l’étude ayant été raccourcie du fait de l’interdiction de prescrire de l’hydroxychloroquine en dehors de l’hôpital par le ministère de la santé.

 

Ainsi sur notre territoire, les  3 études en phase précoce, qui vont toutes trois dans le même sens d’une efficacité certaine, et aucune étude ne prouvent le contraire, alors que les détracteurs sont nombreux.

 

Les études internationales.

Le docteur a examiné Gérard Maudrux ancien patron de la Caisse autonome des médecins de France a trouvé deux méta analyses, l’une portant sur 147 études, l’autre sur 118, qu’il a retenu, car l’étude est plus claire.

Les conclusions des études sur la phase précoce, avec 19 publications, sont sans appel : « Le traitement précoce est le plus efficace, avec 100% des études rapportant un effet positif et une réduction estimée de 63% de l’effet mesuré (décès, hospitalisation, etc.)». Moyenne des études : 63% d’effets positifs et zéro étude avec effets négatifs.

Et un voici un petit graphique de l’école de médecine de Yale sur les pays ayant traité massivement à l’hydroxychloroquine et les autres.

 

I Les études sur des malades avancés, avec effets secondaires.

L’étude Discovery randomisé a été lancé par le gouvernement français pour tester les effets de plusieurs médicaments contre Placebo dont l’hydroxychloroquine sur des malades hospitalisés.

Discovery a analysé  150 patients par groupe au lieu des 600 prévus dans le protocole publié fin mars, faute de recrutement suffisant. Le professeur Raoult a dévoilé les résultats qui n’ont pas été divulgué officiellement malgré les promesses du ministre de la santé. Les résultats montrent selon lui une efficacité de l’efficacité de l’hydroxychloroquine, ce qui semble clair à la visualisation des graphiques[4]. L’AFP a publié un démenti, non de la validité des résultats, mais de leur signification car selon des médecins, il n’y a pas assez de patients pour que l’essai soit significatif[5]. Le site internet santé corps esprit tenu par un journaliste scientifique et critiqué dans l’article de l’AFP a publié un bon résumé de l’étude et des scandales liés à Discovery[6].

 

Les publications mondiales sur la phase de maladie avancée avec des effets secondaires.

 

Utilisation de la méta analyse de 118 études pour la phase de maladie avancée avec des effets secondaires.

 

Les études à charge.

 

Gérard Maudrux cite l’étude réalisée aux Etats-Unis sur des personnes grabataires à qui on administre l’hydroxychloroquine telle une extrême onction pour démontrer son efficacité.

Il y a bien sûr aussi l’étude de The Lancet qui du être retirée deux semaines plus tard tant il a été démontré qu’il s’agissait d’une vaste escroquerie.

Enfin, l’étude Recovery britannique avec un surdosage massif d’hydroxychloroquine (2400 mg le premier jour de traitement et plus de 9000 mg sur 10 jours). La dose toxique d’hydroxychloroquine publiée dans le Vidal est de 2000 mg par jour qui nécessite une visite aux urgences et un lavage gastrique !

 

Les études favorables à l’hydroxychloroquine.

 

Une étude italienne sur 3451 patients dans 33 centres : 76,3% ont reçu de l’hydroxychloroquine pour une réduction de moitié de la mortalité.

La Fondation Henri Ford a traité 2541 patients à l’hydroxychloroquine et l’azythromycine avec un taux de décès  diminué de 71% et aucun effet secondaire.

Dans 8 hôpitaux de New York, 6493 patients dont 3708 hospitalisés ont été traités, avec encore une division par 2 du nombre de décès, toujours sans effets secondaires.

En  Arabie Saoudite, 7892 patients positifs dans 238  établissements en ambulatoire. Résultat : moitié moins d’hospitalisation dans les 28 jours dans le groupe hydroxychloroquine.

Aux Pays-Bas, 1064 patients dans 14 hôpitaux, avec réduction de 53% d’admissions en soins intensifs pour ceux traités à l’hydroxychloroquine.

En Belgique, 8075 patients hospitalisés, 4542 avec hydroxychloroquine, 3533 sans, la mortalité du groupe traité est de 17,7% contre 27,1% dans le second groupe.

En Chine, une des dernières études : 2882 patients hospitalisés et graves, 278 sous hydroxychloroquine, dont 48 état critique. La mortalité est 3 fois supérieure dans le groupe sans.

 

En Espagne, étude sur 1645 hospitalisés : « nous constatons que le risque de décès était significativement plus faible pour les patients traités par azythromycine, prednisone et, en particulier hydroxychloroquine.» etc. etc.

 

Synthèse

 

Qu’en est-il de la synthèse des méta analyses, sur plus de 100 publications et qui excluent les publications douteuses ?

 

Elles confirment toutes l’efficacité significative de l’hydroxychloroquine à tous les stades, avec les meilleurs résultats dans la phase précoce. Les auteurs trouvent que les résultats, toutes études confondues, sont mitigés, mais ils signalent quand même que 68% montrent des effets positifs.

Ils constatent également que : « les études négatives entrent principalement dans les catégories suivantes : elles montrent des preuves de confusion non ajustée significative, y compris la confusion par indication ; l’utilisation est extrêmement tardive ; ou ils utilisent une dose trop élevée. » Nous l’avons constaté depuis des mois dans les seules études publiées en France, avec les cas les plus graves volontairement mis dans le groupe hydroxychloroquine, moyennes d’âges plus jeunes, surdosages, prescriptions « in extremis » …

 

En vert, les résultats positifs pour l’hydroxychloroquine, en rouge les résultats négatifs.

Les études randomisées, en double aveugle

En ce qui concerne les seules études randomisées, les résultats sont superposables aux non randomisées : 87,5% des études prospectives rapportent des effets positifs, contre 69,8% des études rétrospectives.

En vert, les résultats positifs pour l’hydroxychloroquine, en rouge les résultats négatifs.

 

Etudes prophylactiques

La prophylaxie liée à l’hydroxychloroquine est la capacité du traitement pris par une personne saine à empêcher la survenue du Covid.

74% des études sont positives. Les auteurs signalent que les séries négatives se retrouvent chez les porteurs de maladies auto-immunes (traitées au long terme par hydroxychloroquine), pathologies qui ne font pas forcément bon ménage avec le Covid.

En vert, les résultats positifs pour l’hydroxychloroquine, en rouge les résultats négatifs.

Tous les détails, la méthodologie et les sources sur https://hcqmeta.com  Pour les détails voir surtout en annexes 1)Méthodes et résultats, et 2)Analyses avec exclusions. Voir également d’autres méta analyses : https://c19study.com (149 études), https://hcqtrial.com (80 études), Sans oublier les méta analyses de l’IHU de Marseille. Quand on élimine les études discutables, trafiquées, non relues par d’autres, toutes concordent pour démontrer l’efficacité de l’hydroxychloroquine en phase précoce, mais aussi plus tardive, et ont les mêmes chiffres. Il y en a d’autres, mais plus elles sont réduites, plus elles peuvent être tendancieuses. En France, nos élites ne retiennent que quelques études manipulées.

Par ailleurs, le professeur Maudrux n’a pas creusé sur un point bien signalé par l’IHU de Marseille : la diminution de la charge virale, également étudiée dans quelques articles étrangers. Qui dit moins de virus dit moins contaminant et moins longtemps, donc moins d’extension de l’épidémie.

Autre point, la France est un pays extraordinaire, cela semble être un des rares où, selon les autorités, la molécule d’hydroxychloroquine a muté. C’est une chose classique chez les virus, qui peuvent devenir plus ou moins virulents, mais une première concernant une molécule médicamenteuse. Inoffensive pendant 70 ans, voilà qu’elle est devenue dangereuse, perturbant le facteur bénéfice/risque à l’origine de la décision de l’ANSM.

Conclusion

Au vu des études françaises et mondiales, il est indéniable que l’Hydroxychloroquine a un effet sur le/la COVID-19. Plus la prescription est précoce, plus elle est efficace, passant de 100% à 60-70% d’effets positifs. De manière surprenante, il n’y aurait, qu’en France que cela ne marche pas.
Concernant ces effets positifs, les plus mesurables et indiscutables sont l’hospitalisation et le décès, réduits de 50% dans toutes le méta analyses. Le problème de la France est l’accès à l’hospitalisation, en voilà une solution facile et peu coûteuse, que les autorités se comportant comme les singes de la mythologie bouddhiste, ne veulent ni voir, ni entendre, ni discuter, attitude qui va coûter cher en vies et PIB.

Dans ce contexte, la dernière décision de l’ANSM n’a rien de médicale, il faut en chercher ailleurs les raisons. Il semble également que comme beaucoup, elle ne lise que la presse grand public qui se précipite sur les articles à charge et ignore les autres. Les auteurs de l’analyse, que j’ai largement utilisée, ont constaté qu’il n’y avait pas qu’en France qu’existait ce problème. Ainsi ils font remarquer que le New York Times, n’a jamais publié que des articles montrant l’inefficacité, aucun ne montrant le contraire. Il faut sans doute chercher l’explication dans les sponsors du journal. Partout il y a plus d’article montrant l’efficacité (discutée) du Remdesivir, que de L’HYDROXYCHLOROQUINE, alors qu’il n’y a qu’une étude qui le dit pour le premier, et plus de 100 pour le second…

L’hydroxychloroquine n’est peut-être pas la panacée, elle n’a pas 100% d’effets positifs comme certains traitements indiscutables, et même si elle ne soulage que 30% des patients au lieu de 60% comme le montrent les études, en l’absence d’autres traitements, c’est toujours ça de gagné, et au moins 10 000 vies. Sans compter l’effet placebo, comme dans tout médicament, qui peut tranquilliser l’esprit et soulager, rassurer nombre de concitoyens (voir mon article), car dans cette affaire, n’oublions pas qu’il n’y a pas que le Covid, il y a aussi des patients, et des concitoyens inquiets d’une absence ou d’un refus de traitement.

Pratiquement tous les pays au monde, soit conseillent l’hydroxychloroquine(comparez leur mortalité/hab avec la nôtre, c’est 10 fois moins), soit sont neutres, mais dans tous les cas laissent les médecins faire leur métier. Le malheur, c’est que chez nous, ce sont les politiques et les hauts fonctionnaires qui soignent, pas les médecins. Le titre de l’article d’un médecin américain publié dans Covexit m’interpelle : « Chose truth and chose life ». Pourquoi ? Parce que nous sommes à l’opposé : « choisissez le mensonge et choisissez la mort. »

 

L’article original est disponible ici https://infodujour.fr/sante/41538-chloroquine-le-plus-grand-scandale-sanitaire-francais-du-siecle

[1] https://infodujour.fr/sante/41538-chloroquine-le-plus-grand-scandale-sanitaire-francais-du-siecle

[2] https://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/L-ANSM-publie-sa-decision-sur-la-demande-d-une-RTU-pour-l-hydroxychloroquine-dans-la-prise-en-charge-de-la-maladie-Covid-19-Point-d-Information

[3] https://www.chu-angers.fr/recherche-et-innovation-en-sante/hycovid/etude-hycovid-93683.kjsp

[4] https://twitter.com/raoult_didier/status/1313509242167529472?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1313509242167529472%7Ctwgr%5Eshare_3&ref_url=https%3A%2F%2Ffactuel.afp.com%2Fnon-lessai-clinique-discovery-ne-demontre-pas-la-superiorite-de-lhydroxychloroquine-comme-traitement

[5] https://factuel.afp.com/non-lessai-clinique-discovery-ne-demontre-pas-la-superiorite-de-lhydroxychloroquine-comme-traitement

[6] https://www.sante-corps-esprit.com/les-resultats-de-letude-discovery-sont-tombes-cest-une-bombe/

Agriculture biologique, pesticides : en finir avec l’échec de la politique des petits pas

Rappelons ce qui s’est passé dans les champs de betterave du nord de la France.

Les champs de betteraves ont été attaqués par des pucerons et ont dépéris à cause de la maladie de la jaunisse. La réponse politique a été : c’est de la faute à l’interdiction des néonicotinoïdes qui certes, détruisent les abeilles, mais suppriment les pucerons. Rétablissons les néonicotinoïdes et acceptons de détruire les colonies d’abeilles pour sauver notre agriculture, tel est le message. N’y a-t-il pas d’autres choix ?

Cette réponse politique ne s’intéresse qu’aux symptômes et non aux causes. Les pucerons peuvent se développer de façon exponentielle et dangereuse pour les cultures car il n’y a pas assez de diversité des champs. Des territoires entiers regorgent de champs de betteraves de plus en plus grands et n’ont pas assez d’espaces naturels comme les haies ou les prairies où se développent les prédateurs des pucerons. En l’absence de prédateurs, les pucerons peuvent se développer de façon très rapide et imposent la réintroduction des néonicotinoïdes.

Pourquoi les champs d’une culture particulière sont-ils de plus en plus grands et rassemblés dans le même territoire ? Parce que la concurrence internationale folle en agriculture impose aux paysans de produire toujours moins cher. Ainsi, les agriculteurs sont obligés pour survivre de racheter le voisin, d’agrandir leurs champs et de faire des monocultures.

La cause des causes est donc la concurrence internationale trop forte et l’absence de volonté politique réelle de changer les choses en profondeur. En effet, nos politiques pensent que la concurrence internationale excessive ne pose pas de problèmes et qu’ils vont pouvoir développer l’agriculture biologique avec une politique de petits pas presqu’entièrement construite sur la volonté citoyenne de consommer biologique. Sachant que le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes est trop faible pour consacrer beaucoup plus d’argent à leurs achats alimentaires (gilets jaunes), sachant que l’agriculture biologique est plus intensive en main d’œuvre que l’agriculture conventionnelle et qu’elle sera encore plus rapidement touchée-coulée que l’agriculture conventionnelle par la concurrence internationale, nous touchons aux limites de la politique de petits pas pour notre politique agricole.

Les citoyens français veulent que l’agriculture française, les paysans survivent et préservent l’environnement et leur santé. Préserver la nature, la santé, ce n’est pas avoir à la marge 10% d’agriculture biologique, c’est viser 100%. En 30 ans, 1/3 des oiseaux ont disparu, 80% des insectes, des vers de terre comme le montre une étude du CNRS en France et différentes études en Europe. Et les expérimentations montrent que les aménagements à la marge ne suffisent pas. Comme l’explique Vincent Bretagnolles du CNRS : « Trois pays, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni, ont mis en œuvre des politiques nationales volontaristes pour inverser cette tendance lourde, en aménageant à la marge le modèle agricole dominant, explique Vincent Bretagnolle. Aucun de ces trois pays n’est parvenu à inverser la tendance : pour obtenir un effet tangible, il faut changer les pratiques sur des surfaces considérables. Sinon, les effets sont imperceptibles[1].

Voici une politique agricole qui permet de réunir ces trois qualités : préserver nos agriculteurs, la nature et notre santé.

Première phase : le bio sera étendu à 25% du marché en 7 ans en augmentant légèrement le rythme de croissance à 20% par an. Une aide mais aussi une obligation pour passer au 100% bio dans les cantines à prix inchangé est adoptée (700 millions d’euros par an), les subventions aux agriculteurs bio sont payées rubis sur l’ongle par l’Etat et non 2 ans plus tard, un double affichage des prix dans les commerces est imposé afin de faire baisser le prix des fruits et légumes bio (prix payé en vrac à l’agriculture et prix de vente). Un fort appui au développement des techniques bio de l’INRA et un effort dans l’enseignement agricole est entrepris.

Deuxième phase : les français votent par référendum pour généraliser l’agriculture biologique en 5 ans. La seule solution pour sauver nos agriculteurs français et passer au 100% bio est la suivante.  L’Etat subventionne les produits biologiques au départ du champ pour égaliser le prix de revient du bio et de l’agriculture chimique. Cela coute 30% du prix de revient des produits agricoles soit 24 milliards par an. C’est 1% de notre PIB pour sauver nos paysans, la nature et notre santé.

Cela permettra aussi aux français populaires d’acheter bio sans voir leur niveau de vie se dégrader. Cette mesure sera étendu à la viande avec au minimum du label rouge ce qui permet de pratiquer enfin un élevage digne dans le respect de l’animal.

Pourquoi personne ne propose de telles solutions : si nous restons dans l’Union Européenne, cela impose à nos agriculteurs une PAC définie par l’UE et le libre échange qui ruine nos agriculteurs ainsi que l’impossibilité de telles subventions spécifiquement françaises pour passer au tout bio. Une telle politique est impossible dans l’Union Européenne qui est le cadre obligé de presque tous les politiques français.

Voilà pourquoi nous continuons à tuer notre agriculture à petit feu et nous ne pourrons pas transformer massivement notre agriculture en 100% bio tant que le Frexit ne sera pas à l’ordre du jour.

Philippe Murer est l’auteur de « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant ».

 

 

[1] Le Monde « Les oiseaux disparaissent des campagnes françaises à une vitesse vertigineuse »

https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2018/03/20/les-oiseaux-disparaissent-des-campagnes-francaises-a-une-vitesse-vertigineuse_5273420_1652692.html

Pour se passer des énergies fossiles, utiliser une énergie propre, une seule solution : l’économie hydrogène

L’hydrogène et le mur de la transition énergétique allemande

L’Allemagne ayant rempli sa besace d’électricités renouvelables, éoliennes et panneaux solaires, est confrontée au mur de sa transition énergétique : ces énergies intermittentes ne produisent que la moitié du temps, quand le soleil ou le vent sont de sortie, et sont souvent indisponibles lorsque le consommateur tire de l’électricité. C’est pour cela qu’une énième centrale électrique à charbon a été mise en service le 30 mai à Datteln : l’Allemagne a besoin d’électricité même quand il n’y a ni vent ni soleil. L’Allemagne est quoi qu’il en soit obligé aujourd’hui de commencer à stocker ces électricités intermittentes difficiles à utiliser. L’hydrogène produite par passage de l’électricité dans l’eau, est la seule solution valable de stockage aujourd’hui (stocker 2 jours d’électricité en France nécessite selon l’Académie des Sciences 7 années de production mondiale de lithium).

En 2019, l’Allemagne a déjà commandé 27 locomotives Alstom, marque française, à hydrogène : l’hydrogène contenu dans le réservoir, l’essence de demain, est transformé en électricité actionnant un moteur électrique. Ces trains sont très utiles sur les voies non électrifiées et remplacent avantageusement les trains Diesel. Des voitures à hydrogène de série, des bus à hydrogène existent. Demain, des avions à hydrogène pourront sans doute voler comme le signalait hier le groupement des industries aéronautiques et spatiales français. Un mode de transport propre et sans émission de CO2 qui risque de révolutionner les économies du monde développé.

Un grand plan hydrogène pour l’Allemagne, où est l’Etat stratège français ?

Madame Merkel vient de décider de lancer un grand plan de support à la filière hydrogène de 9 milliards d’euros pour développer cette filière écologique dans les transports. Elle veut que l’Allemagne devienne le leader de l’économie hydrogène, trois ans après le Japon et un an après la Chine. Cette utilisation de l’Etat stratège pour relancer l’économie allemande avec un fort programme écologique est évidemment excellente quand la crise du Covid nécessite d’accélérer les investissements et la croissance.

Où est l’Etat stratège français, un exemple pour le monde avec, par exemple, le plan nucléaire qui nous a permis d’avoir depuis 30 ans une énergie sans CO2 représentant la moitié de la consommation énergétique française à un prix très faible ? Il est malheureusement pour nous dans les limbes, dilué dans le vide de la pensée stratégique néolibérale.

Les atouts de la France et les appels des industriels français ne manquent pas en la matière. Air Liquide est le leader mondial des gaz industriels et piaffe d’impatience de développer la filière hydrogène. Alstom a développé le premier train à hydrogène et pile à combustible du monde, en exploitation aujourd’hui, en Allemagne ! Carlos Tavares de Peugeot a déclaré que les voitures à hydrogène sont plus prometteuses que les voitures électriques[1]. Des entreprises françaises sont prêtes à produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau, carburant produit avec une électricité

 

sans CO2. Il ne manque que l’impulsion forte de l’Etat stratège pour engager la filière pour de très longues années de forte croissance. L’hydrogène a en effet des atouts qui le rendent très supérieur au tout électrique : stockage de l’électricité renouvelable, remplissage d’un réservoir en 3 minutes dans une station service, l’hydrogène propre est d’ores et déjà moins cher que l’essence taxée ; il ne nécessite pas de déploiement de millions de bornes électriques coûteuses sur les trottoirs et ne pose pas de problèmes de recharge ou de surtension du réseau électrique sur les routes des vacances quand 100.000 utilisateurs veulent recharger leur batterie.

La France est en capacité de produire dès aujourd’hui beaucoup d’hydrogène propre : il suffit de le fabriquer par électrolyse de l’eau après avoir fait tourner nos centrales nucléaires, sous-utilisées, à pleine capacité. On remarquera que fermer la centrale de Fessenheim dans ces conditions est une absurdité, un bonbon jeté à EELV aux dépens de l’économie et de l’écologie de la France. La production d’hydrogène permettra d’absorber l’intermittence des productions d’énergies renouvelables si cette voie est privilégiée.

A court et moyen terme, la France doit relancer son économie et ses secteurs d’avenir

Pour la relance de notre économie en dépression de 11% cette année, pour la relance de l’emploi et notre repositionnement dans la course technologique, il est fondamental que la France lance un grand plan hydrogène avec des commandes fermes à nos industriels sur plusieurs années. L’Allemagne est trop timide. Ce plan nécessite plus de 9 milliards d’euros pour être un réel atout de poids. Cela passe par le remplacement dans les années à venir de toutes les locomotives diesel de la SNCF par des locomotives propres à hydrogène, par un travail avec Peugeot et Renault pour lancer rapidement des modèles hydrogène et le lancement rapide d’usines d’électrolyseurs. Toute une filière économique et écologique d’excellence peut être poussée en avant avec de fortes créations d’emplois à valeur ajoutée en France. Elle est nécessaire pour notre avenir, elle est nécessaire pour relancer la croissance. Tous les détails d’un tel plan stratégique sont dévoilés dans la partie énergie du livre « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant » sorti le 9 Juin.

Structurer et donner une poussée à cette filière serait pour la France un grand pas pour l’économie et un grand pas pour l’écologie. Ce serait un véritable espoir pour notre pays paralysé par la peur du décrochage stratégique. Macron l’entendra-t-il ?

 

 

[1] Carlos Tavares le patron de Peugeot déclarait fin 2018 à propos de l’électrique « Le monde est fou. Le fait que les autorités nous ordonnent d’aller dans une direction technologique, celle du véhicule électrique, est un gros tournant… Toute cette agitation, tout ce chaos, va se retourner contre nous parce que nous aurons pris de mauvaises décisions dans des contextes émotionnels ». Sur l’hydrogène, il déclarait : « C’est une technologie qui nous intéresse vraiment ». « Je peux vous annoncer qu’en 2021 nous allons faire les premiers tests grandeurs nature de vente de véhicules à hydrogène du groupe PSA ». « Les premiers résultats sont très prometteurs donc nous pensons que cette technologie a de l’avenir… ».

Fermeture de 14 réacteurs nucléaires français, un gâchis financier, humain et climatique.

Fermeture de 14 réacteurs nucléaires français, un gâchis financier, humain et climatique.

Un décret du gouvernement du 23 avril, passé inaperçu dans cette période d’épidémie, grave dans le marbre la fermeture de 14 réacteurs nucléaires pour les 15 années à venir[1].

Un terrible gâchis climatique, financier et humain.

Ces 14 réacteurs représentent le quart du parc nucléaire français. Les centrales nucléaires, décriées par les écologistes, ont pourtant rendu un sacré service au climat en économisant depuis 40 ans de gigantesques quantités d’émission de CO2. Elles rendent aussi un service important à l’emploi et à l’économie française puisque la filière nucléaire emploie 250.000 personnes. Le gâchis financier qui résulterait de leur mise à la casse est lui aussi énorme, la construction des centrales françaises ayant coûté 96 milliards d’euros selon la Cour des Comptes.

Mettre à la casse de telles unités de production d’électricité, avant leur fin programmée, est un gâchis : gâchis d’argent par dizaines de milliards d’euros, gâchis d’emplois bien rémunérés, gâchis dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Nous n’avons pourtant aucun chemin pour produire de l’électricité en émettant moins de CO2. En effet, stocker les énergies éoliennes et solaires, intermittentes par nature, avec des batteries est irréaliste. L’académie des Sciences a publié en 2017 une étude rappelant que pour stocker 2 jours de besoins électriques d’hiver pour la France, il faut 15 millions de tonnes de batterie contenant 300.000 tonnes de lithium soit 7 fois la production mondiale actuelle de lithium[2]. La façon la plus propre pour remplacer l’électricité des 14 réacteurs est donc de produire de l’électricité avec des énergies renouvelables éoliennes et solaires complétées par des centrales au gaz lorsqu’il n’y a pas assez de vent ou de soleil, la nuit par exemple. Dans le meilleur des cas, à cause des périodes sans vent ou sans luminosité, les éoliennes et les panneaux solaires produiraient 35% de la production d’électricité avec peu d’émission de CO2 et des centrales au gaz complémentaires 65% avec beaucoup d’émission de CO2[3]. Le calcul, simple, montre que ces 14 réacteurs émettent 30 fois moins de CO2 que le couple énergies renouvelables et gaz[4] nécessaire pour les remplacer.

Si on réalise le programme d’Europe Ecologie les Verts, le remplacement de toutes les centrales nucléaires par des énergies renouvelables et des centrales au gaz, les émissions de CO2 de la France augmenteraient de 121 millions de tonnes de CO2. Ces calculs montrent toute l’absurdité d’un tel projet : chaque année, la France rejetterait 40% de CO2 en plus dans l’atmosphère qu’elle n’en rejette aujourd’hui !

Le nucléaire a économisé l’équivalent de 22 ans de rejets de CO2 d’un pays comme la France.

Le nucléaire a beau être brocardé par les « verts », il émet nettement moins de CO2 que l’électricité renouvelable intermittente, obligatoirement complétée par des centrales fossiles. Ce n’est pas pour rien que le champion des énergies renouvelables, l’Allemagne, a ouvert nombre de centrales au gaz (et même au charbon) ces dernières années. Ce pays démarrera d’ailleurs en 2020 une énième centrale… au charbon[5] !

De 1977 à aujourd’hui, les centrales nucléaires françaises ont économisé 22 ans de rejets de CO2 d’un pays comme la France d’aujourd’hui ou 9 ans de rejets de CO2 d’un pays comme l’Allemagne [6].

Le nucléaire permet à la France d’être le grand pays industrialisé le plus économe en CO2 : le français moyen émet selon la Banque Mondiale 4,6 tonnes de CO2 par an quand le terrien moyen en émet 5 tonnes par an, l’Allemand 8,9 tonnes par an.

Produire massivement de l’hydrogène, l’essence de demain.

Le nucléaire est donc nécessaire à une production d’électricité avec le minimum d’émission de CO2. Faut il en déduire que les éoliennes et les panneaux solaires ne peuvent servir à rien ? Assurément non.

Un pays comme la France, ayant une électricité rejetant très peu de CO2, peut installer des éoliennes et des panneaux solaires en nombre. L’électricité produite sera utilisée pour produire sans émission de CO2 de l’hydrogène dans des électrolyseurs[7]. Cerise sur le gâteau pour la France, les centrales nucléaires ne produisent pas toujours à plein régime. Il est possible et très rentable de se servir de cette production d’électricité supplémentaire à coût quasi nul pour produire encore plus d’hydrogène propre.

Cet hydrogène propre est produit à un coût acceptable et coute moins cher que l’essence si on ne lui met pas sur le dos les taxes excessives sur le carburant. L’hydrogène est bien l’essence de demain.

Il existe déjà des trains à hydrogène Alstom permettant de remplacer les trains au Diesel. Bizarrement, ce train roule en Allemagne. La SNCF va cependant commander 17 trains Alstom à hydrogène[8]. En utilisant cette technologie, nous pourrons remplacer les bus diesel par des bus à hydrogène en ville, allégeant du coût l’émission de particules fines. Les infrastructures hydrogène se développant, nous pourrons, dans une dizaine d’années, passer aux camions à hydrogène, aux voitures à hydrogène (3 voitures de série existent déjà et Paris compte 100 taxis à hydrogène et bientôt 600[9]). Dans un jour lointain, l’avion à hydrogène et le bateau à hydrogène sont un développement tout à fait réaliste.

Le système de transport peut donc à terme se passer d’énergie fossile.

Voilà pourquoi, la fermeture de Fessenheim et la fermeture programmée de nombre de centrales nucléaires françaises est une erreur fatale dans la transition énergétique : c’est un gâchis terrible dans la lutte contre le réchauffement climatique, un gâchis financier et un gâchis humain. Une très mauvaise décision de nos gouvernements qui n’ont malheureusement pas de stratégie réaliste et pragmatique pour que la France se passe à terme des énergies fossiles.

Le sujet de la transition énergétique et tous les autres sujets de la transition écologique sont développés dans un livre à paraître en mai : « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant »[10].

[1] « La France adopte finalement sa feuille de route énergétique » https://www.latribune.fr/entreprises-finance/transitions-ecologiques/nucleaire-photovoltaique-la-france-adopte-finalement-sa-feuille-de-route-energetique-845962.html

 

[2] « La question de la transition énergétique est elle bien posée dans les débats actuels ? » https://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/lpdv_190417.pdf

[3] En France, une éolienne produit à plein régime l’équivalent de 2000 heures par an, un panneau photovoltaïque produit à plein régime l’équivalent de 1100 heures par an. En additionnant les deux, ce qui est simpliste mais donne le résultat le plus favorable pour les énergies renouvelables, nous arrivons à 3100 heures par an soit 35% du temps. Le calcul réel est complexe, tient compte de la courbe réelle de consommation nationale d’électricité et de production heure par heure des énergies renouvelables, de la présence de vents et de soleil au niveau local quand il ne l’est pas au niveau national mais les ordres de grandeur sont acceptables.

[4] La production des 14 réacteurs est de 95 milliards de kilowatts-heure d’électricité par an. Chaque réacteur émet 12 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit. Ces 14 réacteurs émettent donc chaque année 4,56 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 95*109*12/1012=1,14).

Une centrale au gaz émet 490 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit quand le couple éolienne et solaire émet en moyenne 30 grammes de CO2 par kilowatt-heure produit. Le couple énergie renouvelable centrale au gaz émettra donc chaque année 31,25 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 65%*(380*109*490/1012)+35%*(380*109*30/1012)=31,25). Pour remplacer l’ensemble du parc nucléaire français, le même calcul aboutit à un surplus de 125 millions de tonnes de CO2 émis.

[5] « L’Allemagne va mettre en service une toute nouvelle centrale à charbon en 2020 » https://www.bfmtv.com/economie/l-allemagne-va-mettre-en-service-une-toute-nouvelle-centrale-a-charbon-en-2020-1799343.html

[6] La production nucléaire de la France depuis 1977 est de 14 000 milliards de kilowatts heure. En les remplaçant par des centrales au gaz, puisque les énergies renouvelables n’existent que récemment, l’économie est environ de 6700 millions de tonnes de CO2 (Calcul : 14000*109*(490-12)/ 1012=6692). La France a émis environ 300 millions de tonnes de CO2 en 2019 (source Banque Mondiale). L’Allemagne a émis environ 700 millions de tonnes de CO2 en 2019 (source Banque Mondiale).

[7] Lire par exemple « H2V prêt à déployer ses deux usines d’hydrogène vert » https://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/h2v-pret-a-deployer-ses-deux-usines-dhydrogene-vert-993002

[8] A qui va profiter la future commande de 15 trains à hydrogène par la SNCF https://www.usinenouvelle.com/article/a-qui-va-profiter-la-future-commande-de-quinze-trains-a-hydrogene-par-la-sncf.N878830

[9] Et maintenant, les taxis à l’hydrogène http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/et-maintenant-les-taxis-a-l-hydrogene-24-02-2019-8019378.php

[10] Edition Jean-Cyrille Godefroy

Demi-mesures sanitaires et économiques : en finir avec la recette vers le K.O.

 

La crise économique qui s’annonce découle évidemment de la crise sanitaire, de sa puissance, de sa nature et de sa durée. Nous ne pouvons donc parler de la puissance de la crise économique à venir (une baisse du PIB sur un mois de 50% ?) sans parler de la crise sanitaire. Ce qui s’est passé dans les autres pays préalablement touchés ayant réussi à relever le défi de la crise sanitaire, nous éclairera.

Il y a 3 lignes successives de défense pour un pays dans ce type d’épidémie :

. La phase 1 où il s’agit d’empêcher les porteurs de virus de rentrer sur le territoire. Taïwan a pour l’instant partiellement gagné cette bataille et n’a que 107 cas de Coronavirus actifs sur son territoire malgré des échanges économiques intenses avec la Chine. Pour empêcher le virus d’arriver de l’empire du milieu, Taïwan a interdit le séjour aux citoyens chinois et mis en place un système de quarantaine très strict pour ceux qui s’étaient rendus dans les provinces chinoises touchées, étendues plus tard aux autres pays touchés. Taïwan produit aujourd’hui 10 millions de masques par jour au profit de sa population qui peut ainsi se protéger. Grâce à ces mesures, le pays n’a pas eu besoin de confiner sa population. Les vies ont été sauvées. Le coût économique est très faible. Attention : la généralisation de l’épidémie à l’ensemble du monde va demander à Taïwan une vigilance et un combat renouvelé pour ne pas laisser entrer le virus. D’autres pays d’Asie gagnent cette bataille avec des mesures strictes. On pense à Singapour, Hongkong, au Vietnam etc.

Coincée par son idéologie « mondialiste » (les frontières doivent rester ouvertes, l’inverse serait se placer dans le camp des fachos), le gouvernement français a perdu la première bataille : il a laissé entrer le virus.

. Dans la phase 2, le virus est entré et quelques grappes de malades, quelques chaines de contamination, commencent à se développer. Une dernière chance de détruire rapidement et sans trop de dégâts l’épidémie en développement s’offre aux autorités. La Corée du Sud a réussi pour le moment à gagner la bataille de la phase 2. Son arme : réaliser 20.000 tests par jour en toute sécurité dans des « Drive In », rapidement (5 minutes), avec envoi du résultat par SMS. Les Sud-Coréens sortent rarement de chez eux sans porter de masque facial, et de nombreux bâtiments affichent des panneaux indiquant « Pas de masque, pas d’entrée »[1]. La Corée du Sud semble gagner la dernière bataille avant le confinement : malgré le nombre important de coréens contaminé (8.000 personnes), le nombre de contaminés quotidiens est descendu à 100 cas par jour quand des pays au même stade voient le nombre augmenter de 2000 cas par jour. Les vies sont pour l’instant sauvées. Il est possible que la Corée du Sud arrive ainsi à contrôler définitivement l’épidémie.

. Dans la phase 3, le virus est entré et s’est largement répandu. C’est le cas des Etats-Unis et des pays européens comme l’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne etc. Il ne reste plus que le confinement général pour stopper le virus. Sinon, c’est la contamination d’au moins la moitié de la population comme le disait le ministre Blanquer dimanche[2] : en utilisant les statistiques chinoises, on peut évaluer à 5% les malades finissant en état critique (1,6 millions de français) et ayant peu d’accès aux lits de réanimation débordés. Le nombre de morts serait terrifiant, inacceptable pour la population, plus encore au vu du succès connu par la Chine. Les lendemains seraient dangereux.

Il y a un vrai motif d’espoir. La province de Wuhan (Hubei) où est situé l’épicentre de la maladie a gagné cette bataille : il y eut 60.000 personnes touchées par la maladie, il n’y en a plus que 6.000 aujourd’hui, tous confinés par l’Etat ou à l’hôpital. Il n’y aurait eu aucun nouveau contaminé depuis quelques jours. Selon les dernières informations, la gare de Wuhan va rouvrir. L’activité économique reprend en Chine. Un médecin français, chef de l’hôpital international de Wuhan, le médecin français Philippe Klein, ayant participé à la bataille dans une clinique internationale de Wuhan raconte dans une courte vidéo envoyée de Chine les mesures qu’il a fallu prendre[3]. Dès le début, le confinement à Wuhan était un cran plus sévère qu’en Italie et qu’en France : les transports publics, les entreprises étaient arrêtés à l’exception des services essentiels. Les Chinois pouvaient sortir pour faire leurs courses. Malgré cela, 3 semaines plus tard, l’épidémie continuait à progresser. C’est à ce moment là que 2 mesures ont permis de gagner la bataille. Les habitants ont été complètement confinés chez eux. Ils étaient obligés de rester dans leurs appartements et leurs courses étaient livrées à domicile. Toute une chaîne logistique était organisée pour les fournir en nourriture. L’autre mesure était de tester à grande échelle toutes les personnes ayant les symptômes du Coronavirus (Tests PCR, tests cliniques, tests scannographiques). Pour qu’ils n’infectent pas leur entourage, ils étaient isolés dans des stades, situation terrible. Le nombre de nouveaux contaminés s’est effondré très vite. Un mois plus tard, un succès total est au rendez-vous : il n’y aurait plus de nouveaux contaminés à Wuhan et il ne reste que 6.000 malades, chiffre qui baisse de 1000 à 2000 unités par jour.

Le docteur Philippe Klein finit par un appel poignant : «  J’ai la conviction intime pour avoir vécu dans ma chair toute cette crise sanitaire ici à Wuhan que toute mesure moins performante que celles appliquées en Chine entraîneront un plus grand nombre de morts et des conséquences économiques désastreuses dues à une épidémie plus longue dans le temps ».

L’Italie est en avance d’une dizaine de jours sur la France en termes épidémiques. Plus de 47.000 italiens sont aujourd’hui infectés et le nombre de nouveaux contaminés continue à croître presque chaque jour (6.000 de plus aujourd’hui). Les médecins chinois ayant connu la bataille de Wuhan et arrivés en Italie il y a quelques jours recommandaient hier de durcir les mesures de confinement. Après avoir tergiversé, le gouvernement Macron a pris des mesures de confinement similaires à celles prise 8 jours plus tôt par le gouvernement italien. Les résultats des mesures sont faibles en Italie, on peut facilement deviner qu’ils ne seront pas meilleurs en France, même dans 10 jours. La réponse graduelle ne marche pas face à une épidémie qui croît à une vitesse exponentielle. Il faut frapper vite et fort.

Dans une guerre contre le virus, il faut aussi une économie de guerre.

Pour cela, il faut tout donner à l’hôpital, aux médecins et infirmières pour qu’ils sauvent le maximum de vies. Augmenter leur rémunération pour leur demander pardon pour le saccage subi depuis des années et montrer notre reconnaissance pour leur sacrifice est un préalable. Leur donner autant d’argent que nécessaire pour acheter des respirateurs, des gels hydro alcooliques, des masques protecteurs, des tests et tout ce qu’il faut pour sauver nos vies. Il faut aussi tout faire pour produire, comme en économie de guerre, des masques, des respirateurs, tous les appareils de soin et de tests nécessaires. La recherche sur les traitements et vaccins devra être

grandement accélérée, dès maintenant. Les masques doivent être donnés par ordre de priorité aux activités les plus essentielles pour la Nation aujourd’hui, celles qui doivent rester ouverte : la santé, l’alimentaire, la logistique essentielle et les services régaliens pour assurer l’ordre. Il faut protéger tous ceux qui travaillent : pour ceux qui ne pourraient pas avoir de masques à cause des lacunes de l’Etat, des masques de fortune qui protègent un peu les porteurs et beaucoup les autres sont facilement réalisables comme l’ont montré des médecins.

Si nous faisons un tel effort, ce n’est pas pour le ruiner immédiatement par une contamination venue de l’extérieur. Pour la circulation des personnes, les frontières doivent être fortement contrôlées, voire fermées avec tous les pays touchés par l’épidémie. Seuls les personnes absolument utiles à la bataille doivent pouvoir entrer (camionneurs espagnols porteurs du masque de protection pour amener des fruits et légumes…). Qui voudrait d’ailleurs venir dans une France confinée et contaminée ? En nous protégeant, nous protégeons les autres.

Voilà pour la partie sanitaire, guère réjouissante. Les mesures trop faibles prises à chaque étape par le gouvernement français sont dues à l’idéologie (non fermeture des frontières aux Chinois au début de l’épidémie) et parfois à la peur de dégâts économiques trop importants. Le gouvernement se trompe, nous pouvons empêcher une détérioration de notre économie.

De coûts faibles au départ si des mesures de type Taïwan ou Corée du Sud avaient été prises, les coûts économiques du confinement peuvent sembler considérables aux naïfs. En effet, le pays étant mis à l’arrêt, le coût économique du confinement sera très élevé. Pour un pays comme la France, la moitié du PIB mensuel pourrait être perdue pour un mois de confinement soit un coût de 100 milliards d’euros. Nous verrons que ce coût est gérable si la seule entité aux épaules assez large le prend à son compte : l’Etat.

En effet, la seule chose qui serait irréparable serait la destruction des entreprises, organisations humaines de production et/ou de leurs salariés. Tout doit être fait pour préserver nos entreprises, nos unités de production, ressources vitales pour les chefs d’entreprise et les salariés et tout doit être fait pour préserver les salariés. L’unité nationale pour répondre à cette crise nécessite la justice.

Tout le reste est gérable.

Concernant les entreprises et les commerces dont l’activité sera arrêtée : pendant la durée du confinement, la survie de tous nécessite un non paiement des impôts, un paiement total des salaires et des charges sociales par la puissance publique pour ces entreprises à l’arrêt. Pour les entreprises entièrement ouvertes (alimentaire et pharmacie), le problème ne se pose pas ou peu. Pour celles peu nombreuses dont l’activité est partiellement paralysée (essentiellement la logistique, l’électricité, les télécoms, les médias…) un équilibre doit être trouvé entre une aide totale et une aide nulle afin que ces entreprises vivent. A Bercy de plancher et vite sur le bon ratio. Enfin, un report des remboursements des emprunts et des intérêts dus aux banques est nécessaire pour laisser vivre les entreprises partiellement ou totalement arrêtées. La Banque Centrale compensera le coût subi les banques du report des remboursements des emprunts et des intérêts.

C’est à ce prix que nous empêcherons la destruction de notre organisation économique. Si de grosses entreprises cotées en bourse ou non sont, malgré toutes ces aides, confrontées à des difficultés insolubles dues à des risques très élevés pris précédemment, l’Etat devra les sauver en prenant des parts dans le capital. Cela s’appelle en bon français des nationalisations partielles. Les actionnaires sont rémunérés pour les risques pris nous dit-on, l’Etat, lui, n’est pas un gogo qui doit socialiser les pertes et assurer la privatisation des bénéfices.

Ce n’est pas la bourse et le patrimoine instantané des millionnaires et milliardaires qu’il faut assurer, ce sont les organisations humaines qui sont nécessaires à la Nation. La Banque Centrale Européenne a annoncé la semaine dernière utiliser sa planche à billet donc de « l’argent public européen » (ce mot a-t-il un sens ?) pour acheter 120 milliards d’euros puis 750 milliards d’euros de dettes publiques et de dettes privées aux investisseurs. C’est toujours la même erreur, la même faute : sauver la finance en premier quand il faut sauver l’économie réelle d’abord. Nous n’y pouvons rien, étant aujourd’hui coincés dans l’Union Européenne. Mais, il est nécessaire que l’Etat français prenne ses responsabilités et sauve l’économie française par le bout de l’économie réelle et non par le bout de la finance, en la favorisant encore et encore.

 

Il faut aussi sauver les salariés, les chefs d’entreprise, les indépendants, les intérimaires aux contrats arrêtés, les chômeurs qui sont confinés et ne peuvent travailler. Ils doivent avoir des ressources pour pouvoir vivre, payer leurs achats essentiels pendant cette crise. A Bercy de faire un calcul juste et de payer les salariés, les chefs d’entreprise et les indépendants : un salaire de 70-80% sera sans doute suffisant, les gens étant malheureusement confinés ; pour les plus pauvres dont les fins de mois sont très difficiles, ce sera 90%. Les chômeurs en fin de droit verront leurs allocations chômage prolongés. Evidemment, en échange des facilités prévues pour les entreprises, les licenciements seront interdits pendant cette période.

Les ménages doivent pouvoir payer leurs emprunts dont l’immobilier représente la plus grande part. Les échéances mensuelles peuvent être lourdes. La durée des prêts sera automatiquement reportée de la durée du confinement et les versements du mois annulés.

Tout ceci coutera cher, sans doute plus de 100 milliards d’euros mais empêchera la destruction de notre tissu économique qui coûterait plus cher encore et obscurcirait définitivement notre avenir. Bien sûr, si le gouvernement avait su empêcher l’arrivée du virus comme à Taïwan et Singapour, avait su empêcher la massification de la contamination comme en Corée du Sud aujourd’hui, le coût aurait été infiniment moindre. Il est trop tard pour le regretter. Il faut mener ensemble cette guerre contre l’ennemi invisible qu’est le Coronavirus.

Cet ennemi disparaîtra de notre pays en un ou deux mois. Pour qu’il ne revienne pas en franchissant les frontières avec des porteurs passant par des pays touchés, il faudra continuer à les contrôler fermement jusqu’à ce que la maladie soit terrassée par un vaccin. La circulation des personnes avec les pays encore touchés par l’épidémie ne pourra pas avoir lieu ou avec des quarantaines obligatoires assorties de tests du virus. L’affaire d’un an au minimum selon les spécialistes.

On le voit, les mesures sanitaires et économiques du gouvernement Macron ne vont pas dans ce sens. Confinement peu strict, injonctions paradoxales (Vous devez aller travailler, prendre les transports collectifs mais vous devez rester confinés), injonction aux entreprises non essentielles d’ouvrir, lois contre les salariés pour une durée indéterminée, non protection des secteurs régaliens de maintien de l’ordre et protection faible des médecins, pas de moyens massifs pour les hôpitaux, planification des productions de « guerre » contre le virus inexistante, frontières ouvertes, mensonges graves à répétition tout en demandant l’union nationale.

Cette gestion peut mener à une situation extrêmement dangereuse. La crise que nous vivons démontre que les dogmes du néolibéralisme, la volonté de rabaisser l’Etat et le sans-frontiérisme nous font courir de redoutables périls en plus d’injecter le poison de l’injustice, de la haine et du désordre dans notre pays. Ils ne doivent pas conduire la France au bord du chaos économique et sanitaire.

[1] Causeur : « Coronavirus: la Corée parvient à endiguer l’épidémie sans confinement » https://www.causeur.fr/coronavirus-italie-chine-coree-confinement-174036

[2] Le coronavirus touchera “probablement” la moitié des Français, selon Jean-Michel Blanquer https://www.europe1.fr/sante/le-coronavirus-touchera-probablement-la-moitie-des-francais-selon-jean-michel-blanquer-3955412

[3] Ce médecin explique dans le républicain lorrain toute la stratégie mise en place à Wuhan pour vaincre l’épidémie et appelle les Français à comprendre les enjeux terribles de cette épidémie foudroyante https://www.republicain-lorrain.fr/edition-metz-et-agglomeration/2020/03/20/l-appel-dechirant-du-medecin-mosellan-de-wuhan-aux-Français

Crise économique et crise sanitaire, le moyen de résoudre ces deux problèmes

La France risque d’entrer dans une phase de confinement général et c’est tant mieux, même si nous n’avons individuellement aucune envie de cette relative solitude ou de cette relative inaction qui s’imposera à nous pour 5 semaines. Collectivement, nous en avons besoin pour gagner cette guerre contre cet ennemi invisible qu’est le Coronavirus.

Notre gouvernement a perdu la bataille de la phase 1 : empêcher le virus d’entrer sur le territoire ou bien en quantité négligeable, rapidement détectée, cernée et traitée. Le virus n’a certes pas de passeport mais leurs porteurs, passés par la Chine puis par l’Iran, la Corée du Sud, l’Italie etc. ont un passeport. A coup de quarantaines imposées, d’interdiction d’entrée sur le territoire à ceux qui étaient passés en Chine dans les dernières semaines, de tests, Taïwan qui n’a que 29 malades déclarés, Hongkong 56 malades et Singapour 107 malades, ont pour le moment gagné cette bataille. Leurs liens et leurs échanges avec la Chine sont pourtant intenses.

Notre gouvernement a également perdu la phase 2 que la Corée du Sud semble en train de gagner. Ce pays a subi une soudaine poussée épidémique et compte aujourd’hui 8000 cas déclarés. Cependant, la progression du virus ralentit très fortement : le pays déclare seulement 100 nouveaux cas par jour depuis le 11 mars. Diverses mesures dont la multitude de tests effectués (de 10 à 20.000 tests par jour) ont permis au pays d’éviter la massification de la population, pour le moment au moins. La bataille était donc gagnable.

La crise aurait pu être évitée, tant sanitaire qu’économique mais le gouvernement français a, par inconséquences, impréparation, perdu la phase 1 et la phase 2 dont le coût en vie (et en argent) étaient faibles. L’absence de tests et de masques en nombre suffisant, le nombre de cas réels très élevés en France nous empêche de gagner aujourd’hui la phase 2.

Le gouvernement doit gagner la phase 3, empêcher la massification de l’épidémie. Le résultat d’une expansion forte de l’épidémie serait terrible : puisque 15% des contaminés finissent dans un état sévère et 5% dans un état critique, on pourrait manquer de respirateurs ce qui obligerait comme en Italie à choisir entre les gens qu’on laisse délibérément mourir et ceux qu’on essaie de sauver. Selon une note de 2009, il y aurait entre 5 et 10.000 respirateurs en France, appareils nécessaires pour traiter les cas critiques; peu d’informations filtrent sur nos capacités actuelles[1].

Le docteur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital la Pitié Salpêtrière, a estimé le nombre de malades réels devant son ministre de la Santé Olivier Véran dans l’émission « La grande confrontation » : 100 fois plus que le nombre de contaminés recensés ce qui ferait 540.000 contaminés ce dimanche. La crise sanitaire est grave, très grave. Et les demi-mesures annoncées par Emmanuel Macron ne suffiront pas.

La France n’a pas le choix : elle doit confiner totalement la population pour empêcher l’épidémie de se répandre. Imaginez si Jean-Michel Blanquer, qui aurait bien fait de se taire, disait vrai ce dimanche : « le Coronavirus touchera probablement la moitié des français ». 33 millions de personnes seraient touchés et 1,65 million risqueraient d’être dans un état critique ! Comptez les morts, je n’ose pas vous le dire. Les français ne sont pas de la « chair à virus » : l’affirmation de Blanquer est une affirmation évidemment stupide, fait étrange pour un ministre de l’éducation. Il ne sert à rien d’être défaitiste sauf si nous souhaitons perdre cette guerre.

Il reste bien une ultime chance de gagner : le confinement total de la population. Arrêter économiquement la France pour sauver sa population, à l’exception des services essentiels, alimentaire, pharmacie et médecine, pour une durée minimum d’un mois. Se soigner et se nourrir. Si des entreprises peuvent s’adapter et continuer avec le télétravail ou avec des risques minimaux, (port de masques, désinfection adaptée…), ce sera tant mieux. Laissons les ouvrir avec des consignes strictes et vérifiées. Ces mesures arrêteront rapidement la propagation de l’épidémie à condition que les français puissent sortir faire leurs courses alimentaires avec des masques ou être livré chez eux pour leur alimentation. Les Chinois sont, semble-t-il, parvenus à stopper une épidémie galopante après une guerre totale de ce genre contre cet ennemi invisible. Un mois et demi plus tard, on constate que le bilan sanitaire est très limité. Evidemment, ces mesures ne doivent pas avoir la portée parfois violente de celles prises par le régime communiste chinois mais les dérives individualistes dangereuses pour tous doivent être fermement sanctionnées. Montrer à tous que seul le civisme, l’entraide et la solidarité entre frères humains sont permis. Les mesures doivent être comprises et acceptées par une population à qui l’on doit la vérité : le virus fera un nombre considérable de morts si on ne l’attaque pas de front. Les français l’accepteront si le gouvernement prend ces mesures efficaces pour tous et livre enfin une parole de vérité.

Dans une guerre, il faut aussi une économie de guerre.

Pour cela, il faut tout donner à l’hôpital, aux médecins et infirmières pour qu’ils sauvent le maximum de vies. Augmenter leur rémunération pour leur demander pardon pour le saccage subi depuis des années et montrer notre reconnaissance pour leur sacrifice est un préalable. Leur donner autant d’argent que nécessaire pour acheter des respirateurs, des gels hydro alcooliques, des masques protecteurs et tout ce qu’il faut pour sauver nos vies. Il faut aussi tout faire pour produire, comme en économie de guerre, des respirateurs et tous les appareils de soin nécessaires. La recherche sur les traitements et vaccins devra être grandement accélérée, dès maintenant.

Si nous faisons un tel effort, ce n’est pas pour le ruiner immédiatement par une contamination venue de l’extérieur. Pour la circulation des personnes, les frontières devront être fortement contrôlées, voire fermées avec tous les pays touchés par l’épidémie. Qui voudrait d’ailleurs venir dans une France confinée et contaminée ? En nous protégeant, nous protégeons les autres.

Arrêter fortement l’activité économique, le gagne pain des français, est difficile mais obligatoire pour gagner cette guerre. L’activité économique baissera de 50% au minimum, cela dépend de nombre de facteurs (nombre de masques réellement disponibles, application des mesures par les entreprises etc.). Les masques doivent être donnés par ordre de priorité aux activités économiques les plus importantes : la santé et l’alimentaire en premier.

Les entreprises feraient faillite en masse si on en restait là. Or, tout doit être fait pour préserver ces organisations humaines, à la fois unités de production et ressources vitales pour les salariés et les chefs d’entreprise.

Les mesures économiques annoncées par Emmanuel Macron jeudi soir vont dans le bon sens. En effet, toutes les entreprises doivent survivre à la période de confinement. Idem pour les ménages qui ne doivent pas être profondément affectés financièrement et faire par exemple défaut sur leurs divers crédits dont le plus gros, le crédit immobilier.

Pendant la période de confinement, le chômage partiel payé en partie par l’Etat est un bon début. Les salariés, les indépendants interdits de travailler doivent recevoir 70-80% de leurs revenus nets habituels pour que les ménages ne soient pas en difficulté. Les intérimaires dont le contrat est stoppé seront partiellement payés par l’Etat pendant le confinement. Les allocations financières aux chômeurs dont les indemnités arrivent à terme doivent être prorogées. Les remboursements des emprunts et des intérêts bancaires pourront être reportés de la même durée pour tous ceux dont les revenus ont été réduits de plus de 10%. La Banque Centrale compensera l’effort fait par les banques.

Concernant les entreprises et les commerces dont l’activité sera profondément affectée : la survie de tous nécessite un non paiement des charges sociales, un report des remboursements des emprunts et des intérêts, un paiement partiel voire total des salaires par la puissance publique. C’est à ce prix que nous empêcherons la destruction de notre organisation économique. Si de grosses entreprises cotées en bourse ou non sont, malgré toutes ces aides, confrontées à des difficultés insolubles dues à des risques trop élevés pris précédemment, l’Etat devra les sauver en prenant des parts dans le capital. Cela s’appelle en bon français des nationalisations partielles. Les actionnaires sont rémunérés pour les risques pris nous dit-on, l’Etat, lui, n’est pas un gogo qui doit socialiser les pertes et assurer la privatisation des bénéfices.

Ce n’est pas la bourse et le patrimoine des milliardaires et millionnaires qu’il faut assurer, ce sont les organisations humaines qui sont nécessaires à la Nation. La Banque Centrale Européenne a annoncée jeudi utiliser sa planche à billet donc de « l’argent public européen » (ce mot a-t-il un sens ?) pour acheter 120 milliards d’euros de dettes publiques et de dettes privées aux investisseurs. C’est toujours la même erreur, faute : sauver la finance en premier quand il faut sauver l’économie réelle d’abord. Nous n’y pouvons rien, étant coincés dans l’Union Européenne. Mais, il est nécessaire que l’Etat français prenne ses responsabilités et sauve l’économie française par le bout de l’économie réelle et non par la finance, en la favorisant encore et encore.

Tout ceci coutera cher, sans doute plus de 100 milliards d’euros mais une destruction de notre tissu économique couterait encore plus cher et obscurcirait définitivement notre avenir. Bien sûr, si le gouvernement avait su empêcher l’arrivée du virus comme à Taïwan et Singapour, avait su empêcher la massification de la contamination comme en Corée du Sud aujourd’hui, le coût aurait été infiniment moindre. Il est trop tard pour le regretter. Il faut mener ensemble cette guerre contre l’ennemi invisible qu’est le Coronavirus.

Cet ennemi disparaîtra de notre pays en un ou deux mois. Pour qu’il ne revienne pas en franchissant les frontières avec des porteurs passant par des pays touchés, il faudra continuer à les contrôler fermement jusqu’à ce que la maladie soit terrassée par un vaccin. L’affaire d’un an au minimum selon les spécialistes médicaux. Ce virus met décidemment la mondialisation et le néolibéralisme au supplice.

 

[1] Synthèse statistique : Recensement des respirateurs, lits et effectifs en unités de réanimation, unités de surveillance continue et salles de soins post-opératoires. http://www.snmrhp.org/Data/upload/images/1Copie%20de%20Enqute%20Ra-respirateurs%20juin%2009%20(S%20Mouton%2014%20aot%2009).pdf

La crise financière qui vient.

Après 40 ans d’absence dans le monde occidental, l’inflation a brutalement ressurgi en 2022. Les causes en sont diverses : utilisation excessive de la planche à billets pendant 12 ans pour faire tenir le système financier occidental, goulots d’étranglement dans une économie mondialisée avec zéro stock pendant et lors de la sortie de crise du covid, hausse du prix des matières premières pendant la phase de reprise économique et accélération après les sanctions contre la Russie, plan de relance excessif du gouvernement américain etc.

L’inflation a atteint son pic aux Etats-Unis à 9% en Juin 2022 et est depuis redescendue à 6,4%. Le pic de l’inflation en Europe est atteint en Octobre 2022 à 10,6%, celle-ci est ensuite redescendue à 9,2%. Les banquiers centraux ont tout fait pour obtenir ce résultat avec une hausse des taux d’intérêt à court terme, ceux-ci passant de 0 à 4% aux Etats-Unis et de 0 à 2% en Europe. L’objectif avoué était de fabriquer une récession, du chômage, des hausses de salaires nulles et donc une baisse de l’inflation.

Notons que la hausse des taux a été bien gérée par les banques centrales et n’a pas entraîné de panique financière, une première depuis le début de la décennie 1990. L’activité a ralenti fortement mais au refroidissement de l’activité économique ne s’est pas ajoutée une crise financière entraînant à son tour un refroidissement économique dans une spirale de rétroaction négative. On se rappellera de l’effet de la faillite de Lehman Brothers en 2008 entraînant l’économie mondiale dans les abysses. Les banquiers centraux ne veulent plus jamais voir une telle crise pour laquelle ils seraient pointés du doigt et jouent aux petits malins pour l’éviter.

En flattant ou refroidissant selon les moments les marchés financiers, les banquiers centraux ont atteint partiellement leur objectif : les marchés d’action sont plutôt stables depuis plusieurs mois et les marchés de dette privée ne montrent pas de forte inquiétude. Les Américains consomment toujours, mais de plus en plus à crédit. Leur taux d’épargne est descendu en dessous du niveau atteint avant la crise de 2008. Souvent, le consommateur américain tient jusqu’à la rupture puis lâche d’un coup. C’est pour ça qu’on a pu voir, chose inimaginable en France, des yachts de riches américains ruinés boucher certains canaux aux Etats-Unis pendant la crise de 2008-2009.

Cependant, cet atterrissage en douceur empêche l’inflation de ralentir assez rapidement. Gonflée de dette et de déficit, l’économie et la finance américaine ont pourtant besoin de taux d’intérêt très bas pour fonctionner ; les taux y ont été proches de 0% pendant 12 ans. Il est quasiment inévitables qu’habitués à l’argent gratuit, de nombreux acteurs privés ont pris des risques très, trop importants. Les acteurs les plus endettés peuvent tenir longtemps avec des taux à 0% mais étouffent avec des taux à 4%. Revlon, FTX se sont déjà déclarés en faillite, et Bed Bath and Beyond en est tout proche. Plus le temps passe avec des taux élevés, plus le nombre d’acteurs en difficulté croitra.

La contradiction entre le besoin de taux bas pour que la finance tienne et le besoin de taux élevé pour que l’inflation ralentisse est presqu’impossible à résoudre. Aussi, il y a une forte probabilité qu’une crise financière se déclare cette année. Comme le disait le milliardaire et financier américain Warren Buffet, « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus ». Cela signifie que nous découvrirons, lorsque la crise financière se déclenchera, quels sont les secteurs ayant pris des risques si importants que des faillites financières s’y déchaînent.

 

La crise énergétique est en train de déclencher une récession violente et potentiellement durable en Europe.

Avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin janvier 2022, l’inflation était déjà à un niveau très élevé aux Etats-Unis : 7,5%. Des pertes de pouvoir d’achat de 3% pour les ménages américains y ont déclenché une baisse de la consommation et une récession au 1er et 2ème trimestre 2022. Avec la hausse des prix de l’énergie et l’inflation qui perdure, la récession n’est bien sûr pas terminée. L’Europe était et est aujourd’hui dans la même situation, en pire.

Peu après le déclenchement de la guerre, les Européens décidèrent d’appliquer progressivement un embargo sur le pétrole, le charbon et enfin sur le gaz russe. Sur le gaz, Poutine les a pris de vitesse et a mis en place un quasi embargo avant que l’embargo européen ne s’applique. Ces sanctions ont presque fait doubler le prix du pétrole et du charbon et multiplié par 10 à 20 le prix du gaz livré en Europe. Cette décision de l’Union Européenne de se couper d’un tiers de son approvisionnement en énergie est du jamais vu et ressemble malheureusement à un suicide économique de l’Europe. La perte de pouvoir d’achat des ménages liée à l’inflation atteint aujourd’hui 5% en Europe, ce qui déclenchera rapidement une récession.

Mais il y a bien pire encore. Si le pétrole et le charbon sont des produits facilement transportables dont l’Europe ne devrait pas manquer, il n’en est pas de même pour le gaz. Il se transporte dans des pipelines nécessitant 5 à 7 ans de construction ou par une flotte de bateaux méthaniers accompagnée d’usines de liquéfaction et de gazéification qui nécessiteront 5 ans de construction. Sans compter le temps pour les pays producteurs d’augmenter fortement leur production pour l’Europe. Nous avons donc un problème de manque de gaz insoluble à court terme, qui se résoudra dans 5 ans minimum. 20% de l’énergie et de l’électricité proviennent du gaz en Europe. 40% du gaz provenant de Russie, il manquera environ 8% d’énergie et 8% d’électricité en Europe cet hiver.

Concernant la France, le parc nucléaire est à moitié à l’arrêt. EDF a été malmenée depuis une vingtaine d’années. L’Arenh décidé par Sarkozy sur injonction de l’Union Européenne l’oblige à vendre 20% de son électricité en dessous de son coût de revient à des concurrents privés, ce qui l’affaiblit chaque année d’avantage. EDF a été introduite en bourse et a dû s’occuper de ses dividendes et actionnaires privés plus que de la maintenance à long terme de ses centrales nucléaires. Enfin, Hollande puis Macron décidèrent de fermer en 2020 Fessenheim, Macron écrivant dans la loi que 10 autres centrales nucléaires seraient fermées en 10 ans. Cette attrition du nucléaire et la parole de feu des médias contre cette énergie a rendu difficile l’embauche de jeunes ingénieurs et soudeurs pour la maintenance des centrales. Cette filière n’était pas une filière d’avenir. Voilà comment nous sommes arrivés au point où la moitié des centrales soient aujourd’hui fermées. Posons l’hypothèse raisonnable qu’EDF réussisse à avoir trois quart de ses centrales nucléaires en production cet hiver. Nous devrons malgré tout importer beaucoup plus d’électricité que les autres années lors des pics de consommation de l’hiver. Or, les autres pays européens seront en pénurie à cause du manque de gaz et ne nous en vendront pas. Nous aurons donc de fortes pénuries d’électricité cet hiver, parfois plusieurs jours de suite selon mes calculs faits à partir de la consommation d’électricité de l’année 2019 (données open source de RTE) et d’économies d’énergie réalistes. Bien sûr, le niveau des températures jouera aussi un rôle amortisseur ou amplificateur.

Il y aura aussi de possibles pénuries de gaz et au minimum un gaz très cher en France cet hiver. Bien que la France ne soit dépendante de la Russie qu’à hauteur de 10-15%, Macron a décidé de vendre un montant représentant annuellement 10% de notre consommation de gaz à l’Allemagne pour aider notre voisin dépendant à 55% du gaz russe !

Pénuries d’électricité et de gaz, énergie chère seront donc au rendez-vous. Pire, l’Union Européenne a construit un « marché européen du gaz » et « un marché européen de l’électricité » accompagné de nombreux instruments de spéculation et de nombreux spéculateurs. Ces marchés amplifient la hausse des prix. La déréglementation des tarifs du gaz et de l’électricité fait fluctuer violemment les prix payés par les entreprises, chacune étant liée à des opérateurs privés souvent fragiles via des contrats différents, parfois dangereux. Le patron de système U expliquait il y a peu que sa facture d’électricité doublerait en 2023 quand le facteur 4 à 6 a été appliqué pour d’autres entreprises.

Déjà des entreprises françaises énergivores comme Arc, Duralex et Ascométal ferment « temporairement » des usines. La moitié des fonderies européennes ont fermé et une association de grosses entreprises européennes explique qu’elles sont menacées dans leur existence même. Arcelor Mittal, le géant de l’acier, tire aussi le signal d’alarme. La disparition de ces entreprises poserait des problèmes à toute l’industrie localisée en Europe par un effet domino qui peut aller très loin. La récession que nous subirons en Europe risque donc d’être une des plus violentes depuis 1945 et causera des dégâts potentiellement irréversibles à notre tissu industriel.

A cela se rajoutera un élément très défavorable : l’économie vit en zone euro depuis 8 ans avec des taux à 0%. Une bulle de crédit et des bulles d’actifs ont donc été gonflées. La hausse des taux nécessitée par une inflation à 9% en zone euro nécessite d’augmenter fortement les taux d’intérêt. Cela a déjà commencé et cette hausse des taux crèvera inévitablement les bulles d’actifs en Europe comme la hausse des taux américains est en train de crever les bulles boursières et immobilières aux Etats-Unis. A la crise énergétique et économique s’ajoutera donc une crise financière et ses effets amplificateurs. Certes, les ménages seront protégés partiellement par des boucliers tarifaires. Le prix du gaz et de l’électricité n’augmentera que de 15% le 1er janvier en France. La situation pour les ménages dans le reste de l’Europe est bien pire. A cet inconfort d’une vie avec des pénuries d’énergie et des prix élevés de l’énergie, risque de s’ajouter des pertes d’emplois considérables.

Tout cela annonce une véritable tempête économique dans le ciel de l’Europe. Et elle risque de durer car les problèmes de manque d’énergie en Europe sont des problèmes de moyen terme.

La crise financière qui vient.

La crise énergétique est en train de déclencher une récession violente et potentiellement durable en Europe.

En effet, la crise de l’énergie accélère la crise inflationniste qui existait avant la guerre en Ukraine. Cette inflation détruit le pouvoir d’achat des ménages et génère une baisse de la consommation et donc une récession économique. La crise de l’énergie va causer une nouvelle vague de désindustrialisation et de délocalisations vers l’Asie et les Etats-Unis. Cela concernera d’abord les industries les plus énergivores puis par ricochet les industries de produits finis. Si nous avons affaire à des pénuries d’énergie (ce sera probablement le cas), alors nous aurons aussi un chaos économique : combien de congélateurs de nourriture perdue chez les ménages et les entreprises, quelles seront les incidences indirectes des fermetures d’usine, des coupures de téléphonie mobile ou d’internet ? Personne ne le sait.

Enfin, il apparaît que certains agriculteurs cultivant des légumes sous serre risquent la faillite à cause du gaz hors de prix. La production d’engrais réalisée à partir de gaz s’effondre en Europe et ailleurs ce qui pourrait occasionner de faibles rendements agricoles et une crise alimentaire. La crise énergétique et économique pourrait déboucher sur une crise alimentaire, la pire crise possible. Quand les gens ont faim, la colère déborde. Cette accumulation de crise pourrait déboucher elle-même sur une crise politique grave.

Le carrefour de crises et cette instabilité globale nous conduit à la possibilité d’une crise financière importante en Occident.

Depuis la crise des subprimes de 2008, l’économie occidentale s’est mise à croître presqu’uniquement grâce à des taux à 0. En effet, l’industrie est la clé de la prospérité. Ce graphique illustre parfaitement ce principe. Les pays aux revenus les plus élevés sont ceux qui défendent, encouragent et ont le plus de production industrielle, les pays aux revenus les plus faibles sont ceux qui négligent ou ont à cause de leur histoire le moins d’industrie.

La désindustrialisation subie par l’Occident suite aux accords de libre-échange signés notamment avec l’Asie (au premier rang la Chine), empêche les économies occidentales de croître grâce à une croissance de la production réelle. Les taux 0 sont donc une obligation pour elles. Les taux 0 allègent le fardeau de la dette et des jours difficiles, permettent d’avoir une croissance de l’économie financière, une croissance de certains patrimoines et de certaines consommations (services financiers, luxe, ameublement…), basée sur la dette et des bulles d’actifs, immobiliers et financiers (bourse, obligations d’état, crypto-monnaies etc.). En résumé, la croissance se fait surtout par les paradis artificiels et non par la croissance de l’économie réelle. Aujourd’hui, cette pelote pourrait se dérouler en sens inverse via une crise financière.

En effet, l’inflation élevée en Occident, en accélération en Europe avec la crise de l’énergie, oblige les banques centrales européennes à avoir des taux assez élevées pour éviter qu’une spirale hausse de prix- hausse de salaires ne s’enclenche. Cette hausse des taux fait naturellement baisser les prix des marchés financiers et immobiliers. Les marchés d’actions et d’obligations américaines ont vu ainsi leurs prix baisser de 20% chacun cette année. Ira-t-on jusqu’à l’éclatement des bulles ?

La crise financière peut arriver par de multiples canaux.

Des banques systémiques comme Crédit Suisse ou Deutsche Bank portent trop de risque, sont trop liées à la spéculation. Ainsi, Crédit Suisse a réussi l’exploit de perdre des milliards d’euros dans les faillites de l’entreprise spéculative Archegos et de la société financière Greenshill, hors de toute crise financière, en 2021. Elle doit payer aujourd’hui des taux d’intérêt 3% au-dessus de l’Etat pour emprunter. Ceci n’est pas tenable pour une banque qui passe alors en marge négative lorsqu’elle prête à des clients. Si ces grandes banques systémiques s’effondrent, le château de carte financier s’effondre et nous pourrions assister comme fin 2008 à un nouveau moment « Lehman Brothers ». Remarquons que les actions des grandes banques européennes ont globalement baissé de 85% depuis 2007 ce qui témoigne d’une santé financière très fragile.

Les fonds de « private equity », sociétés financières qui achètent avec des dettes financières des entreprises déjà naturellement endettées ont investi 10.000 milliards de dollars. Que se passera-t-il si une récession économique occasionne des résultats négatifs qui empêchent le remboursement des dettes ? Quid des entreprises rachetées ?

La crise peut venir des « produits dérivés » financiers. Il y a selon la BRI 800.000 milliards de dollars de produits dérivés dans le monde. Ces contrats financiers risqués sont signés entre les grandes sociétés bancaires, d’assurance, financières en général. Une partie de ce château de cartes peut aussi s’effondrer à tout moment et personne ne connaît et maîtrise le risque financier induit par ces montagnes de risques.

Un exemple a été fourni par l’effondrement de 13% en 15 jours des obligations du gouvernement britannique. Les obligations d’Etat à 10 ans sont des produits peu volatils. C’est l’actif de base des fonds de pension anglais qui ont 3800 milliards de livres sterling d’investissement (les fonds de pension américains pèsent 35.000 milliards de dollars). Ces fonds de pension achètent des obligations d’Etat et un peu d’actifs plus risqués. Ils versent chaque mois une partie importante des retraites des Britanniques avec les intérêts et dividendes qu’ils en retirent. Mais depuis2012, les taux de ces obligations d’Etat ont été proches de 0 (3500 milliards de Livres investis à taux 0 rapportent 0) ce qui mettaient en risque le versement des retraites. Les fonds de pension ont donc pris de plus en plus de risques en achetant des produits dérivés risqués pour un montant de 1800 milliards de livres auprès des banques. Ils ont ainsi augmenté sensiblement le rendement de leurs investissements, tant que les taux 0 étaient de mise. Le revers de la médaille existe : lorsque les taux augmentent fortement, ces stratégies occasionnent d’énormes pertes pour les fonds de pension qu’ils doivent couvrir en envoyant des dizaines de milliards de Livres de cash à leurs banquiers. Certains n’ayant plus de cash ont dû vendre en catastrophe des obligations d’Etat ce qui rajoutait de la baisse à la baisse précédente. C’est ainsi que les obligations d’Etat ont effectué en 15 jours un mouvement de baisse jamais vu. Remarquons que ce processus impose aux fonds de pension de céder à la casse les actifs qui leur permettent de verser des retraites ! Il s’agit donc d’une potentielle catastrophe pour le système de retraite britannique. Un fond de pension a même dû appeler à l’aide la Banque d’Angleterre. La seule solution pour éviter l’effondrement des obligations d’Etat britannique et des fonds de pension a été l’annonce d’achats massifs par la Banque d’Angleterre d’obligations d’Etat pour faire remonter leur prix. Cela a permis de calmer légèrement les marchés financiers qui savent cependant que la situation n’est pas pérenne. En effet, l’achat via l’argent de la banque centrale d’obligations d’Etat, est de la création de monnaie qui génère de l’inflation, inflation qui est justement le problème économique occasionnant la baisse de ces obligations. Le serpent financier se mord la queue.

Il est donc probable qu’une crise financière se déclenche dans les mois à venir et personne n’a aujourd’hui de certitudes sur « quel en sera l’élément déclencheur »; les candidats sont nombreux et parfois cachés. Malheureusement, une crise financière nourrirait la crise économique, rajouterait de la crise à la crise et augmenterait l’instabilité générale.

Pourquoi l’hydrogène est nécessaire au futur énergétique de la France ?

Pourquoi l’hydrogène est nécessaire au futur énergétique de la France ?

Cet article de blog est un résumé de ce problème de vecteur de stockage d’énergie, nécessaire à une France sans énergie fossile ni CO2, tiré de mon livre « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant » où à peu près tous les sujets écologiques sont abordés en détail.

 

Electricité

L’électricité solaire et éolienne n’est produite que lorsqu’il y a du soleil ou du vent et doit être couplée à des centrales fossiles gaz, fioul ou charbon afin de produire quand même de l’électricité quand éolien et solaire ne produisent rien.

Dans une économie sans ou avec peu d’énergie fossile, l’électricité utile à la consommation d’électricité doit donc être fournie principalement par du nucléaire et de l’hydraulique. Eolien et solaire peuvent être utilisés pour un autre usage, la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau (Les Stations de pompage turbinage, STEP, sont du stockage d’appoint. Quant au stockage par batteries, il faudrait 7 fois la production mondiale de lithium pour stocker deux jours d’électricité en France selon l’Académie des Sciences). Les autres énergies renouvelables n’ont pas de capacité à produire massivement de l’électricité en France, que ce soit la géothermie, le biogaz ou de nouveaux barrages hydrauliques. Elles ne peuvent être qu’un appoint, en tout cas dans un avenir prévisible. Le mix énergétique doit donc être composé principalement de l’hydraulique actuel, de nucléaire, d’éolienne et de solaire.

Les éoliennes et panneaux solaires ont cependant de gros inconvénients écologiques : défiguration des paysages, emprise au sol, énorme masse de béton souterraine pour les éoliennes.

Le choix du mix nucléaire/solaire/éolien doit par conséquent être fait par les Français au cours d’un processus de débat et de référendum. Il engage notre avenir sur 20 ans et un accord par référendum après un débat est le meilleur moyen pour qu’une bonne décision soit prise et acceptée par tous.

 

La nécessité d’un vecteur de stockage, l’hydrogène.

Penser que notre économie ne puisse comporter qu’une seule énergie de masse, l’électricité, est irréaliste et même dangereux. Que se passerait-il d’ailleurs en cas d’un black-out électrique provoqué par un accident ou par une guerre ? La désorganisation serait totale et les risques énormes si le black-out est difficile à réparer. Il vaut mieux avoir des véhicules résistants au problème. D’autre part, l’électricité se déplace presqu’à la vitesse de la lumière, est perdue donc gaspillée si elle n’est pas immédiatement utilisée (pas de batterie de masse imaginable aujourd’hui). L’hydrogène est le vecteur de stockage d’électricité de masse qu’il nous faut pour récupérer cette électricité gaspillée et assurer une bonne stabilité de notre alimentation énergétique.

Pour produire de l’hydrogène, on fait passer de l’électricité dans de l’eau (électrolyseurs) : la molécule d’eau se transforme en molécule d’hydrogène et molécule d’oxygène. Cette technologie n’est pas un fantasme, elle est au stade industriel[1]. Cet hydrogène sera l’essence de demain[2] et pourra servir à alimenter tous les réseaux de transports : bus, camion, voiture, moto, scooter et avion.

Un petit point nécessaire sur la voiture et le véhicule électrique en général.

Se lancer dans le tout électrique pour l’automobile n’a pas de sens du point de vue de la transition énergétique pour différentes raisons.

A cause de sa batterie, une voiture électrique requiert deux fois plus d’énergie fossile pour sa fabrication qu’un véhicule à essence/diesel. Cette énergie utilisée lors de la construction peut être sans énergie fossile dans le monde de demain. Aujourd’hui, sur l’ensemble du cycle de vie, sa consommation d’énergie fossile est d’environ le tiers d’une voiture essence/diesel dans un pays comme la France dont l’électricité est décarbonée[3]. En revanche, dans des pays comme la Pologne, l’Allemagne ou la Chine où l’électricité est très carbonée, émise à partir de charbon, la voiture électrique n’a aujourd’hui aucun avantage sur la voiture essence ou diesel. Cela clarifie le débat.

Cependant, les problèmes de la voiture électrique restent entiers. Premièrement, la batterie alourdit beaucoup le véhicule et donc sa consommation : la batterie d’une Tesla modèle S pèse 500 kilos quand la voiture à hydrogène n’a pas ce problème. Deuxièmement, tirer partout de fortes quantités d’électricité et rapidement (bornes rapides) pour recharger des dizaines de millions de véhicules électriques nécessitera de renforcer fortement les réseaux électriques ce qui représente un coût très élevé, coût d’autant plus élevé qu’il faudra mettre des prises électriques de puissance, rapides mais couteuses notamment en termes de travaux publics, partout pour les recharger (Sur les trottoirs dans les villes, au bas des immeubles, à la campagne etc.). Sans compter que lorsque tous les automobilistes qui partent en vacances voudront recharger au même moment leur voiture, le réseau électrique de la très fréquentée route entre Paris et Marseille ne sera jamais assez puissant pour tenir. D’ailleurs, avoir assez de bornes de recharge sera complexe pour ces jours de grande circulation comme le démontrent les problèmes actuels en Californie ; les automobilistes peuvent attendre des heures pour recharger leur voiture pendant un voyage et encore faut-il déjà trouver la borne la moins encombrée pour recharger ! Pour une pompe à essence ou à hydrogène où l’on remplit son réservoir en 3 minutes, il faut 10 bornes électriques à haut débit où l’on remplit sa batterie en 30 minutes.

La voiture électrique ne sera pas la voiture écologique de masse. Elle sera probablement utilisée dans des cas marginaux pour les déplacements uniquement dans les villes et quelques autres applications de niche. On voit que les gouvernements par absence de réflexion stratégique nous emmènent dans une impasse. Il serait beaucoup plus intelligent de pousser les constructeurs automobiles à investir dans les voitures hydrogène plutôt que dans les voitures électriques avec bien sûr l’impulsion et l’aide des pouvoirs publics comme pour l’électrique.

C’est justement ce que dit le très respecté PDG de Peugeot, Carlos Tavares. Voilà ses propos relayés par les journaux 20 minutes et Ouest France : « Le monde est fou. Le fait que les autorités nous ordonnent d’aller dans une direction technologique, celle du véhicule électrique, est un gros tournant. Je ne voudrais pas que dans 30 ans on découvre quelque chose qui n’est pas aussi beau que ça en a l’air…  Qui traite la question de la mobilité propre dans sa globalité ? … Toute cette agitation, tout ce chaos, va se retourner contre nous parce que nous aurons pris de mauvaises décisions dans des contextes émotionnels. » et « Les gouvernements et les responsables politiques de l’Union européenne sont en train de prendre la responsabilité scientifique du choix de la technologie. »[4]. Voici ce que dit un grand patron, forcément prudent dans ses déclarations concernant des responsables politiques dont il dépend, sur les voitures électriques. Sur la technologie des voitures à hydrogène sur BFM et Automobile Propre, Tavares explique : « C’est une technologie qui nous intéresse vraiment », « je peux vous annoncer qu’en 2021 nous allons faire les premiers tests grandeurs nature de vente de véhicules à hydrogène du groupe PSA ». Le PDG précise : « Les premiers résultats sont très prometteurs donc nous pensons que cette technologie a de l’avenir… »[5]. Encore faudrait-il que l’Etat s’appuie sur et appuie ces grands industriels pour délivrer des voitures à hydrogène accessibles.

Pour équilibrer le monde de l’énergie de demain, il faudra bien un vecteur de stockage d’énergie (ce sera comme on l’a vu l’hydrogène) et utiliser les voitures à hydrogène. Précision, les voitures à hydrogène ont un moteur électrique : une pile à combustible transforme l’hydrogène et l’oxygène de l’air en électricité et en eau ; cette électricité est ensuite utilisée dans un moteur électrique classique. Une énergie stockable et propre. A l’appui de cette thèse, la Chine est en train de suivre cette stratégie de développement de l’hydrogène, le Japon voulait faire des JO de 2020, raté à cause du covid, la vitrine des technologies hydrogène[6]. Des véhicules hydrogène sont fabriqués en série par Toyota (mais aussi par Honda, Hyundaï et bientôt Peugeot, Audi et BMW[7]). Le seul problème étant leur prix (environ 60.000 euros) dû au cercle vicieux : cette voiture est trop chère donc on en fabrique peu, on fabrique peu cette voiture donc elle est trop chère. Ce cercle vicieux qui n’est qu’ « une impasse de marché » peut et doit être brisé par des décisions de l’Etat stratège pour lancer rapidement une production de masse à prix raisonnable.

 

Comment avoir des véhicules hydrogène à prix abordables rapidement et développer la production d’hydrogène ?

Les voitures de série à piles à combustibles sont déjà commercialisées et roulent déjà sur les routes. Remarquons que des trains à hydrogène ont été lancés par l’entreprise française Alstom pour remplacer les trains diesel des petites lignes. Certains sont en service en Allemagne[8]. Un bateau à hydrogène Energy Observer est en train de réaliser un tour du monde. Rien n’interdit de développer des motos, des bus et des camions à hydrogène. Et l’avion à hydrogène est l’avenir de l’aviation, la batterie électrique trop lourde étant totalement inadaptée au transport aérien.

 

Transformer l’énergie solaire et éolienne, nucléaire inutilisée en hydrogène.

L’électricité nucléaire et/ou l’électricité éolienne et solaire, seront utilisées pour produire de l’hydrogène. Des électrolyseurs géants permettront de convertir l’électricité en hydrogène. Installer dans chaque département, ils combineront l’avantage de créer de l’emploi dans les campagnes et petites villes françaises tout en rapprochant la production d’énergie de sa consommation.

Des entreprises ont développé ces électrolyseurs, elles n’attendent qu’un marché pour les installer massivement.

Comment marche un électrolyseur ?

On fait circuler de l’électricité entre deux électrodes placées dans l’eau. Cette électricité décompose l’eau en hydrogène et oxygène. La perte d’énergie est de 40% selon le CNRS.

Schéma de l’électrolyse de l’eau pour fabriquer de l’hydrogène à partir d’électricité

 

Le transport de l’hydrogène.

L’hydrogène peut être transporté par camion-citerne ou par pipeline. 1500 kilomètres de pipeline d’hydrogène ont déjà été construits et sont utilisés en Europe.

 

Le stockage de l’hydrogène

L’industrie chimique a l’habitude d’utiliser l’hydrogène. L’hydrogène est stocké dans des bouteilles sous forte pression (350 bars). Ce procédé est utilisé et donc testé depuis 20 ans.

 

L’utilisation de l’hydrogène

L’hydrogène peut être brûlé comme l’essence dans des moteurs à explosion ou dans des chaudières. Mais, il est plus efficace et plus sûr de transformer cet hydrogène en électricité dans des piles à combustibles. La réaction est l’inverse de celle de l’électrolyseur.

Le rendement de l’hydrogène dans le cycle.

Transformer l’électricité en hydrogène, puis l’hydrogène en électricité et finalement utiliser cette électricité dans un moteur électrique a un rendement global de 32,4% : 60% de rendement de l’électrolyseur par 60% de rendement de la pile à combustible par 90% de rendement du moteur électrique font bien 32,4%. Ce rendement est équivalent à celui de l’essence et du diesel dans un moteur classique. La classique réponse est : « c’est moins bon que la voiture électrique donc on ne doit pas l’utiliser » amène naturellement cette réponse. Un : oui c’est vrai mais la voiture électrique pose de nombreux problèmes presqu’insolubles (coût pour les réseaux électriques, bornes rapides en nombre suffisantes et les travaux publics innombrables nécessaires, problème des jours de vacances et du rechargement …). Deux : l’hydrogène permet d’utiliser l’électricité gaspillée, inutile à un moment donné et de la stocker, disposer d’une seule source d’énergie est irréaliste et dangereux.

Le coût du carburant hydrogène est-il compétitif ?

France stratégie, le Think Tank du gouvernement français donne un coût de l’hydrogène produit dans de grands électrolyseurs de 4 euros par kilos[9]. Une étude conjointe du CNRS, de l’école polytechnique et de l’INRA donne un coût de 4,5 euros par kilos et un coût de transport/distribution de 2 euros par kilos[10]. La marge de la station-service de quelques pourcents comme pour les stations essence actuelles est négligeables. Ce prix de 6,5 euros est un maximum car il n’est pas pris en compte l’économie d’échelle due à un Etat stratège, chef d’orchestre. Les 2 euros de coût de transport/distribution seront bien abaissés ; le transport d’hydrogène se fera de manière optimale avec une implantation centrale dans les départements des unités de production ; le prix d’achat de l’électricité pour produire de l’hydrogène sera faible (électricité nucléaire dont une partie importante aujourd’hui inutilisée la nuit donc au prix de revient faible ou électricité solaire et éolienne beaucoup moins cher que lors de la réalisation des calculs). Le prix de l’hydrogène à la pompe (certes fabriquée par gaz naturel) est d’ailleurs aujourd’hui en Allemagne de 9,5 euros le kilo ce qui démontre le réalisme de ces projections[11]. Des sources internes d’EDF m’ont cité un objectif cible accessible de 5 euros par kilogramme.

La Toyota Mirai, véhicule de série à hydrogène, affiche une consommation de 0,76 kilo d’hydrogène pour 100 km. Même sur la base d’un coût de l’hydrogène à la pompe de 6,5 euros par kilos, les 100 km coutent environ 5 euros. Pour une voiture à essence consommant 7 litres aux cent avec un prix de l’essence de 1,5 euros par litre, 100 km coûtent 10,5 euros, le double. Avec de l’hydrogène produit en masse, le carburant hydrogène coutera moins cher que l’essence et l’Etat français aura même la possibilité de le taxer comme l’essence (je plaisante !). Si ce n’est pas le cas, les taxes de TIPP manquantes seront compensées par le fait que l’électricité et l’hydrogène seront fabriqués en France et amèneront des recettes fiscales et des cotisations sociales très importantes alors que le pétrole est extrait à l’étranger et n’amène pas de recettes et de cotisations pour sa production.

Les voitures à pile à combustible sont-elles dès aujourd’hui abordables ?

Non. La référence des voitures à pile à combustible est la Toyota Mirai qui existe depuis maintenant 5 ans. Son autonomie est de 600 kilomètres avec son réservoir de 5 kilos d’hydrogène. Son prix est élevé (60.000 euros soit le double d’une voiture électrique) car elle est produite en très petite série (3000 par an) et étant produite en petite série son prix est élevé. Le département de l’énergie américain a prévu que la partie chère de la voiture à hydrogène, la pile à combustible coûte 2000 euros quand elle sera produite à 500.000 exemplaires, rendant la voiture hydrogène très compétitive.

Comment passer à un prix raisonnable de la voiture à pile à combustible ?

L’objectif simple est de passer à un modèle de production en grande série qui permette des prix beaucoup plus bas.

Comment faire ?

Nous avons 2 choix. Laisser faire « le marché », et attendre 20 ans que les prix des voitures à pile à combustible baissent, lentement mais surement, comme on l’a fait avec les voitures électriques. Il faudra donner des subventions du gouvernement élevées d’un minimum de 10.000 euros par voiture comme pour la Renault Zoé pour aider le marché à décoller. Lent et cher.

L’autre choix est de satisfaire le désir des citoyens des grandes villes et de leurs banlieues aisées comme Paris, Lyon, Bordeaux, Nice, Grenoble, Strasbourg, Nantes (etc.) d’avoir un air propre, sans particules fines.

L’Etat fixe avec les constructeurs automobiles une date déclencheur (dans 5 à 7 ans) ou les seules voitures neuves autorisées à l’achat dans ces grandes villes seront des voitures propres, à hydrogène (ou électriques)[12]. Le système doit favoriser l’hydrogène beaucoup plus vertueux pour l’avenir énergétique du pays dans son ensemble.

Une telle utilisation de l’Etat stratège, permet d’avoir instantanément des volumes importants et donc des prix abordables pour les voitures à hydrogène. La montée en puissance sur 5/7 ans pour découvrir puis roder les chaines de fabrication des constructeurs se fait comme toujours avec des subventions à l’achat, des voitures de société hydrogène détaxées et tous les mécanismes traditionnels. C’est exactement ce qu’a fait la Chine pour que les scooters électriques remplacent les scooters diesel/essence dans les grandes villes[13]. Et cela a parfaitement fonctionné : quelques années après, les scooters sont tous électriques dans les grandes villes chinoises.

En cette période anti Etat, certains trouveront ce plan dirigiste mais les solutions actuelles sont nettement plus dirigistes : c’est l’interdiction de circulation qui menace partout (périphérique prévu à 2 voies et 50 km/h, vitesse de 30 km/h prévue dans les métropoles et multiplication des interdictions de voitures en ville …)

 

Les coûts des stations-services sont-ils un problème ?

Au Japon, ou les normes sont les plus drastiques, le coût des stations-services hydrogène est d’environ 3 millions d’euros. Il y a une centaine de stations-services. L’Allemagne en compte 43.

La France compte environ 10.000 stations-service classiques. L’investissement initial pour les grandes villes sera relativement faible de l’ordre du milliard d’euros. L’investissement se fera ensuite dans le temps. Avec les économies d’échelle, un coût (investissement) maximal de 10 milliards d’euros est probable. Ce n’est rien du tout par rapport à l’enjeu !

Train, bus, camions, motos et avions à hydrogène.

Alstom produit déjà des trains à hydrogène qui sont aujourd’hui vendus … en Allemagne. Remplacer toutes les locomotives diesel par des locomotives hydrogène sur les lignes non électrifiées de France serait un bon moteur de développement de l’industrie hydrogène. Les bus à hydrogène du secteur public peuvent aussi être une rampe de lancement. Enfin, le puissant groupement de l’aéronautique français, le GIFAS, affirme qu’un avion à hydrogène peut être lancée dès 2035[14]. Un formidable marché pour l’avion sans CO2 alors que l’aviation est menacée par les « opposants écologistes ».

 

Conclusion :

La France doit-elle faire un tel pari ? Un plan de cette envergure doit être révisé et revu de façon objective chaque année pour vérifier que le chemin et le rythme restent bons. Je proposai déjà ce plan massif sur la voiture à pile à combustible en 2014 dans mon livre publié chez Fayard « la transition énergétique, une énergie moins chère et un million d’emplois créés ». En 2016, le Japon a fait de l’hydrogène un objectif clé : devenir la première « société hydrogène » au monde [15][16]  avec comme premier objectif les JO de 2020. Un haut responsable chinois a aussi déclaré en 2019 vouloir créer la première société de l’hydrogène[17] et un plan gouvernemental d’envergure a été lancé. Nous ne serons pas seuls. La France est capable de le faire et de le faire très bien : c’est ce qu’avait prouvé la réussite du plan des années 70 visant à basculer de l’électricité fossile à l’électricité nucléaire en France en 20 ans. Nous étions capables de réaliser un programme énorme de production d’électricité sans CO2 en 20 ans, pourquoi serions-nous incapables aujourd’hui alors que l’enjeu est énorme : c’est le climat et la capacité à ne plus polluer, le problème du difficile accès actuel aux ressources énergétiques comme le pétrole qui est en jeu.

J’ai dans mon premier livre « La transition énergétique, une énergie moins chère » parler de ce sujet dès 2014 et j’en ai reparlé dans le livre beaucoup plus complet sur tous les thèmes de l’écologie « Comment réaliser la transition écologique, un défi passionnant ? » en 2020. Soyons objectif, je suis une des rares personnes en France parmi les penseurs de la transition énergétique à affirmer et démontrer que l’hydrogène est nécessaire. En France seulement puisque Japon, Chine et Allemagne maintenant pensent différemment. D’ailleurs des gigantesques plans d’investissement dans l’hydrogène sont faits partout dans le monde que ce soit par les Etats ou les investisseurs privés. Par exemple, l’Allemagne a dévoilé qu’elle va investir 33 milliards d’euros dans 62 projets hydrogène[18]. L’Allemagne lance une flotte pilote de 14 trains à hydrogène fournis par le Français Alstom[19]. Qu’attendons-nous donc pour nous lancer ? Que tous les pays l’aient compris et nous aient devancé ? La France et son Etat stratège peuvent être très efficace en ce domaine, comme ils l’ont été dans le domaine des centrales nucléaires il y a 30 ans de cela. Ce serait dommage de rater le coche alors que l’emploi, la prospérité, l’indépendance nationale et le climat sont en jeu.

[1] Lire «Les techniques de production au stade industriel » page 15 du rapport de l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques page 15 à 21 sur l’hydrogène  https://www.ineris.fr/sites/ineris.fr/files/contribution/Documents/Techniques_prod_H2_web.pdf

[2] Si par chance, nous découvrons demain des batteries très efficaces permettant de stocker de grandes quantités d’électricité à moindre coût, il sera toujours possible de changer de modèle énergétique, de se passer des électrolyseurs et de rééquilibrer vers l’électrique. Ceci est aujourd’hui hautement spéculatif.

[3] Source ADEME, Science et Avenir, https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/avisademe-vehicule-electrique.pdf https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/les-voitures-electriques-sont-elles-polluantes_128241

[4] « Oui, le patron de PSA a bien exprimé des réserves sur l’essor de la voiture électrique (qu’il fabrique) », 20 minutes   https://www.20minutes.fr/economie/2360899-20181025-oui-patron-psa-bien-exprime-reserves-essor-voiture-electrique-fabrique

 

[5]  « Les constructeurs français misent sur l’hydrogène… pour leurs utilitaires », BFM et  « Carlos Tavares : entre hydrogène et période agitée chez PSA »,  Automobile propre https://auto.bfmtv.com/actualite/les-constructeurs-francais-misent-sur-l-hydrogene-pour-leurs-utilitaires-1791833.html et https://www.automobile-propre.com/breves/carlos-tavares-entre-hydrogene-et-periode-agitee-chez-psa/

[6] https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/voiture-a-hydrogene-la-chine-lance-son-grand-bond-en-avant-1714043.html et http://premium.lefigaro.fr/societes/2019/02/21/20005-20190221ARTFIG00218-le-japon-veut-faire-des-jeux-de-2020-la-vitrine-de-la-pile-a-combustible.php

[7] « Voiture, l’hydrogène s’invite à bord », Paris Match ( Sic !)  https://www.parismatch.com/Vivre/Auto-Moto/Voiture-L-hydrogene-s-invite-a-bord-1619316

[8] « Le premier train à hydrogène entre en exploitation en Allemagne » Le Parisien http://www.leparisien.fr/economie/allemagne-le-premier-train-a-hydrogene-entre-en-exploitation-17-09-2018-7891488.php

[9] https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/201-08-06na-fs-hydrogene-hd.pdf

[10] https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01116997/document

[11] https://www.turbo.fr/toyota/mirai/essai-auto/essai-toyota-mirai-2015-1972

[12] Les ventes de voitures neuves en France sont d’environ 2 millions de véhicules par an. Pour les grandes métropoles et banlieues favorisées, les ventes sont au dessus de 300.000 véhicules par an.

[13] « Comment les deux roues électriques se sont imposés sur le pavé chinois » https://www.lesechos.fr/2016/11/comment-les-deux-roues-electriques-se-sont-imposes-sur-le-pave-chinois-212785

[14] « Avion 0 carbone en 2035 : « faisable selon les industriels »

https://www.gifas.fr/press-summary/avion-zero-carbone-en-2035-faisable-selon-les-industriels

[15] « La stratégie hydrogène du Japon » Connaissance des énergies https://www.connaissancedesenergies.org/la-strategie-hydrogene-du-japon-181009

[16] « La stratégie de développement de l’hydrogène au Japon » France Stratégie https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2017/09/11/la-strategie-de-developpement-de-l-hydrogene-au-japon

[17] « Voiture à hydrogène, la Chine lance son grand bond en avant » BFM Business https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/voiture-a-hydrogene-la-chine-lance-son-grand-bond-en-avant-1714043.html

[18] Hydrogène : en Allemagne, la R&D accélère

https://www.lesechos.fr/partenaires/germany-works/hydrogene-en-allemagne-la-rd-accelere-1355325#:~:text=L%27Allemagne%20pr%C3%A9voit%20d%27investir,de%20l%27%C3%A9nergie%20du%20futur.

[19] L’Allemagne lance une flotte de trains 100% à hydrogène, une première mondiale

https://www.lefigaro.fr/voyages/premiere-mondiale-l-allemagne-lance-une-flotte-de-trains-a-hydrogene-20220824

Impasse aux Pays-Bas : élevage surdimensionné et manifestation monstre des agriculteurs.

Les Pays-Bas sont les champions de l’élevage intensif et le premier exportateur européen de viande. Une situation absurde pour un si petit pays : 100 millions de têtes de bétail pour un pays de 40.000 km2 représentent 2.500 têtes de bétail par km2. A cause des déjections animales, les sols et les eaux sont massivement pollués par les nitrates et on assiste une prolifération massive d’algues vertes.

Le gouvernement hollandais est pressé par les tribunaux nationaux et européens de réduire ces rejets polluants. Le gouvernement a tranché : il imposera aux éleveurs de réduire de 30% le nombre de têtes de bétail d’ici 2030. La baisse doit atteindre 70% dans 131 zones clés, la plupart proches de réserves naturelles et de terres protégées. Si les fermes ne peuvent supporter économiquement cette réduction, le gouvernement serait prêt à indemniser les agriculteurs. Ayant peur de devoir arrêter à terme leur métier, les agriculteurs mobilisés bloquent les centres de distribution des supermarchés et menacent de bloquer le principal aéroport du pays. Ils ont déclaré qu’ils poursuivraient les blocages jusqu’à ce que ce plan soit abandonné.

Conclusion.

Imposer par les tribunaux des actions politiques est le meilleur moyen d’empoisonner le débat et la vie publique. Ce mauvais fonctionnement de la démocratie ne peut qu’attiser la colère. Encore fallait-il que le pouvoir politique s’attaque à temps à de telles problématiques pour mettre en place des solutions intelligentes.

La politique de laisser-faire des gouvernements hollandais, fidèle au crédo libéral, a conduit le pays dans une impasse : un élevage intensif proliférant dans un si petit pays est l’assurance d’une pollution irrémédiable des terres et des eaux par les excréments des animaux. Et cet élevage intensif a été développé en prenant des parts de marché à l’élevage extensif de France et d’ailleurs, à taille humaine, meilleure pour le bien-être animal, l’environnement et la santé des consommateurs. Les règlementations par l’Etat sont bien une nécessité contrairement au crédo libéral, sous peine de laisser se développer de telles situations aberrantes.

Trouver des solutions aujourd’hui est éminemment difficile. Le choix du gouvernement hollandais est-il le bon ? Les décisions prises laisseraient prospérer un élevage intensif à un étiage 30% plus bas. Ce n’est pas forcément un choix très judicieux pour le moyen terme. Les Hollandais n’ont que des choix perdants humainement et économiquement. C’est à eux de trouver les solutions en accord avec leur culture et leur projet national, solutions d’autant plus difficiles à trouver qu’elles sont contraintes par la politique agricole commune décidée à Bruxelles.

Proposer plusieurs solutions aux citoyens avec un grand débat public et un référendum à la clé semble le meilleur chemin pour se sortir de cette impasse. Les décisions seront forcément douloureuses mais elles seront réfléchies, votées et donc acceptées par la grande majorité des citoyens hollandais.